L e s e n f a n t s / L e s a d o s |
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1 - L'Image du travail...
L'Image du travail transmise par les parents compte beaucoup.
L'avis d'un artisan boulanger:
«En boulangerie, il faut travailler quand les autres sont en congé, être résistant et rapide. Depuis le temps que je forme des apprentis, je vois bien que
ces valeurs attirent de moins en moins. Beaucoup baissent les bras: le métier est trop dur. Mais certains s'accrochent. Ils aiment leur travail: créer avec
leurs mains quelque chose de bon et de beau, réussir une recette complexe. En apprentissage, ils sont plus impliqués qu'à l'école: ils se sentent responsables
de leurs tâches. Quand ils réussissent, ils sont fiers ; et quand c'est raté, on en discute pour qu'ils s'améliorent. L'image du travail transmise par les
parents compte beaucoup. Parler en positif de son métier - même s'il est dur -, cela encourage le jeune à accepter de remonter ses manches. Il comprend
qu'aimer son métier, et aimer le faire bien, c'est essentiel. Refuser de bâcler, cela veut dire qu'on apprendra toute sa vie ; je rouspète auprès des
apprentis pour les aider à découvrir ce plaisir qu'il y a à progresser. Et leur donner l'amour du travail bien fait.»
2 - L'idéal serait...
«L'idéal serait de lui apprendre, dès la petite enfance, à différer un peu son plaisir...»
L'avis d'un psychanalyste:
«L'enfant doit, tout de suite, se représenter le plaisir qu'il va tirer du travail fourni. Sans cela, il n'y a pas de moteur à l'effort. La musique ou le
sport montrent bien comment fonctionne ce couple effort-plaisir: l'enfant accepte de s'entraîner car il sera fier de donner un petit concert ou de jouer
le prochain match. Il apprend ainsi que l'effort est lié à la capacité d'attente. Mais pour enraciner cette idée, mieux vaut la semer avant l'adolescence.
L'âge du tout, tout de suite est le pire moment pour la transmettre ! L'idéal serait de lui apprendre, dès la petite enfance, à différer un peu son plaisir
; ni trop (sinon, il n'y a plus de plaisir, donc plus de moteur) ni trop peu (si l'accès à tous ses désirs est immédiat, il n'apprend rien). En exigeant
peu de lui ou en lui donnant tout, tout de suite, on le prive de pouvoir accéder à des métiers qu'il idéalise, comme être acteur ou champion, dont il
sait qu'ils exigent du travail. Il n'est pas question de lui faire croire qu'il atteindra forcément son but, mais lui répéter que ceux qui ont réalisé
leur rêve ont beaucoup travaillé. »
3 - Apprenons lui à faire des choses...
«Apprenons à faire des choses avec nos enfants: cuisiner, bricoler, reconstituer un puzzle, monter un projet.»
L'avis d'un pédagogue:
«L'effort n'est pas une valeur, c'est l'exigence du travail bien fait qui en est une. C'est cela qu'il faut mettre en avant. Cette exigence, l'enfant l'intègre
s'il se lance des défis, à la fois accessibles et difficiles, qui lui permettent de s'engager et lui donnent envie de réussir pour pouvoir être fier de lui.
Un enfant qui ne se mobilise pas sur un travail, c'est un enfant qui soit se sent incapable de l'accomplir, soit n'en voit pas le sens, soit ne croit pas que
les adultes seront là pour lui apporter l'aide dont il aura besoin... Car rien n'est plus démobilisateur que d'échouer et de se retrouver seul. On dit
souvent: si cet enfant échoue, c'est parce qu'il n'est pas motivé. Il faut renverser l'affirmation: beaucoup d'enfants ne sont pas motivés parce qu'ils
ont trop souvent échoué. Aidons-les à réussir et ils se donneront plus de mal. L'exemple de l'adulte est très important. Un enfant qui voit des adultes
trouver de la satisfaction dans une entreprise difficile fera des efforts pour se lancer à son tour. Il doit vérifier, par lui-même, qu'apprendre peut
être un plaisir et qu'il y a de la joie à réussir des aventures nouvelles. Tout au long de leur éducation, apprenons à faire des choses avec nos enfants
: cuisiner, bricoler, reconstituer un puzzle, monter un projet, il existe une multitude d'occasions dans la vie quotidienne pour éprouver ensemble le
plaisir de l'intelligence.»
4 - Il faudrait bien s'entendre...
«Il faudrait bien s'entendre entre prof, parent et élève sur le sens du mot "effort".»
L'avis d'un sportif:
«Quand je dis à un parent que son enfant ne fournit pas d'effort, il vit cela comme un jugement de valeur. Lorsque je demande à ce dernier d'en faire,
j'attends de lui le travail minimal qui lui permettra de progresser et de se faire plaisir. Mais pour l'élève, c'est comme si je lui disais qu'il n'est pas
doué. Dans son esprit, celui qui est "bon" est celui qui réussit sans se fatiguer. Quand il a cette idée en tête, allez lui demander un effort ! Même ses
parents veulent pour lui un bonheur immédiat, obtenu sans contrainte. Eduquer un élève, c'est un contrat entre le professeur, le parent et l'enfant. Mais
quand les termes du contrat n'ont pas le même sens pour tous, c'est très compliqué de l'honorer... Il faudrait bien s'entendre entre prof, parent et élève
sur le sens du mot "effort" pour motiver ce dernier. Aussi, en tant que prof, mon discours n'est pas teinté d'affectif: je lui dis que c'est lui-même
qui construira son bonheur. Cela lui demandera des efforts, mais, au final, il progressera et sera fier de lui.»
5 - La réussite, c'est...
«La réussite, c'est 95 % de travail, 1 % de chance et 4 % de talent.»
L'avis d'un virtuose:
«Un talent qui ne se travaille pas ne sert à rien. J'ai commencé à jouer à 7 ans. Il y avait un piano à la maison et mes parents tenaient à me donner une
éducation musicale. Au début, cela me prenait peu de temps. C'est ensuite avec le haut niveau qu'il a fallu jouer au minimum trois heures quotidiennes. A
l'époque, j'étais en première, c'était l'enfer ! Il m'est arrivé de pleurer, de vouloir tout arrêter. Puis j'ai eu mon bac, en même temps que l'entrée au
Conservatoire de Paris. Six années de piano plus tard, le 1 % de chance est intervenu: j'ai rencontré les bonnes personnes au bon moment ! Mon moteur?
Le plaisir de jouer, de casser la barrière qui peut exister entre mes doigts et ce que je veux transmettre. Et puis il y a l'émotion... Ressentir l'émotion
des spectateurs, c'est fabuleux. Pour moi, la réussite, c'est 95 % de travail, 1 % de chance et 4 % de talent !»
6 - Il faut rappeler à l'élève...
«Il faut rappeler à l'élève ce qu'il a appris chaque jour, pour enclencher un cycle de travail.»
L'avis d'un proviseur:
«La question centrale, c'est la relation enseignant-élève, il faut que le professeur consacre du temps à rappeler à l'élève ce qu'il a appris chaque jour.
Pas pour lui dire: "Bravo ! tu as tout compris", mais pour enclencher un cycle de travail où il trouve confiance dans sa capacité de comprendre. L'effort
demandé est plus facile à fournir s'il est bien calibré et que le travail va procurer du plaisir et de l'apaisement. L'élève constate que, s'il comprend
cet exercice, il peut en comprendre un autre, puis un autre encore... Répéter à un enfant démotivé: "Sois autonome", cela n'a pas de sens. Il comprend :
"Débrouille-toi tout seul." Et son petit vélo ultérieur lui souffle: "Je ne vais jamais y arriver." Les enfants qui ont perdu le goût de l'effort ont
besoin d'être encadrés, avec des professeurs disponibles. Quant aux parents, je leur conseille d'oublier l'élève et ses notes. Je leur dis: "Discutez
ensemble de ce que vous voulez... mais pas de l'école."»
7 - Dès 3 mois ...
Dès 3 mois donnez un sens aux syllabes et répétez.
Les pleurs et les cris font place à une mélodie
d'un genre nouveau, les gazouillis et le babillage. Ah! le premier «arrheu»... Deux mois de plus et bébé prononce ses premières voyelles, le «a» et
le «e», puis le «o», le «i» et le «u» qu'il lie progressivement à des consonnes, pour former des syllabes. A 4 mois, il reconnaît son prénom. A
6 mois, il repère les syllabes dans l'intonation de la voix (si vous dites «tapis», il entend deux «unités d'intonation»). A 1 an, il comprend déjà
une centaine de mots, identifie les «régularités» de la langue, autrement dit ses caractéristiques, soit par leur répétition comme la syllabe «sal»
présente dans de nombreux mots (sale, salut, salami...), soit par leur absence, comme le son «rt »; «porte fermée», par exemple, sera tout de suite
perçu par l'enfant en deux mots distincts.
Les conseils de la psy:
N'hésitez pas à donner un sens, même arbitraire, aux syllabes «ba», «pa»,
«ta» ou «da» de votre enfant, et à interpréter ses réactions: «Ce matin, tu as l'air en forme, que vas-tu me raconter? Tu as bien dormi? »
Lorsque vous lui posez une question, laissez un silence durant quelques secondes pour lui donner la possibilité de répondre... même par une bulle
de salive. Utilisez le plus possible des phrases répétitives, «Mange cette purée que j'ai préparée», «Mange cette purée que papa a préparée»,
qui vont l'aider à isoler certains mots de la vie courante, «mange» et «purée», et à les comprendre en les associant au contexte.
8 - Dès 15 mois ...
Dès 15 mpis nommez les objets en les pointant.
Votre enfant associe désormais certains
mots à des objets (la table, le biberon...), des personnes familières (papa, maman, papy, mamie...), des actions (manger, se promener...), des expériences
plaisantes (square, bain...) ou désagréables («porte» s'il s'y est coincé les doigts !). Il est capable de prononcer, plus ou moins habilement, entre
cinquante et cent mots qu'il a repérés en vous écoutant. Il exprime la négation («non», «pas») et dit son nom.
Les conseils de la psy:
Surtout, ne le noyez pas sous un flot de paroles ! Parlez-lui lentement, en articulant bien, de son environnement familier, commentez les activités de
la maison («Tu vois, je prépare ton biberon»), nommez les objets en les pointant, au besoin en utilisant un imagier (pas plus de quelques minutes).
Et n'hésitez pas à introduire de nouveaux mots, des verbes et des expressions, mais à petites doses et en les répétant régulièrement. Enfin, sans
le brusquer, traduisez «en bon français» ses premières productions verbales. S'il confond «bain» et «pain», renvoyez-lui spontanément le son juste,
sans jouer les pédagogues...
9 - Dès 2 ans ...
Dès 2 ans laissez-lui le temps de répondre, d'exprimer.
Votre enfant prononce des phrases courtes
(peu d'articles encore), en piochant dans un lexique familier de deux cents mots. Il est désormais en mesure d'intégrer les règles qui régissent leur
construction: règles de «sens» - selon qu'il se trouve à la crèche ou au square, il fait jouer le contexte pour ne pas confondre «verre» et «vert» - et
le b.a.-ba de la grammaire (sujet-verbe-complément) pour se faire comprendre. Il va cesser de parler de lui à la troisième personne ou en nommant son prénom,
pour employer progressivement le «je». Il emploie de plus en plus les articles et les pronoms.
Les conseils de la psy:
C'est le temps des premières
discussions. Parlez-lui en utilisant le «je» et le «tu», mais pas à sa place. Laissez-lui le temps de répondre et d'exprimer ses envies, n'accédez pas
immédiatement à toutes ses demandes pour l'amener à réclamer ce qui lui manque... Enfin, laissez-le répéter un mot qu'il vient de découvrir: ainsi il se
l'approprie.
10 - Vers 3 ans ...
Vers 3 ans enrichissez son vocabulaire.
Entre 3 et 4 ans, un enfant possède 85% de
la grammaire française. Il acquiert de dix à quarante mots nouveaux par jour. Parfois, ces derniers se bousculent dans sa tête et il peut se mettre à
bégayer. S'il écorche encore les mots, il s'exprime en construisant des phrases complètes et parvient à se faire comprendre d'autres personnes que ses
propres parents. Il utilise surtout le présent ou l'infinitif des verbes («Je vais me promener»). «Pourquoi» signifie aussi «comment» ou bien
«qu'est-ce?».
Les conseils de la psy:
Variez votre vocabulaire, mettez-le au contact de nouveaux mots, de nouveaux temps (futur, imparfait),
donnez-lui la parole, demandez-lui son avis. Surtout, ne soyez pas exigeant sur sa façon de parler. Certains défauts de prononciation sont des
étapes incontournables dans l'acquisition du langage. S'il prononce difficilement les consonnes doubles comme «tracteur» ou «spectacle», escamote des
mots, se trompe sur les verbes irréguliers («vous faisez»), évitez de lui faire des reproches, de lui donner des conseils («Parle plus lentement»)
ou de faire comme si de rien n'était. Reformulez, non pas pour le corriger mais pour lui montrer que vous avez saisi son message. Ne consultez un
orthophoniste que si le trouble pose problème à l'enfant et à son entourage pour communiquer, ou en cas de bégaiement important, nasonnement,
déformation des mots... En dehors de ces indications, inutile de vous inquiéter avant qu'il ait 4 ans.
11 - Racontez-lui des histoires dès le plus jeune âge.
Quelle est l'activité préférée des enfants,
après le jeu ? Etre blotti contre ses parents ou ses grands-parents et les écouter lire un livre... C'est ce qu'affirmé un récent sondage réalisé auprès
des 6-8 ans. Mieux, 97% d'entre eux trouvent que le temps qu'on y consacre n'est pas suffisant! A ce sujet, les pédagogues sont tous d'accord: pour que
l'apprentissage de la lecture démarre dans les meilleures conditions et donne aux petits envie de continuer, la première règle est d'en faire un moment
de bonheur partagé en leur racontant des histoires dès le plus jeune âge. Et surtout, soulignent les enseignants de CP, il ne faut pas les priver de ce
rituel sous prétexte qu'ils ont commencé à apprendre à lire.
12 - Parlez ensemble de ses lectures.
Même s'il lit tout seul, ne le sevrez
donc pas trop vite. Petit à petit, vous pouvez aussi amorcer le déclic en lisant seulement les premières pages, le temps qu'il accroche au récit. L'idéal
est alors de se plonger dans ses livres et d'en parler ensemble. Mais on n'a pas toujours le temps ni l'envie de lire. Aussi, inscrivez-le dans une
bibliothèque, un club de lecture où il rencontrera des passionnés.
13 - Faites-lui tester des albums... qui parlent.
A mi-chemin entre le jouet et le livre,
les albums jeunesse sonores, via un stylet à lecture optique que l'on passe sur les lignes du texte, connaissent un grand succès auprès des enfants et
des parents. Ceux-ci pensent parfois que ces «livres» permettent d'appréhender la lecture. Non, il ne faut pas en attendre des miracles, d'autant que
les textes sont assez pauvres sur le plan littéraire et que la qualité du son peut laisser à désirer. Mais les petits (dès 3 ans) adorent ces histoires
qui mettent souvent en scène leurs héros familiers (Winnie, Dora, Oui-Oui...) en leur donnant l'impression qu'ils manipulent le livre comme un grand. Et
c'est déjà ça !
14 - Montrez-vous tolérants sur ses choix.
«Quoi, 350 pages !» Traînant les pieds,
il emporte son livre en soupirant. Vous avez gagné? Non. Pécher par excès en lui offrant la série des Rougon-Macquart à 12 ans est le meilleur moyen de
le dégoûter. Comme l'écrit Daniel Pennac, «le verbe lire ne supporte pas l'impératif» - une erreur commise par bien des parents. Lire doit être un plaisir,
n'en faites pas un devoir ! Ne transformez pas non plus sa lecture en explication de texte: «Reconnais-tu ce mot ?» ; «Combien y a-t-il de petits cochons
dans la ferme ?» (pour les petits); «Peux-tu me donner le sens de potron-minet ?» (pour les grands), etc.
Enfin, évitez de répéter à votre collégien
en herbe que la lecture est indispensable pour être bon dans les autres matières ! C'est vrai, mais cela n'aura qu'un effet: lui faire refermer son livre
! Un bon plan pour les dévoreurs de bulles, les BD de plus en plus écrites, comme l'excellente série des Lou (Glénat), dès 8 ans, ou Chats ! (Hugo & Cie)
, dès 12 ans. Optez aussi pour les bandes dessinées où le texte prime sur le graphisme. Récemment parus, Je Temple de S'épouvante, dans la collection
«Les aventures de Jack Bishop», ou Terreur sur Londres, le tome 1 des «Mystères de Wnitechapel» (Desinge & Hugo & Cie), sont deux bons exemples,
dès 10 ans, du renouveau de ce style inventé par Hergé.
15 - Personnalisez les aventures.
Faites de lui le héros de son livre avec
ces albums (dès 7 ans) lui permettant d'influer sur le scénario en choisissant, au fil des pages, l'une des solutions proposées pour avancer dans l'histoire.
Ainsi, la collection «Défi de filles» (Lito) propose des thèmes qui marchent: A toi de devenir... cavalière, aventurière, baby-sitter, etc.
A travers les nouvelles technologies, la tendance est aux livres personnalisés qui intègrent le jeune lecteur dans un classique revisité. C'est le principe de la
collection «Au cœur de l'aventure», éditée par La Fée des mots. Vous choisissez une œuvre et vous indiquez le prénom, le sexe et l'âge de
votre enfant au moment de la commande (sur www.lafeedesmots.fr). Conçus pour les 8-13 ans, les romans sont réécrits selon une chronologie linéaire,
avec un vocabulaire simple. Dernier avatar de ce principe accrocheur, l'ultrapersonnalisation, avec des photos de l'enfant et de son entourage, mis en
scène dans une histoire (Cartooneo). Un conseil: n'abusez pas de ces livres interactifs, utilisez-les comme accroche et profitez de l'enthousiasme
suscité pour amener l'enfant vers d'autres lectures.
16 - Acceptez qu'il lise... sans lire !
La lecture a du mal à s'imposer dans une
société de plus en plus numérique. Alors, pourquoi ne pas utiliser les «joujoux» high-tech des ados pour les conduire vers ce plaisir démodé à leurs yeux ?
Puisqu'ils ont toujours des écouteurs aux oreilles, proposez-leur de se passer les œuvres classiques imposées.
Cela peut les amener à découvrir, sans
trop d'effort, des auteurs qui leur semblaient difficiles. Mais aussi des polars, des sagas, des thrillers lus par de bons comédiens. Emmenez-les
également au cinéma voir Twilight, Harry Potier, Cœur d'encre, Jumper et bientôt Timotby Hunter, de Caria Jablonski... des pavés qui font l'objet
d'adaptations cinématographiques à succès chez les ados. Et donnent à certains l'envie de revenir à l'original. Sans oublier le théâtre, bien sûr.
Peut-être, au début, vont-ils renâcler, mais ils y reviendront à coup sûr tôt ou tard.
17 - Offrez-lui un prix littéraire ?
Pour qu'enfants ou ados s'identifient
facilement aux personnages, mieux vaut qu'ils leur ressemblent, vivent à la même époque, avec les mêmes soucis. Un bon truc: repérer les prix littéraires
décernés par des jeunes de leur âge, comme le prix Imaginâtes. En 2009, les collégiens ont élu la Quête des livres-monde, de Carina Rozenfeld
(Intervista) et les lycéens, les Lames du cardinal, de Pierre Pevel (Bragelonne).
Le Prix du roman jeunesse a été décerné à Fabien Clavel, auteur
réputé dans la fantasy et adoré des ados, pour îes Gorgonautes (Mango Jeunesse). Pour les tout-petits, un éditeur propose depuis peu des histoires
dont les auteurs sont des enfants du même âge que les lecteurs ! Des adultes mettent en page ces récits simples, qui reflètent les préoccupations
des enfants, en gardant leurs propres mots, et le tout est joliment illustré (collection «Je voudrais bien», PEMF).
18 - C'est bon d'avoir peur ?
La peur est une sensation naturelle,
propre à l'ensemble des espèces animales, et très utile puisqu'elle a une fonction d'alerte face au danger. Elle est donc de nature à faciliter la
survie. Elle permet à l'enfant, par exemple, de prendre la main de l'adulte lorsqu'il traverse la rue ou de ne pas la lâcher lorsqu'il se retrouve
dans la foule ! Un pédiatre et psychanalyste britannique rappelait «qu'un enfant saisi sous un gros orage, la nuit, dans
les rues de Londres, et qui n'aurait pas peur n'est pas un enfant sain». Ainsi nous sommes programmés pour éprouver des peurs naturelles: face
au vide, au noir, aux animaux, aux inconnus... C'est en grandissant que nous allons apprendre à contrôler ce sentiment et à évaluer de mieux en
mieux la réalité d'un danger. Tout un apprentissage qui permet à l'enfant de préserver son intégrité biopsychique, de développer sa personnalité
et de devenir adulte.
19 - A partir de quel âge la ressent-il ?
Je serais tentée de répondre «dès in
utero», grâce aux études actuelles de prénatalité et de périnatalité. On peut en effet imaginer que le bébé, qui est en symbiose avec sa mère,
ressent ses mouvements d'inquiétude qui se traduisent par un rythme cardiaque accéléré, un changement du taux hormonal. Puis, à la naissance,
lorsqu'il quitte ce monde aquatique douillet, on peut aussi supposer qu'il est effrayé par les bruits, la lumière, les tissus réches. Les premières
semaines, il doit également éprouver de nombreux stress: peur qu'on ne l'oublie, qu'on ne lui donne pas à manger, sentiments d'inconfort,
trop chaud, trop froid... Mais la première peur détectable à l'œil nu, c'est celle de l'étranger, qui apparaît vers 9 mois. Lorsqu'il
l'aperçoit dans son périmètre, il détourne la tête, se cache dans le giron maternel, derrière son papa... Il va se rendre compte, grâce à cette
crainte, qu'il existe un milieu familier et des personnes qui lui sont étrangères. Cette faculté de «discrimination» est un stade de bon aloi
pour son développement.
20 - Petits enfants, petites peurs ?
Il n'y a pas de petite ou de grande
peur. A chaque âge son cortège de craintes. Entre 6 et 12 mois prédominent celles de l'étranger et l'angoisse de la séparation. Entre 3 et 6 ans,
lorsqu'il commence à s'inventer un monde imaginaire très riche et qu'il a encore du mal à ne pas confondre la réalité et le fantasme, surgit la
peur du noir, du loup, des voleurs, des fantômes. Ces «méchants» ont une fonction: mettre à l'extérieur de lui ses angoisses de la journée ou
ses émotions négatives. Il est jaloux de son petit frère ou déteste son père qui l'a puni ? Difficile d'assumer l'ambivalence de ses sentiments !
Extérioriser ce qui est mauvais en soi, c'est plus facile. Entre 6 et 12 ans, les monstres imaginaires cèdent peu à peu la place à des périls
réels: accident, incendie, maladie, tremblement de terre... Derrière se profile toujours la même hantise, celle de perdre l'amour des êtres chers.
Avoir peur qu'il arrive quelque chose à ceux que l'on aime nous suivra tout au long de notre vie.
21 - Faut-il lui lire des contes, parfois effrayants, avant qu'il s'endorme ?
C'est ce que conseillait un
psychanalyste américain. En écoutant des histoires d'ogre ou de loup, l'enfant puise dans la compagnie sécurisante et apaisante
de ses parents des points d'appui pour se dégager de ses peurs. L'auteur de Psychanalyse des contes de fées va même plus loin. Il insiste sur la
fonction thérapeutique de ces contes qui mettent en scène, de façon ludique et tangible, les terreurs enfantines: la misère et l'abandon (le Petit
Poucet), la mort d'un parent (Blanche-Neige), la jalousie fraternelle (Cendrillon). Ces contes aident l'enfant à mettre de la cohérence sur ce qu'il
ressent; ils lui permettent de projeter à l'extérieur de lui, dans une narration, ses angoisses, ils lui donnent des idées qui l'aident à résoudre
ses problèmes. Loin de le traumatiser, ils lui délivrent un fantastique message d'espoir, puisqu'ils ont (presque) toujours une fin heureuse: on a
tous des peurs et des difficultés, mais on peut les vaincre si, au lieu de fuir, on se montre malin ou courageux.
22 - Comment le rassurer ?
En commençant par accepter sa peur
comme une manifestation normale de son développement. II ne faut donc ni se moquer de lui («Tu es un bébé»), ni le punir, ni nier ce qu'il ressent,
mais l'encourager à exprimer ses sentiments. Par exemple, votre enfant a peur du noir: «II y a un monstre dans ma chambre», pleurniche-t-il. Le
convaincre qu'il n'existe pas ? C'est peine perdue. Le chasser avec un bâton imaginaire ? Vous accréditez son existence. Céder à son désir de dormir
avec vous ? Surtout pas. Vous sous-entendez que sa chambre est effectivement un endroit peu sûr dont vous cherchez à le protéger. D'autant plus que
sa peur du noir cache sa difficulté à se séparer de vous, à grandir... Parlez-lui plutôt de ce qu'il ressent. Remontez le fil de ses émotions,
aidez-le à faire le lien avec un événement de sa journée qui l'a traumatisé. Son doudou, une petite veilleuse sont aussi de précieux alliés. Entre
6 et 12 ans, s'il a peur que la France ne connaisse, par exemple, le même tremblement de terre qu'Haïti, rationalisez ! Montrez-lui des livres
qui expliquent les phénomènes naturels et surveillez les émissions de télévision qu'il regarde: certaines images d'actualité peuvent accroître
son anxiété.
23 - Pourquoi les enfants jouent-ils à se faire peur ?
Se déguiser en sorcière pour
Halloween, regarder des dessins animés qui font peur, se cacher dans des placards obscurs... L'enfant aime avoir le cœur qui bat. C'est une
sensation délicieuse, car c'est «pour de faux». Il sait que rien ne peut lui arriver, qu'il suffit de dire «pouce» pour que le jeu s'arrête.
Les enfants s'entraînent ainsi à apprivoiser leurs peurs pour apprendre à les dépasser. Idem s'il fait une «piqûre» à son doudou avant d'aller
chez le médecin.
24 - Et les ados ?
Ils ont besoin de se sentir exister,
de tester les limites de leur corps, de transgresser les codes de la vie ordinaire et d'exprimer leur agressivité. La peur remplit ces objectifs.
Elle leur procure des sensations fortes, grisantes: le corps se réveille, décharge de l'adrénaline, les rythmes cardiaque et respiratoire augmentent.
Paradoxalement, ils ont aussi besoin de s'exciter pour s'apaiser ! Et puis il n'y a rien de meilleur et de plus fort que de ressentir ensemble des
émotions et d'en parler ensuite ! Mais attention aux filins d'horreur, pervers et d'une violence extrême, gratuite. Les images cruelles peuvent
marquer les esprits et générer des peurs plus persistantes. Derrière ces besoins d'excitation terrorisante se cache souvent un sentiment de
non-sens, de vide ou même une dépression larvée.
25 - Quelle est la différence entre peur et phobie ?
Contrairement à la peur, mécanisme
défensif naturel qui aide l'enfant à se protéger d'un danger réel ou imaginaire et à extérioriser ses conflits psychiques, la phobie, elle, est
une peur persistante et irraisonnée pouvant revêtir de multiples formes: phobie scolaire, des animaux, de la solitude, peur de l'abandon.... Elle
a de nombreuses répercussions sur le comportement de l'enfant, l'isole socialement, l'empêche de tenter des expériences, de s'ouvrir au monde
qui l'entoure, en un mot, de grandir. Dans ce cas, il faut consulter un psy qui saura le soulager et lui permettre de dépasser ce qui le tétanise.
26 - Il est enfin zen.
Cette « grande enfance » est appelée
également période de latence, car les pulsions qui taraudaient le petit enfant sont en sommeil.
Les psys disent que l'enfant a résolu le complexe
d'Œdipe - amour ressenti pour le parent du sexe opposé et rivalité envers le parent du même sexe - qui le plongeait dans des crises de rage
et d'opposition. Il a aussi intériorisé les interdits et consolidé son surmoi. A ce sujet, Freud a parlé d'une « capacité de refoulement » des
pulsions, qui lui permet d'investir son énergie ailleurs, en particulier dans la connaissance. Du coup, parents et professionnels sont moins
attentifs à lui, y compris sur le plan médical. Or il est essentiel de rester vigilant, pour préparer au mieux le tumulte de l'adolescence.
27 - Il commence à devenir pudique.
La pudeur survient à partir de 6-7 ans.
Pour Freud, elle se construit tout naturellement sur la base des interdits parentaux. Les organes génitaux acquièrent pour l'enfant une importance
considérable, ce qui l'incite à les cacher. Mème avant d'avoir des seins, les petites filles refusent de se déshabiller sur une plage. D'autres
n'acceptent plus que l'on vienne les aider pour le shampooing ou que l'on entre
dans la salle de bains. C'est normal. Même si leur corps n'a pas encore changé d'un iota, eux ont évolué, considérant par ailleurs qu'ils sont
trop grands pour qu'on surveille leur toilette !
28 - Il s'intéresse à tout.
Voici venu le temps des « pourquoi ?
», de l'ouverture sur le monde.
Pendant cette période, les enfants ont soif de connaissances, furètent, nous étonnent et nous ravissent par leurs
analyses. La pulsion sexuelle s'est « sublimée » en pulsion épistémophilique - l'envie d'apprendre - qui les rend curieux de tout. L'enfant aspire
à devenir grand et adule encore ses parents. C'est le moment idéal pour le nourrir de culture, multiplier les sorties en famille et les emmener
au musée, au concert, au cinéma...
29 - II est très scolaire.
Ça tombe bien ! La période de
latence et la curiosité inhérentes à cet âge profitent aux acquisitions scolaires.
Comme la lecture, le calcul, l'écriture, les fondamentaux de l'enseignement primaire. C'est aussi en CP qu'il va subir le début du stress scolaire.
Aux parents d'adopter la « positive attitude », d'insister sur les bonnes notes et de ne pas lui mettre la pression. En effet, à cet âge,
l'enfant fait tout pour plaire aux adultes, au risque de s'oublier. Parallèlement, il démarre des activités périscolaires, sportives ou culturelles.
Il va parfois longuement tâtonner avant de trouver ce qui lui plaît. S'il est nécessaire de stimuler le sens de l'effort, essentiel à cette
période - « Tu as choisi le piano, tu continues,.. » -, il ne faut pas non l'épuiser à force d'activités. Ce qu'il fait à l'école lui pompe
déjà beaucoup d'énergie.
30 - Il se montre philosophe.
A partir de 6-7 ans, il devient
capable d'inhiber son raisonnement pour se mettre à la place de l'autre (« moi, je pense ça, mais lui pense certainement autre chose »).
Cette étape fondamentale, que l'on appelle le « contrôle cognitif », prouve que l'enfant est capable d'épouser une autre pensée que la sienne.
N'est-ce pas les prémices de la philosophie ? Sa pensée abstraite et complexe s'affine. n découvre les finesses de l'humour, preuve qu'il sait
se distancer du réel, s'en moquer parfois. Il comprend vraiment ce qu'est le bien, le mal. Et parfois il est très partagé entre les deux ! Il
peut se trouver par exemple tiraillé entre son amour pour les zoos et son malaise à voir les animaux enfermés...
31 - Il développe son esprit critique.
Vers 8 ans, il se produit une
mini-révolution chez l'enfant.
Il intègre qu'il ne vit plus au travers des désirs de ses parents et veut penser en son propre nom. Il porte un premier regard critique sur ses
parents et sur les aînés de la fratrie, refusant désormais d'être « commandé » sans explication. Il s'intéresse également à l'actualité, aux
documentaires télévisés... « On peut l'aider à développer cet esprit critique en l'incitant à prendre un certain recul vis-à-vis de la
télévision ». Autant en profiter avant la démotivation propre à l'adolescence.
32 - Il place l'amitié au-dessus de tout.
C'est le temps des copains que,
parfois, on gardera toute la vie... mais chacun dans son sexe !
C'est l'âge où l'on entend: « Les garçons ? Ils sont trop bêêêêtes » et « Les filles ? Oh les chochottes ! ». Bref, on se jauge, on se toise
et chaque camp a son territoire dans la cour de récré, ses soirées pyjamas, ses parties de Wii. Ces années-là sont celles de l'amitié amoureuse,
une période essentielle qui leur permet de se conforter dans leur identité sexuelle, de se ressentir comme fille ou comme garçon. Autant dire
que la séduction n'est pas de circonstance, contrairement à ce que pensent beaucoup de parents et même si les psys constatent une évolution.
Côté information sexuelle, il faut être attentif aux questions de l'enfant sans les anticiper. Mieux vaut laisser traîner des guides
(le Guide du zizi sexuel de Titeuf, idéal pour cet âge), sans insister, n'a encore terriblement besoin de rêver !
33 - Il veut être autonome.
Certains ont des revendications
d'autonomie et souhaitent se rendre seuls à l'école.
Leur perception de la distance et de la vitesse n'est pas la même que celle de l'adulte, mais ils sont vraiment capables d'évaluer les dangers.
Pour autant, avant 10 ans, pas question de les laisser seuls longtemps à la maison sans baby-sitter. Us ont encore besoin d'un adulte protecteur
réfèrent. Après avoir eu un rôle très protecteur quand ils étaient petits, les parents deviennent alors des équilibristes: ils doivent protéger
tout en lâchant du lest, encadrer fermement tout en facilitant l'autonomie de leurs enfants qui s'acheminent vers l'adolescence. Difficile
de trouver le juste milieu, d'autant qu'il faut jongler avec ses propres angoisses parentales, sa peur de les lâcher dans un monde inconnu
et pas toujours tendre.
34- Il s'imagine ador mais c'est encore un enfant !
Toujours prêt à se ressourcer
dans les bras de ses parents tout en lorgnant sur les airs affranchis des ados qu'il envie.
Il franchit un cap, pénètre chez les grands et est dans ses petits souliers, « un peu comme nous, quand nous prenons un nouveau job », cette
adolescence en ligne de mire gagne du terrain, grignotant la grande enfance et son espace de rêve. « II y a encore quelques années, elle
débutait à 10-11 ans, au collège, déclare le sociologue. Aujourd'hui, les petites filles de 8-9 ans sont attirées par les codes de
l'adolescence - vocabulaire, comportement, look... - qui devient l'âge idéal à atteindre le plus vite possible ! C'est aux parents
de limiter les ardeurs des enfants en parti-culier, conseille le sociologue. Nous voyons de plus en plus d'anorexies très précoces,
même chez les garçons. » Conclusion: on ne zappe pas l'âge de raison.
35 - Kevin, 6 ans l'art d'affabuler.
Kevin passe ses week-ends à New York,
a déjà conduit une voiture, il est champion de ski et sait pirater un ordinateur... « Pour de faux », bien sûr. Sauf qu'il présente ses exploits comme
vrais, promis, juré !
Décodage:
L'affabulation est l'une des formes du mensonge mais, pour bluffer, il faut avoir une connaissance exacte du réel, le
modifier sciemment dans l'intention de tromper et préparer d'éventuelles parades. Les petits n'en sont pas capables. Avant 6 ou 7 ans, tant qu'ils ne
savent pas encore démêler le vrai du faux, le mensonge n'existe pas. Leurs récits imaginaires sont, pour eux, aussi vrais que les contes qu'on leur
lit. La bouche barbouillée de chocolat, ils affirment n'y avoir pas touché, inconscients d'exhiber la preuve du contraire, ils s'imaginent que leur
déclaration agira comme par magie sur la réalité.
Comment réagir ?
Pas d'inquiétude pour l'instant, Kevin est encore dans cette zone floue entre le réel et l'imaginaire. Il affabule pour se rassurer
et parce qu'il a envie qu'on s'intéresse à lui. Mais attention, Kevin grandit et, même si ses affabulations sont passionnantes et démontrent un talent
de comédien, il ne faut surtout pas en sourire ou en rire ! Ce serait l'encourager sur la mauvaise voie en lui laissant croire qu'on peut se faire
valoir en trompant les autres. Rétablir la vérité est important. Il faut lui montrer gentiment à quoi on voit qu'il ne la dit pas et lui expliquer,
avec des mots de son âge, ce qui est bien et ce qui est mal. On peut lui signifier que ses fables sont peut-être « sa » réalité, mais pas « la »
réalité. S'il a raconté des bobards à ses copains et qu'il n'ose plus revenir en arrière, il se sentira soulagé si on lui suggère un moyen de le
faire sans perdre la face: c'était pour rire, ce qu'il leur a raconté !
36 - Léa, 10 an s l'art de nier l'évidence.
Le bac à douche est sec et pourtant
Léa affirme qu'elle vient de se laver. Son cartable n'est pas ouvert, mais elle a fait tous ses devoirs. Quant au téléphone... il s'est cassé tout seul,
elle n'y a pas touché. On a beau lui exhiber la preuve de son mensonge, elle n'en démord pas !
Décodage:
Nier l'évidence, comme le fait Léa, est
plus grave que fabuler, si cela dure au-delà d'une saison (il arrive que le problème soit épisodique et se résolve tout seul). Lorsque l'enfant
agit ainsi, c'est, généralement, qu'il a perdu confiance dans la réalité à la suite d'un événement choquant: un divorce, un deuil, la mort d'un
petit chat... Il s'agit parfois d'un incident peu important à nos yeux et qui nous a échappé. Dans son esprit, ce qui est arrivé doit être gommé,
d'où sa propension à nier le réel. Un enfant de plus de 7 ans qui nie l'évidence garde une porte fermée à l'intérieur de lui-même et il ne peut
pas se construire intellectuellement. Par exemple, s'il réfute les explications logiques, il ne comprendra pas que 8 x 9 = 72 et non n'importe
quel résultat qui lui passe par la tête !
Comment réagir ?
Pour les parents, ce type de mensonge est insupportable parce qu'ils ont le sentiment
que leur enfant les nargue. Exaspérés par les mensonges à répétition, ils ont tendance à exiger du menteur qu'il avoue la vérité, à le punir,
à lui faire honte, ce qui est une erreur. « Traiter un enfant de menteur, c'est s'en prendre à ce qu'il est au lieu d'intervenir sur ce qu'il
fait. Il risque de se croire mauvais et de s'enferrer faute de voir une issue. Se mettre en colère, exiger des aveux ou nuire à son image
en divulguant dans l'entourage sa tendance au mensonge, c'est aggraver le problème. Il faut s'efforcer de comprendre pourquoi il en est arrivé
là, quel a été l'élément déclencheur, afin de lui venir en aide ». Et ne pas hésiter à consulter si on sent qu'on
n'y parvient pas.
37 - Benjamin, 13 ans l'art de la manipulation.
Benjamin est habile: s'il n'a plus l'argent
pour la sortie de classe, c'est qu'on le lui a volé. C'était pour porter secours à un camarade qu'il en a rossé un autre. Ce qu'il raconte est
plausible, il parvient à semer le doute: et si, pour une fois, il disait vrai ? Se risquer à le contredire provoque de terribles colères, il ne
supporte pas d'être pris en défaut.
Décodage:
Dans le rapport de force que Benjamin impose à ses parents et à ses profs, il exige que sa parole ne
soit jamais mise en doute. « S'enliser dans le mensonge à ce point est toujours un signe de désarroi ». Un ado, comme
Benjamin, qui cherche à s'imposer par tous les moyens, même frauduleux, réclame qu'on s'occupe de lui. L'insécurité intérieure est un classique de
l'adolescence. Quand le désarroi vient de loin, l'ado régresse, exigeant une attention constante tout en s'ingéniant à mettre les adultes en échec
. Le manque de confiance dans l'entourage pousse à ne compter que sur soi-même et donc à se vouloir à tout prix le plus fort.
Comment réagir ?
Il est nécessaire de s'interroger, en tant qu'adulte, sur la sécurité affective, la compréhension et les repères qu'on lui prodigue, au besoin
avec une aide extérieure. C'est le meilleur moyen de remédier à la situation. « Privé des limites et de l'appui dont il a besoin, l'ado risque de
devenir un adulte manipulateur qui utilise les autres pour ce qu'ils peuvent lui apporter ».
38 - Depuis la naissance de notre bébé, mon conjoint est plus spectateur que père.
Ce reproche invite les parents à
s'interroger sur le rôle de chacun dans la famille: quels ont été leurs modèles de père et de mère ? Qu'ont-ils envie d'en garder ? Si le père a
du mal à trouver sa place, sa compagne doit s'interroger sur sa capacité à associer son compagnon aux décisions. Quelle confiance lui accorde-t-elle
en tant que père ? Quand il prend une initiative, n'attend-elle pas qu'il décide ce qu'elle souhaite ?
Pour qu'il y ait coéducation, il faut accepter
un possible désaccord, une réponse de l'autre différente de la sienne. Il est essentiel de valoriser l'autre dans son rôle. Si la mère est en
symbiose avec son bébé durant la première année, le père doit aussi pouvoir partager, à son tour, lorsque l'enfant grandit, une activité avec lui,
sans se sentir sous le jugement de sa compagne: une séance de bébé nageur, une sortie à vélo, un jeu... mais rien qu'eux deux. Et, bien sûr, il ne
faut pas stigmatiser son compagnon; cela ne servira qu'à écorner l'image des deux parents: le père se sentira désavoué et la mère se trouvera
revêche.
39 - Notre bébé pleure beaucoup, on ne sait plus quoi faire.
Tout d'abord, sachez que le nouveau-né
ne fait pas la différence entre le jour et la nuit.
C'est à partir de 3 mois qu'il peut synchroniser son horloge interne sur l'alternance jour-nuit de
24 heures, avec des « accrocs » jusqu'à 5-6 mois, puis des réveils nocturnes plus ou moins fréquents jusqu'à 1 an. Pour lui permettre de trouver un bon
rythme « veille-sommeil », il est essentiel de se donner des règles dès la naissance: ne pas le réveiller pour le faire boire ou manger, ne pas tirer
les rideaux le jour pour l'aider à faire la différence entre la sieste et la nuit, instaurer un rituel: berceuse, câlin...
40 - Il dormait bien mais brusquement, vers 2 ans, il nous réveille à nouveau.
En grandissant, des événements marquants
influent sur la qualité de son sommeil: acquisition de la propreté, conscience du monde extérieur, mais aussi difficulté à séparer le réel de
l'imaginaire, d'où les peurs (fantômes, cauchemars).
Face aux pleurs, il faut toujours intervenir, mais avec nuance, sans se précipiter dans sa
chambre dès le premier gémissement, au risque de mettre le doigt dans un engrenage. Il persiste ? Vérifiez que tout va bien, parlez-lui doucement pour
le rassurer, mais sans le prendre dans vos bras, puis repartez d'une manière assurée. Si ça ne marche pas, il est essentiel de comprendre pourquoi.
Qu'a-t-il vécu dans la journée ? Vous a-t-il vu suffisamment avant d'aller se coucher ? Le rituel du soir - une histoire, un verre d'eau, un
câlin -est-il respecté ? Pensez aussi aux accessoires pour l'aider à s'endormir: une veilleuse, un CD, la porte de sa chambre entrouverte, etc.
Un point important: si votre enfant s'endort avant de dîner, ne le réveillez surtout pas pour qu'il mange, portez-le dans son ht.
41 - Il veut nous rejoindre dans notre lit.
D'une manière générale, il faut éviter
de tomber dans ce piège. Mais à toute règle ses exceptions: souci de santé, grosse frayeur (orage), cauchemar, scène traumatisante dans la journée,
naissance d'un autre enfant...
Ne soyez pas trop rigide, certaines circonstances exigent plus de souplesse. Une astuce: mettre un petit matelas au pied
de votre lit. Cette solution temporaire l'aidera à retrouver sa sérénité. Et s'il se glisse sous votre couette en pleine nuit sans que vous l'ayez
aperçu, au matin, ne faites pas comme s'il ne s'était rien passé. Affirmez-lui votre désaccord: vous souhaitez dormir à deux, et non à trois. A
fortiori, votre enfant ne doit pas prendre la place de votre conjoint en déplacement ou si vous êtes séparés.
42 - Il veut veiller avec nous lorsque nous avons des invités.
Entre 3 et 6 ans, il peut rester un
petit moment avec vos convives; c'est instructif pour lui de voir des personnes extérieures.
Il constate que ses parents ont leur vie et cela l'ouvre
à la rencontre avec d'autres. En outre, un petit adore installer les serviettes en papier ou servir les gâteaux apéritifs. En revanche, ne forcez pas
celui qui n'aurait pas envie de voir - et d'embrasser- tout ce monde. Et passé une certaine heure, il doit aller au lit. Tant pis si cette décision
le frustre ou vous frustre. C'est votre rôle de respecter son rythme et d'accepter de vous passer de lui. Sans oublier qu'il est essentiel pour votre
couple d'avoir une vie sociale en dehors de vos enfants. Ne comptez pas non plus sur un coucher tardif qui vous permette une grasse matinée ! Il ne
sait pas encore ce que cela signifie. En le laissant veiller tard, vous n'aurez donc pas gagné deux heures de sommeil, mais vous aurez droit à
une journée du lendemain fatigante, agrémentée d'un enfant bougon.
43 - Les repas tournent systématiquement à l'affrontement.
II chipote, il s'empiffre, refuse de
goûter ce qu'il ne connaît pas... Pour éviter que cela ne vire au drame, mieux vaut ne pas transformer ce moment en rapport de force.
Donc, on s'adapte
sauf sur deux points: le temps du repas n'est pas un temps de jeu et on ne fait pas de menu à la carte pour chacun. Aujourd'hui, c'est « gratin de
courgettes », il n'aime pas ? Demain, ce sera du poisson et c'est papa qui n'aimera pas. Il faut lui expliquer que dans un repas familial il y a
forcément un frustré. Il refuse de manger ? Qu'importé, mais attention, pas question de grignoter après ! Il ne prend que les pâtes ? Tant mieux,
il sera rassasié et le dîner s'est déroulé sans cris. Des astuces pour éduquer ses papilles: l'associer à la préparation; en manipulant les
légumes, il s'y accoutume. Pour introduire la nouveauté en douceur, on peut marier des pâtes (ou du riz) avec un ou plusieurs légumes, en quantités
adaptées à son âge. Il a un appétit d'ogre ? Il n'y a pas à s'inquiéter s'il déborde d'énergie et se dépense beaucoup. En revanche, gare au
cocktail explosif « télé+grignotage », à bannir.
44 - Il pique une grosse colère dans un magasin.
Tout d'abord, pour éviter cette scène,
anticipez... Lorsque vous partez avec votre enfant au supermarché, prévenez-le de ce que vous achèterez ou non. Et tenez bon.
Pour le détourner des
désirs que suscite cet étalage de bonnes choses, faites-le participer: « Tu peux aller chercher le fromage râpé au bout du rayon ?» A la fin des
courses, vous autorisez une petite récompense à votre jeune assistant. Et s'il hurle devant les caisses, on ne lui dit pas qu'on va chercher le
vigile, on ne rentre pas dans son jeu de l'énervement. Dites: « Quand tu cries comme ça, tu déranges les autres, je ne suis pas d'accord »; puis,
ajoutez pour vos voisins: « Excusez-moi, mon fils fait une colère. » Crier ne ferait que renforcer son excitation, fl ne se calme pas ? Il n'y
a qu'une solution: sortir du magasin, s'extraire de tous ces regards culpabilisants. Votre enfant est débordé par sa frustration, il ne peut que
se reprendre dans un endroit calme. Une fois celui-ci revenu, pour lui comme pour vous, il faut revenir sur l'incident, montrer que vous êtes très
fâché: « On n'ira plus dans ce magasin ensemble » et s'y tenir un bon moment.
45 - II refuse de m'embrasser.
Cette attitude s'observe plutôt chez
les garçons, à partir de 8-9 ans: il faut y voir un début de mise à distance qui deviendra nécessaire à la puberté, lorsque le corps-à-corps avec le
parent devient gênant. Entre 8 et 12 ans, il s'agit donc d'une répétition générale; l'enfant tâte le terrain pour voir ce que cela fait lorsqu'il
s'oppose à ce que vous désirez et pour prouver qu'il peut se passer de sa dose de tendresse parentale, même s'il lui arrive de réclamer un câlin.
D'où l'intérêt de garder la mesure et de réagir avec humour.
S'il refuse d'embrasser son entourage, ne le forcez pas, cela pourrait introduire
l'idée que les adultes ont le droit d'avoir des gestes affectueux à son égard contre son gré. En revanche, il doit dire bonjour, au revoir, s'il
vous plaît, merci. Ce sont des codes sociaux que vous devez lui transmettre, en montrant l'exemple évidemment.
46 - Je n'arrive pas à me faire écouter sans élever la voix.
Avec des 6-12 ans, les frictions
proviennent fréquemment de la gestion des tâches quotidiennes. Quand vous avez demandé cinq fois de mettre le couvert et que c'est silence radio,
le ton monte...
Pour enrayer l'escalade, organisez un conseil de famille. Vous expliquerez que cette attitude vous est insupportable et que vous
souhaitez réfléchir ensemble à des solutions: fixer les tâches ménagères à l'avance, établir un calendrier, etc. Tout le monde propose des idées.
Et la prochaine fois que la situation dérape, ce n'est pas une question de désobéissance, mais de non-respect d'un engagement. Nuance. Ce contrat
est revisité tous les trois-quatre mois, pour évoluer avec la famille.
47 - Il est allergique à la salle de bains.
Ce comportement est fréquent à la
préadolescence, mais il dure rarement car, très vite, votre jeune aura le souci de plaire à ses pairs ! En attendant, il est pris par des occupations
passionnantes, qu'il regrette d'interrompre.
Rien de dramatique, à condition de lui apprendre que c'est une question de respect de soi -et des
autres - d'arriver propre à l'école et ailleurs. Mais attention, pas question de l'accompagner dans la salle de bains: vous devez respecter sa pudeur.
Une astuce: faites-lui couler un bain moussant. Même s'il se contente déjouer, il en ressortira propret.
48 - Je n'aime pas trop son meilleur copain.
Cette remarque appelle une première
question: qu'est-ce qui fait que ce copain ne vous plaît guère ? Il est mal élevé ou agité ? Il n'est pas du même milieu que vous ? C'est un cancre
à l'école ? Les amis de votre enfant ne doivent pas nécessairement être vos amis. Par ailleurs, cette amitié repose peut-être sur des enjeux qui vous
dépassent: ce copain est impoli, mais il est très entouré dans la cour de récré; ou bien il admire votre enfant, qui trouve cela flatteur.
Tant que cela reste dans une limite acceptable, votre enfant a le droit de ne pas partager le même point de vue que vous. C'est ainsi qu'il s'exerce aux
liens sociaux et muscle son esprit critique. Pensez enfin à ce proverbe égyptien: « Aux yeux de sa mère, le singe est une gazelle. » Aucun parent
n'est objectif avec ses propres enfants !
49 - II ne lâche pas sa console.
L'usage de la console doit faire l'objet
d'un contrat entre l'enfant et ses parents. Quels jeux, quelles limites imposer ? Le laisser jouer avant ou après les devoirs ? C'est à vous d'en
décider. Les consoles étant connectables au Net, il est important d'installer un contrôle parental, et parfois de bloquer leur accès.
Tant que le jeu
vidéo reste une activité comme une autre, qui ne prend pas le pas sur les autres loisirs, ne le diabolisez pas. Au bout d'un temps que vous jugez
raisonnable (une heure par jour), on passe à autre chose: un jeu de société avec sa sœur, un tour à vélo. Quant au contenu du jeu, vérifiez les
indications figurant sur l'emballage: la tranche d'âge selon la norme Pegi (+ de 3, + de 7, + de 12, + de 16, + de 18 ans) et les pictogrammes
relatifs au contenu (présence de grossièretés, peur, violence, jeu de hasard, stupéfiants, teneur sexuelle, etc.) dont vous trouverez la signification
sur www.pegi.info.fr. N'oubliez pas non plus que la meilleure vigilance est l'implication: pourquoi ne pas lui proposer de vous initier à Pokémon
Version Or ? Enfin, n'introduisez pas de loup dans la bergerie: une console et la télé au pied de son lit seraient une tentation trop forte.
50 - Il veut arrêter le judo en cours d'année.
Si, d'un coup, votre enfant bloque sur
son activité, vous devez comprendre pourquoi et juger de la validité de sa demande en fonction de ses explications: ce prof génial que vous avez croisé
à l'inscription s'est révélé peu pédagogue à l'exercice, on lui a fait des remarques blessantes ou il n'aime pas ce sport... que vous lui avez imposé
(si, si, cela arrive !).
Si ses raisons sont justifiées, ne l'obligez pas à poursuivre. Si c'est juste un caprice, insistez en lui faisant remarquer
que cette activité a un coût, que vous avez payé une année entière, pas douze séances. A son âge, il comprend très bien la notion de contrat: « Nous
nous sommes engagés, nous, à payer, toi, à t'investir. Essaie de t'accrocher. L'an prochain, promis, on essaiera de trouver un loisir qui te
corresponde mieux. « Bien sûr, vous acceptez de temps à autre que votre enfant sèche un cours quand il montre d'évidents signes de fatigue.
51 - Tous les soirs, il fait une comédie pour aller se coucher.
Pour dormir paisiblement, votre enfant
a besoin de « se remplir » de ses parents, comme disent les psys. Expédié au lit une demi-heure après votre retour du travail, il sera mécontent et il
le manifestera bruyamment: pleurs, levers fréquents, etc. Résultat: le coucher sera encore plus tardif! Faites preuve de souplesse et d'anticipation,
ne l'interrompez pas brutalement dans ses jeux.
Prévenez-le: « Encore un quart d'heure et tu te couches. » Attention cependant de ne pas vous laisser
tyranniser: vous avez passé un bon moment ensemble, il a eu son quart d'heure de plus, c'est l'heure d'aller au lit. Soyez ferme ! Si votre enfant
sent une ambivalence, il reviendra plusieurs fois de suite, pour un bisou, faire pipi, boire de l'eau... Enfin, n'oubliez pas qu'il existe de
petits et de gros dormeurs. Comment le savoir ? Faites le test pendant les vacances: laissez-le se coucher et se lever spontanément et vous aurez
la réponse.
52 - Il s'inquiète de vos problèmes d'argent.
Malgré votre discrétion, il a compris
que vous étiez dans une situation délicate. Autant jouer franc jeu: « Nous avons des soucis d'argent ce mois-ci, mais ne t'inquiète pas, cela devrait
s'arranger. »
Le tout est de se montrer sincère sans être trop fragile: sentir son parent abattu génère trop d'angoisse. Une attitude solide malgré
l'adversité lui montrera qu'on peut traverser des difficultés sans s'effondrer. Enfin, même si vous vous seriez bien passé de cet épisode, l'enfant
prend conscience de la notion de budget, qu'on doit arbitrer entre ce qu'on peut acheter et ce qu'on veut acheter.
53 - Il n'aime pas son enseignant.
Cette situation peut avoir de nombreuses
causes, qu'il ne vous appartient pas de démêler, excepté si elle perturbe votre enfant, auquel cas il est nécessaire de comprendre ce qui se passe en
l'aidant à exprimer son rejet. Souvent, c'est un problème d'ordre affectif, sur-tout à l'école élémentaire où la relation avec l'institu-teur est plus
formelle et distante qu'en maternelle. Cette distance « pédagogique » est indispensable à son évolution, mais souvent mal interprétée par l'enfant:
il ne se sent pas « aimé » et en retour il « n'aime pas ».
Vous devez souligner que, s'il a le droit de ne pas apprécier son maître, il doit
néanmoins le respect à ses éducateurs et surtout comprendre que chacun d'entre nous est appelé à travailler avec des gens avec lesquels on n'a
pas toujours d'affinité. Les enseignants sont là pour les faire travailler et réussir, pas pour remplir un rôle affectif. Et c'est en cela qu'ils
assurent leur fonction.
54 - Il a peur du noir et des monstres.
Un grand classique qui se manifeste
entre 2 et 5 ans, quand l'enfant prend conscience de son environnement et doit l'apprivoiser pour devenir autonome.
Ce qui se passe:
La nuit, seul, l'enfant sent l'angoisse monter et la projette sur des êtres extérieurs.
Elle devient ainsi légitime et logique.
Son exercice de visualisation:
Demandez-lui à quoi ressemble le monstre dont il a peur et de quoi il
aurait l'air s'il lui changeait ses habits, s'il souriait, s'il portait un accessoire incongru... Laissez l'enfant imaginer ce qu'il veut,
puis félicitez-le pour sa capacité à transformer les monstres terrifiants en monstres ridicules: maintenant qu'il sait le faire, il pourra
neutraliser n'importe quel affreux !
55 - Il pique des colères.
Ah ! la période d'opposition et les non de l'enfant qui pleuvent en s'accompagnant de crises magistrales quand on lui résiste...
Ce qui se passe:
Entre 2 et 4 ans, même le plus docile des enfants teste les - frustrantes - limites et règles que lui imposent ses parents.
Son exercice de visualisation:
Puisque vous ne céderez pas, il peut apprendre à changer sa colère en
calme. Choisissez un moment paisible, demandez-lui de raconter un bon souvenir et d'y associer une couleur. Expliquez-lui que, pour ressentir le
même bien-être à tout moment, il peut peindre ses pensées et son cœur de cette couleur. Pour le lui prouver, demandez-lui de se rappeler
une colère: de quelle couleur était-elle ? Et que se passe-t-il s'il la remplace par la couleur du calme ? Cet exercice faisant appel à la
créativité et au goût qu'ont les enfants pour la peinture, il est quasi infaillible !