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Tout simplement parce que c'est une boisson consensuelle, donc qui réunit. Avec ou sans sucre, accompagné d'une friandise ou pas, un café n'engage à
rien, le préparer nécessite peu d'effort: c'est la boisson informelle par excellence, un moment de convivialité libéré des contraintes sociales. « On
ne partage pas un bœuf bourguignon avec son nouveau voisin... Un petit noir, oui », résume le sociologue. Et plus si affinités. Mais derrière
cette apparente décontraction, le servir est aussi une nouvelle occasion de briller en société. « Quand mon copain s'est offert sa machine Nespresso,
tout était prétexte à " monter boire le café " tant il était fier de présenter son joujou. Je le taquinais en appelant ça des invitations « What else »,
raconte Elodie, 38 ans, en souriant. « Tout possesseur d'un percolateur devient la vedette au moment de la préparation ».
C'est là que se transmettent les ragots et que j'apprends des infos vitales sur mes dossiers ! » remarque Marie-Claire, 35 ans. Comme elle, quatre
salariés sur cinq considèrent la pause-café comme un moment essentiel dans la vie de l'entreprise. Une tasse à la main, la parole se libère, les blagues
fusent, un moment de relâchement bienvenu au cours d'une journée de travail chargée. Pour le directeur d'un cabinet de ressources humaines,
« l'espace café est un lieu de socialisation indispensable, un baromètre social à lui seul ». Une cafèt' si stratégique que, lors des
missions d'urgence confiées à son cabinet, les intervenants qu'il missionne s'y postent pour amorcer le dialogue avec les salariés. Marlène, manager
d'une équipe de trente personnes, l'a bien compris. Elle improvise régulièrement des pauses-café, « boudées ces dernières années par souci
d'optimisation ». Et cela peut sembler paradoxal, mais elle constate que, « autour d'une tasse, on règle plus vite que par émail les
urgences, on a un contact plus direct. C'est aussi l'occasion d'échanger sur le week-end, de discuter entre êtres humains, tout simplement. En ces
temps de surmenage, c'est primordial ». Des paroles à méditer quand vous vous surprendrez à rejoindre en catimini la machine ! Pour gagner en efficacité,
certains vont même jusqu'à délocaliser leur bureau... au bistrot, une façon de changer d'air, de casser la routine. Pierre s'applique cette
méthode, 100 % assumée. « Quand il s'agit de travailler sur les perspectives de l'entreprise, mon associé et moi nous nous retrouvons au café. C'est
un lieu propice à l'élargissement des idées, qui permet une concentration différente, plus ouverte. »
Pour répondre aux attentes en pleine évolution des consommateurs, les bistrots traditionnels sont nombreux à repenser salles et comptoirs bruyants en
« espaces lounge », plus propices à la concentration. Ou à proposer des connexions Wi-Fi, des ateliers à thème: café psycho, philo, enfants... A
l'image des tiers-lieux, ces endroits communautaires, entre la sphère de la maison et le bureau, qui ont été conceptualisés par un sociologue
américain. Le père de la chaîne mondiale Starbucks affirme s'en être inspiré pour concevoir ses salons de café, dépourvus de comptoir. Le succès est
total: avec 15 000 points de vente, c'est le plus important revendeur et torréfacteur. En flânant du côté d'un Starbucks en pleine semaine, malgré
des prix aussi élevés que dans un café, on découvre une salle bondée d'étrangers et d'étudiants. Que trouve-t-on de plus ? Un anonymat rassurant ?
Des canapés rebondis ? Pour Charlène, 20 ans, c'est avant tout « une question de style. Les gobelets, dit-elle, ça le fait. Et on sait qu'on peut
papoter tranquilles aussi longtemps qu'on veut sans se faire virer » ! Le décor, les habitudes changent, mais la convivialité semble toujours
d'actualité !
En pratique. Liane, 28 ans, télésecrétaire.
En pratique. Armande, 32 ans, créatrice de bijoux.
En pratique. Denise, 57 ans, salariée, responsable grand compte.
En pratique. Josette, 62 ans, couturière.
En pratique. Jean-Luc, 55 ans, webmaster.
Les petits Finlandais sont les meilleurs élèves d'Europe, et pourtant ils ne vont à l'école qu'à l'âge de 7 ans ! Leur rythme scolaire hebdomadaire est de 30 h. Leurs
horaires d'arrivée sont échelonnés, afin de personnaliser l'accueil de chacun. Ils se détendent 15 minutes par heure et finissent la classe vers 15 h. Et s'ils excellent
en lecture (pour laquelle ils sont classés premiers au tableau d'honneur du Programme International pour le suivi des acquis dans les pays de l'OCOE), ils apprennent
aussi à cuisiner, à coudre... et à travailler sur des machines-outils ! ... sans notes, sans redoublement et avec le même prof.
Si vous êtes arrêté pour excès de vitesse, plus vous êtes riche et plus vous payez: le montant des contraventions est proportionnel à la vitesse, mais aussi aux revenus.
Cela conduit parfois à des sommes record: ainsi, il y a deux ans, un conducteur suédois a écopé d'une amende de 934 336 CHF (777 900 €) pour avoir roulé à 290 km/h,
soit 170 km/h au-dessus de la vitesse autorisée. ... et on participe activement à la démocratie.
Au-delà d'une franchise de 169 € par an et au-dessous d'un plafond de 6197,48 € par an, vous déduisez 19% de vos dépenses (visites, chirurgie, prothèses,
médicaments avec ou sans ordonnance...). Il s'agit d'un crédit d'impôt (si vous n'êtes pas imposable, l'Etat vous rembourse). A noter aussi que le secteur public est
entièrement pris en charge et gratuit pour tous (mais très surchargé). ... et les enfants handicapés vont tous à l'école publique.
Pas de gardes du corps, pas de chauffeur. Dans les pays nordiques, le chef de l'Etat est vraiment un homme tout à fait... normal ! Les Français qui y vivent s'étonnent
de pouvoir croiser et saluer un ministre ou un chef d'Etat dans un magasin ou dans les transports. Mais cela présente des risques: en 2003, Anna Lindh, ministre
des Affaires étrangères, est morte poignardée dans un grand magasin de Stockholm. ... et le congé « bébé » respecte la parité.
La semaine de travail est légalement plus longue qu'en France (40 heures officiellement, et la législation autorise jusqu'à 42 heures hebdomadaires). Et pourtant les
bureaux sont déserts après 17 heures: cadres et employés commencent leur journée très tôt, bien avant 9 heures, et raccourcissent au maximum leur pause déjeuner
(la durée légale est de 45 à 60 minutes, mais peu d'Allemands en prennent plus de 20). ... et l'excès de cèle est mal vu.
Dans ce pays où l'imposition est inférieure à celle de la plupart des pays européens, vous échappez totalement à la corvée de déclaration des revenus si vous êtes
salarié: c'est la société où vous êtes employé qui s'en charge et retient à la source le montant de vos impôts. Ce système est baptisé PAYE (Pay As You Earn: « Payez
au fur et à mesure que vous gagnez »). Le prélèvement comprend d'emblée les avantages fiscaux (c'est très simple, car tous les contribuables bénéficient d'un
abattement identique quels que soient leurs revenus). ... ni de frais de notaire.
1 - En société au cas par cas.
Aujourd'hui, on peut se tutoyer sans se connaître mais continuer à se vouvoyer en se
connaissant depuis toujours. A cela s'ajoutent des limites plus confuses entre les générations, dans une société où l'obsession de la jeunesse révolutionne
leurs relations. « Je suis une des rares seniors au service marketing. Quand les petites jeunes me vouvoient alors que la règle implicite est le tutoiement,
je me sens vieille », soupire Marion.
De son côté, Michèle, 22 ans, confie: « Mes parents ont beaucoup d'amis de tous âges. Si je me mets à vouvoyer les
plus âgés qui se la jouent " dans le coup ", c'est une manière de leur renvoyer leur âge à la figure, mais j'ai aussi du mal à les tutoyer, alors c'est
compliqué.» Jeunisme ou recherche d'une plus grande proximité, les lignes se déplacent, sans respecter une logique... Et tout le monde s'y perd !
2 - Dans le PAF le syndrome Karl Zéro.
Le paysage audiovisuel français n'est pas non plus le dernier à semer la confusion: des
publicitaires nous tutoient dans leurs messages, des animateurs radio ou télé font de même avec leurs auditeurs et spectateurs, voire avec nos élus. Karl
Zéro est le premier à avoir tutoyé les politiques à l'antenne: « Les journalistes faisaient le contraire, ils tutoyaient en privé et vouvoyaient en public,
et ça continue. J'ai souhaité faire un pied de nez. » II affirme y voir un avantage en termes d'information. «Tutoyés, les politiques se lâchent plus
volontiers. On n'obtient pas la même réponse lorsqu'on demande: " T'as pas fait une connerie ? " Ou " N'auriez-vous pas commis une erreur ? " » Mème si la vie
politique avait besoin d'être dépoussiérée, cette intimité n'est cependant pas du goût de tout le monde. Raymonde, téléspectratice de 40 ans, réagit: « Un
journaliste d'un quotidien national a reconnu publiquement qu'il tutoyait le président de la République. J'ai apprécié sa franchise, mais cela m'a laissée
perplexe. Aussi intègre soit-il, cela joue, à mon avis, sur son impartialité. »
3 - Au travail la hiérarchie donne le ton.
Tutoyer son chef est admis voire conseillé ici, choquant voire disqualifiant ailleurs. Dans
la banque, institution austère, le vouvoiement demeure de rigueur; dans la presse, la culture, la communication, le tutoiement prédomine. « Dès que j'ai signé
mon contrat, le boss m'a mis au parfum: " Chez nous, on se dit tu. " J'ai trouvé ça plutôt bien pour l'esprit d'équipe », raconte Hubert, ingénieur en téléphonie.
Ne pas respecter l'usage en vigueur équivaut à s'habiller en costume quand tout le monde est en jean, ou l'inverse. « Une stagiaire en CDD s'est obstinée à dire
" vous ", elle s'est mise à part et cela n'a pas collé », observe-t-il.
Démocratique, le tutoiement ? Pas sûr, ce sont toujours les supérieurs qui dictent la
règle. Le " tu " et le " vous " servent à gérer la proximité et la distance, ils expriment des stratégies plus ou moins conscientes au sein des groupes de
travail. Plus haut on se situe, mieux on maîtrise la situation et plus on est tenté d'en jouer pour obtenir ce qu'on veut», explique Jean-Claude
directeur de recherche au CNRS. S'il peut avoir un effet positif sur l'esprit d'équipe, le tutoiement n'est pas toujours dans l'intérêt du salarié,
il impose une intimité qui rend le refus difficile. Céline l'a expérimenté en tant que salariée, quand elle a fondé son entreprise de Conseil &
Communication, elle a choisi de vouvoyer ses employés. « Tutoyer permet davantage à l'employeur d'être irrespectueux, vouvoyer n'empêche pas une bonne
ambiance. L'entreprise n'est pas la vie privée, j'ai préféré gommer la vraie-fausse proximité. Avoir une place bien identifiée, c'est ce qui donne une
certaine liberté », dit-elle.
4 - En famille quelques turbulences.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la frontière entre les familles où l'on se vouvoie
et celles où l'on se tutoie n'est ni stable ni étanche. De tout temps, les usages n'ont cessé de connaître des fluctuations. Question d'époque, de milieu social,
de tradition, ou encore d'éducation. Aude vouvoie ses parents mais, en accord avec son mari issu d'un milieu moins formel, elle a rompu avec la tradition. «Nos
enfants nous tutoient, ils ne nous manquent pas de respect pour autant.» Quand tout le monde se retrouve, les enfants d'Aude vouvoient leurs grands-parents,
leurs oncles et tantes, mais ses neveux et nièces la tutoient ainsi que son mari. « Il y a parfois des ratés mais, dans l'ensemble, le pli est pris »,
affirme-t-elle.
Dans d'autres familles, le problème se pose également pour les pièces rapportées. « Mon beau-père m'a invité à le tutoyer à la naissance
de notre premier enfant, c'est un homme qui m'impressionne beaucoup, j'ai pris cela comme une marque de confiance et d'affection », raconte Bernard. Quand
il équivaut à une promotion, le passage au tutoiement ne signifie pas forcément qu'on soit prêt à se taper sur le ventre. Et si c'est le cas, on peut
toujours le refuser.» Les parents de mon compagnon me tutoient, moi je n 'ai jamais pu ni voulu, tout simplement car nous ne sommes pas des copains »,
explique Isabelle. Le « vous » de respect flirte parfois avec le « vous» de maintien des distances. Une option qu'il est possible de retrouver également
dans le monde du travail.
5 - À l'école les choses bougent.
« Pratiqué dans les années 70, le " tu " de l'élève au professeur, assimilé à de la démagogie,
a désormais mauvaise presse », observe Pascal, enseignant-chercheur en sciences de l'éducation. Il est admis en maternelle mais, à partir du primaire,
l'élève vouvoie son maître. En l'absence de consigne ministérielle, les enseignants sont libres de choisir, la plupart tutoient leurs élèves parfois jusqu'au
lycée. Avec des adaptations: «Je les tutoie à l'oral, mais je vouvoie sur les corrigés de copies et les bulletins», dit Isabelle, prof de collège. Le
passage de l'un à l'autre au même élève peut avoir des vertus, par exemple exprimer la force de l'institution: « Tenez-vous tranquille ! » ; ou
l'encourager: « Tu as fait des progrès, c'est bien », explique Pascal. Le vouvoiement fait partie de l'apprentissage, il permet aux élèves
d'acquérir le vocabulaire et les formes adaptées aux échanges avec les adultes.
Xavier Darcos avait préconisé de retendre de l'enseignant à l'élève
dès le primaire, pour introduire de la solennité et tempérer les phénomènes de violence. Pascal reste sceptique: « Le vouvoiement ne sert
à rien s'il n'est pas le signe d'un respect profond pour l'élève et, pour agir sur la violence, mieux vaut l'amener à réfléchir sur son comportement. »
6 - Viens chez moi, j'ai une "expresso".
A la maison, le café, c'est la
version 2010 de l'apéro des années 60, l'alcool en moins, explique un sociologue de l'alimentation.
Il faut bien
le reconnaître: on n'est pas regardé du même œil si l'on offre un café soluble ou si l'on propose un expresso grand cru ! « Un bon café a
toujours été synonyme de luxe, mais l'arrivée des machines à expresso domestiques a favorisé sa démocratisation. » Les fabricants l'ont bien
compris et jouent la carte du haut de gamme, souvent sous forme de dosettes individuelles.
Avec une progression de 12 % des ventes en 2009, c'est
la nouvelle coqueluche des consommateurs. Pratiques, savoureuses, elles permettent à chacun de choisir son arôme préféré. Est-ce pour autant la
mort de l'instant partagé autour d'une cafetière fumante ? Pour le sociologue, la dosette répond surtout au désir très actuel de faire partie
du groupe, sans pour autant y dissoudre sa personnalité. Prendre le café ensemble, mais dans le respect de chacun: même à la maison, le mauvais
dormeur a droit à son deçà, tandis que sa femme s'offre un ristretto.
7 - Tu descends à la cafet', j'ai un truc à te raconter...
« Fumeurs obligent, c'est sur
le perron de ma boîte (et même les jours de pluie !) que je prends le café.
8 - Le Balto en perte de vitesse.
Mais, pour nos cafés à l'ancienne, il y a péril en la demeure,
et, malgré l'attachement fort des Français à leurs troquets - c'est un lieu de convivialité essentiel pour la moitié d'entre nous -, deux établissements
ferment chaque jour. « Cette disparition va de pair avec celle du journal papier, des trois chaînes de télé. Avec la multiplication des sources d'info,
il y a de moins de culture commune à commenter, donc de moins en moins de motifs d'aller au bistrot. Et les prix y sont très élevés ! Les jeunes leur
préfèrent aujourd'hui les chaînes de restauration rapide. » A 1,73 € en moyenne la tasse, nombreux sont les Français qui
optent pour un café de luxe chez eux, toujours moins cher qu'un petit noir en brasserie, aussi sympa soit l'ambiance. Eric 27 ans
croisé un sac de dosettes sous le bras, confirme: « J'adore le comptoir, mais à plus de 2 € la tasse, c'est hors de prix ! » Cela n'explique
cependant pas tout.
9 - RDV au Starbucks, 10 h. Bizz.
Travailler, discuter, se relaxer...
10 - Le visio-entretien.
Le procédé est de plus en plus utilisé par les cabinets de recrutement, pour
gagner du temps.
Vous êtes filmé et parlez en direct au recruteur, via votre webcam et votre connexion Internet ! Les premières minutes sont cruciales:
impossible de recommencer votre prestation. Selon le directeur associé de www.cvdunet, qui propose aux recruteurs une plate-forme de visio-recrutement sur laquelle ont
lieu plus de 250 entretiens par mois, cette rencontre virtuelle n'a pas vocation à remplacer le « vrai » entretien d'embauché, mais fait office de présélection. Ses
conseils: vérifier son matériel avant l'entretien, s'assurer d'avoir une connexion Internet haut débit qui fonctionne, une webcam et un micro performants, et s'installer
au calme dans une pièce fermée avec, à portée de main, tous les documents pouvant servir à la discussion. Attention aux bruits de fond ou aux importuns ! Pour le reste,
un visio-entretien se prépare exactement comme un entretien physique, et les attitudes à adopter sont identiques. Il faut également penser à éteindre son portable...
Bon à savoir: Si vous êtes demandeur d'emploi, vous pouvez vous préparer gratuitement à ce procédé avec l'aide d'un conseiller, grâce aux ateliers organisés
partout en France par Pôle emploi... Maîtriser son apparition à l'image, cela exige un peu de temps !
11 - Le CV vidéo.
Vous vous présentez sur un petit film que vous intégrez à un CV en ligne ou
que vous envoyez, via une plate-forme vidéo, comme YouTube.
Un vrai plus dans certains secteurs (communication, informatique...) s'il est bien réalisé
(cadrage, texte...). Important: lors d'un entretien d'embauché, vous êtes jugé en cinq minutes, sur des signes aussi subjectifs que l'apparence, la façon de parler,
l'attitude, le regard. Or, sur un film, vous pouvez refaire autant de prises que nécessaires pour offrir une présentation parfaite. Côté tenue, optez pour des
vêtements sobres, de couleur unie. Surveillez votre diction, évitez les tics de langage et fixez bien la caméra (gare au regard fuyant !). Tenez-vous droit, les
bras à plat, souriez sans vous crisper. Essayez de garder un visage détendu. Ne débitez pas vos diplômes et vos expériences: le CV vidéo n'est pas la version
filmée du curriculum classique ! Il doit apporter un plus, refléter votre personnalité et donner l'envie de vous rencontrer. Ne soyez pas trop long non plus:
une minute suffit ! Il existe deux adresses pour créer gratuitement votre CV vidéo: www.youjob.com et www.easy-cv.com.
12 - Le blog emploi.
Mieux que le classique CV en ligne, il permet d'écrire des articles dans vos
domaines de compétence, d'exprimer vos opinions, d'insérer des photos...
Un impératif: rester simple. Vous pouvez bien sûr utiliser toute plate-forme de
création de blogs (WordPress, OverBlog, Paperblog...) pour créer le vôtre gratuitement, ou le concevoir et le mettre en ligne sur un site consulté par les recruteurs
comme www.cadresonline.com.
13 - Le clip musical.
Le lipdub est un clip présentant un candidat à une entreprise ou inversement,
que l'on envoie comme un CV en ligne !
A n'utiliser que si vous chantez juste et postulez dans un secteur qui prise le non-conformisme. Attention, la
frontière entre originalité et ridicule est faible: le lipdub est une tentative périlleuse. Les hommes politiques l'ont appris à leurs dépens ! Pour vous procurer un
guide du lipdub (à télécharger pour 16 €) ou créer le vôtre en ligne, connectez-vous sur www.lipdub.eu/fr.
14 - Des jeux en ligne pour recruter.
On les appelle advergames ou serious games.
Surtout utilisés
ps les grands groupe (Renault, L'Oréal, Société générale...), ces jeux vidéo interactifs sont utilisés pour attirer, recruter, voire former, des candidats à
l'embauche. Comment peut-on s'y préparer ? Selon un conseiller référen à Pôle emploi, ces jeux sont utilisés pour teste la capacité des candidats à exercer certaine
compétences humaines, à gère des situations compliquées... Il conseille de s'exercer avec des jeux de simulation (par exemple les Sims) Mieux: dans la plupart
des agences Pôle emploi, vous pouvez vous entraîner aux méthodes de recrutement par simulation (MRS) sur des plates-formes spécifiques.
15 - Ah, si jétais Mary Poppins !.
« 99,9% de mes clients sont des procrastinateurs, annonce une conseillère en organisation. Ils
m'appellent en espérant une Mary Poppins qui, d'un coup de baguette, va transformer leur appartement, voire leur vie. » Le hic, c'est que nombre de ces clients
sont inconscients du mécanisme qui les mine. Pour les aider à se situer sur l'« échelle de l'autruche » (celle qui se met la tête dans le sable), elle les questionne:
leurs amis peuvent-ils débarquer à l'improviste dans leur salon sans qu'ils aient honte ? Depuis combien d'années disent-ils qu'ils vont changer de boulot ? Pour
elle, « pas question de les transformer en Bree Van de Kampf, l'héroïne tout en contrôle de soi de la série Desperate Housewives, mais plutôt de les aider à
atteindre leurs objectifs en un minimum d'efforts. Et parfois d'éviter de gâcher leur carrière ». Mais hormis ce cas extrême, sommes-nous touchés par ce syndrome
quand on se précipite chez le percepteur le lendemain de la date limite d'envoi de la déclaration d'impôts ? Une psychologue, remet les choses à leur place,
considérant qu'on doit uniquement l'évoquer quand les limites sont dépassées ou qu'il y a des conséquences dommageables. « Peu importe la nuit blanche,
les reports successifs avant de passer à l'action. Si l'objectif est rempli dans les temps, c'est juste une façon de fonctionner différente, qu'il faut assumer
dans une société peu indulgente avec les individus à contretemps. »
16 - Ce n'est pas de la paresse..
Souvent associée à la flemme ou au manque d'organisation, la procrastination est mal vue, même
par ceux qui la pratiquent. Surfant sur cette culpabilité et sur la réelle accélération de tempo de notre époque, des outils s'inventent chaque jour pour aider à
maîtriser son temps. Un marché très florissant si l'on en juge par le nombre de best-sellers qui foisonnent outre-Atlantique sur le thème « Comment optimiser ma
vie ? ». Selon leurs auteurs prolifiques, l'idéal serait de peaufiner sa technique pour atteindre une « hyper-performance », qui n'est pas sans rappeler celle
des superhéros, et même des ordinateurs - dont les termes mémoire vive, multitâches sont comme une injonction à aller dans ce sens ! Les promesses de ces guides
sont séduisantes: « Jouir des plaisirs de la vie tout en remplissant ses obligations... » , L'Art d'aller à l'essentiel. Beaucoup se réfèrent à la méthode GTD
(getting things done) qui fait un véritable tabac. « Une excellente méthode pour ceux qui ont déjà dompté leurs démons de la désorganisation ». Elle préconise aux
grands débutants d'apprendre à jeter neuf choses par pièce à intervalle régulier, un exercice pour ne pas se laisser envahir par les objets. Plus récentes, mais
toujours dans le sillage de ces guides, des applications pour smartphones et des logiciels se proposent, par dizaines, de gérer notre quotidien à la baguette.
17 - Que fuit-on ?.
Mais pourquoi, si c'est si douloureux de reporter à plus tard, s'y adonne-t-on ? Par masochisme ?
« II y a beaucoup de raisons valables », et une surtout: la procrastination est une zappette qui permet d'échapper à une situation frustrante ou compliquée à
gérer - éviter un conflit violent par sa seule force d'inertie, protéger l'estime de soi, éprouver des sensations fortes, à l'image de cet étudiant en médecine
à qui il reste « neuf heures pour étudier cent cinquante pages d'anatomie ». S'il rate son examen, l'honneur est sauf (il lui suffisait de s'y mettre plus tôt).
Et s'il le réussit, quel exploit ! Autant de « bonnes » raisons, plus ou moins conscientes, de remettre au lendemain. Autre analyse: « C'est l'extérieur, la vie de bureau,
les obligations familiales qui nous y contraignent; c'est un mécanisme de défense immunitaire salutaire. » Sommés d'agir en un temps record, de mener de
front trop d'activités, même en vacances, nous serions conduits à un burn-out collectif sans cette soupape de « sécurité ». Et aucune place pour ce qui
est aujourd'hui jugé, de plus en plus, superflu: la créativité, l'art, les sciences humaines, les loisirs...
18 - Reporter, décaler, différer... Pour mieux s'ouvrir au monde..
Dans la Guerre de l'art7, la bible pro-procrastination de nombreux artistes américains, qualifient
ce combat intérieur par le mot « résistance ». Une psy va dans le même sens: dans son cabinet, elle voit défiler des personnes qu'elle définit comme « intuitives »
et dont le fonctionnement optimal est de mûrir plusieurs projets à la fois, en y pensant « en bruit de fond ». « Certaines personnes raisonnent de façon plus globale
qu'analytique. Pour elles, travailler de façon linéaire est contre-productif, explique-t-elle. Téléphoner à un ami ou faire du sport à l'heure de se plonger dans
la conception partie intégrante de une fois l'ensemble des données analysées. Il y a une grande morale autour de l'organisation. Mais en vertu de quoi un bureau
devrait-il être rangé au carré si on s'y retrouve sans qu'il le soit ? Pourquoi devrait-on être montré du doigt si l'on n'ouvre pas tel dossier à heure fixe ?
Chacun devrait faire abstraction de la pression sociale pour assumer son propre fonctionnement et ainsi éviter de gérer des émotions négatives, qui gênent en
réalité plus notre productivité qu'elle ne l'améliore. »
19 - J'ai choisi le télétravail.
La théorie:
Grâce aux nouvelles technologies, de plus en plus de professions sont désormais envisageables à domicile. En France, si l'idée séduit,
seuls 7% des actifs sont télétravailleurs, moitié moins que la moyenne européenne. Mais les choses évoluent, notamment grâce au nouveau statut d'autoentrepreneur
qui pousse nombre de personnes à lancer leur activité, souvent à domicile.
Assistante de direction depuis six ans, j'ai découvert le télésecrétariat par hasard et j'ai tout de suite décidé de me lancer, début 2010, grâce au nouveau statut
d'autoentrepreneur. Après une formation de créateur d'entreprise, j'ai démarré mon activité à domicile. Si je gagne légèrement moins pour l'instant, c'est
incomparable en qualité de vie. J'évite deux heures de route quotidiennes et je choisis mes missions. Mais cela demande de savoir se vendre, gérer son planning,
être autonome... A 8 h 30, je suis devant mon PC, mais je me réserve la possibilité de faire une pause l'après-midi, puis de rattraper le soir. Après un an, j'ai
adapté une routine, mes clients réguliers (beaucoup d'avocats, d'huissiers dans toute la France !). Je papote même en vidéo chat pendant la pause-café avec
d'autres télésecrétaires ! Son site: lvsassistante.fr
20 - J'ai rejoint les mampreneurs.
La théorie:
Femmes enceintes ou jeunes mamans, lassées d'être freinées dans leur carrière comme tant de femmes, les « mampreneurs » ont pris le
taureau par les cornes et décidé d'inverser la vapeur, de profiter de cette période féconde pour lancer leur boîte... Façon businessmen, elles partagent leurs
expériences et leurs contraintes spécifiques au sein de groupes de « mampreneurs », un mouvement né aux Etats-Unis, sous le nom de Mompreneur Reliées sur Facebook
(2 500 membres), elles se retrouvent chaque mois lors de « mamcafés » locaux et, une fois l'an, toutes ensemble à Paris. Leur dernière assemblée a réuni 250
entrepreneuses de choc, le double de l'année précédente !
A 20 ans, j'étais maman. J'ai dû arrêter la fac et passer huit ans comme téléconseillère pour gagner ma vie. Infantilisée,
surveillée... après la naissance de mon deuxième enfant il y a trois ans, je n'y ai pas remis les pieds. Comme je créais des bijoux, j'ai décidé de lancer un
site de vente d'objets faits main. J'ai rejoint les « mampreneurs ». Entre mères, on se comprend. On sait ce que c'est qu'un coup de fil de boulot avec un bébé
sur les genoux ou de bosser un mercredi avec des enfants à occuper ! On échange autant sur l'organisation que sur le fond du business. Chaque réunion permet
une prise de recul salutaire. Par exemple: si je suis devant l'école à 16h 15, je peux compenser en travaillant le soir. Le rythme est intense, mais je me
sens revivre: j'aménage mes horaires et je ne me sens pas bridée dans ma carrière.
21 - J'ai adopté le coworking.
La théorie:
Contre une poignée d'euros, on s'installe avec son ordinateur deux heures, un jour, ou plus, dans un espace de travail ouvert et
bourdonnant. Né en 2005 à San Francisco, le coworking est plus qu'un bureau partagé: c'est une façon de travailler, en solo mais en réseau, qui explose en France
et dans le monde. « Son succès va de pair avec la délocalisation du travail et la mobilité ». Cet espace parisien précurseur a ouvert la voie cette année à
l'ouverture d'une quinzaine de coworking en France, tandis que des projets basés en zones rurales sont en préparation.
Je représente une firme taïwanaise dont je suis l'unique salariée en France et, depuis six ans, je travaillais chez moi. Au début,
j'adorais ce rythme mais, il y a un an, j'ai eu un coup de blues. Je suis dans la vente, j'aime le contact et je me suis sentie isolée, même si je compense en
multipliant les activités le soir. J'habite en banlieue, dans un environnement si calme qu'il n'est pas toujours propice au dynamisme nécessaire au travail ! Même
si travailler en coworking est un investissement de temps et d'argent, j'y trouve des avantages: je suis très productive, j'ai une limite horaire, c'est mieux
cadré. Et je peux échanger, retrouver cette énergie collective qui me manquait.
22 - J'ai intégré une coopérative.
La théorie:
Venus de tous horizons, des travailleurs indépendants se retrouvent au sein d'une coopérative d'activité et d'emploi (CAE). Leur
statut: entrepreneur salarié en CDI. C'est la CAE qui gère tout, excepté la recherche de clients et, pour les services proposés, elle prélève 10%, du salaire.
« De plus en plus de personnes, notamment au chômage, se tournent vers la création d'entreprise, avec ce que cela comporte de précarité. On leur propose une
alternative: créer leur emploi au sein de la coopérative, en devenant cosalariés d'une entreprise qu'ils démarrent ensemble », explique Pascale Hayter,
porte-parole de Coopaname. En sept ans d'existence, cette CAE parisienne rassemble déjà 500 salariés, du menuisier à la traductrice. Une soixantaine
d'initiatives similaires existent sur le territoire.
J'ai rejoint Coopaname après un licenciement. Ce système est génial. Je garde la liberté d'exercer mon métier dans mon atelier...
sauf qu'à la fin du mois mon salaire tombe, même quand je pars en vacances ! Différent du portage salarial, c'est une coopérative: j'y ai créé des liens et je
suis suivie par un réfèrent qui me guide dans mes investissements. Ensemble, nous avons fixé un salaire réaliste en fonction de mes revenus. Les gros mois, le
surplus est gardé par la CAE pour alimenter les mois faibles et « lisser » mon salaire. Cela me permet d'éviter les soucis de trésorerie. Dans un esprit
solidaire, Coopaname peut aussi donner un coup de pouce quand une facture tarde à tomber...
23 - J'ai opté pour le portage salarial.
La théorie:
Travailler à son compte sans se soucier de l'administratif, tel est le principe du portage salarial. Ce mode de rémunération
triangulaire s'organise entre un « porté », ses clients et une société intermédiaire. Cette dernière gère les démarches administratives, facture et encaisse, avant
de reverser au « porté » un salaire, moins une commission (de 3 à 10% en moyenne).
Après un licenciement, j'aspirais à plus d'indépendance, mais faire ma compta ou monter ma boîte, très peu pour moi. En bilan de
compétences, ma conseillère m'a parlé du portage, j'ai tenté le coup. Depuis dix ans, j'y ai trouvé mon équilibre: je cotise aux caisses assurance-maladie,
chômage, retraite, je n'ai rien d'autre à faire que me concentrer sur ce que j'aime: mon métier. C'est aussi un système flexible. Il y a deux ans, j'ai pu
compléter mes commandes, en baisse pour cause de crise, avec un CDD à temps partiel en agence, sans jongler entre différents modes de rémunération !
24 - C'est trop contradictoire.
A écouter les écologistes, respecter la planète libère l'humain. Mais ils nous demandent de laver
les couches de bébé à la main ! Moi, je vois surtout le surplus de travail pour les femmes. Ce discours est trop rigide.
Le sociologue:
« Pour que de nouveaux gestes soient adoptés, ils doivent simplifier la vie des gens. Là, avec ces couches lavables, ce n'est pas du tout le cas ! C'est une proposition
absurde, qui ne fait qu'ajouter de la culpabilité aux femmes qui travaillent, qui élèvent des enfants en bas âge et ont déjà assez à faire comme ça. Il n'y a que
les plus militants qui adopteront ce comportement...
Le psychologue social:
« Lorsqu'on recherche un changement d'habitudes, demander à quelqu'un plus qu'il ne peut donner risque d'avoir un effet négatif sur sa motivation. C'est le cas, me
semble-t-il, avec les couches lavables. Qui est prêt à les utiliser ? Mieux vaudrait proposer des microactions qui incitent à aller plus loin, peu à peu, que demander
une action disproportionnée. »
Le psychanalyste:
« Les contradictions du discours écologique reflètent la difficulté que nous avons de penser la nature et l'interaction de la technique avec nos vies. Nous aussi sommes
ambivalents: nous désirons un monde moins destructeur, mais sans vraiment modifier nos habitudes... »
25 - Je me sens impuissant.
Je ne vois pas en quoi me priver de bains changera la vie de l'ours polaire. J'ai le sentiment que mes
gestes (acheter d'occasion, préférer le marché au supermarché...) sont une goutte d'eau dans la mer. Bref, cela coupe ma motivation.
Le sociologue:
« On n'a pas toujours de marge de manœuvre: on ne va pas désemballer les produits qu'on achète ni faire toutes nos courses dans un magasin bio ! Pour préserver
la motivation, il faudrait que l'effort demandé soit proportionnel à nos émissions polluantes. Mais il y en aurait toujours qui rachèteraient le droit de polluer... »
Le psychologue social:
« C'est une fausse idée que mes actes écolos ne sont qu'une goutte d'eau... Un engagement - consommer moins d'énergie - à l'échelle d'une ville débouche sur de réelles
économies, comparé à une ville témoin. Et le fait que l'ambition personnelle rejoigne l'ambition collective procure un sentiment d'appartenance à un groupe et donne
un sens à mes actes. »
Le psychanalyste:
« C'est le problème de la prise de risque en général: au nom d'un idéal inattei-gnable par définition, on ne s'occupe pas de ce qui apparaît comme un petit geste, une
attention infime et répétée, alors que c'est là que tout commence. Les grands changements arrivent par de petites choses
; c'est l'énergie mobilisée dans cette attention
qui provoque, elle, un plus grand bouleversement. »
26 - Ça m'énerve.
Je déteste ce discours morali-sateur qui me dicte comment je devrais vivre. Et ça me fait rire quand
j'entends une actrice décrire sa vie d'écolo bobo, alors qu'elle prend l'avion (un Paris-New York « coûte » un an d'alimentation) comme moi, le bus !
Le sociologue:
« Beaucoup de ceux qui nous tiennent de tels discours, sur la voiture par exemple, circulent certes à vélo lorsqu'ils habitent le centre-ville, mais sont les premiers
à voyager en avion ou en auto. Des propos difficiles à accepter pour ceux, moins aisés, qui n'ont pas le choix et ne peuvent se passer de leur voiture pour aller
travailler. »
Le psychologue social:
« Gare aux discours moralisateurs, contre-productifs ! De nombreuses recherches montrent que si je me sens contraint à aller dans une direction, je vais prendre la
voie inverse. C'est, au contraire, un sentiment de liberté - si vous voulez, vous pouvez faire tel ou tel acte - qui favorise l'adoption du comportement souhaité.
Le psychanalyste:
« II y a une infantilisation de cette société qui voudrait nous faire opter pour les derniers choix - en général motivés économiquement - qu'elle a décidé d'entériner.
Le discours écologique se fait lui-même manipuler ainsi. »
27 - Je n'ai pas envie de me priver.
Pourquoi me frustrer alors que la société répète sans cesse: « Consommez » ? Oui, j'adore le
shopping, les voyages et j'assume !
Le sociologue:
« Depuis des années, le maître mot de notre société a été "toujours
plus". A force, nous avons pensé que la quête du bonheur était dans
l'avoir. Aujourd'hui, on commence seulement à s'apercevoir que l'on
faisait fausse route. Mais modifier ses habitudes prend du temps. »
Le psychologue social:
« Penser que consommer procure du plaisir est "culturel" d'une
société de consommation. Et on a du mal à imaginer d'autres façons
de penser, comme l'appartenance à un groupe se singularisant par
une moindre consommation, au service d'une ambition collective. »
Le psychanalyste:
« Se priver est la meilleure façon de craquer plus tard ! »
28 - Cela m'angoisse trop.
La peinture de la chambre ? Polluante. Le plastique des biberons ? A jeter. Comment vivre ainsi, dans
un environnement où tout semble toxique ?
Le sociologue:
« Nous vivons une époque de révélations sans solutions - d'autant plus inquiétantes que les effets néfastes ne sont pas perceptibles sur un plan sensoriel. Cela
ébranle notre confiance et nous fait perdre tout bon sens. Mais heureusement que les écolos sont là pour donner l'alarme, sinon qui le ferait ? »
Le psychologue social:
« Si l'information est indispensable, faire peur n'est pas la solution, surtout si l'on ne peut pas réagir face aux risques. Alors, on n'a pas forcément envie de
penser à ces risques... »
Le psychanalyste:
« II y a danger à penser que l'on pourrait vivre dans un environnement "pur", voire "naturel"... Cela encourage toute une pensée de la contamination. J'y vois une
idéologie de la pureté qui, sous couvert d'écologie, entretient notre angoisse de "l'impur". »
29 - Ce n'est pas très glorieux de s'incrire sur ces sites.
FAUX
Internet s'est imposé aujourd'hui dans tous les domaines de notre vie quotidienne, y compris l'amour. « Les utilisateurs des sites de rencontres sont majoritairement
déjeunes urbains diplômés, multipliant les activités sociales et de loisir, précise un sociologue. Ils n'ont rien des solitaires désespérés. » Pour une psychanalyste,
cela s'apparente à un acte de courage. « C'est se donner l'autorisation de dire et d'assumer qu'on cherche quelqu'un, reconnaître que, malgré sa vie débordante
d'activités, on se sent seul. Il y a quelque chose de l'interdit que l'on parvient à dépasser. »
30 - Les hommes recherchent surtout une aventure.
VRAI
« Les bad boys (manipulateurs, menteurs, hommes mariés) sont surreprésentés sur le Net »,confirme un site qui permet aux femmes de partager leurs expériences amoureuses
sur le web. « L'anonymat et l'absence de référents (ami, collègue) permettent d'adopter en toute impunité des comportements qu'ils n'auraient pas eus dans la
"vraie vie". » Une psychanalyste: « On reproche aux sites d'encourager le mensonge. Mais Internet n'est qu'un outil nous permettant de trouver ce que l'on vient
chercher... inconsciemment. Il y a en effet ce que l'on croit vouloir (le grand amour) et ce que l'on veut réellement (rester seul, avoir des aventures). Et lorsque
notre demande n'est pas claire, on attire alors des "profils" en adéquation avec nos besoins les plus profonds. Le cas typique, c'est la femme qui se plaint de
"toujours" tomber sur des hommes mariés. Mais, au fond, cherche-t-elle réellement à savoir qui est l'homme qui refuse de lui donner son numéro de téléphone fixe ? »
31 - Le hasard fait beaucoup mieux les choses.
FAUX
Croire au hasard est un fantasme très féminin. Si un sondage montre que les femmes le plébiscitent parmi les moyens de rencontrer l'âme sœur, seules 13% d'entre
elles vivant en couple ont connu leur partenaire par son biais.
32 - Ce n'est pas du tout romantique.
VRAI et FAUX
Les échanges obéissent à un pragmatisme (questions sur le physique, les revenus...) qui leur font perdre toute magie aux yeux de certains. « Ils sont régis par
des codes précis », confirme la fondatrice et animatrice d'un Café, qui organise gratuitement des ateliers collectifs de diagnostic amoureux. Un psy pense au contraire
qu'Internet réactive l'idée que « c'est écrit quelque part ». Parmi les internautes, il distingue une catégorie: les adeptes du flirt en ligne. « On trouverait chez
ces nouveaux romantiques des poètes, des écrivains qui se cherchent, de grands affectifs et des cœurs brisés » qui renouent avec l'art épistolaire.
33 - Je suis trop timide, je n'y arriverai pas.
FAUX
La rencontre s'opère selon un timing que l'on peut maîtriser (chat, téléphone, webcam, rendez-vous). Et l'échange virtuel libère. Il nous permet de quitter notre
costume social sans crainte d'être jugé. Même si on peut être rattrapé par l'orthographe, le style, le choix du pseudo...
34 - Le sexe y tient une place importante.
VRAI
Selon le psy, si les hommes continuent à être, davantage que les femmes, des chasseurs, on assiste à une revendication féminine d'un droit au plaisir. Or cette nouvelle
donne brouille les pistes entre sexe et sentiments, et donne naissance au « sexamour ». Alors qu'autrefois l'amour menait au sexe, désormais le sexe peut mener à
l'amour. Il en résulte une grande confusion dans les esprits: « Est-on en train de chercher l'âme sœur ou juste de passer un bon moment ? », « cette évolution
est positive, permettant aux femmes d'avoir un accès plus facile au sexe. Certaines peuvent aussi se reconstruire par ce biais-là. » Pas aussi simple, constate le psy:
« Tout se passe comme si les femmes étaient victimes d'une injonction contradictoire: soit elles "couchent" vite et prennent le risque d'être considérées comme
des "salopes", soit elles passent pour "coincées" ! ». « Le meilleur moyen de sortir de cet imbroglio est d'être au clair avec sa demande. Ne pas
envoyer par exemple de signaux sexuels quand on recherche le grand amour. Beaucoup de femmes pensent en effet que si elles ne couchent pas, elles vont perdre
l'homme qui les intéresse. Alors qu'elles vont surtout écarter les prédateurs qui n'ont pas de temps à perdre. »
35 - Les sites par affinitéd sont plus sérieux.
VRAI
Les internautes qui s'inscrivent sur des sites de matching (inscription longue, tests à remplir, photo accessible sur demande) sont plus motivés que les autres.
« C'est surtout une entrée rassurante, je vais là où je connais, où les autres partagent les mêmes vues que moi. Mais attention: en se mettant trop de barrières,
on réduit le champ des possibles. Or, pour renaître à l'amour, il faut d'abord faire le deuil de l'acquis et du familier. » Un psychanalyste va plus loin: « Les
unions improbables font souvent les grandes passions. Le prince tombe amoureux d'une roturière, l'homme de la femme de son ami, le juif d'une musulmane... Pour naître,
le désir doit être marqué du sceau de l'interdit; une difficulté, un différend, une incompréhension sont donc loin d'empêcher une histoire d'amour. »
36 - J'ai l'impression de me vendre.
FAUX
« Faire sa pub, on le fait déjà dans la vraie vie ». « On plaide sa cause pour demander un service, obtenir une augmentation. Pourquoi alors refuser de le faire
en amour ? ». Par peur sans doute d'être rejeté ou bien de trahir son idéal amoureux, la « vraie » rencontre ayant forcément lieu « pour de vrai ».
37 - Mal élevés au bureau, non merci !
Les erreurs a éviter:
1 - En faire trop (attitude affectée, tenue apprêtée). La vraie courtoisie n'a rien à voir avec le
snobisme.
2 - Réserver sa courtoisie à l'élite et se lâcher avec le « petit personnel », par exemple. Les codes
du savoir-vivre s'appliquent au quotidien, avec tous.
3 - Reprendre son interlocuteur s'il a commis une faute d'éducation.
4 - Avoir recours à des abréviations ou à des anglicismes
- comme « deadline » pour date limite. Vous risquez de mettre en difficulté votre interlocuteur.
5 - Parler toujours de soi... sans s'intéresser aux autres.
38 - A faire... ou pas.
Aurez-vous tout bon ? Pas sûr. Ce test est redoutable !
1 - Je présente ma nouvelle collègue à mon boss...
OUI. Dans le cadre des relations hiérarchiques, on présente les subordonnés aux supérieurs hiérarchiques et non le contraire. La règle veut aussi que l'on présente
les personnes les plus jeunes aux plus âgées, un homme à une femme, sauf s'il est son supérieur hiérarchique. Pour se présenter, on annonce son prénom et son nom,
mais jamais l'inverse.
2 - J'arrive à une réunion avec cinq minutes de retard. Pas grave, j'ai droit au «quart d'heure
réglementaire»...
NON. Celui-ci est d'usage uniquement dans la sphère privée, si on est invité à dîner. Au bureau, en revanche, la ponctualité est de
rigueur. A chacun de s'organiser pour ne pas être en retard, voire arriver un peu en avance, mais pas trop - pas plus de cinq minutes ! En cas d'impondérable, prévenez
vous-même de votre retard et présentez vos excuses: « Je vous prie de m'excuser» ou « Excusez-moi », mais jamais « Je m'excuse ».
3 - Même sur des e-mails, il faut être poli...
OUI. L'e-mail n'échappe pas à la courtoisie ! Même si les formules de politesse sont plus légères que dans un courrier classique, il
est conseillé d'écrire « Bonjour», suivi du prénom (ou le prénom tout court en cas d'e-mails répétés), ou Madame, Monsieur pour des relations plus officielles, de
rédiger avec des retours à la ligne et de conclure par « Cordialement». Il importe également de toujours remplir l'objet, c'est une forme de courtoisie qui peut
permettre au destinataire de gagner du temps.
4 - Au téléphone avec un interlocuteur, je peux en profiter pour surfer sur Internet afin de m'avancer...
NON. Attention, au téléphone tout s'entend ! Le sourire (la voix a tout de suite une intonation plus chaleureuse et dynamique), mais
aussi le bruit des touches de l'ordinateur ou des feuilles que l'on range. Faire autre chose peut être interprété comme un manque d'éducation. Si on vous appelle,
la courtoisie impose de laisser votre interlocuteur prendre l'initiative de raccrocher.
5 - Un collaborateur extérieur vient d'être père. C'est bien de lui écrire pour le féliciter...
OUI. D'une manière générale, on envoie une carte pour remercier ou féliciter, une lettre manuscrite pour les condoléances ou
adresser sa sympathie en cas de situation difficile, comme une maladie.
6 - Tutoyer d'emblée un client, ça rapproche...
NON. On peut tutoyer un client uniquement si celui-ci vous le propose. Il en va de même lorsqu'il s'agit d'un supérieur hiérarchique.
Entre collaborateurs, on s'appelle par son prénom et on se tutoie si c'est la règle. Ce tutoiement ne doit pas être un signe de familiarité; il n'autorise pas l'usage
du SMS automatique comme on le fait avec un ami ou un proche. Si votre client vous donne son numéro de portable, respectez les horaires de bureau.
39 - Jouez avec les mots clés.
La plupart des CV qui sont envoyés via un site de recrutement ou directement par e-mail sont analysés par un logiciel spécialisé, avant même d'être ouverts par
le DRH. S'ils ne contiennent pas certains mots clés, ils ne seront jamais lus: cela fait gagner du temps aux recruteurs. Pour savoir quels sont les mots clés que vous
devez employer, c'est très simple: reprenez ceux qui figurent dans l'annonce pour décrire le profil du candidat idéal et les compétences qu'il doit posséder pour le
poste concerné, puis glissez-les dans votre candidature.
40 - Faites-en tout un blog.
Avoir mis un CV en ligne ou renseigné un profil sur les sites de recherche d'emploi (monster.fr, pole-emploi.fr, apec.fr, cadremploi.fr...) ou sur les réseaux sociaux
spécialisés (viadeo.com, linkedin.com), c'est bien. Avoir un blog, c'est mieux: de nombreux sites proposent des outils pour créer facilement un « blog CV », comme
doyoubuzz.com, youjob.com ou encore easy-cv.com. Vous pouvez aussi créer un blog informatif dans votre domaine professionnel, afin de démontrer votre intérêt, vos
connaissances, votre passion pour le métier que vous exercez. Si vous cherchez un poste d'esthéticienne par exemple, animez un blog beauté donnant des infos et des
conseils en la matière, avec une rubrique « parcours professionnel » affichant vos compétences...
41 - Soyez concis.
A l'image d'un profil Internet, un CV doit être court et rapide à lire.
Ne mentionnez que les diplômes importants pour le poste souhaité; si vous cumulez un grand nombre d'expériences, n'indiquez que celles qui correspondent au profil pour
lequel vous postulez. A l'inverse, en cas de période d'inactivité, ne tentez pas de « boucher le trou » en donnant trop de détails. Insistez sur ce que vous avez fait
pour rester informé sur votre secteur d'activité, pour remettre vos compétences à jour, mais aussi pour en développer de nouvelles, même hors de votre secteur: reprise
de vos études, activités associatives, expériences à l'étranger...
42 - Créez votre profil.
« Tuer » son CV... pour le transformer en « profil
de compétences »,
ce que propose le site qapa.fr. Même si tous ne sont pas aussi radicaux et conservent la possibilité de joindre un CV en ligne, la plupart des jobboards (sites mettant
en relation candidats et recruteurs) vous demandent de cocher les compétences dont vous disposez pour envoyer un profil plus ou moins détaillé aux recruteurs. Cela
permet de mettre en avant ce que vous savez faire et avez déjà fait, et se révèle très utile si vous avez une expérience variée dans divers secteurs. Mais attention !
pour les emplois de cadres, l'em-ployeur vous demandera souvent un CV classique après avoir consulté votre profil, afin de mieux cerner votre expérience.
43 - Adaptez-le à chacun.
Beaucoup de candidats font l'erreur d'envoyer le même
CV à tous les recruteurs.
Pourtant, selon ces derniers, l'idéal serait d'en rédiger un différent pour chacun. Même si on est fixé sur un seul type de poste, les profils demandés varient toujours
selon les entreprises: parfois, il vaut mieux souligner telle compétence, faire l'impasse sur telle expérience pour mieux mettre en avant telle autre. Bref, l'adapter
à la demande, ce qui ne veut pas dire mentir, mais mettre en avant ce qui parait le plus important.
44 - Donnez-lui un nom.
Envoyer un CV classique se fait la plupart du temps
par e-mail, il suffit de joindre le fichier que vous aurez créé. Mais avez-vous pensé à son nom ? Un grand nombre de candidats n'y prêtent pas attention et le recruteur
reçoit une pièce jointe baptisée » CV-maman », « CV-kéké », « CV-KK », « CV-OK-word ». Des exemples véridiques donnés par des employeurs ! Soyei attentif.
45 - En Finlande.
Le système scolaire est performant...
Les élèves ne sont pas plus de 23 par classe, ne redoublent quasiment jamais et ne sont pas notés avant leur cinquième année d'école. Jusqu'à leurs 16 ans ils sont
suivis par un instituteur: l'école primaire est obligatoire pendant neuf ans et complètement gratuite, des manuels aux transports en passant par la cantine.
46 - En Suisse.
On paie ses contraventions selon ses revenus....
Même si les citoyens élisent des représentants, ils ont la possibilité de prendre part aux décisions. Ainsi, ils peuvent proposer une loi, qui sera soumise ensuite
au vote du Parlement, et aussi s'opposer par pétition à une loi déjà approuvée par le Parlement. Ce dernier ne peut rejeter la motion proposée par les citoyens que
si elle est anticonstitutionnelle ou contraire au droit international, il faut un quota de 100 000 électeurs dans le premier cas et de 50000 dans le second
(abrogation). Le recours au référendum est fréquent; dernier en date: « Voulez-vous travailler moins ? » Et étonnamment, les Suisses ont répondu... non !
47 - En Italie.
Vous déduisez les frais médicaux de vos impôts...
Entre 1977 et 1980, les écoles spécialisées ont été fermées progressivement et l'école publique s'est organisée pour recevoir les enfants handicapés (nombre d'élèves
limité par classe, présence d'enseignants spécialisés et d'auxiliaires de vie, équipements et aménagements...). En France, malgré une loi en ce sens, ils ne sont
que 11% à être accueillis par l'Education nationale, dont la majorité à temps partiel.
48 - En Suède.
Le président vous serre la main...
Les mamans suédoises bénéficient d'un congé prénatal de 8 semaines et, après la naissance, d'un congé parental pouvant aller jusqu'à 75 semaines (pratiquement un
an et demi). Elles peuvent le partager avec le papa: 60 jours sont réservés au père, 60 à la mère, le reste peut être réparti librement entre les deux parents.
Ce congé est rémunéré à 80% du salaire pendant 390 jours (soit plus d'une année), puis on perçoit une indemnité journalière fixe. Résultat: tous les parents prennent
leur congé, et les bébés sont accueillis en crèche à partir de l'âge de 1 an. Rappelons que la France accorde 16 semaines de congé maternité (et 11 jours au papa !),
tandis que la moyenne européenne s'élève à 20 semaines.
49 - En Allemagne.
La journée de travail commence tôt et finit tôt...
Les réunions commencent et finissent pile à l'heure, le moindre retard est très mal vu. Enfin, à l'inverse de chez nous où un cadre qui quitte son travail tôt, même
s'il est arrivé tôt, est suspecté de fainéantise, en Allemagne, celui qui s'attarde au bureau à des heures indues est soupçonné de ne pas savoir s'organiser, d'être
inefficace et de se laisser déborder !
50 - En Grande-Bretagne.
Pas de déclaration fiscale...
Un simple contrat entre les parties (conveyance) rend effectif le transfert de propriété d'une personne à l'autre: on peut le rédiger soi-même ou passer par un avocat
ou un spécialiste (licensed conveyancer). Le coût habituel est de 0,5 à 1% du prix d'achat seulement, et tout va très vite: un exemplaire signé de l'acheteur est
envoyé au vendeur, et inversement. La transaction est généralement finalisée quatre semaines après cet échange, mais le délai peut être raccourci. On trouve sur
Internet beaucoup de conveyaocers en ligne, au tarif fixe (environ 300 livres), avec lesquels une vente peut se faire en dix jours.
51 - On pratique le showrooming.
Une nouvelle pratique est devenue un fléau pour les commerçants: le
showrooming - en clair, repérer un produit en magasin avant de l'acheter sur le Net au meilleur prix. 79% d'entre eux y ont déjà été confrontés, selon une étude
publiée par le SNI (Syndicat neutre pour indépendants), et 33% des consommateurs s'y adonnent, selon un sondage TNS Sofres.
52 - On utilise les comparateurs jusque dans les magasins.
Plus question d'être pris pour un pigeon. « Il faut prendre le temps de
comparer, être malin ». Selon une étude réalisée par un observatoire, 66% des Français estiment que le commerce ne les écoute plus ou ne les défend plus. « Le
consommateur ne fait plus confiance qu'à lui-même ou à ses pairs. En magasin, son smartphone lui donne accès en dix secondes aux prix des concurrents: c'est une
petite révolution ! » Car, après s'être multipliés sur le Net, les comparateurs nous accompagnent désormais partout, grâce aux applications mobiles: 92% des
Français en utilisent au moins un, en majorité pour quatre types de produits: high-tech (75%), électroménager (75%), voyages (70%), services de téléphonie (55%).
53 - On achète groupé... version luxe.
La concurrence fait rage parmi les sites d'achats groupés et de ventes
privées: pour se démarquer, la tendance est à la personnalisation et à la montée en gamme, avec des deals « géolocalisés » ou « triés sur le volet ».
Le pionnier du concept, Groupon, vient ainsi de conclure un partenariat avec une soixantaine de chefs étoiles au Guide Michelin.
54 - On devient les rois du couponing.
Plus de 60% des internautes ont déjà utilisé un coupon de réduction.
Rebaptisé couponing par les spécialistes du marketing, ce mode d'achat, qui est depuis longtemps un «sport national» pour les Anglo-Saxons, est en train de
devenir aussi le nôtre. « La recherche des codes promos et des bons de réduction sur le Net est citée par 45% des Français comme la meilleure stratégie pour faire
des économies », souligne le directeur général de bons-de-reduction.com, qui donne accès gratuitement à des coupons à utiliser en ligne et en magasins.
55 - On fait appel à un styliste personnel.
De « relookeur » ou « styliste », il est devenupersonal shopper! C'est lui
qui vous accompagne dans les magasins pour vous aider à refaire votre garde-robe: une tendance, encore parisienne et assez coûteuse - comptez 130 € les 2
heures de shopping sur mesure sur Coach'n Look, un « institut de conseil en image ». Mais l'idée pourrait se démocratiser, grâce à Internet. Ainsi, le « personal
shopper en ligne » est gratuit sur modizy.com: en fonction de votre profil, on vous propose d'acheter des vêtements qui correspondent à votre style. Plus vous
achetez, plus vos goûts sont référencés. Et si vous attendez un heureux événement, vous pouvez aussi faire appel aux services d'un baby-planner
(organisateur de naissance) qui va vous aider à acheter au meilleur prix accessoires et matériel de puériculture, ainsi que les vêtements de bébé
(comptezenmois.com).
56 - On se met au clic and collect.
Le clic and collect, c'est le concept du drive... mais de proximité: 49% des
e-consommateurs commandent plus facilement en ligne s'ils ont la possibilité de récupérer leur achat en magasin. « On s'attendait à ce qu'Internet tue les
magasins, mais en fait il se met à leur service ». Le e-commerce ne tuera jamais un secteur dans lequel les gens ont besoin de voir, de sentir, de toucher,
d'essayer. C'est une revanche possible pour le petit commerce, car les grandes enseignes ne sont pas les seules à s'être emparées du principe: au Puy-en-Velay,
par exemple, les commerçants indépendants du centre-ville se sont regroupés pour lancer un service de clic and collect mutualisé: achetezaupuy.com permet ainsi
de commander en ligne différents articles de plusieurs boutiques et de récupérer sa commande dans une seule.
57 - On plébiscite le sur-mesure.
Là encore, on le croyait tué par le prêt-à-porter... à tort. Il revient dans
tous les domaines. La confection pour homme, d'abord. Plus besoin de passer des heures chez un tailleur, les mesures sont prises en quelques secondes dans des
cabines d'essayage en 3D, vous optez entre deux ou trois tissus, deux ou trois coupes et, quelques jours après, le costume est prêt, parfaitement adapté au tour
de cou, d'épaules et de taille de monsieur ! Le pionnier du concept, Les Nouveaux Ateliers, en est à sa cinquième boutique, en France et à l'étranger, en trois
ans... et les concurrents sont de plus en plus nombreux. Mais vous pouvez aussi commander en ligne votre parfum personnalisé (parfumsurmesure.com, exalis.fr);
créer vos propres bijoux (adamence.com, cameleor.com) ou votre fond de teint (bornes interactives chez Sephora)... Et pourquoi pas vos lunettes ? Lissac généralise
actuellement le concept dans tous ses points de vente, en les équipant d'imprimantes en 3D qui permettent de réduire très nettement le temps nécessaire à la
fabrication du prototype et de créer vos montures entièrement personnalisées.
58 - On adopte l'esprit drive.
On commande en ligne et on va chercher ses courses dans un entrepôt ou à
l'accueil du magasin: près d'un quart des foyers français (6,2 millions) est séduit par ce concept et on compte déjà 2200 magasins drive en France. « La majorité
des clients est prête à se déplacer pour économiser les frais de livraison ». Le succès du drive est tel qu'il fait des émules... aux champs: le drive fermier
permet d'acheter ses œufs, son lait, sa viande, directement auprès de l'exploitation, et d'aller chercher les produits dans des entrepôts collectifs: il y
en a déjà 70 en France, dans le réseau Bienvenue à la ferme.
59 - On est radin et on en est fier.
En témoigne l'ampleur prise en dix ans par le site radins.com deux
millions d'abonnés assumés. Ce n'est plus une tare, mais une preuve de saine défiance et d'esprit critique: je ne jette pas l'argent par les fenêtres, je suis un
dénicheur hors pair de bons plans ! « Certains abonnés achètent leurs cadeaux de Noël en juin, car c'est moins cher. Le consommateur a appris à anticiper. Il y a
moins d'achats compulsifs et une vraie réflexion sur le budget. On se renseigne, on compare et on partage ses bons plans. Internet est un outil fabuleux pour
acheter moins cher. »
60 - On mise sur l'occase et le troc.
« II y a trois ans, Le Bon Coin, c'était encore le plan B. Aujourd'hui, on
n'hésite plus à acheter d'occasion, à louer ou à revendre pour gagner 15 €». Le troc a la cote, d'autant qu'il est de moins en moins matériel, avec l'échange
de services. Tu m'apprends l'espagnol, je répare ta voiture... et on consomme sans argent. « C'est une vraie dynamique, insiste Isabelle Dewerte. Toutes les formes
de consommation collaborative - échange de maisons, covoiturage, échange de services -, très bobos il y a peu, se développent dans toutes les catégories sociales. »
61 - On personnalise sa box.
Les box font toujours recette avec une sélection de produits de marque moins
chers qu'en magasin. Mais le summum, c'est la personnalisation, avec des box élaborées en fonction de vos goûts: vins choisis selon votre « vinoprof il », établi
sur vinocasting.com; vêtements, chaussures et bijoux de créateurs sur carnetdemode.com (29 €/mois, avec une pièce de créateur de 50 à 100 €); ou encore
vêtements de créateurs pour enfants, choisis par des stylistes en fonction du profil que vous aurez préalablement défini sur littlecigogne.com. Une jeune
start-up française vient d'inventer The Coffret, une box 100% personnalisable. On sélectionne les dix produits qui la composent en fonction de l'âge, du sexe
et du profil de la personne à qui on veut l'offrir (à partir de 39 €, sur the-coffret.com).
62 - Un désir de vert, de blanc et de bleu...
« Qu'on se le dise, l'exode rural s'est achevé dans les années 70 », souligne le
directeur de l'Association des maires ruraux de France (AMRF). « Depuis une dizaine d'années, nous constatons un fort désir de campagne, qui se traduit par l'arrivée de
nouvelles populations dans nos villages. » Le déclic ? Le prix de l'immobilier et l'envie d'une vie quotidienne moins stressante, à taille humaine. Les destinations
stars ? Tout l'arc atlantique, la région lyonnaise, les régions limitrophes avec la Suisse et toujours le Midi. « Aujourd'hui, on compte 5 millions d'habitants de plus
dans les communes de moins de 3 500 habitants qu'il y a trente ans. Il y a un vrai appel d'air ». Parmi ces nouveaux ruraux, l'élu distingue deux
grandes catégories: des familles « qui ne peuvent plus assumer leur loyer en ville » et des cadres supérieurs qui recherchent espace et calme, « tout en pouvant se
permettre le télétravail et le surcoût des déplacements réguliers ».
63 - Souvent un coup de cœur.
C'est le cas d'Aurélie, 45 ans, ex-cadre supérieure dans le marketing. Elle
flashe sur une maison de village bourguignonne à retaper, vend son appartement parisien et s'installe, « guidée par l'envie d'une vie plus sereine ». Aujourd'hui, elle
exerce de chez elle, en tant que coach pour des entreprises, et fait régulièrement l'aller-retour en TGV quand elle a des rendez-vous importants à Paris. Pour autant,
prendre la décision de larguer les amarres peut aussi donner lieu à des lendemains qui déchantent. A la tête d'une famille recomposée, Marie et Michel sont partis de
la ville, chassés par le prix du mètre carré. « Après deux ans passés à dormir sur le canapé-lit du salon, nous étions obsédés par l'espace. Résultat, nous avons vu...
trop grand, avec un corps de ferme à rénover ! Et surtout loin du travail, des amis, des activités. Nous avons confondu maison de campagne et résidence principale ! »
64 - Un virage à 180°, ça se prépare.
Transports, connexion Internet, possibilité de garde pour les enfants, commerces...
qui dit village ne dit pas forcément loin de tout, mais encore faut-il s'en assurer avant. Cette façon de procéder, le délégué général à l'Agence régionale de
développement des territoires d'Auvergne, la recommande aux citadins qui le contactent en vue d'un déménagement. « D'abord, je viens à leur rencontre pour les aider
à border leur projet dans tous ses aspects professionnels et familiaux, afin de déterminer le secteur qui offrira les services dont ils ont besoin. Puis je leur
recommande de vite venir le visiter. Le téléphone, Internet, c'est extraordinaire, et tous ont envie d'espace... mais il ne faut pas oublier de prendre la température
locale en vrai ! »