S o c i é t é    


Je vous dis " Tu " ou on se dit " Vous " ?
Cela devrait être simple: L'un marque l'intimité, l'autre la distance. Mais en pratique, c'est bien plus compliqué.

  • En société...
  • Dans le PAF...
  • Au travail...
  • En famille...
  • A l'école...





  • Jamais sans mon kawa.
    Du p'tit noir sur le comptoir au frappuccino caramel taille médium, option wi-fi, au lounge bar,
    on aime toujours autant ce divin breuvage.


  • Viens chez moi, j'ai une " expresso ".
  • Tu descends à la cafet', j'ai un truc à te raconter...
  • Le Balto en perte de vitesse.
  • RDV au Starbucks, 10h. Bizz.





  • 5 nouvelles manières de trouver du travail.
    Exit le CV à l'ancienne envoyé par la poste ! Non seulement sa version en ligne est aujourd'hui indispensable,
    mail il faut auusi savoir se vendre... en virtuel !.


  • Le visio-entretien.
  • Le CV vidéo.
  • Le blog emploi.
  • Le clip musical.
  • Des jeux en ligne pour recruter.





  • Promis, lundi je m'y mets !
    Vous tournez autour du pot vous flirtez avec les échéances, vous avez un mal fou à vous y mettre ?
    Pas de doute, vous êtes un "procrastinateuré, une espèce en voie de réhabilitation.


  • Ah, si jétais Mary Poppins !
  • Ce n'est pas de la paresse.
  • Que fuit-on ?
  • Reporter, décaler, différer... Pour mieux s'ouvrir au monde.





  • Moi je travaille autrement.
    Le boss, les collèges, les horaires... C'est derrière eux ! Par choix ou par nécessité, ils ont effectué un virage professionnel inédit.

  • J'ai choisi le télétravail.
  • J'ai rejoint les mampreneurs.
  • J'ai adopté le coworking.
  • J'ai intégré une coopérative.
  • J'ai opté pour le portage salarial.





  • Eh non, je n'ai pas la libre écolo !
    On approuve à 200% le discours mais, dans la vie de tous les jours, aïe, aïe, aïe, que le chemin est long à parcourir !

  • C'est trop contradictoire.
  • Je me sens impuissant.
  • Ça m'énerve.
  • Je n'ai pas envie de me priver.
  • Cela m'angoisse trop.





  • Rencontres sur le web toutes les idées reçues.
    Le net, nouvel eldorado amoureux ou arme de déception massive ?

  • Ce n'est pas très glorieux de s'incrire sur ces sites.
  • Les hommes recherchent surtout une aventure.
  • Le hasard fait beaucoup mieux les choses.
  • Ce n'est pas du tout romantique.
  • Je suis trop timide, je n'y arriverai pas.
  • Le sexe y tient une place importante.
  • Les sites par affinitéd sont plus sérieux.
  • J'ai l'impression de me vendre.





  • Mal élevés au bureau, non merci !
    Qui l'eût cru ? Aujourd'hui, la politesse dans l'entreprise est une valeur en hausse. Analyse du phénomène et petite mise au point.

  • Les erreurs à éviter !
  • A faire... ou pas.





  • 6 astuces pour booster votre CV.
    Vous voulez qu'il soit sur le dessus de la pile ? Quelques pistes pour y parvenir.

  • Jouez avec les mots clés.
  • Faites-en tout un blog.
  • Soyez concis.
  • Créez votre profil.
  • Adaptez-le à chacun.
  • Donnez-lui un nom.





  • Tout ce qu'on aimerait piquer à nos voisin.
    Petite revue de détail de quelques lois et coutumes de certains pays européens dont on ferait bien de s'inspirer.

  • En Filande.
  • En Suisse.
  • En Italie.
  • En Suède.
  • En Allemagne.
  • En Grande-Bretagne.





  • Conso, nouveaux réflexes.
    Révolution dans les rayons ! Internet et la crise ont changé la donne...

  • On pratique le showrooming.
  • On utilise les comparateurs jusque dans les magasins.
  • On achète groupé... version luxe.
  • On devient les rois du couponing.
  • On fait appel à un styliste personnel.
  • On se met au clic and collect.
  • On plébiscite le sur-mesure.
  • On adopte l'esprit drive.
  • On est radin et on en est fier.
  • On mise sur l'occase et le troc.
  • On personnalise sa box.





  • S'installer a la campagne...
    La vie au vert, certains en rêvent, d'autres sautent le pas. Encore faut-il s'être bien préparé...

  • Un désir de vert, de blanc et de bleu...
  • Souvent un coup de cœur.
  • Un virage à 180°, ça se prépare.
  • Le boulot d'abord !
  • Tout le monde doit y mettre du sien.





  •       1 - En société au cas par cas.  


     Aujourd'hui, on peut se tutoyer sans se connaître mais continuer à se vouvoyer en se connaissant depuis toujours. A cela s'ajoutent des limites plus confuses entre les générations, dans une société où l'obsession de la jeunesse révolutionne leurs relations. « Je suis une des rares seniors au service marketing. Quand les petites jeunes me vouvoient alors que la règle implicite est le tutoiement, je me sens vieille », soupire Marion.
    De son côté, Michèle, 22 ans, confie: « Mes parents ont beaucoup d'amis de tous âges. Si je me mets à vouvoyer les plus âgés qui se la jouent " dans le coup ", c'est une manière de leur renvoyer leur âge à la figure, mais j'ai aussi du mal à les tutoyer, alors c'est compliqué.» Jeunisme ou recherche d'une plus grande proximité, les lignes se déplacent, sans respecter une logique... Et tout le monde s'y perd !



          2 - Dans le PAF le syndrome Karl Zéro.  


     Le paysage audiovisuel français n'est pas non plus le dernier à semer la confusion: des publicitaires nous tutoient dans leurs messages, des animateurs radio ou télé font de même avec leurs auditeurs et spectateurs, voire avec nos élus. Karl Zéro est le premier à avoir tutoyé les politiques à l'antenne: « Les journalistes faisaient le contraire, ils tutoyaient en privé et vouvoyaient en public, et ça continue. J'ai souhaité faire un pied de nez. » II affirme y voir un avantage en termes d'information. «Tutoyés, les politiques se lâchent plus volontiers. On n'obtient pas la même réponse lorsqu'on demande: " T'as pas fait une connerie ? " Ou " N'auriez-vous pas commis une erreur ? " » Mème si la vie politique avait besoin d'être dépoussiérée, cette intimité n'est cependant pas du goût de tout le monde. Raymonde, téléspectratice de 40 ans, réagit: « Un journaliste d'un quotidien national a reconnu publiquement qu'il tutoyait le président de la République. J'ai apprécié sa franchise, mais cela m'a laissée perplexe. Aussi intègre soit-il, cela joue, à mon avis, sur son impartialité. »



          3 - Au travail la hiérarchie donne le ton.  


     Tutoyer son chef est admis voire conseillé ici, choquant voire disqualifiant ailleurs. Dans la banque, institution austère, le vouvoiement demeure de rigueur; dans la presse, la culture, la communication, le tutoiement prédomine. « Dès que j'ai signé mon contrat, le boss m'a mis au parfum: " Chez nous, on se dit tu. " J'ai trouvé ça plutôt bien pour l'esprit d'équipe », raconte Hubert, ingénieur en téléphonie. Ne pas respecter l'usage en vigueur équivaut à s'habiller en costume quand tout le monde est en jean, ou l'inverse. « Une stagiaire en CDD s'est obstinée à dire " vous ", elle s'est mise à part et cela n'a pas collé », observe-t-il.
    Démocratique, le tutoiement ? Pas sûr, ce sont toujours les supérieurs qui dictent la règle. Le " tu " et le " vous " servent à gérer la proximité et la distance, ils expriment des stratégies plus ou moins conscientes au sein des groupes de travail. Plus haut on se situe, mieux on maîtrise la situation et plus on est tenté d'en jouer pour obtenir ce qu'on veut», explique Jean-Claude directeur de recherche au CNRS. S'il peut avoir un effet positif sur l'esprit d'équipe, le tutoiement n'est pas toujours dans l'intérêt du salarié, il impose une intimité qui rend le refus difficile. Céline l'a expérimenté en tant que salariée, quand elle a fondé son entreprise de Conseil & Communication, elle a choisi de vouvoyer ses employés. « Tutoyer permet davantage à l'employeur d'être irrespectueux, vouvoyer n'empêche pas une bonne ambiance. L'entreprise n'est pas la vie privée, j'ai préféré gommer la vraie-fausse proximité. Avoir une place bien identifiée, c'est ce qui donne une certaine liberté », dit-elle.



          4 - En famille quelques turbulences.  


     Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la frontière entre les familles où l'on se vouvoie et celles où l'on se tutoie n'est ni stable ni étanche. De tout temps, les usages n'ont cessé de connaître des fluctuations. Question d'époque, de milieu social, de tradition, ou encore d'éducation. Aude vouvoie ses parents mais, en accord avec son mari issu d'un milieu moins formel, elle a rompu avec la tradition. «Nos enfants nous tutoient, ils ne nous manquent pas de respect pour autant.» Quand tout le monde se retrouve, les enfants d'Aude vouvoient leurs grands-parents, leurs oncles et tantes, mais ses neveux et nièces la tutoient ainsi que son mari. « Il y a parfois des ratés mais, dans l'ensemble, le pli est pris », affirme-t-elle.
    Dans d'autres familles, le problème se pose également pour les pièces rapportées. « Mon beau-père m'a invité à le tutoyer à la naissance de notre premier enfant, c'est un homme qui m'impressionne beaucoup, j'ai pris cela comme une marque de confiance et d'affection », raconte Bernard. Quand il équivaut à une promotion, le passage au tutoiement ne signifie pas forcément qu'on soit prêt à se taper sur le ventre. Et si c'est le cas, on peut toujours le refuser.» Les parents de mon compagnon me tutoient, moi je n 'ai jamais pu ni voulu, tout simplement car nous ne sommes pas des copains », explique Isabelle. Le « vous » de respect flirte parfois avec le « vous» de maintien des distances. Une option qu'il est possible de retrouver également dans le monde du travail.



          5 - À l'école les choses bougent.  


     « Pratiqué dans les années 70, le " tu " de l'élève au professeur, assimilé à de la démagogie, a désormais mauvaise presse », observe Pascal, enseignant-chercheur en sciences de l'éducation. Il est admis en maternelle mais, à partir du primaire, l'élève vouvoie son maître. En l'absence de consigne ministérielle, les enseignants sont libres de choisir, la plupart tutoient leurs élèves parfois jusqu'au lycée. Avec des adaptations: «Je les tutoie à l'oral, mais je vouvoie sur les corrigés de copies et les bulletins», dit Isabelle, prof de collège. Le passage de l'un à l'autre au même élève peut avoir des vertus, par exemple exprimer la force de l'institution: « Tenez-vous tranquille ! » ; ou l'encourager: « Tu as fait des progrès, c'est bien », explique Pascal. Le vouvoiement fait partie de l'apprentissage, il permet aux élèves d'acquérir le vocabulaire et les formes adaptées aux échanges avec les adultes.
    Xavier Darcos avait préconisé de retendre de l'enseignant à l'élève dès le primaire, pour introduire de la solennité et tempérer les phénomènes de violence. Pascal reste sceptique: « Le vouvoiement ne sert à rien s'il n'est pas le signe d'un respect profond pour l'élève et, pour agir sur la violence, mieux vaut l'amener à réfléchir sur son comportement. »



          6 - Viens chez moi, j'ai une "expresso".  


    A la maison, le café, c'est la version 2010 de l'apéro des années 60, l'alcool en moins, explique un sociologue de l'alimentation.

    Tout simplement parce que c'est une boisson consensuelle, donc qui réunit. Avec ou sans sucre, accompagné d'une friandise ou pas, un café n'engage à rien, le préparer nécessite peu d'effort: c'est la boisson informelle par excellence, un moment de convivialité libéré des contraintes sociales. « On ne partage pas un bœuf bourguignon avec son nouveau voisin... Un petit noir, oui », résume le sociologue. Et plus si affinités. Mais derrière cette apparente décontraction, le servir est aussi une nouvelle occasion de briller en société. « Quand mon copain s'est offert sa machine Nespresso, tout était prétexte à " monter boire le café " tant il était fier de présenter son joujou. Je le taquinais en appelant ça des invitations « What else », raconte Elodie, 38 ans, en souriant. « Tout possesseur d'un percolateur devient la vedette au moment de la préparation ».
    Il faut bien le reconnaître: on n'est pas regardé du même œil si l'on offre un café soluble ou si l'on propose un expresso grand cru ! « Un bon café a toujours été synonyme de luxe, mais l'arrivée des machines à expresso domestiques a favorisé sa démocratisation. » Les fabricants l'ont bien compris et jouent la carte du haut de gamme, souvent sous forme de dosettes individuelles.
    Avec une progression de 12 % des ventes en 2009, c'est la nouvelle coqueluche des consommateurs. Pratiques, savoureuses, elles permettent à chacun de choisir son arôme préféré. Est-ce pour autant la mort de l'instant partagé autour d'une cafetière fumante ? Pour le sociologue, la dosette répond surtout au désir très actuel de faire partie du groupe, sans pour autant y dissoudre sa personnalité. Prendre le café ensemble, mais dans le respect de chacun: même à la maison, le mauvais dormeur a droit à son deçà, tandis que sa femme s'offre un ristretto.



          7 - Tu descends à la cafet', j'ai un truc à te raconter...  


    « Fumeurs obligent, c'est sur le perron de ma boîte (et même les jours de pluie !) que je prends le café.

    C'est là que se transmettent les ragots et que j'apprends des infos vitales sur mes dossiers ! » remarque Marie-Claire, 35 ans. Comme elle, quatre salariés sur cinq considèrent la pause-café comme un moment essentiel dans la vie de l'entreprise. Une tasse à la main, la parole se libère, les blagues fusent, un moment de relâchement bienvenu au cours d'une journée de travail chargée. Pour le directeur d'un cabinet de ressources humaines, « l'espace café est un lieu de socialisation indispensable, un baromètre social à lui seul ». Une cafèt' si stratégique que, lors des missions d'urgence confiées à son cabinet, les intervenants qu'il missionne s'y postent pour amorcer le dialogue avec les salariés. Marlène, manager d'une équipe de trente personnes, l'a bien compris. Elle improvise régulièrement des pauses-café, « boudées ces dernières années par souci d'optimisation ». Et cela peut sembler paradoxal, mais elle constate que, « autour d'une tasse, on règle plus vite que par émail les urgences, on a un contact plus direct. C'est aussi l'occasion d'échanger sur le week-end, de discuter entre êtres humains, tout simplement. En ces temps de surmenage, c'est primordial ». Des paroles à méditer quand vous vous surprendrez à rejoindre en catimini la machine ! Pour gagner en efficacité, certains vont même jusqu'à délocaliser leur bureau... au bistrot, une façon de changer d'air, de casser la routine. Pierre s'applique cette méthode, 100 % assumée. « Quand il s'agit de travailler sur les perspectives de l'entreprise, mon associé et moi nous nous retrouvons au café. C'est un lieu propice à l'élargissement des idées, qui permet une concentration différente, plus ouverte. »



          8 - Le Balto en perte de vitesse.  


    Mais, pour nos cafés à l'ancienne, il y a péril en la demeure, et, malgré l'attachement fort des Français à leurs troquets - c'est un lieu de convivialité essentiel pour la moitié d'entre nous -, deux établissements ferment chaque jour. « Cette disparition va de pair avec celle du journal papier, des trois chaînes de télé. Avec la multiplication des sources d'info, il y a de moins de culture commune à commenter, donc de moins en moins de motifs d'aller au bistrot. Et les prix y sont très élevés ! Les jeunes leur préfèrent aujourd'hui les chaînes de restauration rapide. » A 1,73 € en moyenne la tasse, nombreux sont les Français qui optent pour un café de luxe chez eux, toujours moins cher qu'un petit noir en brasserie, aussi sympa soit l'ambiance. Eric 27 ans croisé un sac de dosettes sous le bras, confirme: « J'adore le comptoir, mais à plus de 2 € la tasse, c'est hors de prix ! » Cela n'explique cependant pas tout.



          9 - RDV au Starbucks, 10 h. Bizz.  


    Travailler, discuter, se relaxer...

    Pour répondre aux attentes en pleine évolution des consommateurs, les bistrots traditionnels sont nombreux à repenser salles et comptoirs bruyants en « espaces lounge », plus propices à la concentration. Ou à proposer des connexions Wi-Fi, des ateliers à thème: café psycho, philo, enfants... A l'image des tiers-lieux, ces endroits communautaires, entre la sphère de la maison et le bureau, qui ont été conceptualisés par un sociologue américain. Le père de la chaîne mondiale Starbucks affirme s'en être inspiré pour concevoir ses salons de café, dépourvus de comptoir. Le succès est total: avec 15 000 points de vente, c'est le plus important revendeur et torréfacteur. En flânant du côté d'un Starbucks en pleine semaine, malgré des prix aussi élevés que dans un café, on découvre une salle bondée d'étrangers et d'étudiants. Que trouve-t-on de plus ? Un anonymat rassurant ? Des canapés rebondis ? Pour Charlène, 20 ans, c'est avant tout « une question de style. Les gobelets, dit-elle, ça le fait. Et on sait qu'on peut papoter tranquilles aussi longtemps qu'on veut sans se faire virer » ! Le décor, les habitudes changent, mais la convivialité semble toujours d'actualité !



          10 - Le visio-entretien.  


     Le procédé est de plus en plus utilisé par les cabinets de recrutement, pour gagner du temps.
    Vous êtes filmé et parlez en direct au recruteur, via votre webcam et votre connexion Internet ! Les premières minutes sont cruciales: impossible de recommencer votre prestation. Selon le directeur associé de www.cvdunet, qui propose aux recruteurs une plate-forme de visio-recrutement sur laquelle ont lieu plus de 250 entretiens par mois, cette rencontre virtuelle n'a pas vocation à remplacer le « vrai » entretien d'embauché, mais fait office de présélection. Ses conseils: vérifier son matériel avant l'entretien, s'assurer d'avoir une connexion Internet haut débit qui fonctionne, une webcam et un micro performants, et s'installer au calme dans une pièce fermée avec, à portée de main, tous les documents pouvant servir à la discussion. Attention aux bruits de fond ou aux importuns ! Pour le reste, un visio-entretien se prépare exactement comme un entretien physique, et les attitudes à adopter sont identiques. Il faut également penser à éteindre son portable...
    Bon à savoir: Si vous êtes demandeur d'emploi, vous pouvez vous préparer gratuitement à ce procédé avec l'aide d'un conseiller, grâce aux ateliers organisés partout en France par Pôle emploi... Maîtriser son apparition à l'image, cela exige un peu de temps !



          11 - Le CV vidéo.  


     Vous vous présentez sur un petit film que vous intégrez à un CV en ligne ou que vous envoyez, via une plate-forme vidéo, comme YouTube.
    Un vrai plus dans certains secteurs (communication, informatique...) s'il est bien réalisé (cadrage, texte...). Important: lors d'un entretien d'embauché, vous êtes jugé en cinq minutes, sur des signes aussi subjectifs que l'apparence, la façon de parler, l'attitude, le regard. Or, sur un film, vous pouvez refaire autant de prises que nécessaires pour offrir une présentation parfaite. Côté tenue, optez pour des vêtements sobres, de couleur unie. Surveillez votre diction, évitez les tics de langage et fixez bien la caméra (gare au regard fuyant !). Tenez-vous droit, les bras à plat, souriez sans vous crisper. Essayez de garder un visage détendu. Ne débitez pas vos diplômes et vos expériences: le CV vidéo n'est pas la version filmée du curriculum classique ! Il doit apporter un plus, refléter votre personnalité et donner l'envie de vous rencontrer. Ne soyez pas trop long non plus: une minute suffit ! Il existe deux adresses pour créer gratuitement votre CV vidéo: www.youjob.com et www.easy-cv.com.



          12 - Le blog emploi.  


     Mieux que le classique CV en ligne, il permet d'écrire des articles dans vos domaines de compétence, d'exprimer vos opinions, d'insérer des photos...
    Un impératif: rester simple. Vous pouvez bien sûr utiliser toute plate-forme de création de blogs (WordPress, OverBlog, Paperblog...) pour créer le vôtre gratuitement, ou le concevoir et le mettre en ligne sur un site consulté par les recruteurs comme www.cadresonline.com.



          13 - Le clip musical.  


     Le lipdub est un clip présentant un candidat à une entreprise ou inversement, que l'on envoie comme un CV en ligne !
    A n'utiliser que si vous chantez juste et postulez dans un secteur qui prise le non-conformisme. Attention, la frontière entre originalité et ridicule est faible: le lipdub est une tentative périlleuse. Les hommes politiques l'ont appris à leurs dépens ! Pour vous procurer un guide du lipdub (à télécharger pour 16 €) ou créer le vôtre en ligne, connectez-vous sur www.lipdub.eu/fr.



          14 - Des jeux en ligne pour recruter.  


     On les appelle advergames ou serious games.
    Surtout utilisés ps les grands groupe (Renault, L'Oréal, Société générale...), ces jeux vidéo interactifs sont utilisés pour attirer, recruter, voire former, des candidats à l'embauche. Comment peut-on s'y préparer ? Selon un conseiller référen à Pôle emploi, ces jeux sont utilisés pour teste la capacité des candidats à exercer certaine compétences humaines, à gère des situations compliquées... Il conseille de s'exercer avec des jeux de simulation (par exemple les Sims) Mieux: dans la plupart des agences Pôle emploi, vous pouvez vous entraîner aux méthodes de recrutement par simulation (MRS) sur des plates-formes spécifiques.



          15 - Ah, si jétais Mary Poppins !.  


     « 99,9% de mes clients sont des procrastinateurs, annonce une conseillère en organisation. Ils m'appellent en espérant une Mary Poppins qui, d'un coup de baguette, va transformer leur appartement, voire leur vie. » Le hic, c'est que nombre de ces clients sont inconscients du mécanisme qui les mine. Pour les aider à se situer sur l'« échelle de l'autruche » (celle qui se met la tête dans le sable), elle les questionne: leurs amis peuvent-ils débarquer à l'improviste dans leur salon sans qu'ils aient honte ? Depuis combien d'années disent-ils qu'ils vont changer de boulot ? Pour elle, « pas question de les transformer en Bree Van de Kampf, l'héroïne tout en contrôle de soi de la série Desperate Housewives, mais plutôt de les aider à atteindre leurs objectifs en un minimum d'efforts. Et parfois d'éviter de gâcher leur carrière ». Mais hormis ce cas extrême, sommes-nous touchés par ce syndrome quand on se précipite chez le percepteur le lendemain de la date limite d'envoi de la déclaration d'impôts ? Une psychologue, remet les choses à leur place, considérant qu'on doit uniquement l'évoquer quand les limites sont dépassées ou qu'il y a des conséquences dommageables. « Peu importe la nuit blanche, les reports successifs avant de passer à l'action. Si l'objectif est rempli dans les temps, c'est juste une façon de fonctionner différente, qu'il faut assumer dans une société peu indulgente avec les individus à contretemps. »



          16 - Ce n'est pas de la paresse..  


     Souvent associée à la flemme ou au manque d'organisation, la procrastination est mal vue, même par ceux qui la pratiquent. Surfant sur cette culpabilité et sur la réelle accélération de tempo de notre époque, des outils s'inventent chaque jour pour aider à maîtriser son temps. Un marché très florissant si l'on en juge par le nombre de best-sellers qui foisonnent outre-Atlantique sur le thème « Comment optimiser ma vie ? ». Selon leurs auteurs prolifiques, l'idéal serait de peaufiner sa technique pour atteindre une « hyper-performance », qui n'est pas sans rappeler celle des superhéros, et même des ordinateurs - dont les termes mémoire vive, multitâches sont comme une injonction à aller dans ce sens ! Les promesses de ces guides sont séduisantes: « Jouir des plaisirs de la vie tout en remplissant ses obligations... » , L'Art d'aller à l'essentiel. Beaucoup se réfèrent à la méthode GTD (getting things done) qui fait un véritable tabac. « Une excellente méthode pour ceux qui ont déjà dompté leurs démons de la désorganisation ». Elle préconise aux grands débutants d'apprendre à jeter neuf choses par pièce à intervalle régulier, un exercice pour ne pas se laisser envahir par les objets. Plus récentes, mais toujours dans le sillage de ces guides, des applications pour smartphones et des logiciels se proposent, par dizaines, de gérer notre quotidien à la baguette.



          17 - Que fuit-on ?.  


     Mais pourquoi, si c'est si douloureux de reporter à plus tard, s'y adonne-t-on ? Par masochisme ? « II y a beaucoup de raisons valables », et une surtout: la procrastination est une zappette qui permet d'échapper à une situation frustrante ou compliquée à gérer - éviter un conflit violent par sa seule force d'inertie, protéger l'estime de soi, éprouver des sensations fortes, à l'image de cet étudiant en médecine à qui il reste « neuf heures pour étudier cent cinquante pages d'anatomie ». S'il rate son examen, l'honneur est sauf (il lui suffisait de s'y mettre plus tôt). Et s'il le réussit, quel exploit ! Autant de « bonnes » raisons, plus ou moins conscientes, de remettre au lendemain. Autre analyse: « C'est l'extérieur, la vie de bureau, les obligations familiales qui nous y contraignent; c'est un mécanisme de défense immunitaire salutaire. » Sommés d'agir en un temps record, de mener de front trop d'activités, même en vacances, nous serions conduits à un burn-out collectif sans cette soupape de « sécurité ». Et aucune place pour ce qui est aujourd'hui jugé, de plus en plus, superflu: la créativité, l'art, les sciences humaines, les loisirs...



          18 - Reporter, décaler, différer... Pour mieux s'ouvrir au monde..  


     Dans la Guerre de l'art7, la bible pro-procrastination de nombreux artistes américains, qualifient ce combat intérieur par le mot « résistance ». Une psy va dans le même sens: dans son cabinet, elle voit défiler des personnes qu'elle définit comme « intuitives » et dont le fonctionnement optimal est de mûrir plusieurs projets à la fois, en y pensant « en bruit de fond ». « Certaines personnes raisonnent de façon plus globale qu'analytique. Pour elles, travailler de façon linéaire est contre-productif, explique-t-elle. Téléphoner à un ami ou faire du sport à l'heure de se plonger dans la conception partie intégrante de une fois l'ensemble des données analysées. Il y a une grande morale autour de l'organisation. Mais en vertu de quoi un bureau devrait-il être rangé au carré si on s'y retrouve sans qu'il le soit ? Pourquoi devrait-on être montré du doigt si l'on n'ouvre pas tel dossier à heure fixe ? Chacun devrait faire abstraction de la pression sociale pour assumer son propre fonctionnement et ainsi éviter de gérer des émotions négatives, qui gênent en réalité plus notre productivité qu'elle ne l'améliore. »



          19 - J'ai choisi le télétravail.  


    La théorie: Grâce aux nouvelles technologies, de plus en plus de professions sont désormais envisageables à domicile. En France, si l'idée séduit, seuls 7% des actifs sont télétravailleurs, moitié moins que la moyenne européenne. Mais les choses évoluent, notamment grâce au nouveau statut d'autoentrepreneur qui pousse nombre de personnes à lancer leur activité, souvent à domicile.

    En pratique. Liane, 28 ans, télésecrétaire.
    Assistante de direction depuis six ans, j'ai découvert le télésecrétariat par hasard et j'ai tout de suite décidé de me lancer, début 2010, grâce au nouveau statut d'autoentrepreneur. Après une formation de créateur d'entreprise, j'ai démarré mon activité à domicile. Si je gagne légèrement moins pour l'instant, c'est incomparable en qualité de vie. J'évite deux heures de route quotidiennes et je choisis mes missions. Mais cela demande de savoir se vendre, gérer son planning, être autonome... A 8 h 30, je suis devant mon PC, mais je me réserve la possibilité de faire une pause l'après-midi, puis de rattraper le soir. Après un an, j'ai adapté une routine, mes clients réguliers (beaucoup d'avocats, d'huissiers dans toute la France !). Je papote même en vidéo chat pendant la pause-café avec d'autres télésecrétaires ! Son site: lvsassistante.fr




          20 - J'ai rejoint les mampreneurs.  


    La théorie: Femmes enceintes ou jeunes mamans, lassées d'être freinées dans leur carrière comme tant de femmes, les « mampreneurs » ont pris le taureau par les cornes et décidé d'inverser la vapeur, de profiter de cette période féconde pour lancer leur boîte... Façon businessmen, elles partagent leurs expériences et leurs contraintes spécifiques au sein de groupes de « mampreneurs », un mouvement né aux Etats-Unis, sous le nom de Mompreneur Reliées sur Facebook (2 500 membres), elles se retrouvent chaque mois lors de « mamcafés » locaux et, une fois l'an, toutes ensemble à Paris. Leur dernière assemblée a réuni 250 entrepreneuses de choc, le double de l'année précédente !

    En pratique. Armande, 32 ans, créatrice de bijoux.
    A 20 ans, j'étais maman. J'ai dû arrêter la fac et passer huit ans comme téléconseillère pour gagner ma vie. Infantilisée, surveillée... après la naissance de mon deuxième enfant il y a trois ans, je n'y ai pas remis les pieds. Comme je créais des bijoux, j'ai décidé de lancer un site de vente d'objets faits main. J'ai rejoint les « mampreneurs ». Entre mères, on se comprend. On sait ce que c'est qu'un coup de fil de boulot avec un bébé sur les genoux ou de bosser un mercredi avec des enfants à occuper ! On échange autant sur l'organisation que sur le fond du business. Chaque réunion permet une prise de recul salutaire. Par exemple: si je suis devant l'école à 16h 15, je peux compenser en travaillant le soir. Le rythme est intense, mais je me sens revivre: j'aménage mes horaires et je ne me sens pas bridée dans ma carrière.



          21 - J'ai adopté le coworking.  


    La théorie: Contre une poignée d'euros, on s'installe avec son ordinateur deux heures, un jour, ou plus, dans un espace de travail ouvert et bourdonnant. Né en 2005 à San Francisco, le coworking est plus qu'un bureau partagé: c'est une façon de travailler, en solo mais en réseau, qui explose en France et dans le monde. « Son succès va de pair avec la délocalisation du travail et la mobilité ». Cet espace parisien précurseur a ouvert la voie cette année à l'ouverture d'une quinzaine de coworking en France, tandis que des projets basés en zones rurales sont en préparation.

    En pratique. Denise, 57 ans, salariée, responsable grand compte.
    Je représente une firme taïwanaise dont je suis l'unique salariée en France et, depuis six ans, je travaillais chez moi. Au début, j'adorais ce rythme mais, il y a un an, j'ai eu un coup de blues. Je suis dans la vente, j'aime le contact et je me suis sentie isolée, même si je compense en multipliant les activités le soir. J'habite en banlieue, dans un environnement si calme qu'il n'est pas toujours propice au dynamisme nécessaire au travail ! Même si travailler en coworking est un investissement de temps et d'argent, j'y trouve des avantages: je suis très productive, j'ai une limite horaire, c'est mieux cadré. Et je peux échanger, retrouver cette énergie collective qui me manquait.



          22 - J'ai intégré une coopérative.  


    La théorie: Venus de tous horizons, des travailleurs indépendants se retrouvent au sein d'une coopérative d'activité et d'emploi (CAE). Leur statut: entrepreneur salarié en CDI. C'est la CAE qui gère tout, excepté la recherche de clients et, pour les services proposés, elle prélève 10%, du salaire. « De plus en plus de personnes, notamment au chômage, se tournent vers la création d'entreprise, avec ce que cela comporte de précarité. On leur propose une alternative: créer leur emploi au sein de la coopérative, en devenant cosalariés d'une entreprise qu'ils démarrent ensemble », explique Pascale Hayter, porte-parole de Coopaname. En sept ans d'existence, cette CAE parisienne rassemble déjà 500 salariés, du menuisier à la traductrice. Une soixantaine d'initiatives similaires existent sur le territoire.

    En pratique. Josette, 62 ans, couturière.

    J'ai rejoint Coopaname après un licenciement. Ce système est génial. Je garde la liberté d'exercer mon métier dans mon atelier... sauf qu'à la fin du mois mon salaire tombe, même quand je pars en vacances ! Différent du portage salarial, c'est une coopérative: j'y ai créé des liens et je suis suivie par un réfèrent qui me guide dans mes investissements. Ensemble, nous avons fixé un salaire réaliste en fonction de mes revenus. Les gros mois, le surplus est gardé par la CAE pour alimenter les mois faibles et « lisser » mon salaire. Cela me permet d'éviter les soucis de trésorerie. Dans un esprit solidaire, Coopaname peut aussi donner un coup de pouce quand une facture tarde à tomber...



          23 - J'ai opté pour le portage salarial.  


    La théorie: Travailler à son compte sans se soucier de l'administratif, tel est le principe du portage salarial. Ce mode de rémunération triangulaire s'organise entre un « porté », ses clients et une société intermédiaire. Cette dernière gère les démarches administratives, facture et encaisse, avant de reverser au « porté » un salaire, moins une commission (de 3 à 10% en moyenne).

    En pratique. Jean-Luc, 55 ans, webmaster.

    Après un licenciement, j'aspirais à plus d'indépendance, mais faire ma compta ou monter ma boîte, très peu pour moi. En bilan de compétences, ma conseillère m'a parlé du portage, j'ai tenté le coup. Depuis dix ans, j'y ai trouvé mon équilibre: je cotise aux caisses assurance-maladie, chômage, retraite, je n'ai rien d'autre à faire que me concentrer sur ce que j'aime: mon métier. C'est aussi un système flexible. Il y a deux ans, j'ai pu compléter mes commandes, en baisse pour cause de crise, avec un CDD à temps partiel en agence, sans jongler entre différents modes de rémunération !



          24 - C'est trop contradictoire.  


     A écouter les écologistes, respecter la planète libère l'humain. Mais ils nous demandent de laver les couches de bébé à la main ! Moi, je vois surtout le surplus de travail pour les femmes. Ce discours est trop rigide.

    Le sociologue:
    « Pour que de nouveaux gestes soient adoptés, ils doivent simplifier la vie des gens. Là, avec ces couches lavables, ce n'est pas du tout le cas ! C'est une proposition absurde, qui ne fait qu'ajouter de la culpabilité aux femmes qui travaillent, qui élèvent des enfants en bas âge et ont déjà assez à faire comme ça. Il n'y a que les plus militants qui adopteront ce comportement...

    Le psychologue social:
    « Lorsqu'on recherche un changement d'habitudes, demander à quelqu'un plus qu'il ne peut donner risque d'avoir un effet négatif sur sa motivation. C'est le cas, me semble-t-il, avec les couches lavables. Qui est prêt à les utiliser ? Mieux vaudrait proposer des microactions qui incitent à aller plus loin, peu à peu, que demander une action disproportionnée. »

    Le psychanalyste:
    « Les contradictions du discours écologique reflètent la difficulté que nous avons de penser la nature et l'interaction de la technique avec nos vies. Nous aussi sommes ambivalents: nous désirons un monde moins destructeur, mais sans vraiment modifier nos habitudes... »




          25 - Je me sens impuissant.  


     Je ne vois pas en quoi me priver de bains changera la vie de l'ours polaire. J'ai le sentiment que mes gestes (acheter d'occasion, préférer le marché au supermarché...) sont une goutte d'eau dans la mer. Bref, cela coupe ma motivation.

    Le sociologue:
    « On n'a pas toujours de marge de manœuvre: on ne va pas désemballer les produits qu'on achète ni faire toutes nos courses dans un magasin bio ! Pour préserver la motivation, il faudrait que l'effort demandé soit proportionnel à nos émissions polluantes. Mais il y en aurait toujours qui rachèteraient le droit de polluer... »

    Le psychologue social:
    « C'est une fausse idée que mes actes écolos ne sont qu'une goutte d'eau... Un engagement - consommer moins d'énergie - à l'échelle d'une ville débouche sur de réelles économies, comparé à une ville témoin. Et le fait que l'ambition personnelle rejoigne l'ambition collective procure un sentiment d'appartenance à un groupe et donne un sens à mes actes. »

    Le psychanalyste:
    « C'est le problème de la prise de risque en général: au nom d'un idéal inattei-gnable par définition, on ne s'occupe pas de ce qui apparaît comme un petit geste, une attention infime et répétée, alors que c'est là que tout commence. Les grands changements arrivent par de petites choses ; c'est l'énergie mobilisée dans cette attention qui provoque, elle, un plus grand bouleversement. »




          26 - Ça m'énerve.  


     Je déteste ce discours morali-sateur qui me dicte comment je devrais vivre. Et ça me fait rire quand j'entends une actrice décrire sa vie d'écolo bobo, alors qu'elle prend l'avion (un Paris-New York « coûte » un an d'alimentation) comme moi, le bus !

    Le sociologue:
    « Beaucoup de ceux qui nous tiennent de tels discours, sur la voiture par exemple, circulent certes à vélo lorsqu'ils habitent le centre-ville, mais sont les premiers à voyager en avion ou en auto. Des propos difficiles à accepter pour ceux, moins aisés, qui n'ont pas le choix et ne peuvent se passer de leur voiture pour aller travailler. »

    Le psychologue social:
    « Gare aux discours moralisateurs, contre-productifs ! De nombreuses recherches montrent que si je me sens contraint à aller dans une direction, je vais prendre la voie inverse. C'est, au contraire, un sentiment de liberté - si vous voulez, vous pouvez faire tel ou tel acte - qui favorise l'adoption du comportement souhaité.

    Le psychanalyste:
    « II y a une infantilisation de cette société qui voudrait nous faire opter pour les derniers choix - en général motivés économiquement - qu'elle a décidé d'entériner. Le discours écologique se fait lui-même manipuler ainsi. »




          27 - Je n'ai pas envie de me priver.  


     Pourquoi me frustrer alors que la société répète sans cesse: « Consommez » ? Oui, j'adore le shopping, les voyages et j'assume !

    Le sociologue:
    « Depuis des années, le maître mot de notre société a été "toujours plus". A force, nous avons pensé que la quête du bonheur était dans l'avoir. Aujourd'hui, on commence seulement à s'apercevoir que l'on faisait fausse route. Mais modifier ses habitudes prend du temps. »

    Le psychologue social:
    « Penser que consommer procure du plaisir est "culturel" d'une société de consommation. Et on a du mal à imaginer d'autres façons de penser, comme l'appartenance à un groupe se singularisant par une moindre consommation, au service d'une ambition collective. »

    Le psychanalyste:
    « Se priver est la meilleure façon de craquer plus tard ! »




          28 - Cela m'angoisse trop.  


     La peinture de la chambre ? Polluante. Le plastique des biberons ? A jeter. Comment vivre ainsi, dans un environnement où tout semble toxique ?

    Le sociologue:
    « Nous vivons une époque de révélations sans solutions - d'autant plus inquiétantes que les effets néfastes ne sont pas perceptibles sur un plan sensoriel. Cela ébranle notre confiance et nous fait perdre tout bon sens. Mais heureusement que les écolos sont là pour donner l'alarme, sinon qui le ferait ? »

    Le psychologue social:
    « Si l'information est indispensable, faire peur n'est pas la solution, surtout si l'on ne peut pas réagir face aux risques. Alors, on n'a pas forcément envie de penser à ces risques... »

    Le psychanalyste:
    « II y a danger à penser que l'on pourrait vivre dans un environnement "pur", voire "naturel"... Cela encourage toute une pensée de la contamination. J'y vois une idéologie de la pureté qui, sous couvert d'écologie, entretient notre angoisse de "l'impur". »





    FAUX

    Internet s'est imposé aujourd'hui dans tous les domaines de notre vie quotidienne, y compris l'amour. « Les utilisateurs des sites de rencontres sont majoritairement déjeunes urbains diplômés, multipliant les activités sociales et de loisir, précise un sociologue. Ils n'ont rien des solitaires désespérés. » Pour une psychanalyste, cela s'apparente à un acte de courage. « C'est se donner l'autorisation de dire et d'assumer qu'on cherche quelqu'un, reconnaître que, malgré sa vie débordante d'activités, on se sent seul. Il y a quelque chose de l'interdit que l'on parvient à dépasser. »




    VRAI

    « Les bad boys (manipulateurs, menteurs, hommes mariés) sont surreprésentés sur le Net »,confirme un site qui permet aux femmes de partager leurs expériences amoureuses sur le web. « L'anonymat et l'absence de référents (ami, collègue) permettent d'adopter en toute impunité des comportements qu'ils n'auraient pas eus dans la "vraie vie". » Une psychanalyste: « On reproche aux sites d'encourager le mensonge. Mais Internet n'est qu'un outil nous permettant de trouver ce que l'on vient chercher... inconsciemment. Il y a en effet ce que l'on croit vouloir (le grand amour) et ce que l'on veut réellement (rester seul, avoir des aventures). Et lorsque notre demande n'est pas claire, on attire alors des "profils" en adéquation avec nos besoins les plus profonds. Le cas typique, c'est la femme qui se plaint de "toujours" tomber sur des hommes mariés. Mais, au fond, cherche-t-elle réellement à savoir qui est l'homme qui refuse de lui donner son numéro de téléphone fixe ? »




    FAUX

    Croire au hasard est un fantasme très féminin. Si un sondage montre que les femmes le plébiscitent parmi les moyens de rencontrer l'âme sœur, seules 13% d'entre elles vivant en couple ont connu leur partenaire par son biais.




    VRAI et FAUX

    Les échanges obéissent à un pragmatisme (questions sur le physique, les revenus...) qui leur font perdre toute magie aux yeux de certains. « Ils sont régis par des codes précis », confirme la fondatrice et animatrice d'un Café, qui organise gratuitement des ateliers collectifs de diagnostic amoureux. Un psy pense au contraire qu'Internet réactive l'idée que « c'est écrit quelque part ». Parmi les internautes, il distingue une catégorie: les adeptes du flirt en ligne. « On trouverait chez ces nouveaux romantiques des poètes, des écrivains qui se cherchent, de grands affectifs et des cœurs brisés » qui renouent avec l'art épistolaire.




    FAUX

    La rencontre s'opère selon un timing que l'on peut maîtriser (chat, téléphone, webcam, rendez-vous). Et l'échange virtuel libère. Il nous permet de quitter notre costume social sans crainte d'être jugé. Même si on peut être rattrapé par l'orthographe, le style, le choix du pseudo...




    VRAI

    Selon le psy, si les hommes continuent à être, davantage que les femmes, des chasseurs, on assiste à une revendication féminine d'un droit au plaisir. Or cette nouvelle donne brouille les pistes entre sexe et sentiments, et donne naissance au « sexamour ». Alors qu'autrefois l'amour menait au sexe, désormais le sexe peut mener à l'amour. Il en résulte une grande confusion dans les esprits: « Est-on en train de chercher l'âme sœur ou juste de passer un bon moment ? », « cette évolution est positive, permettant aux femmes d'avoir un accès plus facile au sexe. Certaines peuvent aussi se reconstruire par ce biais-là. » Pas aussi simple, constate le psy: « Tout se passe comme si les femmes étaient victimes d'une injonction contradictoire: soit elles "couchent" vite et prennent le risque d'être considérées comme des "salopes", soit elles passent pour "coincées" ! ». « Le meilleur moyen de sortir de cet imbroglio est d'être au clair avec sa demande. Ne pas envoyer par exemple de signaux sexuels quand on recherche le grand amour. Beaucoup de femmes pensent en effet que si elles ne couchent pas, elles vont perdre l'homme qui les intéresse. Alors qu'elles vont surtout écarter les prédateurs qui n'ont pas de temps à perdre. »




    VRAI

    Les internautes qui s'inscrivent sur des sites de matching (inscription longue, tests à remplir, photo accessible sur demande) sont plus motivés que les autres. « C'est surtout une entrée rassurante, je vais là où je connais, où les autres partagent les mêmes vues que moi. Mais attention: en se mettant trop de barrières, on réduit le champ des possibles. Or, pour renaître à l'amour, il faut d'abord faire le deuil de l'acquis et du familier. » Un psychanalyste va plus loin: « Les unions improbables font souvent les grandes passions. Le prince tombe amoureux d'une roturière, l'homme de la femme de son ami, le juif d'une musulmane... Pour naître, le désir doit être marqué du sceau de l'interdit; une difficulté, un différend, une incompréhension sont donc loin d'empêcher une histoire d'amour. »




    FAUX

    « Faire sa pub, on le fait déjà dans la vraie vie ». « On plaide sa cause pour demander un service, obtenir une augmentation. Pourquoi alors refuser de le faire en amour ? ». Par peur sans doute d'être rejeté ou bien de trahir son idéal amoureux, la « vraie » rencontre ayant forcément lieu « pour de vrai ».



          37 - Mal élevés au bureau, non merci !  


    Les erreurs a éviter:

     1 - En faire trop (attitude affectée, tenue apprêtée). La vraie courtoisie n'a rien à voir avec le snobisme.

     2 - Réserver sa courtoisie à l'élite et se lâcher avec le « petit personnel », par exemple. Les codes du savoir-vivre s'appliquent au quotidien, avec tous.

     3 - Reprendre son interlocuteur s'il a commis une faute d'éducation.

     4 - Avoir recours à des abréviations ou à des anglicismes - comme « deadline » pour date limite. Vous risquez de mettre en difficulté votre interlocuteur.

     5 - Parler toujours de soi... sans s'intéresser aux autres.




          38 - A faire... ou pas.  


    Aurez-vous tout bon ? Pas sûr. Ce test est redoutable !

     1 - Je présente ma nouvelle collègue à mon boss...
    OUI. Dans le cadre des relations hiérarchiques, on présente les subordonnés aux supérieurs hiérarchiques et non le contraire. La règle veut aussi que l'on présente les personnes les plus jeunes aux plus âgées, un homme à une femme, sauf s'il est son supérieur hiérarchique. Pour se présenter, on annonce son prénom et son nom, mais jamais l'inverse.

     2 - J'arrive à une réunion avec cinq minutes de retard. Pas grave, j'ai droit au «quart d'heure réglementaire»...
    NON. Celui-ci est d'usage uniquement dans la sphère privée, si on est invité à dîner. Au bureau, en revanche, la ponctualité est de rigueur. A chacun de s'organiser pour ne pas être en retard, voire arriver un peu en avance, mais pas trop - pas plus de cinq minutes ! En cas d'impondérable, prévenez vous-même de votre retard et présentez vos excuses: « Je vous prie de m'excuser» ou « Excusez-moi », mais jamais « Je m'excuse ».

     3 - Même sur des e-mails, il faut être poli...
    OUI. L'e-mail n'échappe pas à la courtoisie ! Même si les formules de politesse sont plus légères que dans un courrier classique, il est conseillé d'écrire « Bonjour», suivi du prénom (ou le prénom tout court en cas d'e-mails répétés), ou Madame, Monsieur pour des relations plus officielles, de rédiger avec des retours à la ligne et de conclure par « Cordialement». Il importe également de toujours remplir l'objet, c'est une forme de courtoisie qui peut permettre au destinataire de gagner du temps.

     4 - Au téléphone avec un interlocuteur, je peux en profiter pour surfer sur Internet afin de m'avancer...
    NON. Attention, au téléphone tout s'entend ! Le sourire (la voix a tout de suite une intonation plus chaleureuse et dynamique), mais aussi le bruit des touches de l'ordinateur ou des feuilles que l'on range. Faire autre chose peut être interprété comme un manque d'éducation. Si on vous appelle, la courtoisie impose de laisser votre interlocuteur prendre l'initiative de raccrocher.

     5 - Un collaborateur extérieur vient d'être père. C'est bien de lui écrire pour le féliciter...
    OUI. D'une manière générale, on envoie une carte pour remercier ou féliciter, une lettre manuscrite pour les condoléances ou adresser sa sympathie en cas de situation difficile, comme une maladie.

     6 - Tutoyer d'emblée un client, ça rapproche...
    NON. On peut tutoyer un client uniquement si celui-ci vous le propose. Il en va de même lorsqu'il s'agit d'un supérieur hiérarchique. Entre collaborateurs, on s'appelle par son prénom et on se tutoie si c'est la règle. Ce tutoiement ne doit pas être un signe de familiarité; il n'autorise pas l'usage du SMS automatique comme on le fait avec un ami ou un proche. Si votre client vous donne son numéro de portable, respectez les horaires de bureau.




          39 - Jouez avec les mots clés.  


    La plupart des CV qui sont envoyés via un site de recrutement ou directement par e-mail sont analysés par un logiciel spécialisé, avant même d'être ouverts par le DRH. S'ils ne contiennent pas certains mots clés, ils ne seront jamais lus: cela fait gagner du temps aux recruteurs. Pour savoir quels sont les mots clés que vous devez employer, c'est très simple: reprenez ceux qui figurent dans l'annonce pour décrire le profil du candidat idéal et les compétences qu'il doit posséder pour le poste concerné, puis glissez-les dans votre candidature.



          40 - Faites-en tout un blog.  


    Avoir mis un CV en ligne ou renseigné un profil sur les sites de recherche d'emploi (monster.fr, pole-emploi.fr, apec.fr, cadremploi.fr...) ou sur les réseaux sociaux spécialisés (viadeo.com, linkedin.com), c'est bien. Avoir un blog, c'est mieux: de nombreux sites proposent des outils pour créer facilement un « blog CV », comme doyoubuzz.com, youjob.com ou encore easy-cv.com. Vous pouvez aussi créer un blog informatif dans votre domaine professionnel, afin de démontrer votre intérêt, vos connaissances, votre passion pour le métier que vous exercez. Si vous cherchez un poste d'esthéticienne par exemple, animez un blog beauté donnant des infos et des conseils en la matière, avec une rubrique « parcours professionnel » affichant vos compétences...



          41 - Soyez concis.  


    A l'image d'un profil Internet, un CV doit être court et rapide à lire. Ne mentionnez que les diplômes importants pour le poste souhaité; si vous cumulez un grand nombre d'expériences, n'indiquez que celles qui correspondent au profil pour lequel vous postulez. A l'inverse, en cas de période d'inactivité, ne tentez pas de « boucher le trou » en donnant trop de détails. Insistez sur ce que vous avez fait pour rester informé sur votre secteur d'activité, pour remettre vos compétences à jour, mais aussi pour en développer de nouvelles, même hors de votre secteur: reprise de vos études, activités associatives, expériences à l'étranger...



          42 - Créez votre profil.  


    « Tuer » son CV... pour le transformer en « profil de compétences », ce que propose le site qapa.fr. Même si tous ne sont pas aussi radicaux et conservent la possibilité de joindre un CV en ligne, la plupart des jobboards (sites mettant en relation candidats et recruteurs) vous demandent de cocher les compétences dont vous disposez pour envoyer un profil plus ou moins détaillé aux recruteurs. Cela permet de mettre en avant ce que vous savez faire et avez déjà fait, et se révèle très utile si vous avez une expérience variée dans divers secteurs. Mais attention ! pour les emplois de cadres, l'em-ployeur vous demandera souvent un CV classique après avoir consulté votre profil, afin de mieux cerner votre expérience.



          43 - Adaptez-le à chacun.  


    Beaucoup de candidats font l'erreur d'envoyer le même CV à tous les recruteurs. Pourtant, selon ces derniers, l'idéal serait d'en rédiger un différent pour chacun. Même si on est fixé sur un seul type de poste, les profils demandés varient toujours selon les entreprises: parfois, il vaut mieux souligner telle compétence, faire l'impasse sur telle expérience pour mieux mettre en avant telle autre. Bref, l'adapter à la demande, ce qui ne veut pas dire mentir, mais mettre en avant ce qui parait le plus important.



          44 - Donnez-lui un nom.  


    Envoyer un CV classique se fait la plupart du temps par e-mail, il suffit de joindre le fichier que vous aurez créé. Mais avez-vous pensé à son nom ? Un grand nombre de candidats n'y prêtent pas attention et le recruteur reçoit une pièce jointe baptisée » CV-maman », « CV-kéké », « CV-KK », « CV-OK-word ». Des exemples véridiques donnés par des employeurs ! Soyei attentif.



          45 - En Finlande.  


    Le système scolaire est performant...

    Les petits Finlandais sont les meilleurs élèves d'Europe, et pourtant ils ne vont à l'école qu'à l'âge de 7 ans ! Leur rythme scolaire hebdomadaire est de 30 h. Leurs horaires d'arrivée sont échelonnés, afin de personnaliser l'accueil de chacun. Ils se détendent 15 minutes par heure et finissent la classe vers 15 h. Et s'ils excellent en lecture (pour laquelle ils sont classés premiers au tableau d'honneur du Programme International pour le suivi des acquis dans les pays de l'OCOE), ils apprennent aussi à cuisiner, à coudre... et à travailler sur des machines-outils ! ... sans notes, sans redoublement et avec le même prof.
    Les élèves ne sont pas plus de 23 par classe, ne redoublent quasiment jamais et ne sont pas notés avant leur cinquième année d'école. Jusqu'à leurs 16 ans ils sont suivis par un instituteur: l'école primaire est obligatoire pendant neuf ans et complètement gratuite, des manuels aux transports en passant par la cantine.



          46 - En Suisse.  


    On paie ses contraventions selon ses revenus....

    Si vous êtes arrêté pour excès de vitesse, plus vous êtes riche et plus vous payez: le montant des contraventions est proportionnel à la vitesse, mais aussi aux revenus. Cela conduit parfois à des sommes record: ainsi, il y a deux ans, un conducteur suédois a écopé d'une amende de 934 336 CHF (777 900 €) pour avoir roulé à 290 km/h, soit 170 km/h au-dessus de la vitesse autorisée. ... et on participe activement à la démocratie.
    Même si les citoyens élisent des représentants, ils ont la possibilité de prendre part aux décisions. Ainsi, ils peuvent proposer une loi, qui sera soumise ensuite au vote du Parlement, et aussi s'opposer par pétition à une loi déjà approuvée par le Parlement. Ce dernier ne peut rejeter la motion proposée par les citoyens que si elle est anticonstitutionnelle ou contraire au droit international, il faut un quota de 100 000 électeurs dans le premier cas et de 50000 dans le second (abrogation). Le recours au référendum est fréquent; dernier en date: « Voulez-vous travailler moins ? » Et étonnamment, les Suisses ont répondu... non !



          47 - En Italie.  


    Vous déduisez les frais médicaux de vos impôts...

    Au-delà d'une franchise de 169 € par an et au-dessous d'un plafond de 6197,48 € par an, vous déduisez 19% de vos dépenses (visites, chirurgie, prothèses, médicaments avec ou sans ordonnance...). Il s'agit d'un crédit d'impôt (si vous n'êtes pas imposable, l'Etat vous rembourse). A noter aussi que le secteur public est entièrement pris en charge et gratuit pour tous (mais très surchargé). ... et les enfants handicapés vont tous à l'école publique.
    Entre 1977 et 1980, les écoles spécialisées ont été fermées progressivement et l'école publique s'est organisée pour recevoir les enfants handicapés (nombre d'élèves limité par classe, présence d'enseignants spécialisés et d'auxiliaires de vie, équipements et aménagements...). En France, malgré une loi en ce sens, ils ne sont que 11% à être accueillis par l'Education nationale, dont la majorité à temps partiel.



          48 - En Suède.  


    Le président vous serre la main...

    Pas de gardes du corps, pas de chauffeur. Dans les pays nordiques, le chef de l'Etat est vraiment un homme tout à fait... normal ! Les Français qui y vivent s'étonnent de pouvoir croiser et saluer un ministre ou un chef d'Etat dans un magasin ou dans les transports. Mais cela présente des risques: en 2003, Anna Lindh, ministre des Affaires étrangères, est morte poignardée dans un grand magasin de Stockholm. ... et le congé « bébé » respecte la parité.
    Les mamans suédoises bénéficient d'un congé prénatal de 8 semaines et, après la naissance, d'un congé parental pouvant aller jusqu'à 75 semaines (pratiquement un an et demi). Elles peuvent le partager avec le papa: 60 jours sont réservés au père, 60 à la mère, le reste peut être réparti librement entre les deux parents. Ce congé est rémunéré à 80% du salaire pendant 390 jours (soit plus d'une année), puis on perçoit une indemnité journalière fixe. Résultat: tous les parents prennent leur congé, et les bébés sont accueillis en crèche à partir de l'âge de 1 an. Rappelons que la France accorde 16 semaines de congé maternité (et 11 jours au papa !), tandis que la moyenne européenne s'élève à 20 semaines.



          49 - En Allemagne.  


    La journée de travail commence tôt et finit tôt...

    La semaine de travail est légalement plus longue qu'en France (40 heures officiellement, et la législation autorise jusqu'à 42 heures hebdomadaires). Et pourtant les bureaux sont déserts après 17 heures: cadres et employés commencent leur journée très tôt, bien avant 9 heures, et raccourcissent au maximum leur pause déjeuner (la durée légale est de 45 à 60 minutes, mais peu d'Allemands en prennent plus de 20). ... et l'excès de cèle est mal vu.
    Les réunions commencent et finissent pile à l'heure, le moindre retard est très mal vu. Enfin, à l'inverse de chez nous où un cadre qui quitte son travail tôt, même s'il est arrivé tôt, est suspecté de fainéantise, en Allemagne, celui qui s'attarde au bureau à des heures indues est soupçonné de ne pas savoir s'organiser, d'être inefficace et de se laisser déborder !



          50 - En Grande-Bretagne.  


    Pas de déclaration fiscale...

    Dans ce pays où l'imposition est inférieure à celle de la plupart des pays européens, vous échappez totalement à la corvée de déclaration des revenus si vous êtes salarié: c'est la société où vous êtes employé qui s'en charge et retient à la source le montant de vos impôts. Ce système est baptisé PAYE (Pay As You Earn: « Payez au fur et à mesure que vous gagnez »). Le prélèvement comprend d'emblée les avantages fiscaux (c'est très simple, car tous les contribuables bénéficient d'un abattement identique quels que soient leurs revenus). ... ni de frais de notaire.
    Un simple contrat entre les parties (conveyance) rend effectif le transfert de propriété d'une personne à l'autre: on peut le rédiger soi-même ou passer par un avocat ou un spécialiste (licensed conveyancer). Le coût habituel est de 0,5 à 1% du prix d'achat seulement, et tout va très vite: un exemplaire signé de l'acheteur est envoyé au vendeur, et inversement. La transaction est généralement finalisée quatre semaines après cet échange, mais le délai peut être raccourci. On trouve sur Internet beaucoup de conveyaocers en ligne, au tarif fixe (environ 300 livres), avec lesquels une vente peut se faire en dix jours.



          51 - On pratique le showrooming.  


     Une nouvelle pratique est devenue un fléau pour les commerçants: le showrooming - en clair, repérer un produit en magasin avant de l'acheter sur le Net au meilleur prix. 79% d'entre eux y ont déjà été confrontés, selon une étude publiée par le SNI (Syndicat neutre pour indépendants), et 33% des consommateurs s'y adonnent, selon un sondage TNS Sofres.



          52 - On utilise les comparateurs jusque dans les magasins.  


     Plus question d'être pris pour un pigeon. « Il faut prendre le temps de comparer, être malin ». Selon une étude réalisée par un observatoire, 66% des Français estiment que le commerce ne les écoute plus ou ne les défend plus. « Le consommateur ne fait plus confiance qu'à lui-même ou à ses pairs. En magasin, son smartphone lui donne accès en dix secondes aux prix des concurrents: c'est une petite révolution ! » Car, après s'être multipliés sur le Net, les comparateurs nous accompagnent désormais partout, grâce aux applications mobiles: 92% des Français en utilisent au moins un, en majorité pour quatre types de produits: high-tech (75%), électroménager (75%), voyages (70%), services de téléphonie (55%).



          53 - On achète groupé... version luxe.  


     La concurrence fait rage parmi les sites d'achats groupés et de ventes privées: pour se démarquer, la tendance est à la personnalisation et à la montée en gamme, avec des deals « géolocalisés » ou « triés sur le volet ». Le pionnier du concept, Groupon, vient ainsi de conclure un partenariat avec une soixantaine de chefs étoiles au Guide Michelin.



          54 - On devient les rois du couponing.  


     Plus de 60% des internautes ont déjà utilisé un coupon de réduction. Rebaptisé couponing par les spécialistes du marketing, ce mode d'achat, qui est depuis longtemps un «sport national» pour les Anglo-Saxons, est en train de devenir aussi le nôtre. « La recherche des codes promos et des bons de réduction sur le Net est citée par 45% des Français comme la meilleure stratégie pour faire des économies », souligne le directeur général de bons-de-reduction.com, qui donne accès gratuitement à des coupons à utiliser en ligne et en magasins.



          55 - On fait appel à un styliste personnel.  


     De « relookeur » ou « styliste », il est devenupersonal shopper! C'est lui qui vous accompagne dans les magasins pour vous aider à refaire votre garde-robe: une tendance, encore parisienne et assez coûteuse - comptez 130 € les 2 heures de shopping sur mesure sur Coach'n Look, un « institut de conseil en image ». Mais l'idée pourrait se démocratiser, grâce à Internet. Ainsi, le « personal shopper en ligne » est gratuit sur modizy.com: en fonction de votre profil, on vous propose d'acheter des vêtements qui correspondent à votre style. Plus vous achetez, plus vos goûts sont référencés. Et si vous attendez un heureux événement, vous pouvez aussi faire appel aux services d'un baby-planner (organisateur de naissance) qui va vous aider à acheter au meilleur prix accessoires et matériel de puériculture, ainsi que les vêtements de bébé (comptezenmois.com).



          56 - On se met au clic and collect.  


     Le clic and collect, c'est le concept du drive... mais de proximité: 49% des e-consommateurs commandent plus facilement en ligne s'ils ont la possibilité de récupérer leur achat en magasin. « On s'attendait à ce qu'Internet tue les magasins, mais en fait il se met à leur service ». Le e-commerce ne tuera jamais un secteur dans lequel les gens ont besoin de voir, de sentir, de toucher, d'essayer. C'est une revanche possible pour le petit commerce, car les grandes enseignes ne sont pas les seules à s'être emparées du principe: au Puy-en-Velay, par exemple, les commerçants indépendants du centre-ville se sont regroupés pour lancer un service de clic and collect mutualisé: achetezaupuy.com permet ainsi de commander en ligne différents articles de plusieurs boutiques et de récupérer sa commande dans une seule.



          57 - On plébiscite le sur-mesure.  


     Là encore, on le croyait tué par le prêt-à-porter... à tort. Il revient dans tous les domaines. La confection pour homme, d'abord. Plus besoin de passer des heures chez un tailleur, les mesures sont prises en quelques secondes dans des cabines d'essayage en 3D, vous optez entre deux ou trois tissus, deux ou trois coupes et, quelques jours après, le costume est prêt, parfaitement adapté au tour de cou, d'épaules et de taille de monsieur ! Le pionnier du concept, Les Nouveaux Ateliers, en est à sa cinquième boutique, en France et à l'étranger, en trois ans... et les concurrents sont de plus en plus nombreux. Mais vous pouvez aussi commander en ligne votre parfum personnalisé (parfumsurmesure.com, exalis.fr); créer vos propres bijoux (adamence.com, cameleor.com) ou votre fond de teint (bornes interactives chez Sephora)... Et pourquoi pas vos lunettes ? Lissac généralise actuellement le concept dans tous ses points de vente, en les équipant d'imprimantes en 3D qui permettent de réduire très nettement le temps nécessaire à la fabrication du prototype et de créer vos montures entièrement personnalisées.



          58 - On adopte l'esprit drive.  


     On commande en ligne et on va chercher ses courses dans un entrepôt ou à l'accueil du magasin: près d'un quart des foyers français (6,2 millions) est séduit par ce concept et on compte déjà 2200 magasins drive en France. « La majorité des clients est prête à se déplacer pour économiser les frais de livraison ». Le succès du drive est tel qu'il fait des émules... aux champs: le drive fermier permet d'acheter ses œufs, son lait, sa viande, directement auprès de l'exploitation, et d'aller chercher les produits dans des entrepôts collectifs: il y en a déjà 70 en France, dans le réseau Bienvenue à la ferme.



          59 - On est radin et on en est fier.  


     En témoigne l'ampleur prise en dix ans par le site radins.com deux millions d'abonnés assumés. Ce n'est plus une tare, mais une preuve de saine défiance et d'esprit critique: je ne jette pas l'argent par les fenêtres, je suis un dénicheur hors pair de bons plans ! « Certains abonnés achètent leurs cadeaux de Noël en juin, car c'est moins cher. Le consommateur a appris à anticiper. Il y a moins d'achats compulsifs et une vraie réflexion sur le budget. On se renseigne, on compare et on partage ses bons plans. Internet est un outil fabuleux pour acheter moins cher. »



          60 - On mise sur l'occase et le troc.  


     « II y a trois ans, Le Bon Coin, c'était encore le plan B. Aujourd'hui, on n'hésite plus à acheter d'occasion, à louer ou à revendre pour gagner 15 €». Le troc a la cote, d'autant qu'il est de moins en moins matériel, avec l'échange de services. Tu m'apprends l'espagnol, je répare ta voiture... et on consomme sans argent. « C'est une vraie dynamique, insiste Isabelle Dewerte. Toutes les formes de consommation collaborative - échange de maisons, covoiturage, échange de services -, très bobos il y a peu, se développent dans toutes les catégories sociales. »



          61 - On personnalise sa box.  


     Les box font toujours recette avec une sélection de produits de marque moins chers qu'en magasin. Mais le summum, c'est la personnalisation, avec des box élaborées en fonction de vos goûts: vins choisis selon votre « vinoprof il », établi sur vinocasting.com; vêtements, chaussures et bijoux de créateurs sur carnetdemode.com (29 €/mois, avec une pièce de créateur de 50 à 100 €); ou encore vêtements de créateurs pour enfants, choisis par des stylistes en fonction du profil que vous aurez préalablement défini sur littlecigogne.com. Une jeune start-up française vient d'inventer The Coffret, une box 100% personnalisable. On sélectionne les dix produits qui la composent en fonction de l'âge, du sexe et du profil de la personne à qui on veut l'offrir (à partir de 39 €, sur the-coffret.com).



          62 - Un désir de vert, de blanc et de bleu...  


     « Qu'on se le dise, l'exode rural s'est achevé dans les années 70 », souligne le directeur de l'Association des maires ruraux de France (AMRF). « Depuis une dizaine d'années, nous constatons un fort désir de campagne, qui se traduit par l'arrivée de nouvelles populations dans nos villages. » Le déclic ? Le prix de l'immobilier et l'envie d'une vie quotidienne moins stressante, à taille humaine. Les destinations stars ? Tout l'arc atlantique, la région lyonnaise, les régions limitrophes avec la Suisse et toujours le Midi. « Aujourd'hui, on compte 5 millions d'habitants de plus dans les communes de moins de 3 500 habitants qu'il y a trente ans. Il y a un vrai appel d'air ». Parmi ces nouveaux ruraux, l'élu distingue deux grandes catégories: des familles « qui ne peuvent plus assumer leur loyer en ville » et des cadres supérieurs qui recherchent espace et calme, « tout en pouvant se permettre le télétravail et le surcoût des déplacements réguliers ».



          63 - Souvent un coup de cœur.  


     C'est le cas d'Aurélie, 45 ans, ex-cadre supérieure dans le marketing. Elle flashe sur une maison de village bourguignonne à retaper, vend son appartement parisien et s'installe, « guidée par l'envie d'une vie plus sereine ». Aujourd'hui, elle exerce de chez elle, en tant que coach pour des entreprises, et fait régulièrement l'aller-retour en TGV quand elle a des rendez-vous importants à Paris. Pour autant, prendre la décision de larguer les amarres peut aussi donner lieu à des lendemains qui déchantent. A la tête d'une famille recomposée, Marie et Michel sont partis de la ville, chassés par le prix du mètre carré. « Après deux ans passés à dormir sur le canapé-lit du salon, nous étions obsédés par l'espace. Résultat, nous avons vu... trop grand, avec un corps de ferme à rénover ! Et surtout loin du travail, des amis, des activités. Nous avons confondu maison de campagne et résidence principale ! »



          64 - Un virage à 180°, ça se prépare.  


     Transports, connexion Internet, possibilité de garde pour les enfants, commerces... qui dit village ne dit pas forcément loin de tout, mais encore faut-il s'en assurer avant. Cette façon de procéder, le délégué général à l'Agence régionale de développement des territoires d'Auvergne, la recommande aux citadins qui le contactent en vue d'un déménagement. « D'abord, je viens à leur rencontre pour les aider à border leur projet dans tous ses aspects professionnels et familiaux, afin de déterminer le secteur qui offrira les services dont ils ont besoin. Puis je leur recommande de vite venir le visiter. Le téléphone, Internet, c'est extraordinaire, et tous ont envie d'espace... mais il ne faut pas oublier de prendre la température locale en vrai ! »



          65 - Le boulot d'abord !  


     Comme on ne vit pas d'amour, d'eau fraîche et de chlorophylle, la question de l'emploi se pose en priorité. Internet contribuant à dématérialiser les échanges, de nombreuses professions peuvent techniquement s'envisager de partout avec une bonne connexion. Commerciale free-lance, Jeanne a déménagé avec mari et enfants en Aquitaine il y a deux ans. « Au fil du temps, mon activité s'est étiolée et je n'ai pas réagi à temps, occupée à notre installation. Je me suis aperçue que même si je voyais peu mes contacts professionnels avant, il y a toujours un effet loin des yeux, loin du cœur. Et mon mari, au chômage, ne trouve des opportunités qu'en région lyonnaise, d'où nous sommes justement partis ! », se lamente-t-elle. C'est pour éviter cet effet d'isolement que certains territoires ruraux, en partenariat avec les chambres de commerce et d'industrie, créent des programmes d'intégration, un relais d'autant plus précieux quand la mise au vert va de pair avec un lancement d'activité. Informaticien, Gérard, 39 ans, s'est lancé le défi de créer sa boîte depuis une petite station de ski ! « Glisse le matin, programmation l'après-midi, aéroport de Genève à quarante minutes... J'ai vécu une année au rythme des saisons et de ma création d'entreprise dans un cadre de rêve. Quand j'allais chercher ma baguette, on me demandait des nouvelles du projet. Impensable en ville ! Depuis, j'ai déménagé mais pas loin, dans la vallée, où la mairie m'a proposé un local pour un prix très abordable. »



          66 - Tout le monde doit y mettre du sien.  


     Ces arrivants entraînent une obligation d'ouverture pour tous. Aux citadins d'accepter l'idée que la campagne ne correspond pas à la carte postale prévue, et aux autochtones de savoir être accueillants. « J'avoue que je suis arrivée avec mes valises et mes a priori, confie en souriant Amélie. Le supermarché devait fermer à des horaires forcément "provinciaux", et je pensais que c'était un désert sur le plan culturel. Ce qui est loin d'être le cas ! » « Dès le début, je préviens les arrivants qu'ils vont tomber, comme partout, sur des imbéciles », alerte Henri. Emanuelle, maman divorcée installée dans la campagne gardoise a, elle, l'impression d'avoir été mise à l'écart. « Malgré les crêpes pour la fête de l'école et les invitations aux apéros, je me retrouve, un an après mon arrivée, plus seule que jamais. Les gens du coin se connaissent tous et n'ont pas besoin de se socialiser davantage. Je vais me rapprocher de la ville dès que je le pourrai. » Pour s'installer dans un de ces territoires de plus en plus prisés par les citadins: ni en ville ni en banlieue, mais juste un peu plus loin...