P s y c h o    


Un secret trop lourd pour lui.
Il s'est confié à vous. Maintenant, que faire? Parler et trahir son enfant ou se taire, au risque de le mettre en dander ?
Des psys nous aident a trouver les clés.


  • Il avoue qu'il a volé de l'argent.
  • Des élèves le frappent depuis trois mois.
  • Il me dit que son copain se drogue.
  • Sa copine lui a confie que son oncle la caressait.





  • Qu'est-ce qui nous pousse à rechercher nos ex ?
    Trentenaires et quadras sont les plus enclins, à renouer avec leurs premières amours.
    Qu'est-ce qui motive ceux qu'on appelle désormais les rétrosexuels ?


  • Juste pour voir...
  • Retrouver l'insouciance de la jeunesse.
  • Se rappeler l'amoureux qu'on a été.
  • Faire le bilan de son existence.
  • Donner une seconde chance à une histoire inachevée.
  • Prendre sa revanche.





  • La nostalgie nous fait voir la vie en rose.
    Elle a longtemps pâti d'une mauvaise réputation. A tort.
    Les chercheurs sont unanimes: se souvenir des belles choses, c'est une vraie potion d'optimisme. Et ça nous booste !


  • Elle met du baume au cœur.
  • Elle ne retient que le meilleur.
  • Elle nous pousse à aller vers les autres.
  • Elle nous aide à avancer...
  • ... mais ne fait pas bon ménage avec la mélancolie.





  • Famille quand tu nous tiens !
    Retrouver sa tribu l'été nous fait souvent régresser...
    Chacun reprend sa place. Pourquoi ? Comment s'en sortir ?


  • La distribution des rôles.
  • Les rivalités permanentes.
  • Les injonctions déguisées.
  • Le chantage affectif.
  • L'autorité toute-puissante.
  • La prise en tenaille.
  • Les non-dits et les secrets de famille.





  • Amour, c'est toujours la même histoire...
    En avant-première, une psychologue nous explique ce qui nous pousse dans l'engranage.

  • Dans quels cas parle-t-on de répétition amoureuse ?
  • Nous avons tous des critères amoureux, cela nous condamne-t-il pour autant à la répétition ?
  • II y aurait de bonnes et de mauvaises redites amoureuses ?
  • Quelle(s) question(s) doit-on alors se poser ?
  • D'où vient ce besoin ?
  • La répétition peut-elle servir à se guérir ?
  • Ce sont principalement des femmes qui ont témoigné. La répétition est-elle plus féminine que masculine ?
  • Comment cette question peut-elle être au cœur d'une succession d'échecs amoureux ?
  • Comment expliquer que l'on puisse « tomber » systématiquement sur le mauvais numéro ?
  • Les sujets à la répétition négative seraient même de véritables proies...
  • Selon vous, la répétition amoureuse en dit long sur la répartition traditionnelle des rôles.
  • Justement, comment sort-on d'une répétition amoureuse négative ?
  • Y a-t-il un autre moyen que la psychothérapie ?
  • Que risque-t-on à ne pas briser le cercle vicieux ?





  • 6 formules magiques et zen.
    Voici des pharses à retenir et à prononcer chaque jour quand on passe la porte de son bureau.

  • Je ne suis pas mon travail.
  • Je ne suis pas obligé d'atteindre des objectifs inaccessibles.
  • Je mets un peu de moi (mais pas tout) dans mon travail.
  • J'ai te droit de ne pas être au top en permanence.
  • Je ne suis pas tout seul à avoir du mal.
  • Je n'attends pas de lauriers au travail.





  • Comment se libérer du regard des autres.
    Qui n'a pas rêvé un jour de pouvoir faire comme si tous ces yeux rivés sur soi n'existaient pas...
    Mais s'en affranchir, est-ce vraiment la liberté ?


  • Il se soucie du qu'en-dirart-on.
  • Prenez-moi comme je suis.
  • J'ai peur qu'on ne m'aime pas.
  • Il est vraiment parano.





  • Quand l'enfance nous rattrape.
    Bien sûr, au bureau, on n'est pas chez papa-maman. N'empêche, cela nous rapelle quelque chose...

  • Le syndrome de la bonne élève.
  • Travailler plus pour venger une "desperate housewife".
  • Petit dernier recherche augmentation désespérément.
  • Ce que cachent parfois les vocations précoces.
  • Une rivalité qui en rappelle une autre...





  • Nouvelles thérapies brèves.
    Pour calmer addictions et phobies, pour traverser sereinement les périodes de stress,
    pour gagner en confiance en soi dans sa vie professionnelle, pour résoudre un conflit avec des proches.


  • Les thérapies comportementales cognitives.
  • La sophrologie.
  • La PNL.
  • La thérapie familiale systémique.
  • L'EMDR.





  • Vous avez dit humour ?
    La vie est tellement plus légère quand ce sens si particulier vient y mettre son grain de sel.

  • Qu'est-ce que l'humour ?
  • Pourquoi certains en ont-ils beaucoup et d'autres en sont-ils dénués ?
  • Est-ce une chance de vivre avec quelqu'un qui a beaucoup d'humour ?
  • Les enfants ont-ils de l'humour ?
  • Pourquoi un mot d'esprit nous fait-il autant de bien ?
  • En quoi l'humour est-il une arme ?
  • Comment se sortir d'une situation conflictuelle avec humour ?
  • Est-ce un sens en voie de disparition aujourd'hui ?





  • 7 clés pour faire rimer amour avec toujours.

  • Abandonner l'idée de performance.
  • Cultiver sa gourmandise de vie.
  • Accepter ses différences.
  • Habiter le présent.
  • Faire évoluer l'alchimie de la relation.
  • Accepter les flux et les reflux du désir.
  • Osez le rituel amoureux.





  • Mes cadeaux parlent de moi...
    Qu'est-ce qui se cache derrière les paquets posés au pied du sapin ? Bien des choses, plus ou moins conscientes.

  • J'achète tout au dernier moment.
  • J'offre la même chose à tout le monde.
  • Je donne toujours de l'argent.
  • Je mène une minutieuse enquête.
  • Les cadeaux ? Je suis contre !
  • Je fais comme pour moi.
  • Je fabrique tout moi-même.
  • Je suis toujours à côté de la plaque.





  • Mais pourquoi je raconte toujours nia vie..
    Que ce soit au bureau devant la machine à café ou dans le bus, on se surprend souvent a se confier spontanément.
    Qu'est-ce que cela peut cacher ?


  • Pour prendre conseil.
  • Pour déclencher les confidences.
  • Pour donner une certaine image de moi.
  • Pour exister aux yeux des autres.
  • Pour faire comme tout le monde.





  • Dimanche soir... pourquoi tant de blues ?
    Beaucoup l'éprovent, peu osent l'avouer. Non, vous n'êtes pas seul ...

  • Un spleen qui vient de loin.
  • L'épidémie de « lundite » aiguë.
  • Accident de décompression.
  • C'est grave, docteur ?





  • Ça, c'est vraiment moi !
    Sept étapes pour devenir qui l'on est, en voilà un programme ambitieux. Le but ? Être heureux, tout simplement !

  • J'apprends à écouter mes petites et grosses voix.
  • Je cesse de faire le hamster qui court dans sa roue.
  • Je fais passer mes besoins avant mes envies.
  • Je suis fier de ne pas rentrer dans le moule.
  • Je choisis d'être heureux plutôt qu'avoir raison.
  • Je ne confonds plus désaccord et désamour.
  • J'accepte d'être triste et joyeux à la fois.





  • Quand nos enfants nous guérissent...
    Depuis Dolto on sait que les bébés comprennent tout. Une psychologue affirme qu'ils peuvent même soigner leurs parents.

  • Joël, 18 mois a aidé son père à faire le deuil.
  • Élodie, 3 ans a libèré sa mère du passé.
  • Suzanne, 3 ans a poussé sa maman à lui dévoiler l'identité de son père.
  • Alexis, nouveau-né, a guéri le bébé blessé qu'était sa mère.





  • Faut-il maîtriser ses émotions ?
    Dans une société qui privilégoe les émotions aux dépens de la raison, quelle place accorder à nos ressentis ...

  • Des passagères clandestines.
  • Une émotion peut en cacher une autre.
  • Apprenons à écouter nos ressentis.
  • Un tri s'impose.
  • Des signaux d'alerte.
  • Elles nous poussent à l'action.





  • Amoureuse ? très peu pour moi.
    Le cœur qui s'emballe, le nœud au ventre, elles n'ont jamais connu la passion dévorante.

  • Ici la tour de contrôle.
  • Peur d'aimer, peur d'être blessée.
  • Les mythes ont la dent dure.
  • Comment on peut tomber amoureux d'une béquille...





  • Masculin et féminin comment les transmettre...
    La question se pose quand on devient parent, surtout avec des repères en mutation.

    Côté masculin:
  • Comment définir le masculin ?
  • Quel rôle le père joue-t-il dans cette transmission ?
  • Cela suppose que le père soit au clair avec sa prop masculinité...
  • Le masculin peut-il se transmettre autrement que par le père ?
  • Existe-t-il des rites de passage ?
  • Et la mère, intervient-elle dans la transmission du masculin ?
  • Côté féminin:
  • Comment définir le féminin ?
  • Quel rôle la mère joue-t-elle dans cette transmission ?
  • Cela suppose que la mère soit au clair avec sa propre féminité...
  • Le féminin peut-il se transmettre autrement que par la mère ?
  • Existe-t-il des rites de passage ?
  • Et le père, intervient-il dans la transmission du féminin ?





  • 7 raisons de pousser ses parents chez le psy.
    On peut s'allonger sur le divan même passé 60 ans, il n'est jamais trop tard pour faire la paix avec son passé.

  • Pour passer le cap de la retraite.
  • Pour booster l'estime de soi.
  • Pour "clarifier" les ombres du passé.
  • Pour pacifier les relations parents-enfants.
  • Pour faire face aux deuils.
  • Pour prévenir certaines maladies.
  • Pour changer de vie.





  • Ces gestes qui nous dévoilent....
    La séduction est un art qui se travaille. Mais elle est aussi liée à notre personnalité, qui se révèle dans nos gestes les plus anodins.
    En les décryptant, découvrez votre profil de séductrice... et le séducteur qui vous ira comme un gant !


  • Trois «attitudes» qui en disent long.





  • Comment décoder le langage du corps.
    Nos gestes nous trahissent, ils ont un sens caché. Ils traduisent nos pensées les plus secrètes. Comment les interpréter ?
    Et comment deviner ce que vos interlxuteurs ont derrière la tête ?


  • Votre interlocuteur fronce les sourcils.
  • Il plisse le front.
  • Il se mord les lèvres.
  • Elle roule des yeux.
  • Il vous fixe droit dans les yeux.
  • Elle évite votre regard.
  • Il est nerveux.
  • Elle garde les mains sur les hanches.
  • II joue avec un stylo...
  • Elle vous pointe du doigt.
  • II se frotte les mains.
  • II vous touche de façon excessive.
  • II pianote des doigts sur la table.
  • Elle croise les bras.





  • J'ai peur du regard des autres.
    Difficile de profiter des vacances quand on est complexée. Se montrer en maillot de bain à la plage? Hors de question.
    Alors cachez-vous quelques instants derrière ces pages pleines d'idées pour oser exposer vos atouts !


  • Faites la liste des situations dans lesquelles vous avez peur.
  • Donnez une note à votre anxiété.
  • Apprenez à accepter vos émotions...
  • Et à les contrôler.
  • Restez en situation suffisamment longtemps.
  • Provoquez vous-même les conséquences que vous redoutez.
  • Oubliez les idées reçues.
  • Devenez adulte.





  • 9 bonnes raisons de méditer.
    Tout le monde se met à la méditation. Vous n'avez pas encore essayé ?

  • C'est simple comme bonjour.
  • On n'a pas besoin d'être Elastigirl.
  • Cela fait taire la petite voix en nous qui nous juge.
  • Cela peut se pratiquer en groupe.
  • C'est (aussi) laïc.
  • C'est un véritable antidépresseur.
  • On ne fait pas le vide, mais le plein.
  • Cela apaise nos tensions intérieures.
  • Nul besoin de casser sa tirelire.





  • Ce que mon enfant m'a donné...
    Etre mère, c'est donner la vie et de l'amour, mais aussi transmettre mille et une petites choses.
    Parfois, c'est le contraire qui se passe.


  • Elle ma appris à prendre ou recul.
  • Il m'aide dans mon boulot.
  • Ils m'ont réconciliée avec les hommes.
  • Il me fait découvrir des auteurs.
  • Il a fait de moi une militante.
  • Elle m'a fait acheter une maison et elle a eu raison !
  • Elle m'a expédiée en thérapie.





  • Mon père mon héros.
    Ah! les filles et leur papa... Ce premier amour masculin marquera, pour un temps ou pour longtemps, leur vie de femme...

  • Personne ne le vaut.
  • Un papa, pas un saint.
  • Un grand bonhomme.
  • Un père-mère.
  • Sur un piédestal.





  • Les rêves...
    Pour comprendre ses rêves, il faut tout d'abord en repérer les éléments clés. Avec ce petit lexique, leur signification n'aura plus de mystère.

  • Pourquoi est-ce vital ?
  • Que penser des cauchemars ?
  • Et si c'était un signe ?
  • Comment les garder en mémoire ?
  • Petit lexique des éléments clés.





  • Après l'épreuve, le bonheur...
    Maladie, accident, rupture... Ces traumatismes font souvent office d'électrochocs. Certains en ont profité pour opérer un virage positif à 360°.

  • Après son cancer, eue tombe amoureuse de son chirurgien.
  • Abandonnée par son mari, elle rencontre le vrai amour.
  • Harcelée et malade, elle monte sa boîte.
  • Quasi-SDF, elle trouve sa vraie vocation.





  • Troubles psy, la solution homéo.
    Les granules ne se cantonnet pas à la "bobologie". Ils peuvent vous soulager de problèmes psychiques, des plus petits aux plus lourds.

  • Anxiété.
  • Bouffées délirantes.
  • Dépression.
  • Hyperactivité.
  • Phobies.
  • Terreurs.
  • Insomnie.





  • Romans sur ordonnance.
    Prescrire des livres plutôt que des médicaments ? C'est le principe de la bibliothérapie.

  • Rien ne vaut un bon libraire !
  • On retrouve sa propre histoire...
  • La magie du voyage imaginaire.
  • Une alchimie délicieuse.





  • Je suis dépendant affectif....
    Accro au besoin d'être aimé ? Cela existe et pas seulement en couple. Cette pathologie peut même mener très loin. Témoignages.

  • Une toxico de la passion.
  • Se faire aimer à tout prix, même au travail.
  • Malheureuse, mais incapable de le quitter.
  • Jamais sans mes amis.





  • Que deviennet les enfants hors normes
    Après un parcours souvent chaotique, comment évoluent-ils à l'âge adulte ?

  • Les surdoués.
  • Les dyslexiques.
  • Les hyperactifs.
  • Les asperger.





  • Et si on arrêtait de râler...
    Mais pourquoi est-on ronchon ? Comment arrêter ? Focus sur une habitude très partagée et pas si anodine.

  • Contre qui râlons-nous ?
  • Pourquoi le fait-on ?
  • Que dissimulent nos lamentations ?
  • Quel bénéfice tirons-nous de nos jérémiades?
  • Y a-t-il des conséquences négatives ?





  • Mon amour, je te déteste...
    Votre moitié vous tape parfois sur les nerfs ? Rien de dramatique, assurent les psychanalystes. Ouf !

  • Pourquoi est-ce normal ?
  • D'où vient cette ambivalence des sentiments ?
  • A quoi servent ces moments de désamour ?
  • Quelles sont les limites à ne pas dépasser ?
  • Et les enfants dans tout ça ?
  • Faut-il en parler avec son conjoint ?
  • Ces périodes de désamour s'aggravent-elles avec le temps ?
  • On ne se dispute jamais... c'est grave ?





  • Moi et mon gourou.
    Ce ne sont pas des psys mais des amis, des âmes sœurs, à qui nous confions notre intimité. Pourtant gare aux dérives.

  • Mon amie d'enfance.
  • Ma grande sœur.
  • Le meilleur ami de mon mari.
  • Ma masseuse.
  • Ma boss.





  • Qu'est-ce qui fait pleurer les hommes ?
    Les hommes n'ont plus honte de craquer et ça nous fait fondre...

  • Les grandes occasions.
  • L'aveu d'impuissance.
  • Une blessure non refermée.
  • Le sport.
  • La beauté.





  • Vous et votre calendrier émotionnel.
    Certains mois, sans raison, on se sent plus à fleur de reau. Pourquoi ? Et comment y remédier ?

  • "J'ai toujours détesté septembre".
  • "Mes histoires d'amour avortaient en avril".
  • "Novembre, un mélange d'émotions".
  • "Désormais, j'aime février".
  • "L'approche de l'été m'angoisse...".





  • Pourquoi court-on ?
    Sur le bitume, la plage, les sentiers de randonnée, nous sommes de plus en plus nombreux à nous adonner au running.
    Derrière la volonté de s'entretenir physiquement se cache une quête plus psycholoqique.


  • Pour passer un cap difficile.
  • Pour partager.
  • Pour trouver un équilibre.
  • Pour s'affirmer.
  • Pour méditer.





  • La chance, ça se travaille !
    Chacun de nous aurait une bonne étoile. C'est ce qu'affirmé un professeur de psychologie.
    Encore faut-il favoriser les conditions pour que le facteur chance sonne toujours deux fois.


  • Elaborer son projet.
  • Créer des liens.
  • Pratiquer le rebond positif.
  • Les 3 profils de la malchance.





  • L'hypersensibilité force ou faiblesse ?
    Susceptibilité aiguë, hyperréactivité, larme facile... peut-on être hypersensible et heureux ?

  • Alice, 44 ans une sensibilité anxieuse.
  • Solène, 36 ans une susceptibilité à fleur de peau.
  • Michèle, 51 ans le complexe du caméléon.
  • Frédéric, 19 ans un hérisson en boule.
  • Pablo, 39 ans une caisse de résonance.





  • Intuition, faites-en votre alliée.
    Dès l'école, on apprend à raisonner en mode analytique. Pourtant, nombre d'esprits brillants assurent écouter leur petite voix intérieure.
    Un super pouvoir dont chacun dispose, à condition d'adopter dès aujourd'hui cinq nouveaux réflexes.


  • Je donne une chance à l'improbable.
  • J'offre un spa à mon hémisphère droit.
  • J'ose remettre à plus tard.
  • Je peux faire plusieurs choses à la fois.
  • Je trouve la réponse... je cherche le raisonnement après.





  • Optimisez votre temps.
    Plus on veut maîtriser le temps, moins on y arrive... c'est le paradoxe de notre société.
    Et si on en prenait le contre-pied, si on décidait de le regarder par le petit bout de la lorgnette... Oubliez montres et sabliers !


  • Le week-end, j'ai un agenda de ministre.
  • Je passe trop de temps à buller.
  • Je n'ai pas un moment à moi.
  • Mon temps de travail n'a pas de limite.





  • 6 façons de trouver du sens à son travail.
    "Plus de travail et moins de reconnaissance", c'est ce que vivent beaucoup de salariés. En avant-première, un psychologue du travail,
    nous aide à trouver en nous des raisons de satisfaction.


  • Je bosse pour moi et pas seulement pour mon employeur.
  • Je prends plaisir à bien faire mon travail.
  • Je fais appel aux autres pour progresser.
  • J'acquiers de nouvelles compétences.
  • Je cherche la reconnaissance autrement.
  • J'ai un projet qui me tient à cœur.





  •     1 - Il avoue qu'il a volé de l'argent.  


    La première étape consiste à tenter de comprendre: « Qu'est-ce qui t'a poussé à faire ça ? » et à l'impliquer: « Comment réagirais-tu si c'était à toi qu'on avait pris des sous ? » Le psy recommande la réparation plutôt que l'aveu, plus destructeur que le geste lui-même. Il faut envisager avec l'enfant la meilleure manière de procéder: remettre l'argent à l'endroit où il a été volé (dans la poche)? Le confier à un adulte (professeur principal, par exemple), dans une enveloppe, en demandant sa confidentialité. En tout cas, «pour réparer, il faut affronter, ne pas rester dans la culpabilité et être ferme sur un point: il s'agit d'une transgression de la loi». Un autre psy, pour sa part, aime bien les «travaux d'intérêt général, proportionnels à la somme volée. 1 € ? Il descend la poubelle...».
    Dans tous les cas, pas question de minimiser cet acte: «Mais tout le monde a fait ça... » L'adulte est protecteur et porteur de la loi; il ne faut pas qu'il se place en position de connivence avec le petit «kleptomane». S'il recommence, une consultation avec un pédopsychiatre se révélera nécessaire: voler est souvent le signe de troubles plus profonds, la manifestation de problèmes qui ne peuvent pas «se dire».



        2 - Des élèves le frappent depuis trois mois.  


    Là encore, pas d'hésitation, dites à votre enfant: «En tant que parent, il est impossible de ne rien faire. Nous devons agir. A nous de voir comment», propose une psychologue, responsable de L'Ecole des parents et d'une structure d'écoute Fil santé jeunes. «On a toujours peur d'aggraver les choses, mais ces situations peuvent être à l'origine de traumatismes et de troubles chez les enfants. Si on ne réagit pas, on favorise indirectement une montée en puissance du phénomène. Il a peur des représailles?
    Dites-lui que leur taux, dans ce genre d'affaires, est assez bas, même s'il ne faut pas le négliger.» Il faut moduler la réponse: attendre quelques jours pendant lesquels on met en place des stratégies (partir en groupe, l'accompagner au collège, etc.), puis en reparler. Si rien n'évolue, il faut prévenir le personnel d'encadrement de l'établissement scolaire, sans donner les noms des agresseurs pour éviter l'escalade, à condition que le problème ne soit pas trop important.
    Une autre psy, quant à elle, conseille une intervention plus «musclée». «L'Education nationale doit prendre la mesure du problème. Il faut signaler l'agression par courrier auprès du directeur et de l'inspection d'académie, en précisant qu'une plainte sera déposée au commissariat en cas de récidive.» Ce qui n'exclut pas de demander une réunion d'information à l'école. «Les enfants et les adolescents doivent se sentir entendus et protégés par les adultes. C'est essentiel pour leur développement et leur future vie d'adulte. Quelle image donne-t-on de nous-mêmes si nous ne remplissons pas notre devoir auprès d'eux? »



        3 - Il me dit que son copain se drogue.  


    Derrière cette confidence pointe l'inquiétude de l'adolescent pour son ami. Ce qu'il attend, c'est un soutien, des idées, pour l'aider, mais surtout pas de jugement moral. On peut conseiller à son copain de faire appel à l'infirmière scolaire {elle est tenue au secret professionnel), lui proposer de l'accompagner. Suggérez-lui de prendre rendez-vous, vous-même, avec une assistante sociale ou une association, s'il le souhaite.
    Votre enfant exprime aussi sa peur de perdre cette amitié si son camarade apprend ces démarches. «Les adolescents sont des êtres loyaux. Poser un autre regard sur la situation permet de le soulager de son angoisse.» Expliquez-lui qu'il n'est pas un traître en voulant agir, mais que c'est son copain qui n'a pas une attitude correcte vis-à-vis de leur amitié, s'il est «défoncé» lorsqu'ils se voient. Il peut le mettre face à ses responsabilités: «Je m'inquiète pour toi, ça rend les choses désagréables entre nous. Je peux essayer de t'aider si tu veux.» «II faut bien lui faire comprendre la différence entre délation et témoignage». «On dénonce pour faire du mal, on témoigne pour aider.» Dans tous les cas, c'est aux adultes de prendre les choses en main: «Ce qui se passe est grave, mon devoir est d'intervenir. Si je ne le faisais pas, il s'agirait de non-assistance à personne en danger.» En introduisant la notion de loi, indispensable à rappeler, le parent remet les choses à leur place. «Prévenez les autorités, comme l'infirmière scolaire. Ne faites pas de démarche auprès des parents: si quelqu'un doit les contacter, c'est un médecin, une infirmière ou un enseignant, une autorité professionnelle qui n'impliquera pas directement votre enfant. »



        4 - Sa copine lui a confie que son oncle la caressait.  


    «Révéler un secret si lourd, c'est une immense preuve de confiance et de courage». Face à un acte aussi grave et souvent vécu comme une honte, pas d'hésitation: il faut agir, et vite, en expliquant à l'enfant qu'il s'agit d'une transgression majeure de la loi, que personne n'a le droit de toucher un enfant ou un adolescent. Dites-lui surtout qu'un secret est fait pour être gardé, sauf si la dignité et la vie sont en danger. Ce sont des actes punis par la justice et le devoir de l'adulte est d'avertir les personnes compétentes pour savoir si c'est vrai ou pas et mettre sa copine en sécurité. Deux actions sont envisageables: prendre un rendez-vous avec le directeur de l'établissement scolaire pour lui exposer les faits. C'est alors à ce dernier de prévenir les autorités judiciaires. Mais vous pouvez aussi vous rendre directement au commissariat de votre quartier ou à la gendarmerie. Ces actes peuvent détruire une vie: il faut impérativement intervenir.



        5 - Juste pour voir...  


    D'abord, il y a la foule des curieux, tous ceux qui brûlent de savoir ce qu'est devenu le flirt de colo, la jolie blonde aimée pendant un séjour linguistique. Peu d'entre nous échappent à la tentation de savoir ce que sont devenus certains de nos ex. Visiter leur page Facebook, échanger un ou deux e-mails, cela n'engage à rien... Mais cette quête ludique n'est pas toujours anodine. C'est vrai que le beau Philippe avait laissé à Sophie de tendres souvenirs. « Mais je ne faisais pas de réelle fixation sur lui. Un soir de vague à l'âme, j'ai surfé sur Copainsdavant pour voir ce que mes amis d'alors étaient devenus et aussi trouver peut-être l'homme de ma vie. D'ailleurs, pirouette du destin, c'est sur un autre garçon de l'époque, qui fantasmait sur moi et qui ne m'avait pas vraiment laissé de souvenir, que s'arrêta le curseur. »
    Ces internantes curieux sont souvent des nostalgiques à la recherche d'un paradis perdu: la vie d'avant les échecs et autres écueils. Et ce sont souvent les premières désillusions conjugales qui réveillent les premières amours.



        6 - Retrouver l'insouciance de la jeunesse.  


    En pistant les partenaires de nos vertes années, on remonte le temps avec la délicieuse impression de pouvoir revivre un bout d'histoire commune. C'est ce qui est arrivé à Laure et Patrick, qui s'étaient rencontrés et aimés sur les bancs de la fac, puis quittés pour d'autres horizons. « Le revoir, c'était plonger dans ma jeunesse, mon insouciance, s'émeut Laure. On a échangé des souvenirs et, très vite, retrouvé une complicité de potaches. Avec lui, j'arrête de vieillir, je vis dans la légèreté de nos 20 ans. Un véritable élixir de jouvence. Pas sûr que j'aurais le même coup de cœur si je le rencontrais pour la première fois aujourd'hui. »
    « C'est une curieuse idée, de penser retrouver dans le passé une âme sœur qui serait passée inaperçue. Y aurait-il, dans cette nostalgie, une peur de vieillir? Malgré le happy end, on peut douter de la stabilité d'une relation fondée sur une idéalisation du passé... »



        7 - Se rappeler l'amoureux qu'on a été.  


    Est-ce ce parfum de jeunesse qui nous fait parfois cliquer à la recherche du tout premier amour ? « Je n'avais jamais oublié Hadrien, nous raconte Alice. J'avais 16 ans, c'était la première fois que je me sentais importante aux yeux de quelqu'un. Et pourtant, un départ à l'étranger a eu raison de cette belle histoire. J'ai attendu vingt ans avant de me lancer, la Toile aidant, bien sûr. C'est à 45 ans que j'ai vraiment eu envie de ce retour aux sources. Avant, je pensais surtout à bâtir mes vies professionnelle et familiale. Mais, après mon divorce, j'ai eu le désir de retrouver ce lien irremplaçable. En revanche, mon Hadrien était devenu un cadre sup dégarni, et l'amour n'était plus au rendez-vous. » C'est vrai que l'envie est grande de revoir celui avec lequel on s'est construite.
    « Le premier amour, c'est un séisme. On garde la trace de ce bouleversement, on le contemple avec une certaine nostalgie. Mais c'est aussi la nostalgie de ce que l'on a été alors, un être plein de vigueur, de projets, de passion de la découverte de soi. Et lorsque la vie devient terne, on retourne vers ce qui nous a passionnés. Autrefois, cela restait sur le plan fantasmatique, aujourd'hui, on va franchir le pas.»



        8 - Faire le bilan de son existence.  


    « Je me suis connectée à un moment où j'avais besoin de faire le point, raconte Juliette, 40 ans. J'ai éprouvé un besoin impératif de renouer avec le passé, de me rassurer sur ce que j'étais devenue avec des témoins de l'époque. Je voulais me sentir en terrain conquis. C'est comme cela que j'ai retrouvé Louis, un amour qui avait compté. Tous deux libres, nous avons renoué. Loin d'appartenir à mon milieu et à mon univers professionnel, il m'a permis de retrouver le fil entre ce que j'ai été et ce que je suis devenue. Une rencontre bénéfique qui m'a aidée à dresser une sorte de bilan de ma vie en mesurant le chemin parcouru. » Retrouver l'autre pour se retrouver soi ?
    «Se conforter dans un regard "d'avant" est une attente extrêmement forte: "Suis-je toujours aussi séduisante que j'étais dans son regard il y a vingt ans ?" » « Les anciennes amours comme grille de lecture ? Cela peut correspondre à un temps de retour sur soi mais aussi à une angoisse du temps qui passe. Soudain, on a besoin de savoir qui on est, où on en est. Le passé est vécu comme un recours contre l'avenir.»



        9 - Donner une seconde chance à une histoire inachevée.  


    Les amours accidentellement interrompues peuvent désormais renaître grâce à une petite souris. « Et si, finalement, Anne était mon seul grand amour ? » Cette idée a surgi dans l'esprit de Yan un soir de blues. «Après tout, on s'était quittés pour de mauvaises raisons. Elle désirait un enfant alors que je n'étais pas prêt à m'engager, puis elle a déménagé et voilà, nous nous sommes perdus de vue... Je l'ai retrouvée grâce à Facebcok, quinze ans après. Elle aussi était dans une période de rupture ! Très vite, des rafales d'e-mails ont fait surgir des souvenirs. Les retrouvailles en furent d'autant plus excitantes. Nous avons puisé une énergie incroyable dans cet amour contrarié et nous avons revécu un second coup de foudre. » Voilà un «rétrosexuel» gagnant...
    « Regarder en arrière en essayant de réparer ses erreurs, cela peut marcher si l'on réussit à vivre au présent son amour d'hier. Attention ! toutefois, il faut continuer à mûrir. » « Quand on a 50 ans et que l'on tombe sur quelqu'un de nouveau, il vous voit avec votre âge actuel. En revanche, lorsque l'on renoue avec une personne qui vous a connu jeune, il a pour vous le regard d'avant, ce qui est bon pour retrouver son narcissisme ».



        10 - Prendre sa revanche.  


    Les intentions peuvent parfois être ambiguës, et même légèrement perverses. On peut avoir le désir inavoué de revoir celui que l'on a tendrement aimé et qui vous a salement laissé tomber, pour se venger d'anciennes souffrances. C'est le cas d'Alix, qui fut une jeune femme rondelette, complexée et timide. «Au lycée, je me prenais un "râteau" avec tous les garçons, je longeais les murs et je m'étais réfugiée aveuglément dans les études. Avec Eric, j'ai pourtant eu le sentiment d'une belle et brève histoire. Ce n'était qu'une illusion de jeunesse, d'ailleurs il m'a vite larguée pour une autre, nettement plus séduisante et svelte. Dix années ont passé. Récemment, délestée de 20 kilos, d'un vilain nez et de mes lunettes, j'étais enfin prête à séduire avec le désir fou d'être remarquée. J'avais surtout une féroce envie de revoir Eric et de lui montrer ce que j'étais devenue, de l'étonner. J'ai vite trouvé son contact sur Facebcok. Rendez-vous fut pris. Il a été scotché ! Ce que je cherchais ? Pas vraiment à renouer, je voulais juste le bluffer, le reste n'avait pas d'importance. Cela fut une très bonne thérapie. »
    En fait, ce besoin de revanche trouve son origine dans cette nécessité que l'on a de vouloir prouver aux autres ce qu'on est devenu. « II s'agit de les confronter à l'évolution, au progrès, de leur montrer leurs erreurs. Cela « renarcissise » de montrer qu'on a changé, encore faut-il y croire soi-même. » Alors, merci la Toile ?



        11 - Elle met du baume au cœur.  


    Si, pendant des siècles, nostalgie a rimé avec mélancolie, depuis les années 80, elle se débarrasse peu à peu de ses oripeaux. Parmi ceux qui décortiquent cet état d'âme figurent T.W. et C.S., de l'université de Southampton. Grâce à plusieurs études sur la nostalgie, ils ont montré que se souvenir des bons moments passés nous rend optimistes et stimule l'estime de soi. Ainsi, ils ont demandé à 172 étudiants de leur université de se remémorer une expérience nostalgique avec force détails, puis de l'écrire. Ces volontaires ont ensuite répondu à un questionnaire pour évaluer leur état émotionnel. Résultat: leurs émotions étaient majoritairement positives. « Le paradoxe de la nostalgie est que son déclencheur est la tristesse et sa fonction, la réparation », constate un psychiatre. Elle agit comme une pommade qui viendrait cicatriser nos petites blessures psychiques.



        12 - Elle ne retient que le meilleur.  


    Si la réputation de la nostalgie n'a cessé de balancer entre le pire et le meilleur, c'est que c'est un état d'âme subtil. En effet, elle associe à la fois des éléments positifs - on est plutôt nostalgique des bons moments ! - et des éléments négatifs, puisque ce temps-là est révolu. Mais, au final, les psychologues s'accordent aujourd'hui à dire que c'est le bonheur d'avoir vécu ces moments heureux qui l'emporte. Tout d'abord parce que les bouffées nostalgiques concernent souvent des réalisations personnelles ou des événements de vie importants. « Je repense parfois au voyage en Inde que j'ai fait à 20 ans, avec ma fiancée de l'époque, raconte Yves, 52 ans. Nous n'avons pas voyagé dans des conditions idéales, j'ai même eu des petits soucis de santé. Mais la découverte de ce pays m'a troublé et séduit. J'en ai gardé plein d'images et d'odeurs magiques. » Cette mémoire autobiographique enrichit notre personnalité. Elle renforce notre sentiment d'identité, rend notre vie plus palpitante et lui donne du sens. Les chercheurs se sont aperçus que, bien souvent, les épisodes qui nous reviennent sont ceux où l'on s'est retrouvé face à une difficulté que l'on a réussi à surmonter. Notre gentille mémoire sélective ne retient que les bonnes choses. En regardant son propre passé, on se rend compte de ses qualités et on a une bien meilleure image de soi-même.



        13 - Elle nous pousse à aller vers les autres.  


    Se plonger dans notre passé enrichit également notre vie sociale. « Normal, car ces réminiscences incluent les autres, qu'il s'agisse d'une rencontre amicale ou d'un succès professionnel ». Un tiers de nos souvenirs porte sur des personnes que l'on a connues. Cela nous rappelle à quel point nos relations personnelles sont importantes. La nostalgie diminue même la peur d'être rejeté par les autres et nous donne envie d'aller à leur rencontre, en toute confiance. Bref, elle renforce notre sentiment d'appartenance. Les grands timides et les solitaires malgré eux peuvent donc s'abreuver à sa source. D'ailleurs, une étude menée par les chercheurs britanniques cités précédemment, associés à des psychologues chinois de l'université Sun Yat-Sen, montre que la nostalgie agit comme une sorte d'anti-dépresseur contre le sentiment de solitude.



        14 - Elle nous aide à avancer...  


    Même si la nostalgie est un phénomène spontané, les psychologues suggèrent néanmoins de s'y entraîner. Un exercice simplissime: il suffit de faire une pause de cinq minutes de temps à autre pour se remémorer les moments qui nous ont rendus heureux et de les écrire. « En fait, la séquence qui suit la bouffée nostalgique est importante ». Que vais-je faire de ces souvenirs heureux ? Vais-je chercher à recontacter cet ami d'enfance auquel je pense souvent ? Si je suis seul, vais-je tout mettre en œuvre pour rencontrer quelqu'un ou vais-je rester chez moi en pleurant sur mon sort à me remémorer le bon vieux temps ? La nostalgie n'est pas une bonne fée qui exauce tous nos vœux. C'est un point de départ qui nous aide, à un moment donné, à nous retaper, mais qui doit faire du neuf. Côté cinéma également nous pousser à avancer, à progresser... Comme elle se teinte d'une pointe de tristesse, elle nous invite aussi à la sagesse. « A l'opposé des visions exclusivement positives de la vie, elle nous montre qu'une part d'ombre est nécessaire pour apprécier la beauté de la lumière ». Mais, attention ! les chercheurs sont formels: c'est la nostalgie personnelle, celle qui se réfère à nos souvenirs autobiographiques, qui est bénéfique, et pas l'historique, qui nous fait rêver à un temps que l'on n'a pas connu. Si le Moyen Age enflamme votre imaginaire, cela enrichira votre culture personnelle - vous deviendrez incollable sur les châteaux médiévaux, entre autres -, niais cela ne stimulera pas votre énergie ni votre humeur.



        15 - ... mais ne fait pas bon ménage avec la mélancolie.  


    Alors, tous à ces cahiers qui fleurissent en librairie et nous invitent à nous pencher sur notre passé ? Pourquoi pas, mais à condition de ne pas être au trente-sixième dessous. « Lorsqu'on demande à des gens déprimés de se souvenir des bons moments, cela aggrave leur dépression ». Robert, 50 ans, en a fait l'amère expérience: « Je n'ai pas encore digéré mon divorce, qui date d'il y a trois ans. Du coup, je pensais souvent à mon ex-femme et aux instants joyeux de notre vie. Je passais en boucle les CD de Gainsbourg que nous écoutions ensemble, j'allais dans les cafés où nous aimions nous retrouver et cela me rendait mélancolique. Il y a six mois, j'ai pris conscience que j'étais happé par le passé et que je rêvais ma vie au lieu de la vivre. » Ce sont les limites de la nostalgie ! « On ne peut jamais vivre en regardant sans cesse dans le rétroviseur. Il faut parier sur les forces de vie, or plonger trop souvent dans le passé, c'est le contraire de la vie. » Alors, pour conduire notre existence le plus harmonieusement possible, jetons régulièrement un petit coup d'ceil dans le rétro, pour pouvoir, le reste du temps, regarder tranquillement droit devant...



        16 - La distribution des rôles.  


    « A 37 ans révolus, je suis toujours le petit dernier de quatre enfants. Je ne m'en plains plus, même si mes frères et sœur me rabâchent mon statut de "bébé à sa maman". Cette place m'offre le privilège d'attentions dont je supporte volontiers les moqueries. De toute façon, il n'y a pas de place idéale. » Gilles, 37 ans.

    Ce qu'en pense la psy:
    La trajectoire de Gilles n'est pas une exception. Nous avons tous tendance à répéter mécaniquement des schémas qui nous collent à la peau. Un enfant s'approprie les étiquettes que lui attribue son entourage. Ces étiquettes sont reçues comme la vérité et, c'est sur elle qu'il bâtit l'image qu'il a de lui-même car il recherche inconsciemment à être reconnu par le cercle familial. Sans compter notre capacité à nous identifier, par mimétisme et par obéissance au désir de nos parents, à d'autres personnages de la famille. Et là, prière de ne pas se tromper ! S'il est estimable de devenir globe-trotteur comme l'oncle Albert, afficher une paresse contemplative à la sauce du cousin Jean provoque la censure.


    Comment sortir du piège ?
    Certains réussissent d'instinct à se libérer de l'inconfort à se mouvoir dans un costume qui ne répond plus à leurs mesures. D'autres ont davantage de mal, ils se sentent à l'étroit. En observant et en analysant la distribution des rôles de chacun, ils sauront juger par eux-mêmes si la place qui leur a été attribuée leur convient ou non et choisir de composer avec ou de s'en dégager.



        17 - Les rivalités permanentes.  


    Comme à tous les Noël et à tous les anniversaires, je suis en colère ! Ma mère n'en a que pour les enfants de mon frère Michel et mon père ne prête pas la moindre attention aux individus du sexe féminin. Il dénigre les filles, donc ses petites-filles, et- j'ai deux filles ! » Alice, 34 ans.

    Ce qu'en pense la psy:
    Tous les enfants sont naturellement jaloux. Il n'est pas un individu qui ne soit passé par le fantasme qui consiste à croire que l'autre est préféré, qu'il a toujours plus... un comportement qui découle de la peur, on ne peut plus légitime, de ne pas être aimé.


    Comment sortir du piège ?
    A nous de comprendre pourquoi cette injustice se répercute ainsi sur nous et, surtout, de trouver la parole qui apaisera ce chagrin d'enfant dont les larmes s'épanchent encore. Je suis née fille et ma famille préfère les fils. Message reçu ! De là, on décode: je déçois parce que je ne réponds pas au rêve d'autrui. Et alors, n'est-ce pas mon rêve qui importe ? Nous sommes enfin aptes à pardonner à l'autre, autant qu'à nous-mêmes, de ne pas être l'enfant parfait et prêts à fabriquer notre image d'adulte en répondant à nos besoins propres.



        18 - Les injonctions déguisées.  


    « A l'anniversaire de mon frère Antoine, j'ai encore eu droit à: "Tu ne crois pas, ma chérie, qu'avec ta santé tu devrais aller vers un métier plus calme. Et si tu rejoignais l'enseignement ? Tu aurais des vacances pour te reposer et ta sécurité serait assurée." Cela fait vingt-six ans que j'entends les mêmes paroles de ma mère ! » Catherine, 48 ans.

    Ce qu'en pense la psy:
    On voit la difficulté pour la maman de libérer sa fille de son emprise. Sous-entendu, « n'oublie pas, ma chérie, que tu es ma chose, et que je fais de toi ce que je veux ». En lui imposant ainsi son autorité, cette mère handicape Catherine dans sa confiance. Surtout, elle risque de déclencher une rébellion qui entraînera une succession d'échecs, en plus d'un grand mal-être. Ces attentes peuvent déclencher l'opposition systématique et pousser à projeter, dans sa vie quotidienne, le contraire absolu des attentes investies en nous. La psy insiste sur ce point: réagir « à l'opposé de ». c'est toujours agir « en fonction de ». Prendre le contre-pied de ce que l'on a connu s'appelle le « contre-scénario », et ce n'est pas accéder à la liberté de soi-même, loin de là.


    Comment sortir du piège ?
    La plupart d'entre nous finissent par percevoir le principal: l'amour qu'on nous porte... même si on a projeté sur nous des choses qui nous sont étrangères. Comprendre nous permet d'avancer en évitant de devenir une personne que nous ne sommes pas.



        19 - Le chantage affectif.  


    « Je ne supporte plus les récits décousus de ma mère qui brode et réinvente notre vie au gré de ses humeurs. Et le pire, c'est qu'elle laisse planer l'idée que, si je la contredis, elle va en mourir. Ça me rend folle, évidemment ! » Stéphanie, 42 ans.

    Ce qu'en pense la psy:
    Ce témoignage a en effet de quoi agacer. Il illustre à quel point le chantage affectif se bâtit sur l'émotionnel, d'où la puissance de sa mainmise sur nous. Cette mère, que toute intrusion de la vérité dérange, a manipulé sa fille au point que celle-ci se sent extrêmement mal. Une régression qui la ramène de façon violente à l'époque ou, encore bébé, elle n'aurait pu survivre si elle s'était retrouvée privée des soins de sa mère.


    Comment sortir du piège ?
    En cessant d'accepter d'être l'objet du chantage de l'autre. Avons-nous vraiment envie de le soutenir dans ses divagations ? Non, alors, il faut puiser en soi la conviction de dire stop ! Passer du statut d'objet au «je» suffit parfois à retirer à l'autre les armes qu'il utilise contre nous.



        20 - L'autorité toute-puissante.  


    « Je n'arrive pas à parler avec mon père: il me fait peur. Je sais pourtant qu'il ne lèverait pas la main sur moi... Ses phrases tombent comme des sentences et il glace tout le monde autour de lui, jusqu'à ma propre mère. » Thierry. 38 ans.

    Ce qu'en pense la psy:
    Cette déviance de l'autorité cache en réalité des personnes peu sûres d'elles: elles éprouvent une si grande crainte à l'idée de ce que pourrait provoquer leur manque d'assurance qu'elles déclenchent la terreur. A ne pas confondre avec l'autorité sous-entendue des sempiternels: «je te l'avais bien dit... ». « si tu m'avais écouté, tu n'en serais pas là... », formules qui s'abattent tout autant comme le rappel à l'ordre du parent qui fait tout mieux. Une difficulté évidente à respecter en tant qu'individu l'enfant devenu adulte.


    Comment sortir du piège ?
    Le moyen de « nettoyer » ces parents terrorisants, c'est de découvrir pourquoi ils ont adopté ce comportement. Il est souvent bénéfique d'essayer de faire parler les oncles, les tantes... Les récits qui se libèrent permettent de considérer nos parents en dehors de leur rôle et de prendre du recul.



        21 - La prise en tenaille.  


    « Fille unique, je suis le réceptacle du couple de mes parents, qui fonctionne dans l'affrontement. Je me suis longtemps sentie coupable, persuadée d'être la cause de ce problème. J'ai beau approcher la trentaine, cela joue encore sur mon moral: je sors physiquement vidée chaque fois que je les rencontre. » Nathalie, 26 ans.

    Ce qu'en pense la psy:
    Ce n'est pas une surprise: le rôle d'arbitre a largement de quoi vampiriser l'énergie. Nathalie doit être papa contre maman ou maman contre papa. De la même façon, une fille peut se retrouver écartelée entre ses parents et son mari, ou vice versa. Chaque fois qu'il y a réaction passionnelle, nous pouvons être sûrs qu'il se joue quelque chose de l'enfance. Mais pas nécessairement de la nôtre, peut-être de celle de nos parents.


    Comment sortir du piège ?
    Cela fait penser à cet autre couple qui vivait dans le conflit permanent. Lorsque le mari a disparu, sa femme ne s'en est jamais remise. C'était leur mode de fonctionnement: il leur fallait s'affronter pour se rencontrer. A nous de dénouer l'écheveau du couple parental, de ne pas s'en sentir coupables et, surtout, ne pas se sentir obligé de prendre parti pour son père ou sa mère, ne pas laisser l'un ou l'autre nous embarquer dans son histoire conjugale.



        22 - Les non-dits et les secrets de famille.  


    « Dimanche, sur injonction de ma mère, je pourrai parler de tout, sauf des affaires de mon frère qui ne vont pas fort en ce moment. Mes sœurs ont reçu le même message et nous allons devoir composer avec une ambiance de plomb. Déjà, l'an dernier, on ne devait pas évoquer la liaison de ma sœur Sophie avec un Indien... » Nicolas, 49 ans,.

    Ce qu'en pense la psy:
    II faut déplorer ces non-dits imposés sous couvert de « ne pas faire de peine ». Ces silences forcés découlent d'une mauvaise connaissance de l'être humain, et peut-être aussi de la crainte de bousculer l'ordre social en vigueur. A moins qu'il ne s'agisse de la peur du qu'en-dira-t-on. Silences et secrets reposent souvent sur la honte. Cette honte se perpétue, parfois de génération en génération, jusqu'à donner vie à ces fameux secrets de famille que l'inconscient connaît, mais que certaines consciences ignorent encore.


    Comment sortir du piège ?
    Nous sommes des êtres de paroles et lorsqu'un proche traverse une difficulté, mieux vaut en parler. A en croire un psychologue américain, « la parole tient une place primordiale dans les familles qui vont bien ». Il faut oser percer les abcès, quitte à bousculer les personnes que nous aimons. Contrairement à ce qu'affirmé le proverbe. la vérité est toujours bonne à dire, c'est la façon de la dire qui change tout...



        23 - Dans quels cas parle-t-on de répétition amoureuse ?  


    Quand notre façon d'aimer une autre personne suit un schéma toujours identique. Les situations sont très variées, de la recherche systématique d'un type de personnalité à celle d'un certain type de relation.



        24 - Nous avons tous des critères amoureux, cela nous condamne-t-il pour autant à la répétition?   


    Se sentir physiquement attiré par les grands bruns plutôt que par les petits blonds, c'est effectivement une sorte de répétition. Mais ce qui interpelle la psychologue que je suis, c'est la reproduction d'un mécanisme psychique qui enferme et contre lequel on ne peut pas lutter. Par exemple, l'attirance automatique pour une figure paternelle, pour des hommes déjà pris, d'autres qui ne veulent pas de vous...



        25 - II y aurait de bonnes et de mauvaises redites amoureuses?  


    Oui, mais pas au sens moral ! La répétition est négative quand elle condamne au malheur. On peut s'épanouir dans une série d'histoires amoureuses sans issue ou même se jouant sur un mode masochiste. Le bât blesse quand la personne souffre de ses échecs en cascade, en ayant l'impression que le bonheur lui est interdit malgré ses aspirations et ses efforts.



        26 - Quelle(s) question(s) doit-on alors se poser?   


    Toute succession d'échecs amoureux devrait amener à s'interroger sur le schéma relationnel qui se reproduit chaque fois, même si les partenaires semblent totalement différents. Il arrive qu'un compagnon soit « idéal », mais que l'on fasse tout (inconsciemment bien sûr) pour ruiner la relation. Plus que la personne, c'est le lien qu'on établit avec elle qui est significatif: derrière toute répétition se joue le besoin de retrouver une situation marquante généralement vécue pendant l'enfance ou lors des premières amours.



        27 - D'où vient ce besoin?  


    De l'inconscient qui cherche toujours à revivre ce qu'il a connu de fort, que ce soit une situation heureuse ou malheureuse. Il peut se figer dans la douleur et ne chercher qu'à la retrouver ou tenter de dépasser le traumatisme en espérant chaque fois changer le dénouement de l'histoire.



        28 - La répétition peut-elle servir à se guérir?   


    La pratique montre que, la plupart du temps, elle est motivée par la quête d'une fin heureuse qui réparerait les souffrances passées. Le problème, c'est que ses mécanismes trouvent souvent leur origine dans la relation aux parents amour insuffisant ou destructeur). Ce « mal amour » n'a pas donné la sécurité intérieure de base qui permet de remonter la pente après un échec douloureux. Cette sécurité intérieure peut se forger au fur et à mesure des ruptures si elles servent à mûrir et à mieux se connaître soi-même. Mais l'inconscient est souvent si fort qu'il vous interdit de penser pour pouvoir continuer à répéter.



        29 - Ce sont principalement des femmes qui ont témoigné. La répétition est-elle plus féminine que masculine?   


    Non. Mais il est vrai que les femmes sont plus enclines à parler de l'amour en général. Cependant, la répétition amoureuse féminine a la particularité d'être plus souvent liée à la question de l'enfant.



        30 - Comment cette question peut-elle être au cœur d'une succession d'échecs amoureux?   


    Parce qu'elle est au centre de l'identité féminine. Une femme doit décider très tôt de son positionnement: devenir mère ou pas, quand, avec qui ? Autant de questions déterminantes, par ailleurs soumises à l'horloge biologique. Une femme qui ne réussit jamais à construire une relation avec un homme avec qui elle pourrait concevoir un enfant qu'elle désire n'est généralement pas au clair avec sa maternité ou avec la place de l'homme dans celle-ci.



        31 - Comment expliquer que l'on puisse « tomber » systématiquement sur le mauvais numéro?   


    La répétition des échecs douloureux naît d'abord de la répétition de mauvaises rencontres. Or, contrairement à ce que l'on croit, lors de la rencontre, on ne cherche pas le bonheur et la personne qui y correspond mais l'excitation: c'est une question de désir, pas d'amour - un sentiment qui se construit dans la durée. Or le désir est directement lié à l'inconscient... qui sait littéralement décrypter chez l'autre tous les signes qui nous semblent invisibles. Et même si on identifiait le danger, la pulsion serait telle que l'on irait quand même vers lui !



        32 - Les sujets à la répétition négative seraient même de véritables proies...   


    Oui. Ils attirent souvent les manipulateurs et les prédateurs dont l'inconscient repère les personnes en souffrance, des victimes qui s'offrent véritablement à eux.



        33 - Selon vous, la répétition amoureuse en dit long sur la répartition traditionnelle des rôles.   


    Oui, parce qu'elle peut être pesante à ceux qui la rejettent sans assumer vraiment leur besoin d'être différents. Là encore, c'est un cas de figure très féminin: de nombreuses femmes n'assument pas leur force de caractère et leur autonomie. Elles cherchent alors des hommes qui puissent les dominer. Et elles vont les punir autant, qu'ils y parviennent ou pas. Leurs relations n'ont alors aucune chance d'aboutir. Pour être heureux, il faut savoir se départir des schémas étouffants et s'accepter tel que l'on est. Ce qui implique de ne pas trouver trop de satisfaction à se sentir victime.



        34 - Justement, comment sort-on d'une répétition amoureuse négative?   


    En arrêtant de chercher à se guérir de l'amour par l'amour, c'est-à-dire en reconnaissant ses propres failles et en acceptant que rien ni personne ne pourra jamais les réparer pour nous. La vie, et particulièrement la vie à deux, est faite d'une succession de phases où l'autre comble nos manques, puis n'y parvient plus. La répétition cesse lorsqu'on comprend que la finalité de l'existence ne doit et ne peut pas être de voir nos manques comblés en permanence, encore moins par un tiers.



        35 - Y a-t-il un autre moyen que la psychothérapie?   


    Je pense que la psychothérapie est le meilleur traitement, mais quelques séances peuvent suffire. L'aide de quelqu'un dont l'expérience permet de déceler ce qui se joue derrière des échecs successifs se montre utile. Le psy est suffisamment neutre pour faire passer un message doublement difficile à entendre. Parce que l'inconscient lutte contre et parce qu'il est toujours douloureux de réaliser qu'on a sa part de responsabilité dans ses propres fiascos: la répétition amoureuse n'a jamais de victime à sens unique.



        36 - Que risque-t-on à ne pas briser le cercle vicieux?   


    De toute évidence à rester triste toute sa vie, mais aussi à rendre les autres malheureux, et plus particulièrement ses enfants à qui l'on peut transmettre un véritable mode d'emploi de l'échec. Il n'est en effet pas rare que la répétition obéisse à des schémas régissant les relations amoureuses sur plusieurs générations.



        37 - Je ne suis pas mon travail.  


    Normalement, on ne se confond pas avec la fonction qu'on occupe. Donc quand votre n + 1 (supérieur direct) vous fait une remarque, c'est le rôle que vous jouez dans l'entreprise, et non vous, qui est visé.

    Pourquoi est-ce difficile à dire aujourd'hui ?
    « Avant, il y avait un pot commun qui fixait les règles du travail bien fait, à partir duquel chacun tissait son attitude. De nos jours, faute de règles communes, chacun puise en soi la réponse. Quand le boss émet une critique, le salarié se sent touché dans ce qu'il est ». En outre, aujourd'hui, quantité de professions ont glissé d'un savoir-faire technique à un métier de service. La notion d'un service de qualité, par essence floue, interroge le salarié sur son « savoir-être » (je suis bon/mauvais) et non sur son savoir-faire (voilà ce que je sais faire).

    Une solution:
    Prendre du recul par rapport aux critiques, en gardant toujours à l'esprit qu'elles ne portent pas sur vous-même, mais sur votre savoir-faire. Si vous avez besoin de repères « objectifs » pour vous situer professionnellement, demandez un entretien à votre hiérarchie.




        38 - Je ne suis pas obligé d'atteindre des objectifs inaccessibles.  


    Dans l'entreprise, on n'est plus à l'école ! Notre manager n'est pas là pour nous dresser des louanges (même si, il faut avouer, ça nous ferait du bien...).

    Pourquoi est-ce difficile à dire aujourd'hui ?
    Le management multiplie ce qu'on nomme des « injonctions paradoxales », deux demandes auxquelles il est impossible de répondre simultanément. La plus fréquente ? « Fais vite et fais bien. » Ces doubles contraintes sont pathogènes: « Elles condamnent le salarié à l'échec, n ne peut pas en même temps produire très vite et assurer une qualité maximale ! S'il donne priorité à un objectif, il lui sera reproché de négliger le second. Or, dans notre culture de la performance, condamner quelqu'un à l'échec, c'est terrible: on l'oblige à devenir son propre bourreau. » Les managers ne sont pas à l'abri, eux qu'on enjoint de créer un esprit d'équipe tout en encourageant la compétition entre salariés. Pour le spécialiste de bien-être et de mal-être au travail, la solution qui vient à l'esprit serait de réaliser le caractère impossible de l'opération et d'agir comme on le sent: « Mais cela installe parfois le salarié dans une situation de mensonge: il va faire semblant, il dit qu'il effectue les contrôlesmais, pour respecter les délais, il ne les fait pas tous. » Peu à peu, on en vient à accomplir un travail dont on n'est pas fier. Or, selon le sociologue: Un salarié qui dit « Je n'ai pas le sentiment de faire du bon boulot" va mal. »

    Une solution:
    Dire clairement à sa hiérarchie: « Ces objectifs sont impossibles à atteindre. Quelle doit être ma priorité ? »




        39 - Je mets un peu de moi (mais pas tout) dans mon travail.  


    Comme une chaise, l'existence de chacun repose sur quatre pieds: le travail, la famille, la vie sociale et son jardin secret.

    Pourquoi est-ce difficile à dire aujourd'hui ?
    Parce que vous attendez beaucoup de votre travail, vous avez tendance à donner toujours plus (de temps, d'énergie). Un sondage montre que 32 % des Français travaillent pendant leurs congés et 37 %, le soir et le week-end. En faire plus que ce pour quoi on est payé semble désormais la norme. D'autant que, avec les nouvelles technologies, on peut faire semblant d'être avec ceux qu'on aime et continuer à avoir une partie de nous qui travaille.

    Une solution:
    Se ménager de vraies pauses le soir, de véritables vacances sans fil à la patte comme un ordinateur et un téléphone portable. Personne n'est indispensable ! On s'en rend souvent compte trop tard...




        40 - J'ai le droit de ne pas être au top en permanence.  


    Vous en connaissez beaucoup, des gens qui vivent sans coup de mou l'hiver ? Dont les enfants ne se réveillent jamais la nuit ?

    Pourquoi est-ce difficile à dire aujourd'hui ?
    La culture du chiffre et le sentiment d'urgence ont envahi la sphère du travail. « Les salariés sont évalués avec des objectifs annuels, voire mensuels. Ils devraient être en permanence au meilleur d'eux-mêmes, comme si cela était possible », analyse Dominique Méda, sociologue et auteur de Travail: la révolution nécessaire. Le seul à répondre à ces objectifs est un salarié virtuel, âgé de 25 ans, qui n'a pas de bébé fiévreux le matin et qui ne connaît aucun pépin de santé ou familial. Si ce salarié existe, ce n'est forcément qu'une façade...

    Une solution:
    Veiller à ne pas se mettre soi-même plus de pression que nécessaire. Exposer franchement son souci personnel et, si besoin, faire appel au médecin du travail.




        41 - Je ne suis pas tout seul à avoir du mal.  


    Ce n'est pas une honte de reconnaître qu'on peine à suivre la cadence, qu'on a du mal à enchaîner les coups d'accélérateur.

    Pourquoi est-ce difficile à dire aujourd'hui ?
    On se sent coupable de peiner. Coupable... et menacé: car si on est le seul à avoir du mal, on sera peut-être le premier viré... En plus, avant, quand un salarié peinait, ses collègues l'aidaient. « Désormais, c'est compliqué, note Michel Gollac. Celui qui donne un coup de main se sent pressuré; donc il aide, mais pas autant qu'il le faudrait; et celui qui est aidé ne l'est pas autant qu'il l'espérait. Résultat, les deux sont peu satisfaits de cette collaboration. » Ce collectif au travail, qui faisait qu'on se serrait les coudes autrefois, a perdu de sa force... alors que c'est justement ce qu'on aime dans l'entreprise. Mais avec des objectifs individualisés, on se dit: « Si j'aide mon voisin, je serai en retard. » A ce tarif-là, avec des salariés qui se sentent concurrents, le collectif a triste mine !

    Une solution:
    On arrête de souffrir dans son coin. S'il y a un réel problème d'organisation dans l'entreprise, on en parle avec ses collègues pour essayer de trouver des solutions et les proposer à la hiérarchie.




        42 - Je n'attends pas de lauriers au travail.  


    Dans l'entreprise, on n'est plus à l'école ! Notre manager n'est pas là pour nous dresser des louanges (même si, il faut avouer, ça nous ferait du bien...).

    Pourquoi est-ce difficile à dire aujourd'hui ?
    « Plus que les autres Européens, les Français ne craignent pas de se surinvestir pour répondre au discours sous-jacent qui martèle: "Epanouissez-vous au travail" », note Dominique Méda. La réalité se révèle décevante: 57 % des Français considèrent que leur implication n'est pas reconnue; et seuls 15 % estiment avoir un salaire élevé (un des moyens de se sentir reconnu).

    Une solution:
    Partez du principe: « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. » Voyez ce qui est source de satisfaction: « Je gagne peu, mais j'ai des horaires souples » ou « Mes collègues sont sympas ». « Tout cela ne donne peut-être pas le bonheur, reconnaît Michel Gollac, mais cela contribue à éviter le malheur ! » C'est déjà ça, non ?




        43 - Il se soucie du qu'en-dirart-on.  


    Hélène, 38 ans:
    « Mon mari est hypersensible au regard des autres. Quand nous sommes dans le jardin, il veut que nous chuchotions sous prétexte que tout le quartier n'a pas besoin d'être au courant de ce que l'on pense. Dans la rue, c'est pareil, on dirait qu'il cherche à s'assurer que personne n'a rien vu ni rien entendu... ».

    Ce qu'en pense la psy:
    Même ceux qui n'ont rien à cacher redoutent à certains moments de livrer un espace d'intimité aux étrangers. En se laissant aller, lors d'un dîner joyeux dans le jardin, un convive peut s'abandonner à une parole capable de heurter un voisin. Or on n'a pas forcément envie que la famille d'à côté sache qu'il nous arrive de « nous lâcher », que cela fait partie de nous. Peut-être le mari de Catherine est-il aussi victime de son imaginaire ? En effet, que savons-nous de la pensée des inconnus que nous croisons ? Rien ! Celle que nous projetons sur eux n'appartient qu'à nous. Il suffit de se rappeler les jours où l'on se dit: « Mais pourquoi me regarde-t-il comme ça, celui-là ? » pour en être convaincu. Nous savons, d'instinct, que cette réaction agressive surgit dans un moment de fragilité. Le premier regard venu nous blesse alors de façon démesurée.


    Comment évoluer ?
    Tous les regards ne sont pas rivés sur nous. Penser de la sorte, c'est se donner trop d'importance... De même, nous devons nous distancer d'un regard accidentel sur un geste ou une parole qui ne sont en rien le reflet de notre personnalité. Ne pas oublier que les rôles peuvent s'inverser et que nous serons peut-être, demain, témoin d'une maladresse du voisin qui a surpris la nôtre aujourd'hui..



        44 - Prenez-moi comme je suis.  


    Marie, 52 ans:
    «J'ai toujours été fascinée par mon père qui, où qu'il aille, se sentait comme chez lui, ne faisant aucun cas de ce qu'on pouvait penser de sa manière d'agir (en plein repas, il plantait ses hôtes pour aller faire la sieste), de s'habiller (le matin, il descendait à la boulangerie en bas de chez nous en pyjama!)... Il disait les choses comme il les pensait, sans tabou, et les gens, selon ses propres mots, "devaient le prendre comme il était". Je crois qu'il était heureux. ».

    Ce qu'en pense la psy:
    Plus une personne se plait, plus elle résiste aux regards qui la blessent. S'apprécier, c'est aussi apprécier l'autre et reconnaître la qualité du regard qu'il porte sur nous. Bref, c'est avoir une bonne estime de soi. En affirmant: « Prenez-moi comme je suis », le père de Sophie assume ce qu'il est tout en se libérant des effets des regards portés sur lui. Cette habile défense est le lot des hypersensibles, qui parviennent souvent à dépasser ainsi leur peur du jugement en se fabriquant une image et en l'imposant. Un bon moyen de neutraliser les commentaires. Gare cependant à ce que cela ne finisse pas par agacer l'entourage, qui se détourne d'eux, ce qui les conduit à l'isolement...


    Comment évoluer ?
    S'affranchir de la dépendance du regard de l'autre, ce n'est pas ça ! Bien sûr, il s'agit d'accoucher de soi, en répondant à ses désirs et à ses besoins en dehors du jugement d'autrui. Mais il ne faut pas se méprendre sur le sens des mots désir et besoin. Ils renvoient à notre partie la plus authentique, celle qui nous appartient en dehors de ce que les pressions sociales ou familiales ont étouffé. Ils libèrent ce qui nous fait être, nous rapprochent de nos aspirations intimes, nous permettent d'avancer en prenant de la hauteur. Mais ils n'ont pas pour vocation d'abolir morale et empathie. Encore moins quand il s'agit uniquement d'obtenir plus de promotion, de confort, de reconnaissance, d'admiration....



        45 - J'ai peur qu'on ne m'aime pas.  


    Laetitia, 28 ans:
    « Je suis assez sensible à ce que l'on pense de moi. Décevoir mes proches m'est insupportable, à tel point que j'en fais des tonnes pour qu'on m'apprécie. En revanche, quand je me trouve avec des gens que je ne reverrai jamais, en vacances par exemple, je suis capable de me lâcher complètement. Je me montre alors telle que je suis, sans peur des conséquences. »..

    Ce qu'en pense la psy:
    Visiblement, il n'y a qu'en vacances qu'Anna parvient à se détacher des regards qui la polluent. Libérée des attentes qui traversent systématiquement le regard de ses proches, elle ose enfin se risquer à vivre pour son compte et... à provoquer un regard négatif! Le reste de l'année, elle bride sa personnalité, par son application à ressembler à l'image valorisée qui lui a été tracée à un moment de sa vie. Attention ! Il y a danger à annuler ainsi son identité pour se protéger d'un regard critique, à s'acharner à vouloir répondre aux exigences des autres plutôt qu'affronter la peur de déplaire.


    Comment évoluer ?
    Ne vaut-il pas mieux prendre des risques que s'emprisonner dans le doute ? Il semble que oui ! De quoi en faire son pain quotidien, même s'il y a de l'inconfort, voire de la douleur, à bousculer le train-train des exigences sociales et familiales. Anna doit admettre de ne pas être conforme aux attentes: cela la préviendra de bien des désillusions. Car elle doit accepter, comme nous tous, le regard qui marque la fin de la perfection à laquelle nous aspirions... Pour le recevoir avec distance, il est sage d'accepter l'idée que nous ne serons jamais l'idéal que nous souhaitions inspirer à l'autre autant qu'à nous-même.



        46 - Il est vraiment parano.  


    Aude, 26 ans:
    « Je ne peux plus supporter mon collègue qui est complètement "parano". A la moindre parole de travers, il pense qu'on ne l'aime pas, que le patron n'en a que pour les autres. Il passe son temps à me dire: "Tu as vu ? Pas un regard ! Qu'est-ce que je lui ai encore fait, à celle-là ?" Il parvient toujours à se persuader que le monde entier est contre lui ! ».

    Ce qu'en pense la psy:
    Certes, ne pas plaire nourrit les rancœurs, mais il est juste et bon de remettre chacun à sa place. Ces personnes avec qui nous travaillons au quotidien, nous ne les avons pas choisies, elles ne nous ont pas choisies: nous avons une tâche à effectuer ensemble et il nous faut accepter que l'autre ne voie pas tout de nous. Le regard de nos collègues ne s'adresse pas à nous, à notre intime, mais à la valorisation d'un travail commun.


    Comment évoluer ?
    La critique ne doit pas toujours être entendue comme un rejet, une remise en cause de nous-même, mais plutôt comme une volonté de nous faire progresser sans intention de blesser. Montrons-nous capable de ne pas projeter sur un désaccord ponctuel une remarque qui viserait l'ensemble de notre personne, mais de travailler conjointement sur un terrain où chacun reconnaît ou apprivoise les compétences de l'autre.



        47 - Le syndrome de la bonne élève.  


    Michèle, 43 ans, consultante en informatique:
    « Mon chef est très exigeant. Il me demande parfois de boucler un dossier en une heure. La semaine dernière, il a exigé que je traite cinq dossiers dans la semaine, à lui rendre impérativement le vendredi soir avant mon départ en week-end. Quand je les lui ai remis, après avoir passé deux nuits quasi blanches, il m'a répondu de façon désinvolte qu'il avait autre chose à faire et s'en occuperait la semaine d'après. Comme si c'était du travail négligeable ! J'ai peur de ne pas tenir. »

    Le décryptage psy:
    « Comme beaucoup de victimes de harceleurs, Michèle est bienveillante, bonne élève et a certainement été éduquée avec ces petites phrases bien connues: "Sois parfaite", "Fais des efforts". C'est ce que l'on peut appeler la "pathologie de l'enfant soumis". Un profil de victime idéale, donc... d'autant plus que le chef incarne l'image du père ! » Si on a été élevé par un père tyrannique, on risque de rechercher des chefs autoritaires, parfois même insupportables, qu'on aura le plus grand mal à quitter... Cela peut même aller jusqu'à la dépression. D'où la nécessité de consulter un tiers (coach ou psy) pour se libérer de cet « enfant soumis » qui continue à vivre en nous et faire émerger l'« enfant rebelle » qui sûrement y sommeille.



        48 - Travailler plus pour venger une "desperate housewife".  


    Ségolène, 39 ans, comptable:
    « II m'arrive de rentrer à 23 h chez moi après avoir bouclé un dossier. Je ne peux pas m'empêcher de travailler, j'emporte du boulot à la maison... Et pourtant, mes enfants me le reprochent. Le pire, c'est que ma mère ne travaillait pas ! ».

    Le décryptage psy:
    « Le bourreau de travail, souffre d'une vraie pathologie de l'addiction (tout comme l'alcoolique ou le drogué...), qui souvent sert de pansement à une faille narcissique. » Certaines femmes travaillent énormément pour « venger » une mère qui restait à la maison. Elles considèrent que le moindre repos, même ponctuel, est dangereux car il implique la « mort sociale ». Alors, paradoxalement, elles se tuent à la tâche ! En prenant conscience de cela, on peut envisager du repos... sans crainte de s'effondrer.



        49 - Petit dernier recherche augmentation désespérément.  


    Sibille, 28 ans, webmaster:
    « Quand je me suis aperçue que j'étais payée 25% de moins que ma collègue (pour le même travail !), j'ai voulu prendre rendez-vous avec le DRH, mais je tourne autour du pot et, au final, je n'arrive pas à décrocher mon téléphone ! ».

    Le décryptage psy:
    « On sait bien que la relation à l'argent est révélatrice de la valeur que l'on s'accorde. Mais elle est en lien également avec la place qu'on occupait dans la fratrie. Une de mes patientes, une brillante jeune femme cadre dans la chimie, était scandaleusement sous-payée... Nous avons analysé ensemble sa position de "petite dernière" habituée à passer après les autres et, surtout, implicitement tenue de ne jamais les dépasser ! » D'autres se débrouillent inconsciemment pour essuyer un refus en indiquant des prétentions trop élevées ou en demandant leur augmentation systématiquement à la mauvaise personne. Ce que cachent parfois .



        50 - Ce que cachent parfois les vocations précoces.  


    Albertine, 42 ans:
    « Après avoir travaillé pendant quinze ans dans une banque, au back-office, je souffre d'une crise de démotivation. Ce poste ne m'intéresse plus du tout, alors que j'ai voulu faire cela depuis toute petite. Je ne comprends pas. »

    Le décryptage psy:
    « La banque symbolise souvent la sécurité totale ! On peut choisir, très tôt, de devenir banquier pour protéger sa famille ou prendre sa revanche sur des histoires d'argent... C'est le même type de vocation précoce qui préside au choix des psys (soigner une mère ou un père malade). Et c'est la raison pour laquelle ce que l'on nomme "vocation précoce" est toujours un peu suspect car profondément hé à notre place dans la famille ! Celle d'Albertine était une place de "guérisseuse, sécurisante". Au début de sa vie professionnelle, d'ailleurs, elle a dû s'occuper de son mari malade. Quand il a pu se remettre à travailler, son rôle de "Mme Sécurité" s'est achevé. Aujourd'hui, elle met à profit son sens de l'empathie et suit une formation pour devenir thérapeute. »



        51 - Une rivalité qui en rappelle une autre...  


    Claire, 41 ans, journaliste:
    « II y a quelques années, j'ai été pressentie pour devenir rédac chef. Mon adjointe elle aussi s'est proposée... Au lieu de me battre, j'ai tout fait pour qu'elle obtienne le poste. Avec mon psy, j'ai compris que cette rivalité impossible venait de mon enfance. Ma petite sœur, handicapée de naissance, a toujours été protégée par mes parents. Ils ont eu du mal à supporter le fait qu'elle ne puisse réussir aussi bien que moi. Alors devenir chef, c'était les trahir. »

    Le décryptage psy:
    « Les rivalités professionnelles, sont très souvent une façon de rejouer la compétition entre frères et sœurs dans une famille. Et c'est la raison pour laquelle certains échouent systématiquement aux concours - un haut lieu de compétitivité, donc de rivalité - alors qu'ils ont de très bonnes notes aux examens ! Parfois, souligne la psy, les rivalités sont mutuelles et "croisées", quand l'un projette sa relation conflictuelle avec sa sœur... Et l'autre avec son père, par exemple ! Cela complique d'autant les choses. » Psys et coachs aident à mettre au jour tout cela pour permettre aux deux protagonistes de prendre de la distance et de pacifier les relations.



        52 - Les thérapies comportementales cognitives.  


    Ca vient d'où ?
    Deux psychiatres américains, Albert Ellis et Aaron Beck, se sont intéressés, à la fin des années 60, à nos cognitions, c'est-à-dire à nos manières de penser et à leur influence sur nos comportements. Les thérapies comportementales cognitives (TCC) sont nées de leurs recherches sur les liens étroits entre ces deux dimensions.


    C'est particulièrement efficace...
    Quand l'anxiété prend le dessus et provoque des comportements destructeurs (boulimie, addictions au jeu, au travail excessif...) ou handicapants (phobie sociale, troubles obsessionnels compulsifs).


    Comment ça marche ?
    Pour cette école thérapeutique, si nous allons mal, c'est parce que nos interprétations de la réalité sont fausses. Par exemple, un ami oublie de vous téléphoner le jour de votre anniversaire et vous vous effondrez en pensant: « II n'en a rien à faire de moi », ce qui provoque en vous un sentiment de solitude et de la tristesse. Si vous modifiez votre interprétation et pensez: « II a eu trop de travail aujourd'hui mais, dès qu'il pourra, il me fera signe », votre humeur s'allège naturellement.
    Les TCC ont pour objectif ce réapprentissage de la pensée qui favorise une amélioration émotionnelle et plus de liberté dans les comportements. « Cette thérapie responsabilise, explique la psychiatre Stéphanie Hahusseau, car elle vous montre que, si vous n'êtes pas coupable de souffrir, vous êtes cependant responsable de vos émotions. » Pour modifier sensiblement ses manières de penser et ses croyances, puis tenter de nouveaux comportements, le patient passe un véritable « contrat » avec son thérapeute qui lui propose des objectifs et des évaluations régulières, et même des devoirs à faire à la maison.
    Au début de la thérapie, il faut noter dans un petit carnet les situations ayant déclenché des émotions négatives, puis les pensées qui étaient associées à une telle émotion. Sur une période de quelques semaines, le patient pourra ainsi observer les fluctuations de son anxiété. Puis, en fonction du trouble, une seconde phase de la thérapie exposera le patient de manière progressive et très graduée à ce qu'il redoute (parler en public, rester près d'une araignée...). Peu à peu, et grâce à une participation active, on se retrouve désensibilisé aux situations anxiogènes. Contrairement aux thérapies analytiques, les TCC ne s'intéressent pas aux causes du trouble. Peu importe l'histoire ou l'enfance de la personne qui vient consulter, l'objectif est d'adopter de nouveaux comportements pour réussir demain ce que l'on était incapable de faire hier.

    Combien de temps ça dure ?
    Des séances hebdomadaires allant de trente minutes à une heure et s'étalant sur neuf mois à un an de traitement au maximum font disparaître le symptôme.

    Combien ça coûte ?
    Le tarif est variable selon que l'on consulte un psychologue ou un psychothérapeute (non remboursés) ou un psychiatre (en partie pris en charge).

    Où s'adresse ?
    Vous pouvez obtenir la liste des praticiens dans toute la France auprès de l'Association française de thérapie comportementale et cognitive, 100, rue de la Santé, 75014 Paris (ou sur www.aftcc.org).



        53 - La sophrologie.  


    Ca vient d'où ?
    Le père de la sophrologie s'appelle Alfredo Caycedo. En 1960, ce neuropsychiatre colombien féru de techniques orientales pour soigner tant le corps que l'esprit définit et explore l'« état sophronique », un niveau de conscience qui nous permettrait d'entrer en contact avec nos ressources profondes. A partir de cette découverte, différentes écoles se sont ramifiées. C'est en 1971 que la sophrologie est arrivée en France.


    C'est particulièrement efficace...
    Dans les périodes de crise ou de grand changement (licenciement, déménagement, annonce d'une maladie... mais aussi accouchement !). La sophrologie est particulièrement préconisée aux étudiants pendant les périodes d'examens, ainsi qu'aux travailleurs débordés ou sous pression.


    Comment ça marche ?
    Si on la confond parfois avec la relaxation, la sophrologie est bien plus que cela. Il s'agit d'une technique psychocorporelle très active et complète qui vise à atteindre l'harmonie intérieure. Celle-ci s'atteint à force de contacter de plus en plus facilement l'état sophronique. « La sophrologie agit sur le système neurovégétatif, précise Michèle Freud, psychothérapeute. Une séance représente deux ou trois heures de récupération ! » Chaque séance est structurée en trois phases: un temps de dialogue, puis la « relaxation dynamique » - un état induit à partir de nos respirations - et enfin la guidance du thérapeute. « La respiration joue un rôle capital comme technique antistress, explique Michèle Freud. Elle est un indicateur infaillible de notre état interne.
    En période de stress, notre respiration tend à se restreindre, elle devient plus superficielle et plus thoracique. Un minimum d'entraînement permet de repérer cette restriction respiratoire et d'intervenir afin de lui donner plus d'amplitude. » Puis, à partir d'affirmations et de visualisations, de plongée dans un « lieu ressource » construit selon ses goûts et son histoire, le patient explore sa difficulté et substitue des affirma tions positives aux obstacles qu'il envisage dans la réalité.
    Dans un troisième temps de la séance, ramené à l'état de conscience grâce aux inductions du thérapeute, le patient peut mettre en paroles ses découvertes, revenir sur les sensations qui l'ont accompagné pendant cette « promenade à l'intérieur de lui ». Il envisage ainsi sa réalité avec un autre regard. Enorme avantage aussi avec la sophrologie: l'autonomie. Petit à petit, le patient prend l'habitude de retrouver l'état sophronique à son domicile, soit en écoutant des cassettes spécialisées, soit en ayant bien intégré le processus de relaxation-visualisation.

    Combien de temps ça dure ?
    Ce sont des séances hebdomadaires d'une heure. Il faut compter de dix à vingt séances pour un accompagnement ponctuel.

    Combien ça coûte ?
    Entre 50 et 80 € la séance, selon la notoriété du thérapeute.

    Où s'adresse ?
    La liste des praticiens est disponible auprès de la Société française de sophrologie, 24, quai de la Loire, 75019 Paris, au 01 40 56 94 95 (ou à contact@sophrologie-francaise.com).



        54 - La PNL.  


    Ca vient d'où ?
    Dans les années 70, en Californie, le mathématicien Richard Bandler et le linguiste John Grinder se sont demandé comment faisaient les grands communicants ou les sportifs de haut niveau pour réussir: quels sont leurs pensées, leur façon de regarder leur environnement, les mots qu'ils emploient ? De leur recherche est née la programmation neurolinguistique (PNL).


    C'est particulièrement efficace...
    Pour les problèmes de dépression, d'inhibition et les conflits relationnels. Pour ceux qui cherchent à mieux connaître leur mode de fonctionnement, leur caractère et, éventuellement, à les faire évoluer.


    Comment ça marche ?
    La notion de but à atteindre est capitale en PNL. Dès la première séance, le thérapeute demande donc au patient de définir ce qu'il désire - s'affirmer dans son travail, par exemple. Il va ensuite l'aider à faire l'expérience sensorielle de son objectif, à la fois en s'imaginant dans la situation réussie à venir et en se fondant sur des expériences passées où il a ressenti dans tout son corps la confiance en soi. On parle ainsi de « situations ressources ». « Le fil conducteur de la thérapie repose sur la comparaison régulière entre état présent et état désiré, précise la psychothérapeute Hélène Roubeix. Mais on décrypte aussi les interférences, ce qui empêche la personne d'atteindre ses objectifs. »
    En PNL, le patient apprend beaucoup sur son mode de fonctionnement et de communication (est-il plutôt visuel, auditif ?). « Comme on travaille plus sur la structure et moins sur le contenu, le patient disposera d'une boîte à outils qui lui servira dans toutes les dimensions de sa vie - couple, éducation des enfants... » Dans sa version approfondie, la PNL permet aussi tout un travail sur le moi (notre part extérieure) et le soi (notre partie la plus profonde), encourageant les patients à ne pas se couper de leur dimension essentielle, car c'est là que se trouvent leurs talents, leurs ressources.

    Combien de temps ça dure ?
    Des séances hebdomadaires d'une heure sont conseillées. La personne repart avec des ressources dès la troisième séance, mais un an de thérapie est conseillé.

    Combien ça coûte ?
    Une séance revient entre 60 € (province) et 100 € (Paris).

    Où s'adresse ?
    La liste des psychothérapeutes de l'Ecole de PNL humaniste est disponible sur www.pnl-humaniste.fr.



        55 - La thérapie familiale systémique.  


    Ca vient d'où ?
    A la fin des années 50, sur la côte Ouest des Etats-Unis, déjeunes chercheurs en sociologie, en biologie et en cybernétique se réunissent autour de l'anthropologue Gregory Bateson. Leurs travaux vont bouleverser tout ce que l'on savait jusque-là du changement, de la communication, des relations... et par conséquent de la famille. En envisageant celle-ci comme un système, ils font apparaître de nouvelles pistes thérapeutiques. A la fin des années 80, les thérapies familiales arrivent en France.


    C'est particulièrement efficace...
    Quand un membre de la famille souffre et pose problème à tout le groupe: anorexie ou échec scolaire d'un enfant, violence d'un père, tendance suicidaire d'une mère... Quand un conflit s'éternise.


    Comment ça marche ?
    On parle de thérapie familiale ou de thérapie de couple à partir du moment où deux membres d'un groupe familial décident de s'engager dans le processus. Le thérapeute reçoit dans une même pièce toutes les personnes impliquées. La vidéo peut être utilisée et le thérapeute enregistre la séance afin de repérer les interactions entre les membres, les inflexions de voix ou les regards échangés. Dans un premier temps, on cherche à analyser le conflit qui a suscité la demande de prise en charge, ou le problème spécifique d'un membre. « Pour nous, le symptôme qui a fait consulter est un comportement d'adaptation à un contexte. Si un enfant fait pipi au lit à plus de 6 ans, c'est le signal d'un conflit relationnel dans la famille ». Commence ensuite une phase d'intervention. Le thérapeute donne des « tâches » à accomplir à certains membres de la famille: une mère devra téléphoner à sa fille tous les jours, des parents devront accompagner ensemble l'enfant à l'école... De séance en séance, l'expression de chaque membre, protégée par la présence du tiers thérapeute, amène une énergie nouvelle dans le groupe familial. Chacun est obligé d'écouter le point de vue des autres d'une manière tout à fait renouvelée et cela modifie positivement les relations.

    Combien de temps ça dure ?
    Au bout de six mois, à raison d'une séance tous les quinze jours, les effets bénéfiques se font déjà sentir. « La plupart des familles suivent une thérapie d'un an ».

    Combien ça coûte ?
    Il faut compter entre 50 et 110 € la séance d'une heure, selon la notoriété du thérapeute.

    Où s'adresse ?
    On peut se renseigner dans les CMPP (centres médico-psycho-pédagogiques), où la prise en charge peut être gratuite. Ou à l'Association européenne de thérapie familiale, pour obtenir la liste des praticiens (rens. sur www.eftacim.org).



        56 - L'EMDR.  


    Ca vient d'où ?
    En 1987, Francine Shapiro, psychologue californienne, se rend compte que ses pensées sombres et dépressives disparaissent lorsqu'elle se concentre sur ses mouvements oculaires en faisant partir ceux-ci en diagonale, d'en bas à gauche à en haut à droite. A partir de cette découverte, elle élabore un modèle clinique qui donne l'EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), une thérapie qui a fait ses premières preuves notamment auprès des vétérans de la guerre du Vietnam.


    C'est particulièrement efficace...
    Dans tous les cas de stress post-traumatiques, c'est-à-dire lorsque différents symptômes (insomnies, palpitations, ruminations...) se sont installés après un événement particulièrement choquant.


    Comment ça marche ?
    Revivre l'événement pour mieux s'en dégager: telle est l'option travaillée dans une séance d'EMDR. Cet objectif repose toutefois sur un protocole très précis. Dans un premier temps, le praticien cherche avec le patient l'origine des troubles et l'événement autour duquel ils vont engager le processus. Parfois, le patient l'ignore. On peut donc commencer par dresser une liste de ses souvenirs les plus négatifs et décider lequel investiguer. Il arrive aussi qu'un traumatisme puisse en cacher un autre, c'est-à-dire qu'un choc récent soit venu faire « caisse de résonance » sur un traumatisme plus ancien.
    Une fois les épisodes à traiter choisis (appelés « cibles »), le patient et le thérapeute font alliance dans un parcours d'allers-retours entre passé et présent, et le patient est sollicité pour « se remettre pleinement » dans le vécu traumatique. Pendant qu'il revit ses émotions, le thérapeute, qui peut l'accompagner par quelques questions (jamais intrusives, mais de guidance), fait bouger de gauche à droite une baguette qu'il demande au patient de regarder; il peut aussi lui tapoter le genou pendant que le patient est en plein récit. Puis on aborde une phase de désensibilisation durant laquelle le patient s'ancre dans le présent et, si possible, trouve un « lieu sûr » vers lequel il peut se diriger dès que la reviviscence du passé se révèle trop difficile émotion-nellement. Ces processus quelque peu spectaculaires peuvent laisser croire que l'EMDR a un côté magique. Mais cette nouvelle technique dont disposent les psychiatres et les psychothéra-peutes doit toujours être utilisée dans le cadre d'une vraie thérapie, jamais toute seule.

    Combien de temps ça dure ?
    Quatre ou cinq séances, à raison d'une heure par semaine, peuvent déjà mener à la désensibilisation à l'événement traumatique.

    Combien ça coûte ?
    Entre 70 et 120 € la séance. Attention, dans le cas des psychiatres, il faut vérifier que le praticien est conventionné, sinon les prix, qui peuvent s'envoler, ne sont pas du tout pris en charge.

    Où s'adresse ?
    La liste des praticiens formés à cette technique est disponible auprès de l'Association EMDR France, 80, rue Taitbout, 75009 Paris (ou sur www.emdr-france.org).



        57 - Qu'est-ce que l'humour.  


    Le définir n'est pas une sinécure, c'est même l'objet d'ouvrages (le Rire, de Bergson, ou le Mot d'esprit et sa relation à l'inconscient, de Freud) parce que la capacité à trouver le comique d'une situation est plus qu'une qualité, elle engage une relation particulière à la vie. Qui a de l'humour « se promène dans la vie avec un esprit de jeu ». Celui-là fait rire parce qu'il sait dire des mots, avoir une gestuelle, exprimer des points de vue qui rendent l'histoire ou la repartie irrésistible. On a le sens de l'humour quand on peut provoquer des surprises qui font rire les autres parce qu'elles nous font rire de nous-mêmes. Car il n'y a pas d'humour sans humour sur soi en premier lieu. La plupart du temps, la personne qui fait rire se met elle-même en scène de façon risible.



        58 - Pourquoi certains en ont-ils beaucoup et d'autres en sont-ils dénués ?  


    L'humour s'acquiert souvent parce que l'on vit dans une famille qui a cette tournure d'esprit, où le père, la mère, l'oncle ou la tante savent percevoir le trait drôle d'une situation et ont l'art de raconter une histoire toute simple qui amuse tout le monde. Il y a des repas ponctués par les fous rires de toute une famille à l'écoute du récit de la mésaventure de celui qui a de l'humour. Et cette éducation au rire se fait naturellement. On peut aussi gagner de l'humour par opposition, en réaction à un milieu qui n'en a pas.



        59 - Est-ce une chance de vivre avec quelqu'un qui a beaucoup d'humour ?  


    Avoir un proche qui sait prendre du recul par rapport aux situations dramatiques facilite la vie, embellit le quotidien, peut aider à porter les petits soucis et les tracas familiaux avec plus de légèreté. C'est sûr, une personne qui a de l'humour sait se moquer d'elle-même et du monde, et apporte de la joie de vivre à la maison. Mais si elle en s'en sert de trop, si elle a la culture de l'humour et qu'elle l'utilise comme une technique pour fuir la réalité et les responsabilités, cela peut être également très pénible.



        60 - Les enfants ont-ils de l'humour ?  


    Si tous les enfants adorent rire, aiment faire des blagues et des farces, ils n'ont pas encore l'âge d'avoir de l'humour. « Pour grandir, l'enfant doit pouvoir s'affirmer sans réserve et sans distance vis-à-vis de lui-même ». L'humour vient bien plus tard chez l'adulte qui a subi des épreuves et qui a élaboré des stratégies de défense.



        61 - Pourquoi un mot d'esprit nous fait-il autant de bien ?  


    Quand on rit, on est surpris par l'acuité et le condensé du mot d'esprit ou de la scène comique. On se dit: « C'est tout à fait ça ! », on vit le plaisir d'une rencontre. Tel un petit coup de foudre, le trait d'humour résonne en nous, réveillant des parts de nous-mêmes. C'est pour cela qu'il est irrépressible comme les émotions. Par exemple, si l'on rit à l'un des slogans poétiques de l'artiste peintre Ben: « Nous sommes tous ego », c'est parce que nous sommes surpris par sa justesse. Le jeu de mots (égaux-ego) fait sens en nous.



        62 - En quoi l'humour est-il une arme ?  


    « Contrairement au rire qui est involontaire, l'humour est une stratégie volontaire. Quand on se rend sciemment ridicule, quand on exagère son malheur, on se l'approprie comme si on était l'agent de ce malheur aggravé. C'est une façon d'accentuer ses problèmes pour éviter d'être plaint ». L'autre est empêché de se moquer et il partage le rire. D'une manière générale, cela permet de parer les mauvais coups, de désarmer l'adversaire. Quelqu'un qui a le sens de l'humour cherche consciemment ou non à détourner le mauvais sort. Son autre avantage majeur est d'avoir un effet positif sur l'énergie personnelle car, en se sortant d'un mauvais pas, il fait rebondir. Dans la jungle de la vie, l'humour aide à « reprendre du poil de la bête ».



        63 - Comment se sortir d'une situation conflictuelle avec humour ?  


    Il n'y a pas de recette magique applicable à tout. D'abord, n'adoptez pas une position frontale en soulignant que votre « adversaire » ne comprend pas le problème ou, pis ! en vous indignant de son aveuglement. « Il faut créer une situation à trois: vous, l'autre et le problème, et faire comme si vous étiez tous les deux atteints par le même problème; comme si vous étiez touchés tous les deux par la même chose désagréable, un peu navrés mais prêts à assumer et à partager. Cela peut vous consoler d'être ainsi ensemble devant la difficulté ». Grâce à cette pirouette, vous êtes maître du jeu et entraînez votre « agresseur », malgré lui, avec vous sur un terrain où vous pouvez partager quelque chose. Pour désamorcer, il faut adopter une attitude qui consiste à se déplacer en permanence.



        64 - Est-ce un sens en voie de disparition aujourd'hui ?  


    Faire de l'humour en temps de crise, c'est sûrement plus dur car on feint de se mettre en danger, avec l'assurance que l'on ne va pas en pâtir. « Aujourd'hui, la pression sur les individus est très forte, on en voit beaucoup qui ont peur des conséquences de leurs actes: ils craignent, s'ils bougent un peu trop, de perdre leur place, au propre et au figuré ». Or impossible de faire de l'humour si l'on manque de confiance en soi, si l'on craint toujours d'être éjecté. « Pour le retrouver, il faudrait penser moins à ce qu'on a pu gagner ou perdre, et plus à ce qui constitue la valeur et la singularité de notre existence ». Reste que celui qui fait un bon mot donne l'impression d'avoir gagné au jeu de l'esprit. Alors la vie est plus belle car il peut la maîtriser, en tout cas il le croit, et cette idée procure énormément de joie.



        65 - Abandonner l'idée de performance.  


    Peut-être avez-vous déjà comparé vos pratiques amoureuses avec celles de votre meilleure amie, des statistiques, de ce couple libertin témoignant à la télé... Peut-être vous êtes-vous promis de « mieux faire » ? Pourtant, sous couvert de fausses promesses d'émancipation, l'idée que la sexualité est une technique à acquérir fait des ravages. Une vision normative de la sexualité attaque la confiance en soi, encourage la peur de ne pas être à la hauteur... Si un domaine doit être sanctuarisé, c'est bien celui-là. Le seul cadre à respecter devrait être la loi. Aucun expert, aucune pratique ne saurait être prescrit comme « à faire » ou « à éviter ». En amour, chacun doit être son propre guide, en acceptant d'être bousculé, voire dérangé, par son désir. Laissons-le prendre les commandes, c'est l'aphrodisiaque le plus efficace.



        66 - Cultiver sa gourmandise dévie.  


    Toute personne, aussi dynamique et imaginative soit-elle, a besoin de recharger régulièrement son « réseau sensoriel » pour entretenir sa libido. Il est conseillé de se mettre régulièrement à l'écoute de ses cinq sens... Et pas uniquement pendant l'amour: en s'offrant un bain chaud, en humant le parfum de ce bouquet de coriandre... Suivre un cours de modelage, de yoga, s'offrir un après-midi entre amies, soutenir sans culpabilité le regard sensuel d'un autre, sont autant de petits plaisirs pris en dehors du couple qui permettront de le nourrir. Il est illusoire d'attendre de l'autre qu'il comble tous nos désirs: chacun a sa part de responsabilité dans l'entretien de son appétit de vivre et d'aimer.



        67 - Accepter ses différences.  


    L'époque est au couple libéré, au partage des tâches... Des avancées sociétales formidables qui ne doivent pas nous amener à confondre équité et pseudo-égalité. L'une des clés essentielles du désir réside dans l'exotisme de l'altérité. « Pour naître et s'épanouir, le désir a besoin de percevoir l'inquiétante étrangeté de l'autre. » C'est au carrefour de nos différences que naît le désir, puis jaillit le plaisir. Ne cédons pas à la tentation d'effacer nos différences, cultivons-les. Les assumer, c'est inviter son partenaire à un voyage étonnant, tout en gardant sa propre identité.



        68 - Habiter le présent.  


    Pourquoi faudrait-il dépenser tant d'énergie à fuir cette fameuse routine, mère désignée de tous les maux du couple ? Profiter du quotidien, de son confort, des surprises qu'il nous réserve, c'est finalement accueillir le présent, le seul temps de notre vie sur lequel nous avons prise. Mais il nous revient aussi de ne pas en faire un repoussoir en remettant toujours à demain ce qui fait le sel d'une relation, ce qui renouvelle son énergie: ce petit mot laissé sur la table, ce tête-à-tête au resto, mais aussi cette discussion qu'on est tenté de repousser, cette étreinte amoureuse (même un soir de fatigue)... Il ne suffit pas d'y penser, il faut parfois savoir passer à l'action. Maintenant.



        69 - Faire évoluer l'alchimie de la relation.  


    « L'amour est un lien vivant dont on n'a jamais trouvé la formule définitive ». « Tu as bien changé depuis que je t'ai rencontré », « Ça ne m'étonne pas de toi ! » sont des phrases à prononcer avec précaution. Oui, notre partenaire change... mais nous aussi ! Naissance, deuil, déménagement, travail... la vie est constituée de bouleversements qui nous façonnent. Plutôt que les subir ou, pis ! coller à son partenaire une étiquette aussi perpétuelle qu'étouffante, faire durer une relation, c'est être disposé à la renouveler, en s'ajustant à ces transformations.



        70 - Accepter les flux et les reflux du désir.  


    Les neurosciences l'expliquent: la passion amoureuse dure deux ou trois ans, c'est chimique. Passé ce cap, il faut composer avec les irrégularités du désir: pics, chutes avec des périodes de calme plat. Notre époque ayant horreur du vide, le doute s'installe parfois dès les premières baisses de libido. Elles sont pourtant naturelles quand elles ne s'éternisent pas. Nous baignons dans une culture du « pousse à jouir ». où la sexualité est souvent considérée, à tort, comme un baromètre de la relation qu'il s'agirait de booster à intervalles réguliers, ne pas penser à l'impact de ce projet énergivore sur sa vie de couple, à cette vie familiale omniprésente qui laisse peu de place à l'intimité... Plutôt que vouloir à tout prix provoquer le désir, pourquoi ne pas poser les vraies raisons de son hibernation ?



        71 - Osez le rituel amoureux.  


    La vie moderne est rapide, les emplois du temps, surchargés. Mais comment se plaindre d'une relation qui bat de l'aile quand le couple figure sur la dernière ligne de la « to do » liste, après enfants, shopping, boulot et copains ? Les couples qui durent nous livrent un scoop: aucun amour ne survit si personne n'en prend soin. Pour s'épanouir, dépasser ses difficultés, un couple a besoin d'amour, d'eau fraîche mais aussi d'espace-temps à deux. Une oasis où boulot et enfants sont exclus et qu'il ne faut pas hésiter à organiser, chaque semaine, chaque mois... Planning serré oblige !



        72 - J'achète tout au dernier moment.  


    Cela fait des années que ça dure... Chaque lendemain de réveillon, je me promets de m'y prendre avant, mais je finis toujours au pas de course le 24 décembre. Aline, 50 ans..

    Ce qu'en dit le psy:
    « Cette attitude, très fréquente, relève de l'autosabotage, comme si on se piégeait soi-même: car c'est le meilleur moyen de s'empêcher d'offrir un cadeau qui fasse plaisir à celui qui le reçoit et à celui qui le fait. Au fond, Aline vit cela comme une corvée, ça lui pèse de se plier à cette convention sociale, mais il s'exécute quand même - pourquoi ne pas offrir des chèques cadeaux si l'épreuve est si pénible ? Du coup, il n'en retire que du déplaisir et, à ce souvenir, repousse au maximum cette étape obligée d'une année sur l'autre. C'est ce qu'on appelle un cercle vicieux ».



        73 - J'offre la même chose à tout le monde.  


    Avec moi, pas de jaloux: ils ont tous droit à mon coup de cœur de l'année: livre, CD ou DVD. Pour le dernier Noël, mes quatre frères et sœurs ont reçu Love Actually, un film que j'adore. Et cet hiver, je pense offrir le Goût des pépins de pomme, le livre de Katharina Hagena. Madeleine, 34 ans..

    Ce qu'en dit le psy:
    « Faire partager ses coups de cœur, c'est une chose, mais les imposer à ses proches, c'est gonflé... et très égocentrique. Or un cadeau sert à nourrir une relation réciproque entre deux personnes. Là, on est dans le service minimum de l'affection ! Enfin, le côté égalita-riste du cadeau unique me semble illusoire; on n'aime pas tout le monde pareil ».



        74 - Je donne toujours de l'argent.  


    Comme ça, je ne m'embête pas. Je reconnais mon incompétence à savoir ce qui plaît à ma famille. En même temps, je suis sûre de ne pas me tromper... Marie, 64 ans..

    Ce qu'en dit le psy:
    « Avec des adolescents ou déjeunes adultes, cette position semble sage: on ne sait plus ce qui ferait plaisir à ses petits-enfants et on a le droit d'être dépassé par les nouveautés technologiques ! En revanche, recevoir de l'argent lorsqu'on est adulte est parfois plus délicat. Je me souviens d'un patient dont le beau-père, le jour de Noël, faisait un chèque devant lui et le lui donnait comme ça, sans même prendre la peine de le glisser dans une enveloppe. C'était brutal... Lorsque de l'argent s'échange entre les parents et l'enfant devenu adulte, il y a parfois aussi une volonté de maintenir ce dernier dans un lien de dépendance. Quand le don est conséquent, on peut y lire un désir d'"OPA" ».



        75 - Je mène une minutieuse enquête.  


    Mes idées ne sont pas forcément ruineuses mais, pour chacun, j'essaie de tomber pile. Je trouve de jolies chaussettes rigolotes pour ma belle-sœur frileuse; un livre rare sur Michel Audiard (épuisé en librairie, mais déniché sur Internet) pour ma mère qui en est fan... Claudine, 52 ans..

    Ce qu'en dit le psy:
    « J'ai des patientes qui se font un carnet à cadeaux: à chaque fois qu'elles voient quelque chose qui plairait à leurs proches, elles le notent, puis, en novembre, elles font leur "récolte". C'est la façon le plus agréable d'offrir des cadeaux: pour chacun, Claudia s'assure de faire plaisir. "Tu es important à mes yeux", c'est le message sous-jacent du cadeau ».



        76 - Les cadeaux ? Je suis contre !  


    Ce principe de manifester son affection à date fixe, en se précipitant dans des boutiques, m'agace, alors je ne fais pas de cadeaux. Mon entourage s'est habitué... Paul, 43 ans..

    Ce qu'en dit le psy:
    « Paul s'est-il demandé ce que son attitude - plutôt masculine - provoquait chez ses proches ? Car le cadeau fonctionne ainsi: "Je donne/ quelqu'un reçoit/il me rend." Ici, ce qui s'échange, c'est de l'indifférence; c'est ainsi que le "non-cadeau" peut être compris par l'autre. S'il refuse le côté "consommation obligatoire", Paul peut donner de son temps, être là lorsque ses proches ont besoin de lui: ça aussi, c'est un don ».



        77 - Je fais comme pour moi.  


    «Oui se ressemble s'assemble», dit-on. Alors je me dis que ce qui me plaît à moi devrait plaire aux autres ! Enfin... j'espère. Liane, 34 ans..

    Ce qu'en dit le psy:
    « C'est une attitude très égocentrique: Liane fait comme si elle était une référence en matière de bon goût. Mais recevoir que d'offrir? Pas sûr. « D'abord, on on peut être très lié et avoir des centres d'intérêt différents ! Plaquer sur l'autre ses propres goûts revient à le nier. Liane se dit sûrement qu'un cadeau choisi "comme pour elle" amènera ceux qu'elle aime là où ils n'iraient pas tout seuls. Le côté surprise peut marcher... mais pas toujours ! »



        78 - Je fabrique tout moi-même.  


    J'ai cousu un tablier de cuisine africain pour mon père, fabriqué un tableau avec un patchwork de photos trafiquées sur ordinateur pour ma sœur... J'ai toujours une idée en route! Linette, 27 ans..

    Ce qu'en dit le psy:
    « Là, il y a de l'idée ! Certes, le risque existe d'offrir des cadeaux qui serviront peu. Mais cette démarche présente deux points positifs: d'abord, Linette pense à son entourage tout au long de l'année; et elle passe du temps à fabriquer ses cadeaux. Pour toutes ces raisons, elle a droit à de l'indulgence. Ses cadeaux charmants doivent être pris au second degré: "Qu'est-ce qu'elle aura encore inventé cette année?", s'interrogent ses proches, qui comprennent le clin d'œil ».



        79 - Je suis toujours à côté de la plaque.  


    Pour Noël dernier, j'ai offert quatre boîtes de thé de chez Mariage Frères aux amis qui nous invitaient. J'avais oublié qu'ils ne buvaient que du café... Céline, 54 ans..

    Ce qu'en dit le psy:
    « Du thé Mariage Frères, ça fait chic: Céline voulait marquer le coup. Quel sens accorder à ce ratage: est-ce un cadeau "message" en échange d'un présent ''à côté de la plaque" offert par ses amis ? Cet oubli est-il lié au contexte (Céline a fait cet achat sans trop réfléchir) ? Il faut toujours distinguer le coût affectif d'un cadeau et son coût réel: ce n'est pas ce dernier que les invités retiendront, mais l'impression de bâclé qui se dégage ».



        80 - Pour prendre conseil.  


    « Ma fille de 4 ans souffre d'un retard psychomoteur. Je suis inquiète pour elle et je me pose beaucoup de questions sur la façon de l'accompagner au mieux; je n'en parie pas à mon travail pour préserver cette "bulle" qui me permet d'oublier. Mais, quelquefois, quand je vais vraiment mal, je me confie à mes collègues. Il arrive qu'elles me donnent des conseils, mais surtout leur écoute empathique me fait un bien fou. Le seul fait de leur parler m'éclaircit les idées et m'aide, certaines fois, à trouver toute seule les réponses à mes questions. » Régine, 31 ans.

    Le regard du psy:
    Ce témoignage montre combien la parole nous aide à dépasser la souffrance. Quand on échange, on dépose le fardeau sur la table et on s'en trouve allégé... même si on n'en est pas encore libéré. Régine dit une chose fondamentale: parler l'aide à voir clair. Le seul fait de mettre en mots son angoisse lui permet de prendre de la distance. En choisissant les collègues à qui elle se confie, elle trouve des personnes dans l'empathie (et la sympathie), dotées d'une qualité d'écoute qui soulage son anxiété. Enfin, Isabelle fait preuve d'une grande souplesse, car elle vit le travail à la fois comme une barrière contre sa souffrance psychique et comme un lieu où elle trouve de l'aide, en cas de besoin.



        81 - Pour déclencher les confidences.  


    «J'ai une amie d'enfance qui est très pudique. Je sais pourquoi: dans sa famille, parler de soi, ça fait déballage. Je me suis habituée à sa discrétion qui la fait zapper les moments douloureux de sa vie... Pour qu'elle s'autorise à se livrer, je n'ai pas trouvé d'autre solution que de parler de moi. En lui confiant ce qui me pose souci avec mon compagnon ou notre petit garçon, je lui montre qu'on peut, sans danger, "poser les armes". » Aude, 35 ans.

    Le regard du psy:
    Quelle jolie façon d'aider l'autre à apprivoiser la parole ! Ici, Aude parle pour créer une ouverture. Son attitude n'est pas motivée par la curiosité malsaine, mais parce que son amie est dans une tradition familiale de silence. Ses confidences servent à lui tendre la main pour lui montrer que parler de soi, ce n'est pas dangereux. Ce serait même l'inverse: c'est le silence qui est dangereux ! Car ce qui ne se dit pas avec des mots s'exprime autrement, par le corps. « Ce qui est tu peut tuer », dit une formule.



        82 - Pour donner une certaine image de moi.xxx.  


    «Au travail comme pour mes proches, je suis décrite comme une femme énergique, qui assure. Je vais raconter le week-end en mer que j'ai organisé pour les 50 ans de mon mari, le championnat de basket de mes jumeaux. Je sais bien que je ne dis de moi et des miens que ce qui colle à l'image de "la famille Ricorée" ; les moments où je suis abattue, je les garde pour moi. Cette image de femme qui assure me protège, au travail notamment. » Karine, 51 ans.

    Le regard du psy:
    C'est un discours « cosmétique » sur soi. La force de Karine, c'est qu'elle en a conscience ! Ce qui est dommage, c'est qu'elle n'ait pas un lieu pour parler d'elle quand cela ne va pas. Car même auprès de ses proches, elle a besoin de ce vernis; mais un jour, il va s'écailler. Cela me fait penser à une petite phrase: « Ne te fais pas si grand, tu n'es pas si petit »... Elle doit percevoir ses failles comme quelque chose de dangereux. Alors que vivre avec ses points faibles autant qu'avec ses points forts, c'est magnifique ! Notre véritable nature, c'est d'avoir des failles, pas de porter une armure. Ce sont nos faiblesses plus que nos forces qui nous rendent humains.



        83 - Pour exister aux yeux des autres.  


    « J'ai tendance à raconter ma vie à tout le monde. Mais je n'arrive pas toujours à distinguer les personnes à qui je peux faire confiance et les autres. Et je suis parfois surprise qu'une de mes confidences fasse le tour de mes connaissances! Certaines copines me donnent aussi sans cesse des leçons. Ou d'autres fois, je leur raconte une brouille avec mon mec, puis je passe à autre chose. Mais ensuite, elles me rappellent tout le mal que j'ai dit sur lui alors que moi, j'ai tourné la page ! Je sais que je parle trop, trop vite, mais j'en ai besoin. » Coralie, 55 ans.

    Le regard du psy:
    Coralie fait partie des gens qui voient le monde comme une immense oreille. Mais quand on ne choisit pas son interlocuteur, la parole dérape, d'autant que tout le monde n'est pas bienveillant... Lorsqu'on parle trop, qu'on est trop « poreux », les mots ne sont plus là pour se construire ou se soulager, c'est seulement une façon de se déverser. Et alors on n'élabore rien. Devant une telle transparence, je me demande si, enfant, on a eu un endroit à soi, si on n'a pas subi le forcing de parents intrusifs. A l'âge adulte, cela provoque deux réactions: soit on se retranche, soit on considère que sa vie intime appartient à tout le monde. Cécile aurait intérêt à restreindre le cercle des confidents et à payer un psy pour instituer un lieu pour parler, un lieu à elle.



        84 - Pour faire comme tout le monde.  


    « Depuis 2008, je tiens un blog. J'avais envie d'écrire. Seulement deux-trois proches (et mon chéri) savent que je fais ce blog. Cet anonymat me permet de m'exprimer pleinement. Certaines biogueuses parlent d'elles pour rompre une solitude amicale; moi, ce n'est pas le cas. Je trouve sympa d'être lue, mais je ne recherche pas d'amitiés. J'ai une vie bien remplie, l'écriture de ce blog est un plaisir et c'est lui qui prime. D'ailleurs, dans ce que j'écris, tout n'est pas forcément "réel" ou "fidèle"... » Nathalie, 39 ans.

    Le regard du psy:
    Cette société du paraître nous donne envie de faire un spectacle de notre vie. Raconter son quotidien permet peut-être aux blogueurs d'en faire un événement et de mieux supporter la routine du quotidien ? Nathalie, quant à elle, est en train de tenter d'en faire une autofiction. Pas forcément pour créer du lien, dit-elle. Mais quand on écrit, il y a toujours un appel à l'autre... au moins pour être lu.



        85 - Un spleen qui vient de loin.  


    A la simple évocation des mots « dimanche » et « soir », souvenirs enfouis d'écolier ou madeleines cathodiques remontent à la surface des mémoires: la nostalgie règne. Loïc, 39 ans, connaît ce cafard depuis le rituel dominical, unique jour de la semaine où sa mère, son frère et lui se rassemblaient devant le JT. Au programme, des nouvelles du front des guerres que couvrait précisément son père, grand reporter, dont l'absence était soudainement aiguë. « Depuis, j'ai l'impression que le dimanche est un concentré de mauvaises nouvelles, de décès. » Faut-il toujours regarder dans le rétroviseur pour trouver les racines de ce vague à l'âme hebdomadaire ? « Toute déprime est liée à un sentiment de mélancolie, c'est une forme d'hypersen-sibilité à la perte, au manque », explique un psychiatre. Et, de fait, au hit-parade des déclencheurs de blues, beaucoup évoquent spontanément la déchirure d'un départ pour la pension, l'angoisse des devoirs en retard, mais aussi la résurgence de souvenirs joyeux avec des proches disparus ou desquels on s'est séparé.
    « Pour moi, cela a commencé sans prévenir quand j'ai quitté ma famille pour suivre mes études à Paris, explique Aline, 25 ans. J'attendais ma coloc qui rentrait vers 23 h, sans rien faire de ma soirée. Horrible. » Célibataires, divorcés, gens âgés, étudiants déracinés... « toutes les personnes fragilisées sont concernées en priorité par le blues du dimanche. Avec les jours de fête, c'est un moment délicat ». Heureusement, bien souvent, à mesure qu'on avance dans sa vie, le spectre du blues semble s'éloigner. « Avec l'âge, explique Loïc, le malaise s'estompe. J'arrive à mieux canaliser mon angoisse, à la transformer en force, en sortant par exemple prendre l'air autour de chez moi, à la tombée du jour, pour me préparer à la semaine qui s'annonce. »



        86 - L'épidémie de « lundite » aiguë.  


    Pour d'autres, plus que les jours anciens, c'est la perspective d'un futur tout proche qui les tracasse: celle du lundi matin. Appelée « lundite » ou « phobie du lundi », elle ôterait le sommeil pendant la nuit du dimanche au lundi à plus d'un Français sur deux « par appréhension de la semaine de travail à venir ». Dans les pays anglo-saxons, seuls trois salariés sur dix y échappent. Partout on constate une recrudescence du stress dominical, liée aux conditions de travail qui se tendent du fait de la crise économique. Parfois, une mauvaise orientation professionnelle en est responsable: « Tous les dimanches soir, je déprime. C'est à cause de mon travail, je ferais tout pour me reconvertir, mais actuellement c'est impossible », annonce Ludovic, 25 ans, ingénieur.
    Quant à Clarisse, 63 ans, elle confesse que seule la retraite l'a délivrée du terrible mal qui lui pesait chaque semaine. « Aujourd'hui, au contraire, j'adore ce moment, quand je sais que les autres vont retourner au boulot et pas moi, que l'animation va reprendre le lendemain... » Selon une psychologue comportementaliste, plus encore que la conjoncture, « la désaffection du sens que l'on accorde au travail est la source de cette morosité chronique ». D'après elle, quand il revient souvent, cela indique qu'il faut peut-être revoir ses priorités, entreprendre un bilan de compétences pour trouver un meilleur équilibre entre sa carrière idéale et la réalité. Mais, bien souvent, « le travail en lui-même n'est pas seul en cause, ce sont les relations entre collègues qui sont anxiogènes. Se mettre dans la peau de l'autre, améliorer ses aptitudes relationnelles est alors une voie à creuser pour s'épanouir davantage au travail »... et ne plus gâcher son dimanche à ruminer.



        87 - Accident de décompression.  


    Enfin, il existe une troisième catégorie de « sombres dimanches », placée sous le signe de l'angoisse du vide. Un trou d'air mal vécu dans un océan d'agendas surchargés souvent comblé tant bien que mal par une liste de choses à faire, de loisirs envahissants. « Parfois, la boule dans le ventre du dimanche soir me prend quand je m'aperçois que je n'ai pas réalisé la moitié des choses que j'avais prévues», constate dépitée, Joana, 35 ans. « Cette difficulté à savourer l'instant présent, à vouloir remplir à tout prix chaque temps mort est un signe d'anxiété plus important que la déprime elle-même ». Signe particulier: elle se caractérise par un besoin de contrôle, de maîtrise, d'anticipation, incompatible avec toute tentative de détente. Le travail étant un anxiolytique efficace, pour les angoissés, il est parfois délicat de passer sur commande du rythme effréné de la semaine au mode tranquille du week-end. « II n'y a encore pas si longtemps, les loisirs n'existaient pas, souligne un psychiatre.
    Aujourd'hui, les contrastes entre semaine et week-end sont plus importants, et la tentation de charger ses fins de semaine de trop d'attentes est grande. » Profiter de la vie, pratiquer un sport, trier enfin ce dressing qui déborde, tout en ne perdant pas un dernier objectif de vue: il faut se re-po-ser ! Pris dans cette course à la productivité, quand le dimanche soir sonne, les nerfs lâchent sans que l'on comprenne pourquoi. En réponse à ces problématiques contemporaines, le psy plaide pour une organisation rééquilibrée et lance un pavé dans la mare: « Pourquoi devrait-on passer la semaine à courir et le week-end à buller ? » Sortir une heure plus tôt du bureau pour se débarrasser de la corvée du supermarché ou ne pas faire la grasse matinée systématiquement le week-end est selon elle l'une des clés. Le tout est de réussir à sortir du tout ou rien: j'abandonne ma vie personnelle la semaine, avant de tenter de me rattraper le week-end.



        88 - C'est grave, docteur ?  


    Bien sûr, quand le coup de blues se répète, c'est un symptôme à prendre en considération. Le signe qu'il est peut-être le moment de se poser certaines questions, voire de se faire aider si l'on sent que la mélancolie pourrait nous submerger. Plus original qu'une séance de ciné, « Reconsidérer après coup la pertinence des pensées que l'on a eues en plein blues peut parfois aider ». Mais quelle qu'en soit la cause, quand la morosité pointe son nez, l'idée, selon le psychiatre, « est de ne pas ruminer en partant en vrille sur sa vie ou l'état du monde ». Prendre un livre, retrouver des amis... tous les dérivatifs sont bons pour ne pas se laisser envahir par un sentiment qui n'a, selon lui, aucune autre utilité que celle de nous faire souffrir.
    Mais rassurons-nous: dans sa forme la plus bénigne, le blues du dimanche s'est évaporé dès le lundi. « Son apparition occasionnelle nous arranger son week-end autrement». Mal-être banal, il est d'ailleurs plus répandu qu'on ne le croit, à en juger les discussions nourries à ce sujet sur les blogs et la création de nombreux groupes Facebook, dont le SADS (Syndicat des anxieux du dimanche soir). Localisé à Tours, plus qu'un concours de description de spleen, il propose à ses adhérents de se retrouver autour d'une « mousse » dans un pub irlandais plutôt que de gamberger seul devant sa télévision, explique l'un des fondateurs. « C'est parti sur un délire mais, finalement, l'idée s'est diffusée rapidement. Du coup, on hésite presque à créer un syndicat du lundi, histoire de repousser encore d'un jour la déprime ! »



        89 - J'apprends à écouter mes petites et grosses voix.  


    Malheureux que nous sommes qui avons été conditionnés à ne pas écouter la tristesse ou la colère que nous ressentons ! La famille, l'école ou notre culture, qui privilégie le « faire » à l'« être », ne favorisent pas cette écoute de soi, souvent perçue comme du narcissisme. Thomas d'Ansembourg le regrette: « Nous ne sommes pas invités à cette écoute intérieure; si bien qu'on n'a pas de modèle pour savoir quoi faire en cas de colère, de peur, de désarroi. » Par exemple, quand la colère nous prend, au lieu de la laisser exploser sans rien en faire, on pourrait se demander: « Pourquoi suis-je à ce point hors de moi ? » Ces sentiments que l'on juge négatifs jouent plutôt le rôle de sentinelles, des clignotants qui nous renseignent sur nous-mêmes et renvoient à des besoins fondamentaux (d'affirmation de soi, de reconnaissance, de réalisation de soi, de sécurité, etc.) que nous avons négligés. En devenant plus attentifs à ces « clignotants », nous saurons exprimer nos sentiments plus tôt, sans attendre d'être submergés par la tristesse ou la colère. Et nous deviendrons alors capables de proposer une action pour répondre à nos besoins: au lieu de hurler sur son conjoint qui rentre tard du travail, on pourrait dire: « Je suis en colère quand tu dis que tu rentres à 19h et que tu es là à 22h. J'ai besoin de profiter de mon temps autrement qu'en t'attendant. Indique-moi les jours où tu penses qu'on peut dîner ensemble. ».



        90 - Je cesse de faire le hamster qui court dans sa roue.  


    Préjugés (« Je n'y arriverai jamais »), croyances (« On n'a pas le choix »), automatismes (« II faut-je dois »): le quotidien ne manque pas de pièges qui musellent notre libre arbitre et nous transforment en hamsters courant sans cesse dans leur roue. Ajoutez à cela l'attachement au passé (« J'ai toujours fait comme cela ») ou la peur du futur et nous voilà devenus des marionnettes à la merci des conditionnements extérieurs. « Cette façon de concevoir l'existence rend la vie pesante: on ne la choisit pas, on la subit ». D'accord, la vie comporte un certain nombre de choses pas marrantes en soi; mais si nous voulons être heureux, nous avons besoin d'accepter les conséquences, parfois inconfortables, de nos choix. Par exemple, on peut trouver la vie de famille très contraignante. Certes, mais qui nous a obligés à devenir parents ? Personne ! Alors, redevenons acteurs de notre vie et acceptons les moments désagréables qui ne pèsent pas grand-chose comparé aux occasions d'émerveillement. Il faut simplement apprendre à mieux profiter du bien-être qu'elles procurent, les potentialiser: un fou rire à table, la joie de votre petit garçon à l'heure de l'histoire au coucher...



        91 - Je fais passer mes besoins avant mes envies.  


    Impossible d'être heureux si l'on emploie toute son énergie à essayer de plaire à notre entourage et à éviter de déplaire aux autres. Pour ne plus dépendre autant du regard des autres, vous allez apprendre à vous aimer davantage. Car votre existence, vous ne la menez pas en fonction de ce que pensent les autres, mais selon vos besoins. Vous avez peut-être envie de ne pas froisser vos proches ? Mais cette envie peut fluctuer, alors que vos besoins (d'affirmation de soi, de reconnaissance professionnelle, etc.), eux, seront pérennes toute votre vie. Cette étape occasionne souvent quelques frottements avec l'entourage, par exemple si vous cessez d'aller, chaque été, dans la maison familiale. Ou si vous abandonnez votre job, sûr mais à mourir d'ennui, contre l'avis de vos proches. « Ces frictions sont parfois nécessaires pour faire évoluer la relation ».



        92 - Je suis fier de ne pas rentrer dans le moule.  


    Vos proches font du commerce ou de la haute finance et pas vous ? Résistez à la tentation (ou aux injonctions) de rejoindre le rang. Etre heureux, ce n'est pas adhérer au choix du plus grand nombre, mais se rapprocher de son véritable besoin. « Acceptez d'être hors norme et respectez votre spécificité. » Car, très vite, poursuit-il, « si l'on se coule dans un moule, on s'ennuie ». Certains rétorquent que ne pas se soumettre à la norme revient à se sentir seul. C'est tout le contraire qui va se passer: en étant différent des autres, vous devenez passionnant !



        93 - Je choisis d'être heureux plutôt qu'avoir raison.  


    « Nous avons un choix fondamental à faire: être heureux ou avoir raison ». Pourquoi pas les deux en même temps ? Parce que si l'on cherche à convaincre les autres qu'on a raison, c'est qu'on manque d'estime de soi et de capacité à accepter la différence, qui nous remet trop en cause. Le psy poursuit: « II va falloir conjurer un vieux modèle de rapport de domination (fondé sur le principe "qui a tort, qui a raison") pour instaurer un rapport de collaboration, de type "Est-ce que je te comprends bien ? Est-ce que tu me comprends ?". » Démanteler cette « programmation » très profondément ancrée en nous n'est pas une partie de plaisir. Mais quel confort, ensuite, de ne plus chercher à tout prix à avoir le dernier mot !



        94 - Je ne confonds plus désaccord et désamour.  


    Il n'est pas rare qu'on pense non, mais qu'on dise oui pour faire plaisir à belle-maman ou à son n +1. Quitte à s'en vouloir, ensuite, de se négliger. Et lorsqu'on ose - enfin - dire non, on culpabilise devant notre égoïsme. Entendre non n'est guère plus aisé, analyse l'expert: « Ce non, on l'entend souvent comme un rejet, car on confond le désaccord et le désamour. » II faudrait arriver à entendre le oui qui se camoufle derrière ce non. Votre patron refuse de vous augmenter ? Vous pouvez pester contre sa cruauté. Ou poursuivre la discussion: «Vous préférez attendre quelques mois avant de vous prononcer, pour être sûr de mon profil ? » D'un coup, le non se transforme en oui... Apprendre à dire et à entendre ce non permettra, en outre, de lutter contre la violence: on n'attend pas que la situation explose pour s'exprimer. Enfin, cet apprentissage montre aux enfants que tout choix s'accompagne d'une série de conséquences pas toujours agréables et d'une série de bonheurs. Il serait dommage de se priver des seconds parce qu'on, refuse les premières, non ?



        95 - J'accepte d'être triste et joyeux à la fois.  


    Faute d'accueillir les différentes facettes de notre personnalité - la générosité et l'égoïsme; la douceur et la violence, etc. -, nous prenons l'habitude de nous scinder. Et de nous interdire d'éprouver, en même temps, de la tristesse parce que notre meilleure amie vient de perdre son père; et de la joie parce que notre aîné a réussi son bac. « II arrive qu'on sabote son bien-être parce qu'on culpabilise d'être heureux ». Cette pensée binaire - « Je ne peux pas être triste et joyeux à la fois » - nous prive d'une source de bonheur. Quel dommage ! La vie est une alternance de moments positifs et d'autres qui le sont moins. On ne devrait pas s'interdire de vivre le moment présent et de fêter ce qui est à fêter. Faire des stocks de bonheur ne signifie pas qu'on ferme les yeux sur la douleur des autres; c'est juste le meilleur antidépresseur... en prévision des jours difficiles !



        96 - Joël, 18 mois a aidé son père à faire le deuil.  


    Son hitoire:
    A18 mois, Joël est constamment en proie à d'énormes crises de colère, surtout avec son père. Au supermarché, dans la rue, en allant à la crèche... il lui arrive de se rouler par terre sous les yeux étonnés des passants. Son père est si désarçonné qu'il prend rendez-vous avec son ancien psy... Et évoque enfin ce dont il n'a jamais encore parlé: le suicide de son père, qu'il a lui-même découvert à l'âge de 13 ans. Il réalise que Joël et Noël, ses deux fils, sont fortement marqués par l'influence de Jean-Noël, son père...


    Le décryptage de la psy:
    En optant - sans s'en rendre compte - pour des prénoms qui rappellent de celui de son père, Michel a facilité (bien malgré lui) l'identification au disparu. La naissance du premier fils l'avait propulsé dans la dépression. Le second, lui, va plus loin. En s'opposant à son père au cours de colères violentes, donc symptomatiques, le petit garçon s'insurge contre cette identification. Le père n'a qu'une solution: reprendre sa thérapie là où il l'avait arrêtée. Souvent, les enfants, à leur insu, entraînent leurs parents à explorer les zones laissées en friche en analyse...




        97 - Élodie, 3 ans a libèré sa mère du passé.  


    Son hitoire:
    A 3 ans, Elodie ne mange que de la nourriture mixée et tète encore sa mère, Sonia. Elles se trouvent toutes les deux dans un corps-à-corps très nocif. C'est d'ailleurs son papa qui, inquiet et las de cette relation, incite la famille à consulter. Interrogée par la psy, Sonia raconte sa propre petite enfance. Sa mère est morte dans un accident de voiture en Espagne alors qu'elle n'avait que 3 ans...


    Le décryptage de la psy:
    Sonia continue à prétendre qu'elle nourrit sa fille... alors que, elle le reconnaît en consultation, elle n'a plus de lait ! Ce prétendu allaitement prolongé n'est que le symptôme d'une relation fusionnelle. Sonia révélera, au fil des séances, que, après la mort de sa mère, elle a eu le souci constant de protéger sa petite sœur, Frédérique, âgée de quelques mois seulement, ce qui la tourmentait. Au cours d'une séance, elle exprime enfin une colère libératrice: comment sa mère a-t-elle pu partir au loin, en laissant deux petits enfants à la maison ? Elodie, en l'entraînant, si l'on peut dire, à consulter, a aidé Sonia à se libérer du passé.




        98 - Suzanne, 3 ans a poussé sa maman à lui dévoiler l'identité de son père.  


    Son hitoire:
    À 3 ans, Suzanne vomit après chaque repas et souffre de maux de ventre terribles. Au cours d'une thérapie maman-bébé, Isabelle révèle qu'elle a conçu ce bébé « toute seule », refusant de s'encombrer d'un père. Plus encore: elle-même continue à avoir des relations amoureuses avec le géniteur de sa fille, qui s'éclipse au petit jour, afin que Suzanne ne se rende pas compte de sa présence.


    Le décryptage de la psy:
    Inconsciemment, Suzanne fait le forcing pour pousser sa mère à lui révéler l'identité de son père. Au fil de la thérapie, Isabelle reconnaît avoir été élevée par un père maltraitant, qui l'a conduite à opter pour le schéma « pas de père du tout ». In fine, père et fille réussiront à se rencontrer. Suzanne y gagne un papa. Et elle a mis sa mère sur la voie d'une remémoration libératrice !




        99 - Alexis, nouveau-né, a guéri le bébé blessé qu était sa mère.  


    Son hitoire:
    Grand prématuré, Alexis pèse à la naissance 1,6 kilo et a développé une pathologie respiratoire. Mais ce qui surprend surtout, c'est l'état dépressif du tout petit bébé, qui semble abandonner la lutte pour la vie. Commence alors une thérapie mère-bébé, au cours de laquelle la mère dévoile un secret: à trois mois et demi de grossesse, elle a découvert qu'elle était née sous X, qu'elle avait été adoptée... Le choc de cette révélation a été si rude que son bébé est passé au second plan. Elle n'a plus du tout pensé à lui pendant sa grossesse.


    Le décryptage de la psy:
    II y a, dans cette histoire, un télescopage des deux naissances, celle de la mère et celle de l'enfant. La maman a du mal à investir son bébé, qui représente pour elle inconsciemment celui qu'elle a été et qui, avant d'avoir été adopté, a été abandonné. La projection est d'autant plus facile qu'elle fait cette découverte terrible... à trois mois de grossesse, c'est-à-dire à l'âge où elle a été adoptée. Il faudra, au cours de la thérapie, mobiliser la maman, l'encourager. Ce faisant, elle le portera vers la vie, tout comme elle réparera le bébé blessé en elle.




        100 - Des passagères clandestines.  


    Même sur le plan individuel, nos émotions peuvent nous jouer des tours. Surtout si on se laisse tromper par nos ressentis... Elles sont moins connectées qu'on ne le croit à notre moi authentique. C'est ce qu'indique un psychiatre et psychanalyste.
    Par exemple, un bébé joue dans son bain et glisse. Il réagit alors en fonction de l'émotion qu'il perçoit chez l'adulte présent. Si son parent se précipite, paniqué, le bébé sera effrayé et associera eau et danger. Si son parent est détendu, il rigolera (presque) d'avoir bu la tasse ! « Notre inconscient voisinant avec celui de nos proches, il est possible qu'une émotion forte corresponde au ressenti d'un parent; ce n'est pas incroyable: des vecteurs corporels [gestes, voix] vont transmettre à l'enfant l'émotion de son père ou de sa mère ».
    C'est le principe de ces émotions clandestines. Nous les éprouvons également lorsque quelqu'un nous a ordonné de les ressentir: « Tu vas rencontrer ma nouvelle femme; c'est chouette, hein ! » dit ce père à son fils, consterné. Et, petits, la honte (« Tu es fier de toi ? ») a souvent pris la place de la colère qui bouillait en nous...



        101 - Une émotion peut en cacher une autre.  


    Le souci, c'est que, à force d'exprimer des ressentis qu'ils n'éprouvent pas vraiment, certains taisent en eux des émotions - vraies - qui leur seraient nécessaires d'évoquer pour avancer. Ainsi, un sentiment de honte à l'égard de son métier cache peut-être une tristesse qu'il serait profitable de creuser... Pourquoi suis-je triste ? Est-ce parce que j'ai renoncé à exercer le métier dont je rêvais ? Est-ce parce que j'ai le sentiment de décevoir mon entourage ? Ces individus qui se trompent sur leurs émotions deviennent alors des salariés zélés ou des adultes qui croient ce que disent les autres plutôt que ce qu'ils ressentent.
    Un exemple: une femme est assise dans le métro, face à un homme inquiétant. Une petite voix en elle dit: «Attention à ton sac... » Cataloguée comme peureuse par ses parents, elle fait taire sa petite voix. « Quelle trouillarde je fais ! » Deux minutes plus tard, l'homme lui vole son sac. La femme est folle de rage... contre elle. « Elle a réalisé que tout ce qu'elle avait enregistré sur elle, sur ce qu'elle était/n'était pas venait parasiter ce qu'elle ressentait. » Enfant, le refoulement de sa peur lui a apporté plus d'admiration de la part de ses parents; mais aujourd'hui, il lui faut se reconnecter avec elle-même, pour écouter ce qu'elle ressent et non ce que l'extérieur lui dicte.



        102 - Apprenons à écouter nos ressentis.  


    C'est là que l'on se rend compte qu'une éducation aux émotions est nécessaire, c'est-à-dire apprendre à écouter son ressenti et à analyser d'où il vient. Elle permettrait d'éviter que nous jouions une partition qui ne nous appartient pas vraiment, que nous coupions le son à nos ressentis. Ou que nous « surréagissions » (en fondant en larmes ou en explosant de colère pour un verre cassé).
    L'expert dit: «A force de les étouffer, les émotions sortent en tsunami; cette survitalité se fait aux dépens de nous et de la relation. » Car quand on déborde à ce point, on n'est plus en état d'accueillir l'autre: c'est une relation dominant-dominé qui s'installe. Ou plus de relation du tout !



        103 - Un tri s'impose.  


    Ces émotions clandestines se reconnaissent par leur répétitivité et leur caractère inadapté. « Pour les repérer, nous pouvons demander à notre conjoint de nous le rappeler à la prochaine colère. » Il convient aussi de dialoguer avec soi, pour identifier pourquoi on se met dans de tels états. Cette opération de tri n'est pas profitable qu'à soi-même: en étant en phase avec ses émotions, le parent peut dire à son enfant que la tristesse qu'il ressent ne le concerne pas, qu'elle est liée à sa propre histoire. « Ainsi, l'enfant peut rapporter les émotions de son parent à la vraie cause ».



        104 - Des signaux d'alerte.  


    Le tri effectué, on perçoit mieux qu'une émotion n'est ni bonne ni mauvaise. Le psy explique: « Ce ne sont pas la colère, la peur ou la tristesse qui sont "négatives", mais ce qui est à leur origine. L'émotion n'est qu'un signal. Mais en confondant l'événement et l'émotion, dit l'experte, on en vient à avoir peur de nos peurs... et à vouloir écraser ces sensations à l'aide d'antidépresseurs, d'alcool, des modificateurs d'humeur. » Cette émotion, qu'on sait écouter, ne viendra pas prendre la place de la raison; l'une et l'autre ont des informations à nous transmettre. « L'émotion et la raison ne marchent pas l'une contre l'autre, note l'experte. Lorsqu'on écoute ce qui se passe en soi nous viennent intuition et créativité, qui fécondent la réflexion. »



        105 - Elles nous poussent à l'action.  


    Enfin, les émotions sont bonnes conseillères. Physiologiquement, elles nous adaptent à l'événement qui les a déclenchées.
    Par exemple, je croise un chien d'attaque. Aussitôt, la peur m'envahit. Une décharge d'adrénaline me dope. Mon cœur s'accélère, ma vigilance s'accroît, ma vision est plus focalisée. Le sang afflue dans mes jambes, pour que je puisse courir. Mon émotion, alors, me sauve peut-être la vie...



        106 - Ici la tour de contrôle.  


    « A 34 ans, je n'ai encore jamais été amoureuse. Je commence à me demander si cela va m'arriver un jour ! », confesse Elisa. Comme elle, des personnes de tous âges se considèrent comme exclues de la relation amoureuse. Certaines repoussent volontairement Cupidon dès qu'il pointe sa flèche, la plupart attendent avec impatience le jour où l'amour avec un grand A (re)surgira. En couple depuis trois ans, Solène, 41 ans, confie avoir « beaucoup d'affection » pour son compagnon, mais sans plus. « J'ai une carapace, comme un système de d'autoblocage, je veux tout contrôler. » Etonnamment, ces différents types de personnalités ont en commun de garder le contrôle coûte que coûte. Une attitude incompatible avec les vertiges de l'amour, qui s'imposent à nous par surprise à condition de se laisser embarquer.
    « Pourquoi tombe-t-on amoureux ? Personne n'a la réponse, s'exclame le thérapeute, et c'est cette part de mystère, d'inconnu qui rend l'aventure à la fois passionnante, mais source d'angoisse pour ces personnalités. » « Savoir se laisser surprendre est l'une des clés », renchérit un coach en amour. Mais pour certains, cette maîtrise de soi est assumée. C'est le cas de ceux qui vivent des amitiés sexuelles, où le tabou, à l'instar des libertins au XVIII siècle, est précisément le sentiment amoureux. Henriette, 26 ans, n'a « ni le temps ni l'envie » de tomber amoureuse pour le moment. «Pour ne pas m'attacher, sans devenir nonne pour autant, j'ai deux sex-friends, que j'appelle en cas de besoin», explique-t-elle froidement. Ce genre de relation cloisonnant amour et sexe est de plus en plus revendiquée chez les trentenaires. Hollywood en a même tiré un film en février dernier, Sex Friends. Ou comment la romance, bannie en apparence, est précisément l'objet de toutes les convoitises !



        107 - Peur d'aimer, peur d'être blessée.  


    Divorcée depuis sept ans, Marie-Claire, 42 ans, déroule son parcours: « Mon ex m'a trompée, humiliée, allant jusqu'à installer sa maîtresse sous notre toit. Depuis, dès qu'un homme m'aborde, soit je panique, soit je m'ennuie ferme. Dans les deux cas je laisse tomber illico. » «Aimer, et a fortiori, tomber amoureux, c'est prendre un risque que certaines personnes écartent d'emblée, quitte à se détourner de l'amour ». A l'origine de cette peur d'aimer, notre mémoire affective joue les premiers rôles. Référence numéro un: le modèle parental. « Mais il suffit parfois d'un début de vie amoureuse douloureux, souligne le thérapeute. Une première histoire, fondatrice, n'est jamais anodine. » Tout vieux dossier peut alors ressortir à n'importe quel moment: en matière de blessure d'amour, il n'y a jamais prescription.



        108 - Les mythes ont la dent dure.  


    Pour une consultante en relations amoureuses, plus que la peur, certaines croyances sur l'amour, répétées comme un mantra, sont responsables de bien des déconvenues. Un psychothérapeute parle aussi des mythes, dont il faudrait se délester au besoin en entamant un travail sur soi. Rejeter l'idée même que l'amour peut apporter autre chose que souffrance ou, au contraire, remplir l'autre de trop d'attentes, lui demander de tout combler, sont deux mythes opposés. Mais l'un comme l'autre sont un répulsif à coup de cœur. Parfois aussi, un scénario d'amour total, absolu, interdit le déclic. « Amoureuse, je l'ai été, mais uniquement avec des hommes inaccessibles. Et au moment où ils le deviennent... Pff... Plus d'amour ! Même si je le voyais comme l'homme de mes rêves la veille ! ». Une façon de rester dans le virtuel pour éviter de confronter la réalité avec son fantasme d'amour idéal.



        109 - Comment on peut tomber amoureux d'une béquille...  


    Parfois, on croit être à deux, mais à l'arrivée, on s'aperçoit qu'on a fait le voyage en solo. « Après douze ans de vie commune, je ressentais la même chose qu'au premier jour: de la complicité intellectuelle, de l'admiration, mais rien de plus ne s'était jamais déclenché », regrette Chritiane, 53 ans. Bien des couples, sans toujours oser se l'avouer, sont dans la même impasse. Parfois, le duo est là pour rassurer, préserver une vie sociale éclatante... A la façon d'un trophée, l'autre n'existe que s'il rend beau, comble les failles. « Dans ces relations narcissiques, l'autre n'a en réalité pas le droit d'être différent de ce qui est attendu de lui, ce qui rend impossible toute tentative de surprise, donc d'étincelle amoureuse ! » Contrairement aux apparences, la personne narcissique est loin d'être gonflée à bloc de confiance en soi. Plus qu'une rencontre, c'est un soutien qu'elle recherche... Mais comment tomber amoureux d'une béquille ? Chritiane a enfin fait « la » rencontre. « Je n'avais plus rien à perdre, alors j'ai baissé la garde, je me suis laissé aller. Pendant trois mois, je n'ai plus touché terre. Au final, nous nous sommes séparés, mais j'ai enfin entrevu ma capacité d'aimer, dont je doutais tant. » Malgré les peurs, les idées reçues... l'amour finirait-il toujours par remporter la bataille ?



        110 - Côté masculin: Comment définir le masculin ?  


    L'identité masculine ne se détermine plus par la seule force physique et la domination du féminin: la génération montante semble avoir trouvé une nouvelle voie en conciliant le pôle masculin et le pôle féminin de leur personnalité, et en dépassant les rôles stéréotypés imposés aux deux sexes par la société. Les hommes qui témoignent dans mon livre possèdent et développent des qualités dites « masculines », comme le sens de l'action, le goût du risque et surtout l'autorité que l'on attribue encore aux hommes, et affichent des valeurs « féminines » comme la créativité, l'intuition, la capacité à relier le corps et l'esprit.



        111 - Côté masculin: Quel rôle le père joue-t-il dans cette transmission ?  


    Un rôle majeur. Pour se positionner en tant qu'« homme parmi les hommes », le garçon doit avoir été reconnu par son père. Cette reconnaissance n'est pas seulement juridique. Il est essentiel que le fils puisse avoir senti sur lui le regard attentif de son père, un regard d'autorité qui pose clairement le cadre, les règles et les limites, et qui l'encourage à prendre des risques tout en garantissant sa sécurité. C'est en premier lieu en s'appuyant sur le modèle de son père, en s'identifiant et en s'opposant à lui que le garçon construit son identité. Pour que cela soit possible, le père doit pouvoir tisser avec lui un lien fondé sur la complicité et la confiance. C'est pourquoi il est important pour le père de jouer avec son garçon.



        112 - Côté masculin: Cela suppose que le père soit au clair avec sa prop masculinité...  


    Les pères manquent parfois de repères et arrivent à douter de leur identité, comme Sacha qui raconte dans mon livre qu'il a spontanément pris en charge les soins de puériculture lorsque ses fils étaient bébés tout en se demandant s'il n'était pas trop « maman » pour eux. Ses garçons, aujourd'hui adultes, sont la preuve qu'administrer des soins corporels à un nourrisson ne diminue en rien l'autorité ni le prestige d'un père.



        113 - Côté masculin: Le masculin peut-il se transmettre autrement que par le père ?  


    Il est le premier modèle. Que le fils grandisse en s'identifiant ou en s'opposant, cela reste sa référence. Quand son père est absent ou défaillant, le fils trouve d'autres modèles identificatoires auprès de professeurs, d'oncles ou d'aînés... Il faut savoir que, pour intégrer la communauté des hommes, tout garçon doit être « initié », accepté par ses pairs. C'est souvent pour l'adolescent un moment critique qui se joue non pas à la maison, mais dans les cours de récréation, en dehors de la sphère d'influence du père.



        114 - Côté masculin: Existe-t-il des rites de passage ?  


    Aujourd'hui, les grands rites de passage institutionnels comme le service militaire ont disparu. L'engouement des adolescents pour certains jeux vidéo ou pour des récits initiatiques tel le Seigneur des anneaux montre que le besoin est toujours vivace. Le problème, c'est que les rites sont stériles et destructeurs (drogue, alcool, violence ritualisée, passages à tabac filmés...).



        115 - Côté masculin: Et la mère, intervient-elle dans la transmission du masculin ?  


    Oui et son rôle est fondamental également. C'est en donnant sa place au père qu'elle lui permet déjouer son rôle. Quand elle est seule à élever son garçon, elle doit faire exister du père en elle. Car c'est à travers elle que le fils apprendra, en la voyant exercer l'autorité, travailler, mener une carrière, avoir des projets, autant de qualités réputées masculines dans la vision traditionnelle de la famille. Mais la transmission du masculin par la mère est forcément incomplète. La mère peut suppléer l'absence du père, elle ne peut le remplacer. Elle doit veiller à ne pas trop museler le pôle masculin de son fils. Souvent, les mères confondent l'expression de la vitalité masculine avec de l'agressivité. Or en voulant corriger le côté impulsif, compétiteur, brouillon de leur garçon, elles risquent de l'inhiber...



        116 - Côté féminin: Comment définir le féminin ?  


    Freud le définissait comme la passivité dans les comportements. Et les stéréotypes sont vivaces: on attribue au féminin l'empathie, la tendresse, la passivité sexuelle... Aujourd'hui, on peut cependant y ajouter la conscience d'être femme, avec les prérogatives et les contraintes qui s'y rattachent, mais aussi la recherche d'un rapprochement avec le masculin. Depuis que les avancées culturelles et techniques ont rendu accessible aux femmes ce qui l'était surtout aux hommes (comme conduire un camion, autrefois très lourd à manier), ceux-ci ne sont plus des dominateurs naturels.



        117 - Côté féminin: Quel rôle la mère joue-t-elle dans cette transmission ?  


    L'identification narcissique est au cœur de cette transmission: la fillette s'approprie les qualités de sa mère. Et elle est largement favorisée par la proximité physique liée à l'alimentation et aux soins corporels. La complicité qui en découle se joue ensuite à travers des activités reproduisant l'univers des femmes adultes. La petite fille est très intéressée par les attributs de la féminité (chaussures, maquillage...) et les jeux les mettant en scène: en y participant avec elle, sa mère reconnaît son appartenance au monde féminin.



        118 - Côté féminin: Cela suppose que la mère soit au clair avec sa propre féminité...  


    Oui, même si la transmission est un processus largement inconscient, donc incontrôlable. Toutefois, en se pliant à des jeux de mimétisme qui traduisent et interprètent le féminin pour sa fille, il est bon qu'une mère ait une idée du message qu'elle veut faire passer. Mais, les grossesses étant de plus en plus tardives, elle a souvent déjà largement questionné sa féminité et son rapport au masculin.



        119 - Côté féminin: Le féminin peut-il se transmettre autrement que par la mère ?  


    Oui, par les autres femmes de la famille, des deux côtés de l'arbre. Le plaisir qu'elles prennent à retrouver une part d'elles-mêmes chez la petite fille les rend complices et fait d'elles des modèles identificatoires complémentaires. D'ailleurs, la transmission de l'histoire familiale, donc du sentiment d'appartenance, reste très féminine, tandis que celle de l'autorité reste masculine. Les femmes de l'entourage à qui la mère donne délégation, comme les marraines et les nounous, ont aussi un rôle à jouer. Notamment parce que l'aptitude à ressentir son corps comme féminin se forge dès la naissance à travers le portage et les soins: garçons et filles ne sont pas tenus de la même manière, de même qu'hommes et femmes portent un bébé différemment. Tout au long de sa vie, ces femmes signifient à la fille qu'elle est des leurs.



        120 - Côté féminin: Existe-t-il des rites de passage ?  


    Toutes les activités communes où la féminité est enjeu peuvent être considérées comme des initiations. Elles reviennent tout particulièrement à la mère quand elles sont liées aux transformations physiques de sa fille, comme l'explication des règles ou encore l'achat du premier soutien-gorge. « Faire les boutiques » est d'ailleurs un rituel important: c'est un moment d'intérêt partagé où les choix doivent absolument être concertés. Car, par ces achats, la mère introduit sa fille dans son univers. Or si, pour la comprendre, une mère doit pouvoir s'identifier à son enfant coquette et choyée, il ne faut pas qu'elle joue avec sa fille comme celle-ci le fait avec sa poupée. Heureusement, les conflits, surtout à l'adolescence, limitent l'emprise de la mère... et la tyrannie de l'enfant !



        121 - Côté féminin: Et le père, intervient-il dans la transmission du féminin ?  


    Bien sûr ! Il a à transmettre une part de féminité dont il n'a pas toujours conscience, sans oublier qu'il porte lui aussi l'image de sa propre mère et des femmes de sa lignée. Par la façon dont il porte sa fille et lui parle, en lui autorisant telle chose, mais en lui en interdisant telle autre, il forge sa conscience de son identité féminine.



        122 - Pour passer le cap de la retraite.  


    « Cari Gustav Jung parle de la vieillesse comme d'une mutation de l'extérieur vers l'intérieur, explique une psy. La première partie de la vie est consacrée à l'affirmation du moi, de l'ego, à la construction d'une carrière, d'une famille... La seconde partie a un but spirituel. Toujours d'après Jung, le moi doit être sacrifié au "soi", à la lumière intérieure. » Pour ceux qui ont vécu dans un monde de résultats et de performance, la tâche est plus ardue. « La retraite, comme tout changement de vie, rompt notre sentiment continu d'exister et réactive les angoisses et les chagrins refoulés. L'identité vacille. C'est une blessure narcissique », renchérit une psychanalyste spécialisée dans les seniors. Chez ceux qui ont du mal à passer le cap, une psychothérapie permet de renouer avec ce « fil intérieur ».



        123 - Pour booster l'estime de soi.  


    Au cours de la vie, ce fameux dopant de l'ego peut aller decrescendo, n faut, pour nos parents, supporter le corps qui vieillit, l'énergie qui diminue... Difficile, dans un monde qui prône les valeurs du jeunisme, de l'activisme et rend souvent les seniors invisibles. En permettant un recentrage sur soi, la thérapie met en lumière les vraies valeurs, celles auxquelles on tient, non pas celles de la société.



        124 - Pour "clarifier" les ombres du passé.  


    Avec le temps, les blessures intérieures et les conflits non résolus peuvent revenir à la surface. « Il peut y avoir, au moment de la vieillesse, une "remontée d'ombre", explique la psy. Tout ce que nos parents ont refoulé - chagrins, colères, conflits... - revient les hanter. Ils peuvent alors se sentir submergés par l'anxiété, les crises de colère, l'insomnie. Autant de "petits cailloux" qui bloquent le passage de l'énergie spirituelle intérieure. » Pour identifier ce qui les met mal à l'aise, il est bon de faire le ménage auprès d'un psy.



        125 - Pour pacifier les relations parents-enfants.  


    « Mes enfants m'abandonnent », « Je ne suis plus rien à leurs yeux »... « La plainte est une demande affective masquée, souvent exprimée à rencontre des filles, analyse la psy. En vieillissant, il peut se produire une inversion des rôles et un "switch" d'identité: la mère âgée met sur le dos de sa fille... tout ce qu'elle reprochait à sa propre mère. » Consulter régulièrement un psy permet de remettre chacun à sa place, de clarifier les identités, de se défaire des projections inconscientes. « J'ai poussé ma mère sur le divan d'un psy car, à 71 ans, insomniaque, elle m'appelait tous les jours des heures durant pour se plaindre au téléphone. Elle tournait en rond, je me sentais impuissante et, je l'avoue, envahie, confie Marinette, 40 ans. La thérapie a eu un effet "lifting" étonnant: ma mère s'est inscrite à des cours de dessin, puis à des voyages organisés avec ses copines... Je ne pouvais plus compter sur elle pour garder les enfants. J'ai eu le sentiment d'une vraie "crise d'ado" ! Mais cela a été salutaire: nous nous sommes libérées l'une de l'autre. »



        126 - Pour faire face aux deuils.  


    La perte de l'aimé est une épreuve d'autant plus complexe que chaque disparition, au grand âge, réactive d'autres pertes: deuil d'un parent, d'un ami... Le risque de dépression est réel. Celle-ci n'est pas si rare: d'après un psycho-gériatre, 15% des plus de 65 ans présentent un état dépressif - et seul un patient âgé dépressif sur quatre est correctement soigné. A côté des antidépresseurs, la psychothérapie de soutien est souvent conseillée. « Elle réduit considérablement le travail du deuil et la dépendance psychologique aux enfants, impuissants et culpabilisés dans cette situation ». Sans compter le fait que la psychothérapie diminue le risque vital qui menace le survivant: dans les couples fusionnels, il n'est pas rare de voir l'autre tomber malade dans l'année suivant le deuil.



        127 - Pour prévenir certaines maladies.  


    Certains cancers sont en effet « en sommeil » pendant des années... avant de flamber, à l'occasion d'un événement traumatisant. Moins connu est le facteur psychique dans la maladie d'Alzheimer, « Je pense, comme beaucoup de mes collègues psychologues, que cette maladie atteint en priorité des sujets âgés qui ne veulent pas se voir vieillir et décident inconsciemment de vivre leur vieillesse dans une sorte d'"absence à eux-mêmes". Le soutien d'un psy est, en ce sens, indispensable pour retarder l'évolution de la maladie - voire pour la prévenir. »



        128 - Pour changer de vie.  


    II n'est jamais trop tard pour... être heureux. « Une patiente de 80 ans est venue consulter pour, disait-elle, "se préparer à la mort". Nous avons travaillé sur ses rêves - étonnamment érotiques. Au fil de la thérapie, elle a changé de mode de vie, a fait la sieste, regardé le ciel, savouré mille petits bonheurs... Elle a décidé de partir une semaine à Venise avec son mari. » D'autres parviennent, à un âge avancé, grâce à une psychothérapie, à retrouver un compagnon... et même à entamer une liaison passionnée !



        129 - Ces gestes qui nous dévoilent...  


    Un premier rendez-vous, et notre pouvoir de séduction entre en jeu. Avec les mots, et, bien sûr, le langage du corps. «Celui-ci réagit à l'insu de la conscience, explique le psychologue et spécialiste de la symbolique gestuelle. Nos attitudes les plus anodines peuvent trahir notre état d'esprit ou notre caractère. » Pour lui, trois « refrains gestuels », des attitudes que nous reproduisons de la même façon, traduisent des aspects fondamentaux de notre personnalité.

    La façon de croiser les bras:
    Reflète la manière dont on gère ou défend son territoire mental. Bras droit au-dessus, on est offensif, impulsif, audacieux. Si le gauche domine, on est défensif, réfléchi, responsable.


    La manière de croiser les mains:
    A trait à la dynamique des sentiments: cérébrale, pragmatique et critique si le pouce droit est au-dessus; affective, créative et sujette aux coups de cœur lorsque le pouce gauche est dominant.

    L'oreille que l'on utilise quand on téléphone:
    Révèle notre mode de communication: extraverti pour l'oreille droite, c'est-à-dire que l'on communique avec l'autre; introverti pour la gauche, c'est-à-dire que notre ego prend le dessus.

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    Muse ou Loiita ? Découvrez la séductrice qui se cache en vous. Et si votre interlocuteur est plutôt Roméo ou Casanova.

     
    ATTITUDES
     
     
    ELLE
     
     
    LUI
     
     Bras droit + pouce gauche + oreille gauche   LA MUSE   L'IMPULSIF 
     Bras gauche + pouce gauche + oreille gauche   LA GROUPIE   LE TIMIDE 
     Bras droit + pouce droit + oreille gauche   LA BIOSENSUELLE   LE PERFECTIONNISTE 
     Bras gauche + pouce droit + oreille gauche   LA SENTIMENTALE   LE ROMANTIQUE 
     Bras droit + pouce droit + oreille droite    L'ÉGÉRIE   LA STAR 
     Bras gauche + pouce gauche + oreille droite   LA JALOUSE   L'ENIGMATIQUE 
     Bras gauche + pouce droit + oreille droite   LA LOLITA   LE SENSUEL 
     Bras droit + pouce gauche + oreille droite   LA BIMBO   LE FESTIF 

    Résultats de l'évaluation

    Vous êtes muse:
    Femme fatale, vous êtes attirée par les hommes de pouvoir ou de talent, dont vous êtes la première supportrice. Mais en toute discrétion, pour ne pas gêner leur carrière. Provocante, impulsive et imprévisible, vous êtes aussi plus sentimentale qu'on ne le croit.

    Votre partenaire idéal:
    Le sensuel: Cet individualiste un peu marginal, qui aime parler de lui, sait écouter et dialoguer avec attention si cela est nécessaire. Il peut même jouer au psy de salon. Mais ses intentions ne sont pas toujours pures. Son grand atout: c'est un partenaire très affectueux, qui adore caresser et embrasser.


    Vous êtes groupie:
    Mignonne, souriante, votre point fort, c'est votre capacité d'écoute. Timide, sentimentale et émotive, vous plaisez plus aux intellectuels qu'aux gros biscoteaux. Pour vous défaire de cette fragilité, vous pouvez devenir provocatrice et, s'il incarne « le rêve fait réalité », vous passionner pour l'homme de votre vie.

    Votre partenaire idéal:
    La star: Jouant de son charisme et de son image, il écoute avec attention pour mieux séduire. Mais, sexiste et expéditif, il ne s'embarrasse pas de sentiments superflus: l'amour est indissociable de ses choix professionnels ou financiers.


    Vous êtes biosensuelle:
    Idéaliste et narcissique, vous jouez de votre sensualité à la perfection, et naturel. Le regard qui pétille, le sourire aux lèvres et les joues rosés de bonheur, vous semblez toujours disponible pour le grand amour.

    Votre partenaire idéal:
    L'énigmatique: Beau et élégant, ce ténébreux est un séducteur passif. Souvent maniaque de l'ordre, il a le souci du détail. Il peut tomber amoureux d'un grain de peau ou d'une odeur.


    Vous êtes sentimentale:
    Discrète et fataliste, vous prenez la vie comme elle vient et gardez les pieds sur terre. Dans vos rapports amoureux, vous privilégiez les qualités intellectuelles et êtes plutôt conservatrice.

    Votre partenaire idéal:
    Le festif: Ce qu'il aime par dessus tout: rire, danser, manger, flirter et sortir pour s'amuser. Extraverti, il peut discuter des nuits entières, mais il sait aussi écouter. Son problème: un peu superficiel, il fait beaucoup de vent mais se dégonfle facilement.


    Vous êtes l'égérie:
    À la fois inspiratrice et séductrice redoutable, vous savez vous rendre inaccessible jusqu'à rendre fou celui sur lequel vous avez jeté votre dévolu. Manipulatrice, intelligente et exclusive dans vos rapports amoureux, vous savez motiver les ambitions d'un homme, dont vous êtes la plus grande admiratrice. Tant qu'il ne vous déçoit pas...

    Votre partenaire idéal:
    Le timide: Homme de cœur, il n'aime qu'une femme... à la fois. Mais ne comptez pas sur lui pour faire les premiers pas: il craint trop d'être ridicule ou d'essuyer un refus. Assez réservé, il n'écoute pas forcément ce qu'on lui dit. Il est très observateur, peut-être même un peu voyeur.


    Vous êtes jalouse:
    Femme possessive et déroutante, vous êtes prête à tout pour garder votre homme. Votre intelligence émotionnelle est votre atout majeur. Redoutable auditrice, vous entendez ce qu'on ne vous dit pas et voyez ce qu'on essaie de vous cacher. Vous savez jouer du mystère avec virtuosité.

    Votre partenaire idéal:
    Le perfectionniste: Intello et narcissique, il recherche « la » femme idéale: belle et intelligente. Et tombe donc rarement amoureux au point de se fixer.


    Vous êtes Lolita:
    La seule à pouvoir passer d'un croisement de bras à un autre. Séductrice hors concours, vous êtes investie dans vos désirs et vos ambitions. Vous jouez de votre look de Baby Doll et de votre physique, dont vous faites une priorité, à grand renfort de produits de beauté, de salle de gym, ou de chirurgie esthétique...

    Votre partenaire idéal:
    L'impulsif: Ce boulimique affectif cherche à s'emparer des sentiments de l'autre. Baratineur, il se met en scène pour fasciner son public. Si vous craquez, il prend ses distances. Mais si vous fuyez... pour qu'il vous suive, il vous mangera dans la main.


    Vous êtes bimbo:
    Pulpeuse à souhait, suggestive et très sensuelle, vous usez de vos charmes avec délectation. Frivole, dragueuse et provocante, vous avez toutes les audaces. Votre effronterie et votre impulsivité peuvent en effrayer certains.

    Votre partenaire idéal:
    Le romantique: Ce cartésien a des principes et des idées bien arrêtées sur le couple et la famille. Un peu égocentrique et conservateur, ce n'est pas un communicateur de génie. Pourtant, même s'il a du mal à en faire preuve, il n'est pas contre un brin de fantaisie. Son principal atout ? Il n'est pas jaloux !




        130 - Votre interlocuteur fronce les sourcils.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Il n'est pas content ou mal à l'aise.


    MAIS AUSSI:
    Il se concentre.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Ce réflexe, inconscient, dénote une concentration intense, une écoute attentive. À l'opposé, un froncement volontaire, appuyé, traduit un étonnement ou une désapprobation. Si cela arrive lors d'un entretien d'embauché, vérifiez auprès de votre interlocuteur que votre réponse correspond bien à sa question.



        131 - Il plisse le front.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Il réfléchit.


    MAIS AUSSI:
    Il désapprouve ce que vous dites.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Plisser le front traduit toujours un sentiment négatif. L'interlocuteur utilise cette mimique pour vous dire que vous vous engagez dans une mauvaise voie, et qu'il n'est pas d'accord avec vous. C'est également une façon de vous inviter.



        132 - Il se mord les lèvres.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Il vous fait du charme.


    MAIS AUSSI:
    Il est timide ou stressé.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Nous nous mordons les lèvres lorsque l'on essaie de se souvenir d'un événement ou lorsqu'on s'apprête à se lancer dans un récit. Si votre interlocuteur affiche ce signe d'inconfort, ne le fixez pas des yeux et baissez le ton de votre voix.



        133 - Elle roule des yeux.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Elle essaye d'être drôle.


    MAIS AUSSI:
    Elle est frustrée, elle ne vous aime pas ou ne vous respecte pas.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    De tous les signes non verbaux, c'est un des plus agressifs. Face à une personne qui roule des yeux, il est recommandé de demander: «Vous n'êtes pas d'accord avec moi ? », pour faire retomber la tension.



        134 - Il vous fixe droit dans les yeux.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Il se concentre sur ce que vous dites.


    MAIS AUSSI:
    Il devient dur et agressif.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Les regards se croisent rarement plus de trois secondes. Au-delà, une gêne s'installe que l'on peut dissiper en fixant à son tour le front de l'interlocuteur. Ainsi, vous faites face tout en évitant l'impact de son regard.



        135 - Elle évite votre regard.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Elle est timide.


    MAIS AUSSI:
    Elle ment.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Nous associons le regard fuyant à la malhonnêteté. Méfiance toutefois, car l'interprétation de cette attitude peut varier selon les cultures. Au Japon, éviter le regard de l'autre, c'est lui montrer qu'on le respecte.



        136 - Il est nerveux.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Il est naturellement nerveux.


    MAIS AUSSI:
    Il est angoissé, impatient.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Se gratter la tête, se triturer le lobe de l'oreille, se ronger les ongles sont des manifestations classiques d'anxiété ou de stress. On les utilise inconsciemment pour sortir d'une situation dont on se sent prisonnier. Si lors d'une réunion, vous remarquez que plusieurs personnes présentent des marques de nervosité, c'est qu'il est grand temps de faire une pause.



        137 - Elle garde les mains sur les hanches.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Elle est sereine et détendue.


    MAIS AUSSI:
    Elle est en colère et tente de vous intimider.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    C'est une position de force et de puissance. La meilleure parade face à une personne qui maintient les mains sur ses hanches c'est... de l'imiter. Ainsi, vous montrez que vous ne craignez pas votre interlocutrice et que vous êtes prête à en découdre.



        138 - II joue avec un stylo....  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Rien du tout. Certaines personnes le font machinalement sans arrière-pensée.


    MAIS AUSSI:
    « II est nerveux» ou bien « II en a marre ! ».


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Le tripotage d'objets est généralement associé à l'ennui. Ce geste peut être déstabilisant pour peu que l'on soit, par exemple, obnubilé par l'incessant mouvement d'un stylo, de clés de voiture ou d'un téléphone portable. Dans ce cas n'hésitez surtout pas à interrompre votre conversation pour demander poliment: « Vous avez un nouveau stylo ? », ou bien «Puis-je emprunter votre portable quelques secondes ? »



        139 - Elle vous pointe du doigt.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Elle vous parle avec passion et enthousiasme.


    MAIS AUSSI:
    Elle essaie de vous intimider.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Ce signe particulièrement agressif est synonyme d'attaque frontale ou de réprobation. La bien-séance vous autorise à demander que l'hystéro des bureaux change d'attitude.



        140 - II se frotte les mains.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Il a froid.


    MAIS AUSSI:
    Il se fait du souci.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Des gens qui se sentent très mal à l'aise face à une question ou dans une situation particulière accomplissent souvent ce geste. Le mieux à faire est de l'ignorer. Si votre interlocuteur est vraiment fébrile, inutile d'en rajouter.



        141 - II vous touche de façon excessive.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Il est très amical.


    MAIS AUSSI:
    Il cherche à vous dominer.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    On remarque qu'une personne haut placée dans la hiérarchie évite aujourd'hui d'avoir la main baladeuse (les lois sur le harcèlement sont passées par là...). Si cette attitude vous dérange, ne dites rien, repoussez-le délicatement, tout en restant ferme, ou bien reculez doucement pour maintenir un espace suffisant.



        142 - II pianote des doigts sur la table.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Il a de l'énergie à revendre.


    MAIS AUSSI:
    Il est nerveux ou impatient.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Si cette conduite vous irrite, posez votre regard sur les doigts de l'agité, puis remontez sur son visage. Le but n'est pas de lui faire un reproche mais de lui faire comprendre en douceur l'agacement que suscite son comportement.



        143 - Elle croise les bras.  


    CELA PEUT VOULOIR DIRE:
    Elle a froid ou veut trouver une position confortable.


    MAIS AUSSI:
    Elle est timide, méfiante, gênée ou en colère.


    CE QU'EN DISENT LES EXPERTS:
    Si les bras et les épaules sont collés au corps, la posture révèle une anxiété chronique. Si les bras sont croisés vers l'avant et décollés du corps, c'est un signe d'arrogance ou d'énervement.



        144 - Faites la liste des situations dans lesquelles vous avez peur.  


    Nous ne sommes pas tous égaux devant le regard des autres. Les stars de la télé-réalité n'ont pas peur de se montrer tandis que vous angoissez à l'idée de vous rendre à une fiesta où vous ne connaissez personne... Mais faites la liste, pour vous rendre compte, souvent, que vous n'avez pas peur de tant de choses que ça.



        145 - Donnez une note à votre anxiété.  


    Donnez une note de 1 à 10 aux situations susceptibles de vous rendre mal à l'aise. Vous mettre en maillot sur la plage vous donne des attaques de panique ? Alors notez ça 8 ou 9. Si vous vous contentez de bafouiller pour répondre au compliment de votre voisin de serviette, restez entre 4 et 7. En dessous (1 a 3), il s'agit juste d'un peu de trac avant de se jeter à l'eau !



        146 - Apprenez à accepter vos émotions....  


    Les émotions qui nous trahissent sont celles qu'on n'a pas laissé s'exprimer. Elles arrivent comme une vague, et plus on les retient, plus elles auront de chances de ressortir. Alors que si vous laissez venir et repartir une émotion, comme une vague, elle ne vous gênera plus.



        147 - Et à les contrôler.  


    La plupart des manifestations physiques des émotions peuvent être maîtrisées par des exercices de respiration ou de relaxation: inspirez profondément par le nez ou la bouche en gonflant le ventre. Retenez votre souffle un instant, et expirez par la bouche. Trois fois.



        148 - Restez en situation suffisamment longtemps.  


    Les recherches scientifiques le prouvent, l'anxiété diminue au bout d'un certain temps. Votre objectif: diviser la note de votre peur du regard des autres par deux.



        149 - Provoquez vous-même les conséquences que vous redoutez.  


    Vous sortez voluptueusement de l'eau, et vlan, votre haut de maillot craque et vous vous retrouvez presque nue devant les baigneurs hilares: c'est votre cauchemar! Et si vous faisiez le test ? Là, c'est vous qui provoquez les circonstances, juste pour voir. Vous laissez glisser la bretelle de votre maillot sur l'épaule jusqu'à montrer une partie indiscrète de votre anatomie (que vos voisines de parasol exposent sans scrupule !). Vous sortez de l'eau. Et quoi ? Rien... Vous remettez votre bretelle avec le sourire, personne n'a rien vu !



        150 - Oubliez les idées reçues.  


    Quand on a peur du regard des autres, des pensées viennent peupler l'esprit, du type: « je suis comme ça, je suis timide, ça ne changera jamais ». Trouvez des pensées « de remplacement » pour vous encourager à avancer: « J'ai un ami qui était très timide avant, mais il a beaucoup changé depuis qu'il a fait des efforts pour parler aux autres. »



        151 - Devenez adulte.  


    Que de croyances avons-nous accumulé quand nous étions enfants! Le problème, c'est qu'il ne s'agit que de croyances, pour la plupart fausses. Elles ont des conséquences souvent dommageables: on ne sait pas dire non, on refuse de se « lâcher», et une petite critique nous fait pleurer. Surveillez vos pensées et quand vous entendez « il faut que », ou « je dois », réfléchissez aux réelles conséquences de votre désobéissance. Rebellez-vous contre vos croyances !



        152 - C'est simple comme bonjour.  


    Une idée reçue sur la méditation voudrait que ce soit un chemin ardu qui s'adresse à des êtres supérieurs, comme les moines bouddhistes. Pourtant, dans le bouddhisme, tout homme est Bouddha. Cela veut dire que nous avons tous la capacité de renouer avec cette part ouverte et confiante de nous-mêmes que la vie, les épreuves... tuent à petit feu. Et rien de plus simple ! Il suffit d'être assis, le dos bien droit, de poser son regard devant soi, de se concentrer sur les vagues de sa respiration et de dire bonjour à l'instant présent... et à soi-même !



        153 - On n'a pas besoin d'être Elastigirl.  


    Vous ne vous imaginez pas tenir la posture du lotus pendant une heure ? Pas de problème, celle-ci est loin d'être obligatoire. Dans la pratique courante, elle peut être simplifiée: assise, sur une chaise ou en tailleur, le dos droit comme si le haut du crâne cherchait à pointer vers le ciel, poitrine offerte et épaules ouvertes, yeux mi-clos, le regard porté (mais non fixé) à un mètre devant soi, voilà pour débuter. Cela demande un effort réel, certes, mais ne doit surtout pas susciter de tensions. Bref, la position ne doit être ni intenable ni relaxante.



        154 - Cela fait taire la petite voix en nous qui nous juge.  


    La plupart d'entre nous vivons en compagnie d'un arbitre intérieur qui ne cesse de mesurer la valeur de nos actes, de nos pensées, de nos choix et de notre être. Cet inquisiteur brouille notre perception des choses. La méditation peut nous libérer de cette façon de penser nocive. Méditer nous fait retrouver la confiance et l'ouverture nécessaires pour nous sortir de notre prison mentale et nous permettre de devenir le bâtisseur de notre vie.



        155 - Cela peut se pratiquer en groupe.  


    Qui dit méditation ne dit pas forcément ermite... S'entraîner en groupe peut être très stimulant et les conseils d'un professeur sont souvent les bienvenus, en particulier au début. En effet, la simplicité même du procédé déboussole totalement nos esprits sophistiqués et avides d'analyse et de compréhension intellectuelle.



        156 - C'est (aussi) laïc.  


    Tout ce qui est religieux vous rebute ? La méditation ne vous est pas interdite... C'est vrai qu'il existe une pratique propre à chaque religion (bouddhisme zen ou tibétain, hindouisme...), mais les techniques méditatives telles qu'elles ont été conçues par Bouddha ont été exportées et occidentalisées par des moines qui les ont rendues accessibles en dehors de toute confession (à tel point que des chrétiens s'en sont emparés !). Le folklore vestimentaire n'est plus de mise et les mantras sont devenus superflus. Bref, la méditation peut s'exercer dans un cadre laïc.



        157 - C'est un véritable antidépresseur.  


    En 1979, Jon Kabat-Zinn, docteur en biologie moléculaire et pratiquant bouddhiste, a ouvert la première clinique de réduction du stress à l'école de médecine de l'université du Massachusetts. De son approche naîtra la MBCT (mind-fulness based cognitive therapy) ou thérapie cognitive fondée sur la pleine conscience, appliquée au traitement de la rechute dépressive. Ce que l'on appelle aussi le Mind-fulness, c'est un « état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l'expérience qui se déploie moment après moment », explique Jon Kabat-Zinn. Cela fait un bien fou aux déprimés qui ruminent leurs blessures passées et leur angoisse. L'une des techniques du Mind-fulness consiste à inviter les patients à faire un balayage corporel (ou body scan): ils concentrent leur attention sur les différentes parties de leur corps, en remontant tout doucement des orteils jusqu'au sommet du crâne. Des stages de méditation sont donc souvent proposés aux dépressifs en complément d'un suivi plus classique.



        158 - On ne fait pas le vide, mais le plein.  


    On pense souvent que la méditation consiste à se vider la tête. C'est faux ! Cette croyance vient peut-être du fait que pour nous, Occidentaux, ne pas avoir de projet ou de pensée, c'est tomber dans le vide. S'absenter du présent pour se projeter dans le futur ou se pencher vers un passé douloureux ou nostalgique, tel est notre mode d'être habituel. Mais à force de vivre notre vie en projection, nous oublions l'instant présent. La méditation nous y ramène. Et c'est un moment plein !



        159 - Cela apaise nos tensions intérieures.  


    La respiration est la manifestation tangible de notre état de vivant. En immobilité totale, nous en prenons mieux conscience. Lorsque nous sommes anxieux, notre respiration est courte, instable, presque dérangeante, et. dès que nous nous sentons bien, elle devient plus ample. Prendre conscience du flux et du reflux de sa respiration, c'est faire le premier pas sur le chemin de la méditation. Le bénéfice immédiat est un apaisement intérieur, qui n'a rien à voir avec la béatitude. Il ne s'agit pas de taire les pensées qui se bousculent en nous, mais de noter sans juger leur présence. Nous sommes nous-mêmes et au point où nous en sommes. Si nous en faisons le constat calme et tentons de revenir à l'instant présent, la tempête s'éloigne de nous.



        160 - Nul besoin de casser sa tirelire.  


    II existe de nombreux centres associatifs de méditation qui perpétuent la tradition tibétaine, zazen ou indienne et proposent des séances collectives à partir de 5 €. Leur but n'est pas lucratif, il n'est donc pas très risqué de les essayer. Nombre de ces centres sont tout à fait laïcs, mais renseignez-vous tout de même pour éviter d'être pris en main par des apprentis gourous. Méfiez-vous notamment si l'on vous présente la méditation comme la promesse du bonheur sur terre. Par ailleurs, la posture orientale n'étant pas très naturelle pour un Occidental, privilégiez, surtout si vous souffrez de pathologies dorsales, les centres qui vous permettent d'adopter une posture accessible (sur une chaise par exemple) ou vous font travailler la posture originelle sans forcer. Informez-vous sur la durée de la formation du maître car on ne peut pas prétendre enseigner cet art après un ou deux ans de pratique. Le Mindfulness, technique inspirée des bienfaits de la méditation, est animé par des thérapeutes et les séances sont souvent plus onéreuses.




    Elodie, 42 ans.

    Ma fille a 15 ans, j'en ai 42 et, chaque jour, elle me donne des leçons de « zenitude ». Toute petite déjà, elle avait cette empathie distanciée, cette façon de soulager la souffrance de l'autre sans s'impliquer émotionnellement. Quand elle avait 1 an et que je rentrais d'une journée difficile, elle me prenait la tête entre ses mains et jetait son regard profond dans le mien. Ça effaçait tout mon stress d'un coup ! Je l'ai vue tellement de fois deviner une peine cachée chez une voisine, un lointain cousin et d'un geste leur dire: « J'ai compris, je suis là »... là où moi je me serais apitoyée sur leur sort. Ses propres émotions, elle sait les mettre à distance. Elle ne prend que le positif et jette le négatif. Dans les moments de détresse, son sourire et son regard suffisent à m'apaiser. En même temps, son attitude m'interroge sur la mienne. Tous les jours, elle me donne des leçons que je m'efforce de mettre en application. J'ai l'impression de progresser et je suis assez fière d'avoir (sans doute ?) un petit peu contribué à cette sagesse... ne serait-ce que pour prendre le contre-pied de sa mère !




    Bernadette, 50 ans.

    Alan est un jeune adulte avec de sacrées compétences dans le domaine de la gestion et, comme je monte une boîte, il me donne des conseils. Quand je pense qu'il y a cinq ans, je l'aidais encore à écrire son CV pour entrer dans la vie professionnelle. Je lui donne d'ailleurs toujours un coup de pouce pour rédiger certains de ses écrits professionnels. C'est drôle d'échanger nos compétences comme deux adultes. Ça me permet de voir à quel point il a pris son envol et de l'expérience. C'est venu tout naturellement entre nous, cet échange en dehors du champ affectif, c'est riche, très stimulant... quand je pense que je lui ai changé ses couches, ça paraît si loin... Mais c'est bien !




    Maria, 48 ans.

    Quand j'étais petite, les garçons m'effrayaient, et mon père, très colérique, me faisait peur. J'avais beau adorer le père de mes enfants, il m'inquiétait et me semblait incompréhensible dans sa façon d'appréhender les choses. J'ai eu trois fils, qui ont aujourd'hui 23,18 et 15 ans. Les voir naître, grandir, affirmer leur tempérament de garçon frondeur, casse-cou, tendre et courageux m'a réconciliée avec les hommes, libérée d'un poids de plomb, d'une secrète terreur et d'une défiance envers eux. Aujourd'hui, je vis avec quatre hommes, on peut dire que je suis servie, et c'est un bonheur !




    Raymond, 46 ans.

    Depuis qu'il lit, mon fils (22 ans) me fait découvrir des auteurs et des livres magnifiques, même des classiques que j'avais dédaignés. C'est un curieux, il déterre des pépites, en musique aussi. Je peux dire que, il y a peu, je désespérais de lui voir le moindre goût culturel, il n'y en avait que pour les séries télé, eh bien ! quelque chose a tout de même été transmis qu'il me rend au centuple. Comme quoi.




    Josianne, 48 ans.

    Bernard, entre 6 mois et 3 ans, faisait bronchiolite sur bronchiolite. J'ai fait le parcours du combattant: hôpitaux, anti-biotiques, traitements kiné, chasse aux acariens... J'ai arrêté de fumer, changé la déco pour en retirer tous les allergisants, je me suis ruinée en baby-sitting, j'ai acheté une bicoque pour qu'il prenne l'air le week-end. J'ai fini par adhérer à une association luttant contre la pollution, je suis même passée à la télé pour affronter des politiques. Aujourd'hui, il est guéri. Quand je regarde en arrière, ça a été un cauchemar, mais j'ai découvert en moi des ressources insoupçonnées et éprouvé qu'on peut faire bouger les choses !




    Charlène, 55 ans.

    J'ai toujours vécu comme un oiseau sur la branche sans penser à mon avenir. A la suite d'un licenciement, j'ai touché une forte somme. Et ma fille de 25 ans m'a dit: « Maman, protège-toi, achète une petite maison, tu l'auras pour tes vieux jours. » J'ai trouvé son conseil assez saugrenu, mais j'ai acheté cette petite maison à la campagne. Nous en profitons tous et chaque jour qui passe je la remercie. A la retraite, grâce à elle, j'aurai un toit sur la tête. Elle en a ressenti la nécessité avant moi, et elle a eu raison.




    Milène, 48 ans.

    Après une rupture, ma fille a vu que je débloquais. Elle avait 18 ans et, avec beaucoup de courage, elle m'a dit: « Maman, je veux voir un thérapeute, mais je crois que toi aussi, tu en as besoin, il faut qu'on le fasse toutes les deux pour s'aider. » Je dois dire que j'y avais pensé sans parvenir à sauter le pas, c'est elle qui a brisé le dernier obstacle, elle est beaucoup plus rationnelle et sereine que moi. Elle sait me donner la petite claque nécessaire quand je dérape !



        168 - Personne ne le vaut.  


    Certes, je ne veux plus épouser mon papa, mais je trouve qu'il n'y a pas un homme sur terre qui lui arrive à la cheville.

    Sylvie, 24 ans, infirmière
    « Il à des qualités de générosité, de loyauté. C'est un genre d'homme qui n'existe plus ! J'ai peu de souvenirs de lui, petite: il travaillait beaucoup. Mais il se bonifie: il est plus présent, plus détendu. Maman est faussement énervée par notre passion commune, mes sœurs et moi, pour notre père. Son territoire à elle, ce sont les bobos du quotidien, les peines de cœur. Je ne dirais donc pas que mon père tient la première place; chacun s'occupe de choses différentes. Depuis deux ans, j'ai un compagnon. Lui et mon père se sont vus deux fois; je ne force pas les rencontres car mon père peut être dur et mon amoureux, dont le père est parti depuis des années, redoute cette confrontation... ».


    Le regard du psy:
    Sylvie idéalise les qualités morales de son père, qu'elle ne retrouve pas chez les autres hommes. Mais cette « compétition » qu'elle instaure inconsciemment est déjà une manière de se séparer peu à peu de lui. Car la première étape de la séparation, c'est la comparaison: pour l'instant, c'est son père qui gagne; mais un jour, ce sera un autre homme.



        169 - Un papa, pas un saint.  


    Je suis arrivée après quatre garçons, dans une famille catholique où la religion était un carcan. .

    Catherine, 36 ans, éducatrice spécialisée:
    J'étais très proche de mon père. Nous avions nos rituels: les courses du samedi, la montagne l'été. Il était mon modèle absolu. A 18 ans, la sexualité m'inquiétait; c'était un péché selon lui. Jeune adulte, j'avais du mal à m'engager auprès des hommes. A l'époque, j'étais très proche d'une amie. Un jour, je me suis dit: "Une relation avec une femme, c'est peut-être la solution ? L'homosexualité n'était pas interdite par mon père puisque même pas évoquée. Avec mon amie, nous avons rompu après six années. J'ai suivi une thérapie grâce à laquelle j'ai enfin regardé mon père comme un homme et non comme un saint, et j'ai rencontré un homme avec qui je suis mariée depuis quatre ans. Je me sens libérée de l'influence de mon père, mais je ne lui en veux pas. J'ai tiré un trait sur le passé.


    Le regard du psy:
    Elevée au milieu d'hommes, Catherine aurait aimé être un garçon... Elle a idéalisé non seulement son père - qu'elle imagine parfait -, mais aussi la virilité comme valeur dominante de sa famille. Se sentant garçonne, elle rejette pour un temps sa féminité; elle est alors, transitoirement, homosexuelle. Si, au contraire, elle avait haï la virilité au lieu de l'idéaliser, elle serait peut-être restée homosexuelle.



        170 - Un grand bonhomme.  


    J'étais la seule enfant de mon père. J'ai toujours pensé qu'il regrettait de ne pas avoir eu un fils.

    Emilie, 82 ans, retraitée
    Mais je lui en ai donné un, à travers mon mari. Mon père était un grand bonhomme, un grand mathématicien. Petite, il m'intimidait... mais ça n'a pas duré. Car il aimait beaucoup s'occuper de moi, tester mon intellect, "Voir ce que j'avais dans le ventre", comme il disait. Il y a des filles à papa, qui épousent des nuls ou ne se marient pas. Moi, je ne me sens pas comme ça, car j'ai épousé un grand bonhomme, très différent de mon père. D'ailleurs je souhaitais qu'ils ne se ressemblent pas, comme si je voulais garder mon père en exemplaire unique, il a été un grand-père passionné par ses petits-fils. Le souvenir que je garde de lui est extrêmement vivant: j'ai l'impression qu'il influence encore mes choix.


    Le regard du psy:
    Enfant unique, Emilie s'est sentie prendre la place du fils qui n'est pas venu. Mais, très vite, la relation d'amour entre elle et son père l'a construite; elle l'a rendue femme. Ses fils sont comme un hommage rendu à son père, dont l'amour me paraît être une colonne vertébrale à sa vie.



        171 - Un père-mère.  


    J'ai eu un papa, à la fois cadrant et câlin. C'est lui qui me réveillait le matin, m'emmenait à l'école..

    Michèle, 48 ans, professeure d'abglais
    Après le travail, il jouait avec moi. Il est devenu mon héros et l'est resté longtemps. Et ma mère ? Nos relations n'étaient pas faciles... Je ne sais toujours pas si mon père a pris cette place énorme dans ma vie pour compenser le vide laissé par maman ou si maman et moi nous sommes éloignées parce qu'il était trop présent. Son regard aimant et fier m'a donné foi en mes capacités, en ma féminité. Aujourd'hui, j'ai coupé le cordon ! Ça s'est fait par étapes grâce à des conflits violents, mais constructifs: le choix de mes études, de mon conjoint... Je l'aime enfin pour ce qu'il est: avec ses qualités et ses défauts. Ce recul m'a permis aussi de construire une belle complicité avec ma mère. Complicité dont mon père est parfois un peu jaloux...


    Le regard du psy:
    Les choix qui ont opposé Michèle à son père lui ont permis de grandir en se démarquant de la petite fille.



        172 - Sur un piédestal.  


    J'ai eu une enfance particulière: ma mère a une maladie psychiatrique. A 19 ans, j'ai fait une thérapie pensant parler d'elle... et j'y ai parlé de mon père !.

    Arlette, 30 ans, comédienne:
    Longtemps, ça a été "Mon père, ce héros". Pourtant, il était peu à la maison, mais omniprésent dans le discours de ma mère... A 14 ans, la maladie de maman s'aggravant, j'ai vécu en internat. Puis en couple, dès 17 ans. Papa m'a laissé faire; accaparé par la maladie de ma mère, il abandonnait son rôle de père. Le problème, c'est que j'avais l'impression que ce que je faisais n'était jamais assez bien pour lui. La thérapie m'a appris que je mettais la barre trop haut. Descendu de son piédestal, mon père redevenait abordable. Il y a un an, je lui ai demandé pourquoi il avait agi ainsi. Ses parents ayant été directifs, il avait fait l'inverse avec moi... Son regret a été comme une réparation. Aujourd'hui, on est plus proches que jamais ! H reste un exemple... Il y a peu, mon père m'a dit qu'il était fier de ma vie. Cette reconnaissance m'a fait du bien. Elle est arrivée tard. Mais elle est arrivée...


    Le regard du psy:
    Voilà une relation œdipienne qui se termine brusquement, alors que l'œdipe au féminin a normalement un rythme lent. La brutalité de la rupture a été vécue comme un abandon et créé une attente chez Arlette. Le retour sur le passé qu'ont fait le père et la fille est essentiel et le père a le courage de reconnaître son erreur. Cela permet de retisser ce qui avait été rompu.



        173 - Pourquoi est-ce vital ?  


    Si l'on se trouvait dans l'impossibilité de rêver, cela entraînerait des troubles psychologiques profonds capables d'affecter le fonctionnement humain. Le rêve apparaît comme un régulateur favorisant, à l'état de veille, l'harmonie du corps et de l'esprit. Cependant, il est douteux de lui trouver une explication rationnelle. Documents, mythes et légendes évoquent les songes, mais il faudra attendre les analyses cliniques de Freud et de Jung pour tenter de les utiliser dans le cadre d'une thérapie. Car le rêve ressemble à une passerelle qui existerait entre l'inconscient et le conscient (ils constituent la nature profonde de l'individu). Grâce à cette passerelle, on peut dès lors élargir la connaissance de soi.



        174 - Que penser des cauchemars ?  


    Un rêve qui se répète est porteur d'un message. Lorsqu'il revient de façon incontrôlable, il se transforme alors en cauchemar et déclenche une peur. Le somnambulisme peut s'interpréter comme un signe de détresses, un désir de sortir du rêve. Il faut essayer d'en trouver la signification en recherchant la cause d'un stress émotionnel. Le cauchemar se déclenche dans les premières heures du sommeil. Il renvoie à une situation présente vécue difficilement et que l'on craint de voir se renouveler. Il surgit parfois si l'on est dans un état fiévreux. Enfin, les femmes en font plus que les hommes.



        175 - Et si c'était un signe ?  


    On parle de rêves prémonitoires quand la réalité semble confirmer le message. Ces rêves se rattachent à des situations importantes de la vie: naissance, mort, amour … Ils décrivent souvent des événements tristes, comme si seule la fatalité s'exprimait dans les songes. L'anxiété engendre davantage de prémonitions négatives, et la sérénité transforme positivement notre vision de l'avenir. Subjectifs, les rêves laissent à chacun le droit d'y déceler sa propre prophétie.



        176 - Comment les garder en mémoire ?  


    Se souvenir de ses rêves semble difficile, comme si un réveil trop brutal venait tout effacer. Le plus simple est d'avoir de quoi écrire à portée de main. Et de s'obliger, le matin, à noter les événements vécus pendant le sommeil. Même si, les premières fois, vous avez du mal à vous en rappeler, en vous prêtant régulièrement à l'exercice, vos rêves reviendront par bribes. Sachez que la transcription ne sera pas fidèle. En effet, lorsque la conscience reprend ses droits, elle gomme ou réinvente certains détails. Tenir le journal de ses rêves devient vite un rendez-vous quotidien important.



        177 - Petit lexique des éléments clés des rêves.  



    Abeille.
    Animal bénéfique, cet insecte représente le dépassement de soi. En rêver signifie que vous êtes conscient de votre force et de votre place au sein d'un groupe. Mais si sa représentation devient oppressante, elle renvoie à une mère trop présente.

    Lexique



    Acteur.
    C'est la personnification de celle ou celui qui rêve. Si le comédien maîtrise son rôle, cela signifie que son intégration sociale ou professionnelle est harmonieuses. Au contraire, si le jeu de l'artiste est mauvais, cela traduit une difficulté à supporter des relations trop superficielles et par conséquent peu profitables.

    Lexique



    Alliance.
    C'est un symbole de réunion ou de séparation. Si vous ou la personne aimée l'enlève, il peut être question d'une trahison, mais si vous égarez cet anneau, il s'agit plutôt d'une perte de confiance en soi ou en l'autre. L'achat d'une alliance présage un tournant dans votre vie affective.

    Lexique



    Araignée.
    Elle évoque des idées sombres et des sentiments exacerbés, telle la jalousie. Elle renvoie aussi à une relation de dépendance, à une mère trop possessive qui, par exemple, pourrait ralentir votre évolution.

    Lexique



    Arbre.
    Il représente les membres de la famille. Le soutien semble solide lorsqu'on rêve de racines. A l'inverse, le voir déraciné traduit un désir de séparation en raison d'un profond sentiment d'incompréhension.

    Lexique



    Argent.
    Derrière la richesse se cache une ambiguïté affective. Rêver d'en posséder révèle un besoin de combler un manque d'amour. Se voir déposséder de ses biens (vol ou perte) dénote un sentiment d'abandon.

    Lexique



    Armes.
    Elles sont le signe d'une agressivité contenue qui peut éclater dès que survient une situation imprévisible. Les armes blanches laissent entendre que vous êtes sur la défensive, tandis que les armes à feu marquent votre volonté d'attaquer par peur d'avoir à subir la violence d'autrui.

    Lexique



    Ascenseur.
    Dans la réalité, on craint souvent d'y rester bloqué. En rêve, surtout chez les femmes, il symbolise une grande méfiance à l'égard des hommes, malgré une attirance certaine. Il peut s'agir de la peur de s'abandonner, de ne plus contrôler la situation. S'il descend, c'est le signe que votre angoisse augmente, s'il monte, c'est plutôt que votre peur a tendance à disparaître.

    Lexique



    Avion.
    Plus que le plaisir de voler, il suggère l'idée de voyage, la nécessité de se déplacer. Mais le changement de lieu réclame de dépasser l'appréhension. S'il décolle les choix sont assumés. Assister à un accident signifie que les objectifs sont démesurés et donc difficiles à atteindre.

    Lexique



    Bain.
    Symbole de purification et de renouveau, le voir en rêve présente une valeur très positive. Si l'eau est transparente, cela indique que vous vous débarrassez des idées reçues afin de faire preuve de plus de discernement. Mais si elle est trouble, cela révèle souvent des pensées négatives ou des souvenirs pénibles qui risquent de vous paralyser.

    Lexique



    Balançoire.
    Dans les rêves, elle trahit un désir charnel que l'on cherche à assouvir, une envie de se libérer de ses obligations. Chez les femmes, elle peut révéler un comportement enfantin face à une sexualité non assumée.

    Lexique



    Bébé.
    Symbole de vie, d'humanité, d'évolution, le bébé représente une réelle avancée sur le plan personnel. Mais ce poupon renvoie aussi à votre vulnérabilité, à une innocence que vous voulez préserver. Si l'enfant crie, cela traduit chez vous un urgent besoin de reconnaissance.

    Lexique



    Bicyclette.
    Le vélo évoque l'autonomie, mais aussi les efforts à fournir pour pouvoir avancer. Cela peut être également l'annonce qu'un projet (familial, professionnel ou sentimental) réussira à force de persévérance.

    Lexique



    Cage.
    Cet objet est une sorte de prison qui enclôt nos pulsions. Si des animaux très affectueux y périssent, cela peut refléter la crainte d'exprimer librement lesdites pulsions. Si la cage est vide et sa porte ouverte, cela souligne un sentiment de liberté.

    Lexique



    Cartes à jouer.
    Elles représentent nos atouts. Plus le nombre de cartes en mains est élevé, plus les chances de gérer une situation donnée sont grandes. Chaque carte a sa symbolique: le coeur se rattache à l'amour, le carreau, à la vie professionnelle, le trèfle, aux biens matériels et le pique, à l'intellect.

    Lexique



    Chaînes.
    Elles indiquent l'emprisonnement, l'esclavage. Se voir enchaîner traduit un sentiment de dépendance vis-à-vis d'une personne ou d'une situation. L'évolution de l'individu s'en trouve freinée et son désir arrêté.

    Lexique



    Chapeau.
    Il indique la fonction sociale. Rêver d'en avoir un renvoie aux responsabilités que l'on choisit d'assumer pour être reconnu. Vous vous sentez ridicule en le portant? Votre rôle ne vous convient pas. Quelqu'un d'autre l'affiche? Il figure une autorité qui réclame votre soumission.

    Lexique



    Chat.
    Cet animal symbolise le désir. Si vous rêvez que vous l'étouffez, c'est votre propre désir que vous essayez de contrôler. Si vous le caressez avec douceur, cela illustre l'acceptation de vos pulsions sexuelles. Si vous le craignez, c'est un refus conscient ou inconscient de votre sexualité.

    Lexique



    Château.
    Le château est un lieu imaginaire où peuvent avoir lieu de multiples transformations. Dans le dédale de ses couloirs et de ses pièces, l'homme essaie de trouver des réponses. Si la visite se passe bien, vous ne craignez certainement pas le monde imaginaire. Si vous vous y perdez, c'est que ce monde régit trop votre vie et l'emporte sur votre raison.

    Lexique



    Clé.
    En psychanalyse, la clé représente l'acte sexuel. Une clé qui n'entre pas dans la serrure ou qui ne permet pas d'ouvrir la porte peut être le signe d'une incompatibilité amoureuse ou même dénoter une frigidité. Trouver une clé signale la volonté de dépasser ses peurs et de s'abandonner à son propre désir.

    Lexique



    Coffre.
    En rêve, on veut généralement savoir ce que cet objet renferme. Mais il signale souvent nos propres richesses. Ouvert, il indique qu'on accepte de s'exposer, d'être jugé. Fermé, il traduit un sentiment d'insécurité qui conduit à s'isoler.

    Lexique



    Couloir.
    Il est le signe des chemins de la vie? S'il est sombre, cela signifie que vous manquez de discernement pour faire des choix. S'il débouche sur une pièce lumineuse, c'est la marque d'une évolution, mais en cas de cul-de-sac, vous faites fausse route.

    Lexique



    Dents.
    <Perdre ses dents reflète souvent un désir de transformation totale. Si elles vous paraissent abîmées, la rupture se complique à cause d'un lien familial. Se brosser les dents se rattache au désir d'amasser et de protéger ses biens matériels. En revanche, être édenté renvoie à l'incapacité d'atteindre l'objectif fixé.

    Lexique



    Désert.
    Cet espace traduit souvent la peur du vide mais, si sa traversée est vécue sans angoisse, on peut l'interpréter comme la découverte de sa propre richesse intérieure et l'acceptation de son moi profond.

    Lexique



    Divorce.
    >Pour ceux qui vivent en couple, rêver de divorce traduit une mésentente passagère, un doute qui naîtrait de l'influence que l'un des protagonistes désir exercer sur l'autre.

    Lexique



    Draps.
    Enveloppe, les draps symbolisent à la fois protection et l'exposition. Si vous souhaitez les laver, cela peut signifier un mal-être, le désir de changer de peau. Ou que votre confiance diminue en présence d'un environnement social peu rassurant. Se voir recouvert de draps traduit un urgent besoin de protection.

    Lexique



    Eau.
    Tout ce qui vient des profondeurs de l'eau se rapporte aux émotions les plus secrètes. Berceau de l'inconscient, l'eau renvoie au passé, à l'enfance, à la mère. Si elle est trouble, le moi de débat et cherche à se libérer de ses émotions passées. Bleue et lumineuse, un niveau spirituel est atteint. Noire, elle est la trace d'une rupture totale avec l'inconscient.

    Lexique



    Echelle.
    En rêver, elle sert à se déplacer à l'intérieur de soi-même et à mieux se connaître. Si, grâce à elle, vous découvrez un endroit encore inexploré, vous êtes probablement en train de mettre à jour une nouvelle facette de votre personnalité. Si elle constitue le seul moyen d'accéder à une pièce, cela dénote un manque de stabilité. Si vous y grimpez, cela évoque le désir ou l'accomplissement d'un rapport sexuel.

    Lexique



    Ecole.
    Réminiscences du passé , de l'enfance. L'école symbolise aussi l'enseignement que l'on tire de ses expériences. La vision d'un cours où tout vous échappe révèle une certaine immaturité. A l'inverse, un cours parfaitement clair prouve une certaine aptitude à apprendre (au sens le plus large du terme).

    Lexique



    Escaliers.
    Ils sont le signe du chemin à parcourir lorsqu'on désire mieux se connaître. Les dévaler indique la nécessité de répéter une même action pour réussir. Rester au bas des marches traduit un manque total d'estime de soi, tandis que se voir tout en haut symbolise le succès.

    Lexique



    Facteur.
    Illustration des liens sociaux, des relations humaines, le facteur symbolise les échanges, les connaissances et les amis susceptibles d'apporter de l'aide en cas de difficulté.

    Lexique



    Fantômes.
    Ils sont liés au passé, à ce qui est douloureux et aux choses à éclaircir. Apercevoir le fantôme d'un défunt révèle un sentiment de culpabilité sur le point d'être dépassé au profit d'un nouvel équilibre.

    Lexique



    Femme.
    Une vision, très fréquente, à rattacher aux émotions, au désir et à l'imaginaire. Si la mère apparaît, on peut y lire les troubles générés par un amour envahissant. La grand-mère donne plutôt l'idée d'une indépendance affective propice pour enfin voler de ses propres ailes.

    Lexique



    Feu.
    Sa présence évoque la renaissance. Symbole de l'action, il peut apparaître comme le signe avant-coureur d'une sensation de mal-être lorsqu'il s'agit d'un incendie incontrôlable. En revanche, se voir brûlé indique que les instincts et les pulsions régissent nos actions.

    Lexique



    Fleurs.
    Symbole bénéfique, la fleur évoque l'éclosion spirituelle. En bouquet, elle signale la performance ou le mérite. Colorée, elle témoigne d'un désir profond d'épanouissement. Blanche, elle traduit un sentiment de déprime face à l'incompréhension de l'entourage. Fanée, l'idée d'une fin ou d'un éloignement qui engendre beaucoup de mélancolie.

    Lexique



    Foule.
    Rêver d'une grande assemblée traduit une conception très personnelle de l'existence, une vision de la vie qui se démarque de celle des voisins. Marcher entouré de gens souligne un besoin de solitude pour retrouver son propre espace et exprimer ses désirs personnels. Sinon, l'oppression se fait insupportable.

    Lexique



    Fourmi.
    Se voir sous la forme d'une fourmi, dénote le sentiment d'anonymat que ressent une personne égarée dans un univers qui la dépayse complètement. Cela peut être aussi l'expression d'une certaine inquiétude au contact de la vie en collectivité.

    Lexique



    Gare.
    Courir après un train ou le rater évoque les difficultés rencontrées lors d'un choix lié à un changement impératif. Monter dedans signifie accepter de s'engager. Rester sur le quai signe une tendance à la résignation. Si la gare indique une transformation, le train rappelle la nécessité d'obéir à des règles.

    Lexique



    Grenier.
    Si l'on situe l'inconscient dans la cave, la conscience demeure dans le grenier. Si ce dernier est encombré, il y a nécessité de faire le tri dans ses pensées, afin de se dépasser. Vide, l'esprit fuit ses responsabilités. Y dormir signale la crainte d'avancer dans la découverte de soi.

    Lexique



    Habits.
    Les vêtements renvoient à l'image perçue par l'entourage, à l'envie de prouver son identité à travers ce que l'on a par opposition à ce que l'on est. Tachés, ils témoignent de la difficulté à nuancer sa personnalité. En changer souvent traduit un manque d'adaptabilité et un besoin constant de composer avec son environnement.

    Lexique



    Hibou.
    Loin du caractère inquiétant qu'on lui prête volontiers, le hibou symbolise la vertu et la sagesse, voire une bonne connaissance de soi. Mais il peut aussi révéler quelqu'un de solitaire qui serait habité par un profond sentiment de mélancolie.

    Lexique



    Homme.
    Il symbolise certes la force et l'action, mais également la part masculine qui réside en chacun de nous. Sa présence récurrente dans les rêves, surtout s'il s'agit du même individu, peut signaler la sensation de manque de cette personne. En revanche, la présence répétée d'hommes à l'aspect effrayant et qui se montrent agressifs symbolise tout simplement qu'on en a peur.

    Lexique



    Horloge.
    Cet objet a évidemment à voir avec la fuite du temps, une donnée à la fois irréversible et incontrôlable. Lorsqu'elle est arrêtée, elle renvoie à des blocages passés, qui empêchent d'évoluer. Symbole de vie, l'horloge atteste puissamment de la fragilité de l'existence.

    Lexique



    Ile.
    Sa symbolique varie selon que l'on se situe sur l'île, signe d'une certaine maturité psychologique, ou que l'on se dirige vers elle, symbole de l'idéal féminin, qui est alors perçu comme peu accessible.

    Lexique



    Instruments de musique.
    Directement liés à l'idée de divertissement, les instruments orientent vers la quête du plaisir et révèlent un désir de ne pas tenir compte le moins du monde du temps.

    Lexique



    Jardin.
    C'est une belle représentation du jardin intérieur de chacun. Un espace vers en friche représente une personnalité souffrant de l'angoisse de la fin de la vie. Fleurie, l'existence est vécue sereinement, malgré la certitude de sa fragilité.

    Lexique



    Jouets.
    Ils concernent l'enfance et la perception du monde environnant. Offrir ses jouets manifeste un besoin profond d'être aimée et une souffrance face à l'injustice. Un jouet cassé ? Vous vous percevez comme une chose que l'on ne ménage guère.

    Lexique



    Larmes.
    Une frustration envahit la pensée et l'immobilise. Rêver que l'on pleure traduit un besoin d'être secondée et soutenu. Voir quelqu'un d'autre pleurer sous-tend qu'il suffit d'appeler au secours pour être entendu.

    Lexique



    Lit.
    La conscience a besoin de paix pour comprendre les événements du passé. Rêver de partager son lit traduit la confiance que l'on accorde aux autres. S'il est défait, le lit s'apparente à un esprit embrouillé.

    Lexique



    Livre.
    Très souvent, un livre raconte une histoire. En songe, il symbolise celle de notre vie. Chaque page tournée renvoie à un passé révolu, certes, mais dont on tire néanmoins une expérience. Le voir fermé traduit un refus de revenir en arrière. Ouvert, l'enseignement prend toute son ampleur et permet d'avancer. Poussiéreux, la mémoire tend à sélectionner les événements.

    Lexique



    Lune.
    C'est le symbole féminin par excellence. Elle renvoie à la maternité, à la protection mais aussi au mensonge. Quand elle figure dans un rêve, on peut y voir une expression d'émerveillement devant tout ce qui touche de près ou de loin à la féminité. Quand la lune semble inquiétante, le rêveur ne vit pas bien la part féminine de sa personnalité.

    Lexique



    Main.
    C'est elle qui nous relie au monde extérieur. Elle tisse des relations sociales. Elle représente l'action et la création. Se laver les mains illustre un désir de s'éloigner de son entourage. Des mains paralysées illustrent une impossibilité d'action.

    Lexique



    Maison.
    Armature de la conscience, la maison symbolise l'équilibre. Chaque pièce évoque une facette de sa personnalité et renvoi à son histoire personnelle. Nettoyer sa maison indique la volonté de clarifier ses idées et de faire le point sur son parcours. Les murs représentent l'aspect matériel, les acquis, tandis que le toit illustre l'évolution spirituelle

    Lexique



    Miroir.
    L'image qu'il renvoie symbolise le besoin de percer sa personnalité, d'aller à la recherche de son âme. Dans un rêve, celui qu'on y voit n'est pas forcément soi. Si c'est quelqu'un que vous aimez, cela signifie qu'une partie de vous se sent proche de lui..

    Lexique



    Mort.
    Il est dit que les défunts qui apparaissent dans les rêves viennent simplement saluer leurs proches en leur permettant de poursuivre leur route sans eux. Rêver de la mort d'un proche n'a rien de prémonitoire.

    Lexique



    Naissance.
    Rêver d'une naissance trahit la volonté de s'accorder une chance supplémentaire et de trouver les moyens de surmonter un obstacle. Un accouchement est le signe d'une évolution très positive du rêveur.

    Lexique



    Neige.
    La font des neiges révèle une incapacité à se contrôler et la crainte de la solitude. Faire des boules de neige traduit une volonté de maîtriser le temps pour organiser ses idées et motiver son action.

    Lexique



    Nid.
    Le nid symbolise la protection. Vide et sans œufs, il traduit un sentiment d'abandon. Douillet, il évoque le confort et la sérénité. Habité par deux oiseaux, on peut y voir une représentation du foyer.

    Lexique



    Noyade.
    Plutôt angoissante, la noyade est la transcription de ce que l'on vit dans le quotidien: on se sent submergé par un océan de contraintes. Lorsqu'on se sent couler mais que, bizarrement, on parvient à respirer sous l'eau, cela signifie que l'on a réussi à surmonter ses angoisses.

    Lexique



    Nuages.
    C'est la représentation des perturbations du rêveur. Parfois, ils signalent une dispute. Celle-ci peut-être une querelle entre amoureux ou entre collègues, ou un conflit familial.

    Lexique



    Nuit.
    La nuit, par opposition au jour qui symbolise la conscience, renvoie à l'inconscient, à l'introspection. Si au cœur de la nuit, vous vous sentez serein, c'est que vous êtes en parfaite harmonie avec vous-même. A l'inverse, quand vous vous sentez perdu dans le noir, vous traversez une période de doute, d'angoisse.

    Lexique



    Œil.
    Voir ses propres yeux marque un besoin de compréhension et de courage pour faire face à ses failles. Rêver que les autres vous contemplent indique la complexité des relations sociales et la crainte de voir sa confiance manipulée par des esprits menaçant. L'œil gauche représente la lune ; le droit, le soleil..

    Lexique



    Or.
    Métal supérieur à tous les autres, l'or indique la connaissance de sa propre valeur et la volonté de se donner les moyens de se confronter à une situation ambitieuse. Si l'argent représente l'avoir, l'or évoque l'alchimie permettant à l'individu de gérer son ascension, sans céder à l'appel du pouvoir.

    Lexique



    Orage.
    L'orage, symbolise encore plus fort que la tempête, révèle un profond différent aux conséquences très importantes pour vous et vos proches. Votre inconscient vous invite par là à régler rapidement le problème.

    Lexique



    Panne.
    L'inspirat on souffre de ne pouvoir se libérer. Rêver d'une panne revient à faire état des blocages que l'on peut rencontrer dans la vie. Lesquels peuvent être d'ordre psychologique ou d'ordre physique.

    Lexique



    Paralysie.
    L'inconscient capte un danger auquel il se sait incapable de faire face. S'immobiliser, cela prouve que le seul moyen de dépasse le problème, c'est d'attendre que ça passe.

    Lexique



    Parents.
    Rêver de ses parents traduit un état balançant entre l'envie de se sentir en sécurité et la volonté de s'émanciper de principes inculqués. Rêver de sa mère témoigne d'une certaine inhibition. Quand il s'agit du père, cela veut dire qu'il faut s'éloigner.

    Lexique



    Peau.
    Le vêtement protège des autres, la peau préserve de soi-même. Elle symbolise l'enveloppe spirituelle qui empêche de fuir sa nature profonde. Rêver d'une peau abîmée fait apparaître le malaise que vous éprouvez vis-à-vis des autres.

    Lexique



    Police.
    Voir un gendarme ou un policier renvoie à la peur de se sentir pris en faute. Sexuellement, rêver de police traduit une culpabilité émotionnelle qui a trait à votre couple.

    Lexique



    Pont.
    Rêver qu'on traverse un pont dénote que vous avez pu tirer au clair deux problèmes, que vous les avez reliés entre eux . Si le pont s'écroule, les ambitions chutent également.

    Lexique



    Porte.
    C'est l'ouverture sur le monde. En ouvrir une marque le désir de prendre des initiatives et de s'aventurer en toute confiance dans une direction inconnue. Si elle s'ouvre vers l'intérieur, la conscience franchit un pas dans la connaissance de soi. Vers l'extérieur, la vie sociale se développe dans un cadre harmonieux. Fermée, l'occasion s'envole, faute d'avoir su la saisir. Charnellement, une porte close traduit la peur de s'engager dans une relation.

    Lexique



    Poupée.
    Elle représente l'enfant soumis à la volonté de ses parents. Si la poupée porte des habits luxueux, peut-être souffrez-vous encore de la solitude ressentie quand vous étiez petit ; un sentiment sans doute dû à une mère soucieuse de votre apparence plus que votre personne. Et vous avez gardé de vous cette image assez peu valorisante.

    Lexique



    Prison.
    Elle renvoie à un sentiment d'enfermement mental. Si chaque soir, vous rêvez que vous sortez, c'est peut être que votre activité professionnelle ne correspond pas à votre personnalité . Voir ses proches en prison indique une méfiance quant aux intentions de son entourage.

    Lexique



    Puits.
    C'est une ouverture sur votre inconscient. Les adolescents rêvent souvent de puits, passage d'un état de conscience à un autre. Si vous êtes souvent attiré par le puits mais que vous craignez d'y tomber, cela signifie que votre passé vous fascine malgré des difficultés à l'accepter.

    Lexique



    Radeau.
    Vous vous trouvez dessus: votre conscience se laisse porter par le courant en toute confiance. Si le radeau apparaît après un naufrage, cela indique que vous êtes parvenu à résoudre un conflit.

    Lexique



    Rat.
    <Il est lié à la maladie. S'il se promène sur votre corps, il signale qu'un endroit est malade. S'il court dans la maison et tente de se cacher, vous avez pu souffrir dans votre enfance de l'impossibilité de dire, face à une mère rigide ou un père sévère.

    Lexique



    Rendez-vous.
    Il suggère la peur du changement. Si vous ne parvenez pas à vous y rendre et que vous ressentez de la colère, c'est en réalité contre vous-même que vous êtes fâché. Vous aimeriez pouvoir changer de vie mais vous n'y parvenez pas.

    Lexique



    Requin.
    Il s'apparente souvent à une personne qui revient dans votre vie et tourmente votre quotidien. Votre impuissance se heurte à la volonté de vaincre l'adversaire. Etre attaqué par un requin traduit aussi ses difficultés à lutter contre ses démons intérieurs (agressivité, duplicité...).

    Lexique



    Ruines.
    Elles représentent l'état physique du rêveur. Une maison en ruine correspond au corps qui de délabre. Si elle est en bon état, entourée de ruines, cela dénote un sentiment de solitude suite à la dégradation des relations avec des proches.

    Lexique



    Sac à main.
    Il représente ce que l'esprit à enfoui au fur et à mesure des ses expériences. Il renferme aussi les désirs inavoués. Se le faire voler s'apparente au viol de l'intimité et à la dépossession d'une partie de soi. Voir quelqu'un l'ouvrir renvoie à une craint de la manipulation ou à une rivalité.

    Lexique



    Sang.
    Il symbolise la vitalité et l'énergie. L'endroit du corps d'où coule le sang peut révéler l'origine d'une faiblesse. Une blessure à l'intérieur de la main peut illustrer la difficulté d'action liée à une grande fatigue.

    Lexique



    Serpent.
    Symbole sexuel, le serpent évoque aussi la médecine, alliée protectrice de la santé. Se faire attaquer par un serpent renvoie à la peur de la maladie. S'il s'enroule, les émotions deviennent étouffantes à force de ne pouvoir se libérer. Tuer un serpent marque la détermination à faire évoluer une situation.

    Lexique



    Serrure.
    Elle représente les protections, les fermetures psychologiques de l'individu. Une serrure bloquée illustre les verrouillages intérieurs. Regarder au travers indique que l'on se pose en spectateur, incapable de réaliser ses rêves par peur de l'échec.

    Lexique



    Sexe.
    Cela traduit une impuissance à vivre pleinement sa sexualité. Rêver d'une relation charnelle avec une personne du même sexe dénote un manque d'estime de soi et la peur de ne pas être désiré.

    Lexique



    Sorcière.
    Elle est la représentation négative de la mère. Elle attire et manipule, tout comme une mère peut dévorer ses enfants d'amour pour mieux les retenir. Pour un enfant, la sorcière illustre la présence d'une belle-mère mal acceptée. Adulte, il s'agit plutôt de la gêne occasionnée par une femme au comportement agressif.

    Lexique



    Souterrain.
    Il symbolise l'ascension vers la spiritualité. Le souterrain induit notamment l'idée de ramper ou de se baisser, c'est-à-dire de se confronter à sa condition de mortel.

    Lexique



    Téléphone.
    Il symbolise notre façon de communiquer. Ainsi, rêver que le téléphone sonne et ne pas décrocher indique une grande difficulté à se relier aux autres et à exprimer ses sentiments. Une conversation téléphonique qui se passe bien révèle souvent un approfondissement de la relation avec la personne en ligne.

    Lexique



    Trésor.
    Il représente la richesse intérieure. Rêver d'en découvrir un, signifie que le chemin parcouru dans la quête de sa personnalité est le bon. En cacher un, par contre, indique la crainte d'être manipulé, tant sur le plan matériel que moral.

    Lexique



    Trou.
    Il renvoie à la découverte du sens caché des choses. Y tomber, cela prouve qu'une prise de conscience est nécessaire pour avancer. Trébucher à cause d'un trou renvoie à la recherche des moyens nécessaires pour soutenir son action.

    Lexique



    Tunnel.
    Passage de la vie à la mort, le tunnel plonge dans l'obscurité avant d'attirer vers la lumière. Etre à l'entrée symbolise la nécessité de faire son propre voyage intérieur. Ne pas en voir l'issue renvoie à l'impression, toute subjective, d'être dans une impasse. Sortir du tunnel révèle un profond changement en soi.

    Lexique



    Vague.
    Une vague violente représente une action que vous avez fait naître inconsciemment pour résoudre un conflit. Face à l'adversité de votre entourage, vous n'envisagiez que cette solution. Si le rêve est relatif à une rupture, il montre que vous êtes à l'origine de celle-ci.

    Lexique



    Ventre.
    Garde-manger de l'inconscient, le ventre digère les événements et les transforme en émotions. Des douleurs dans le ventre traduisent la difficulté à assimiler une situation présente, en raison de l'écho émotionnel qu'elle provoque.

    Lexique



    Vertige.
    Rêver de vertige provoque une sensation étrange puisqu'on s'interroge, au réveil, sur le fait d'avoir pensé ou rêvé de se retrouver dans cet état. Cela traduit une angoisse existentielle profonde, où l'intuition encourage le détachement et la raison impose le contrôle.

    Lexique



    Vin.
    Dans la mythologie, le vin renvoie au plaisir. Mais dans la conception religieuse, il apparaît comme un symbole spirituel. Rêver d'en boire annonce une victoire sur soi-même et la certitude de pouvoir s'élever sur le plan spirituel.

    Lexique



    Virage.
    Prendre un virage signifie que la personnalité est prête à renoncer à ses biens pour passer à un stade supérieur. Il illustre un changement d'existence et la fin d'une époque.

    Lexique



    Voler.
    Voler symbolise le désir de fuir la réalité. On vole pour oublier le quotidien, le poids des contraintes. Si vous volez à l'horizontale, pour échapper à des personnes, cela signifie souvent que vous vous sentez menacé par elles. Si vous volez à la verticale, il s'agit plutôt d'une élévation spirituelle.

    Lexique



    Voyage.
    Il représente une découverte intérieure, une transformation. Voyager en songe signifie que les situations vécues sont incontournables et s'inscrivent comme une initiation nécessaire à la compréhension de soi.

    Lexique



    Zoo.
    Les animaux du zoo représentent la confrontation des instincts collectifs qui, pour coexister, doivent être dominés. En les voyant en rêve, si vous éprouvez de la peur, vous refusez votre nature animale. Si leur enfermement vous peine, vous réalisez à quel point vous êtes malheureux de ne pas pouvoir vous exprimer librement. S'ils sortent de leur cage, vous exprimez certaines facettes de votre personnalité.

        178 - Après son cancer, eue tombe amoureuse de son chirurgien.    


    Christiane, 41 ans.

    A 39 ans, quand j'ai appris que je souffrais d'un cancer du sein, je n'ai pas été plus étonnée que ça. Cela faisait des années que je traînais une sorte de tristesse diffuse. Divorcée, avec un fils devenu ado, j'avais de plus en plus de mal à accomplir les tâches quotidiennes. Alors, dès l'annonce de cette maladie, je me suis dit que j'allais m'occuper de moi et me battre contre ce mauvais coup du sort. Le goût de la vie m'est revenu très vite ! L'équipe soignante y a été pour beaucoup... En particulier le chirurgien, que j'ai tout de suite trouvé charmant. Pendant les consultations qui ont suivi l'opération, lui et moi avons commencé à échanger des propos sur nos goûts personnels, cinéma, musique... Et à beaucoup rire ensemble. Il m'a confié, un jour, qu'il était en train de se séparer de sa femme. Quant à moi, je me pomponnais avant de venir le voir. Il m'a fallu quelques semaines pour m'apercevoir... que j'étais tombée amoureuse de lui ! Une amie m'a dit: « Calme-toi, toutes les femmes font un transfert sur leur médecin ou leur chirurgien, après ce genre d'opération. » Mais j'avais l'impression de ne pas lui être indifférente. Il me recevait de plus en plus tard, et, me semble-t-il, me souriait d'un air rêveur... Un soir, après une consultation, il m'a dit: « Et si nous poursuivions cette conversation au restaurant ? » « D'accord », lui ai-je répondu. Il m'a pris la main au dessert... et ne l'a plus lâchée. Depuis, je dis: « Merci, cancer ! »




    Sandrine, 43 ans.

    Mon premier mari avait tout pour plaire: beau, riche - gérant de société -, il m'impressionnait. De son côté, il disait aimer en moi mon côté madone. Au fil des années, notre relation s'est détériorée: lui, impérieux, moi, effacée. Il m'étouffait littéralement et me disait que je n'étais pas à la hauteur. En outre, j'avais beaucoup de mal à m'épanouir sexuellement avec lui. Pourtant, quand il m'a annoncé qu'il partait avec une autre femme, j'ai été dévastée. Je perdais mon mentor. J'ai même pensé au suicide. Je ne pouvai concevoir de rester seule. Inscrite sur de sites de rencontres, j'ai fini par faire la connaissance de Vincent. Tout me plaisa en lui: son regard, ses gestes, sa façon de m'écouter... car lui m'écoute vraiment Contrairement à mon premier mari, Vincent est un gourmand de la vie. C'est avec lui que j'ai eu mes premières grand révélations sexuelles, moi qui me pensai peu douée au lit. Bref, aujourd'hui, je remercie Patrick de m'avoir quittée.




    Aurélie, 35 ans.

    J'ai travaillé dans une agence de pub pendant cinq ans. Cinq années infernales à me retrouver sous les ordres d'une femme insupportable, qui me demandait toujours plus de travail, me confiait les dossiers les plus ingrats. J'étais très jeune et très vulnérable... J'ai fini par tomber malade - une maladie déclenchée par l'excès de stress, m'a dit le médecin. La veille de mon opération, au cours d'ur entretien d'évaluation, ma « boss » m'a enfoncée encore un peu plus. C'est la goutte d'eau qui m'a incitée à changer de vie. J'ai créé ma propre boîte. J'y consacre tous mes week-ends, toutes mes soirées, mais je revis. J'ai compris que ma vraie nature était d'être libre et de prendre des risques. Quand je regarde des photos de ma « sale époque », je me trouve terne, fatiguée, bouffie... Aujourd'hui, je suis rayonnante, heureuse, je dégage des ondes positives ! La preuve: quatre mois après avoir monté mon entreprise, j'ai rencontré l'homme de ma vie...




    Henriette, 46 ans.

    J'ai été comédienne pendant dix ans. J'adorais mon métier, les beaux textes, le théâtre, les applaudissements du public... Reconnue par mes pairs, je jouais dans des pièces exigeantes qui n'attiraient pas les foules. J'ai dû emprunter de l'argent pour vivre et financer les locations de salles. Quand je me suis retrouvée enceinte, ça a été la grande chute: je n'avais plus un sou pour acheter des couches et des petits pots pour mon fils. Je courais de casting en casting... sans décrocher le moindre rôle. Quasi-SDF, j'ai dû habiter en foyer pendant quinze jours. La mort dans l'âme, j'ai abandonné. Comme j'avais une maîtrise de lettres, j'ai suivi une formation pour devenir journaliste. La révélation. J'avais une plume, me disait-on, j'étais passionnée par l'écriture, je me réveillais même la nuit pour fignoler mes articles... J'aime tout dans ce travail: les rencontres exceptionnelles, les voyages... J'ai même interviewé Françoise Dolto trois mois avant sa mort. J'aime ce métier surtout parce que moi, l'intellectuelle plutôt timide, j'y suis à ma juste place ! Je ne l'aurais jamais compris sans ma descente aux Enfers.



        182 - Anxiété.  


    Comme beaucoup de personnes âgées, Charlotte, 78 ans, a peur de tomber. Cette angoisse de la chute et des vertiges susceptibles de la provoquer l'entraîne petit à petit à restreindre ses déplacements. « J'ai vérifié d'abord qu'il n'y avait pas d'hypertension, de problème neurologique ou ORL qui pourrait effectivement être à l'origine de troubles de l'équilibre, note le médecin homéopathe. Tout était normal. Mais pas question de prescrire des anxiolytiques à même de générer une baisse de la vigilance... et donc des vertiges ! Un traitement de terrain associant Gelsemium 30 CH une fois par semaine et Argentum nitricum 15 CH à raison de 5 granules le matin lui a rapidement redonné confiance en elle. » La meilleure preuve ? Charlotte a perdu la canne qui ne la quittait jamais !



        183 - Bouffées délirantes.  


    Martine, 67 ans, est suivie depuis plusieurs années pour une maniaco-dépression. En 2008, des épisodes de délire commencent à se manifester. Martine sent une présence diabolique auprès d'elle. Devant l'aggravation de son état, un internement d'urgence en hôpital psychiatrique est envisagé. Mais, auparavant, sa psychologue l'envoie chez un homéopathe uniciste. «Je l'ai longuement questionnée. Parmi ses symptômes, l'un m'intriguait: simultanément à son problème psychiatrique étaient apparues des douleurs abdominales aiguës. Mais l'examen clinique de l'abdomen ne montrait pas de lésions organiques. L'association de ces deux éléments - troubles psy et douleurs abdominales -m'a orienté vers un remède d'origine minérale. » En douze heures, Martine était sortie d'affaire. Ses visions infernales s'effaçaient, tandis que la perspective d'un internement s'éloignait. « Je la suis depuis trois ans... elle va de mieux en mieux et plus personne ne parle de l'envoyer en hôpital psychiatrique ! »



        184 - Dépression.  


    Depuis qu'elle a perdu son chien, son unique compagnon, Edwige est effondrée: pleurs et insomnies sont difficilement calmés malgré les anxiolytiques et les antidépresseurs qu'elle prend quotidiennement, sans oublier le petit somnifère du soir. Apathique à cause de ces médicaments, elle souhaite changer de traitement. Elle n'avait jamais eu recours à l'homéopathie quand le psychiatre hospitalier, lui propose d'essayer. « Nous avons eu recours à Ignatia en dilution croissante: 9 CH, 12 CH, 15 CH, puis 30 CH, à une semaine d'intervalle. On a en effet constaté que prescrire une suite de dilutions variées de manière rapprochée permettait d'augmenter la profondeur d'action du traitement. » Un mois plus tard, Edwige va beaucoup mieux et projette d'acheter un autre chien. Elle a pu arrêter totalement ses antidépresseurs. Selon le spécialiste, un traitement homéopathique bien choisi peut se révéler plus efficace que beaucoup de psychotropes. « Un antidépresseur met quinze jours à agir, les granules peuvent avoir un effet quasi immédiat.»



        185 - Hyperactivité.  


    Face d'ange mais vrai petit diable, Laurent, 9 ans, bouge tout le temps. Il n'arrive pas à fixer son attention, agit de façon impulsive. Le diagnostic le confirme: c'est un hyperactif. Le traitement de référence du trouble de déficit de l'attention et hyperactivité (TDAH) est la Ritaline, un médicament qui aide beaucoup les familles, mais présente des effets secondaires nécessitant de le manier avec prudence. C'est pourquoi les parents de Laurent préfèrent consulter une homéopathe. Cette généraliste homéopathe s'intéresse depuis longtemps au TDAH et utilise, en complément d'un traitement de fond correspondant au « tempérament » de l'enfant, deux médicaments symptomatiques, Dopamine 5 CH (le matin) et Serotoninum muriaticum 5 CH (le soir), auxquels elle ajoute ponctuellement des « classiques », comme Ignatia ou Gelsemium, des médicaments qui calment et jouent sur le moral. Elle parvient ainsi à faire baisser de plusieurs points le score d'hyperactivité (échelle de Connors). Des résultats corroborés par une étude suisse publiée en 2005. D'autres travaux sont actuellement en cours.



        186 - Phobies.  


    Amélie, une informaticienne de 33 ans, traîne depuis des années un état anxiodépressif que ni la psychothérapie ni les médicaments ne sont parvenus à guérir. Parmi les manifestations de son anxiété, la crainte des infections et des maladies graves, en particulier la sclérose en plaques qu'elle redoute. Et surtout une phobie paralysante: elle a une peur panique d'être prise de vomissements. « Amélie présente une caractéristique qui me frappe. Elle prévoit tout: travail, gestion du quotidien... Même pour les vacances, tout est programmé. » Ce besoin de planification exacerbée oriente l'homéopathe vers un remède d'origine métallique. Très vite, l'angoisse décroît et les peurs disparaissent, notamment la phobie du vomissement.



        187 - Terreurs.  


    Depuis sa naissance en février 2004, Christian a des nuits agitées. Vers l'âge de 3 ans débute ce que ses parents pensent être des cauchemars. Au bout d'une heure trente à deux heures de sommeil, il se met à hurler. Les yeux grands ouverts, la pupille dilatée, le regard dans le vague, le cœur battant la chamade, il est en réalité victime d'un trouble neurologique fréquent chez le jeune enfant: « les terreurs nocturnes ». Ni le lithium ni les autres oligoéléments prescrits par le pédiatre ne semblent agir. Les années passent. On finit par lui prescrire du L72, des gouttes homéo-pathiques qu'il prend tous les soirs. « Dès la première semaine, on a vu une amélioration », traitement leur a été associé, à base de Kalium bromatum 30 CH (au quotidien) et de Sulfur 30 CH (tous les dimanches). « Je ne me hasarderai pas à dire que le résultat est totalement dû à l'homéopathie, peut-être est-ce également l'évolution naturelle de la maladie. Toujours est-il que les crises se sont beaucoup espacées. Il en faisait une ou deux par semaine, il n'en fait plus qu'une tous les deux mois environ. »



        188 - Insomnie.  


    Emilio ne ferme pas l'œil de la nuit. Et cela fait plus de trente ans que cela dure ! Depuis l'enfance, cet artiste sud-américain est terrorisé par le noir, qu'il imagine peuplé de spectres. Au détour de la conversation, il révèle que sa naissance a été extrêmement traumatisante: travail très long (plusieurs jours) au fin fond de la jungle et accouchement dramatique ayant conduit à pratiquer une césarienne d'urgence. L'association entre ces peurs nocturnes - nécessitant la présence d'un proche dans sa chambre pour qu'il puisse dormir - et le traumatisme de la naissance oriente le médecin vers un médicament d'origine végétale connu pour être un remède majeur des séquelles de traumatisme crânien. « En quarante-huit heures, on a observé une radicale transformation de ses insomnies. Aujourd'hui, les angoisses ont disparu, Emilio a un bon sommeil et il peut dormir seul sans problème ! »



        189 - Rien ne vaut un bon libraire !  


    "Bibliothérapiste diplomé de Cambridge !" Un concept intéressant, mais avons-nous vraiment besoin d'un tel lieu en France alors que nombre de nos libraires font de la psychothérapie sans le savoir ? « Ah non, pas un roman d'amour, je suis dégoûté, je viens de me faire larguer ! » dit ce jeune homme décomplexé à sa libraire préférée. « J'ai une amie hospitalisée, je voudrais un livre distrayant », entend souvent une libraire depuis treize ans. « Nous répondons en essayant de deviner les goûts de nos clients par associations d'idées, parfois on les entraîne loin de ce qu'ils cherchaient pour leur faire découvrir d'autres mondes », ajoute-t-elle. Car « se soigner » par les livres reste subtil et lié à l'histoire de chacun. Une chercheuse en littérature au CNRS, le confirme: « Si on vient de vivre un deuil, on peut préférer un livre dans lequel reconnaître son expérience (l'Enfant éternel, Philippe Forest), mais tout aussi bien se tourner vers un auteur classique de la joie (la Chartreuse de Parme, Stendhal) ou trouver de l'élan chez un poète qui donne du sens à l'effort (Poteaux d'angle, Henri Michaux). On peut encore se ressourcer dans un livre d'art qui montre les premiers portraits réalisés et qui est une ode à la mémoire des visages (l'Apostrophe muette, Jean-Christophe Bailly). »



        190 - On retrouve sa propre histoire...  


    Ainsi, depuis un an que sa mère est décédée, Annie, recherche des livres pour l'apaiser. « Je me demandais si j'étais normale de me sentir aussi mal; des ouvrages m'ont rassurée. » Parmi les plus consolateurs, elle a surtout aimé un essai classique (Une mort très douce, Simone de Beauvoir), mais aussi des livres modernes (Nos étoiles ont filé, Anne-Marie Revol; A ce soir, Laure Adler). « J'ai vécu avec ma mère la même histoire que Laure Adler raconte avoir traversée avec son fils. » Mais l'auteur peut sembler aussi très éloigné de soi. « C'est toujours étonnant de retrouver ce que l'on ressent formulé par un romancier japonais, allemand, islandais ou un écrivain XIX° siècle... » une libraire. Malgré le dépaysement, on apprend beaucoup sur soi. En lisant Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, d'Haruki Murakami, Laura, 34 ans, fleuriste, inconsolable de son premier amour, a découvert que l'étudiant japonais du roman était « exactement elle » et que son histoire non seulement faisait écho à son obsession amoureuse, mais lui donnait un sens.



        191 - La magie du voyage imaginaire.  


    Car même si l'on se reconnaît dans une sensation, un personnage ou une situation, la lecture nécessite de faire travailler son imaginaire; ce « déplacement » permet de porter un autre regard sur soi et sur les autres et de se réinstaller différemment dans sa vie, avec plus d'allant et de lucidité; contrairement à un livre de recettes où l'on peut récupérer un mode d'emploi (faites ceci, ne faites pas cela), dans la littérature, on mène une expérience, on rencontre un auteur, des personnages, on entre dans un univers. Cette lecture est une « aventure à laquelle participe le lecteur; il va y trouver des ressources pour affiner sa perception, façonner certaines conduites, voire acquérir un style de vie ».



        192 - Une alchimie délicieuse.  


    Pour une spécialiste de la lecture, on passe toujours par « un corps-à-corps » pour entrer dans le livre, sa construction, ses personnages, ses phrases. Dans certains cas, c'est gagné: le livre s'impose à nous, nous submerge, occupe notre intériorité, transforme notre vie. « Les mots lus arrivent en concurrence avec la vie réelle. Le livre qui va nous faire du bien remplira cette fonction d'heureuse surprise », ajoute-t-elle. C'est le cas de Lucie qui était étudiante en droit et peu lectrice de romans. Sa sœur lui avait offert Madame Bovary, de Gustave Flaubert, pour la sortir d'une lente dépression liée à un amour déçu; trente ans plus tard, elle se souvient du déclic provoqué. « C'est avec ce roman que j'ai fini de ressasser mon histoire, mais j'ai surtout découvert que lire m'aidait à me porter mieux. » Et alors la quête dans les librairies, les bibliothèques, d'un autre roman qui va nous faire oublier nos soucis de la vraie vie et nous transporter dans un ailleurs délicieux fait aussi largement partie du « traitement ». L'addiction alors nous guette... Mais ça, c'est une autre histoire !



        193 - Une toxico de la passion.  


    Solène, 43 ans

    « Séparée de mon mari après dix ans de vie commune, je me suis aussitôt inscrite sur un site de rencontres et j'ai basculé quasi immédiatement dans l'addiction. Tous ces hommes qui me "flashaient", cela flattait puissamment mon ego. Petite, j'étais adulée par mon père. Un jour, je devais avoir 10 ans, il s'est tourné vers moi et m'a confié: "Aucun homme ne t'aimera autant que moi." Cette phrase a influencé ma vie affective. J'ai rencontré des dizaines d'hommes, je passais quatre heures par jour sur Internet, je négligeais mes enfants et mes amis. Lire, aller au cinéma... tout me paraissait fade. J'ai entamé une psychothérapie. Et j'ai fait la connaissance de Pierre au même moment ! »

    L'avis de la psy:
    Solène est dans un schéma de dépendance affective depuis toute petite. La responsabilité incombe à ce père qui ne lui a pas donné -inconsciemment- la permission d'aimer et d'être aimée par un autre que lui. Elle multiplie les partenaires qui ont pour seule fonction de lui faire éprouver l'illusion de l'amour: les sensations fortes de la passion. Mais la passion, c'est avant tout l'amour de soi. Cette jeune femme cherche à se valoriser à travers le regard des hommes. Elle ne cherche pas à rencontrer l'autre dans sa spécificité. Ce qui l'intéresse, c'est la conquête, surtout lorsqu'elle est ardue. Sa psychothérapie lui a permis apparemment de faire une vraie rencontre. Peut-être aurait-elle gagné à trouver le bonheur en elle-même avant de s'engager dans une nouvelle histoire. »



        194 - Se faire aimer à tout prix, même au travail.  


    Germaine, 31 ans

    « J'ai toujours été une élève modèle: discrète, consciencieuse. J'ai brillamment réussi mes études et j'ai intégré une grande entreprise comme chargée d'études. Là, j'ai commencé à perdre pied. Je souffrais des rapports professionnels froids, compétitifs. La seule avec qui j'ai réussi à nouer une vraie relation, c'était ma supérieure. Manque de chance, lorsque j'ai commencé à lui faire de l'ombre, bien malgré moi, elle m'a prise en grippe. J'ai vécu deux ans de harcèlement et j'ai fini par démissionner. Traumatisée par cet échec, je me suis découragée et j'ai accepté un boulot dans une PME. Toujours prête à rendre service à mes collègues, à rester plus tard le soir... Je n'arrive pas à dire non ! J'ai compris ma bêtise le jour où mon "binôme" a été promu. Contrairement à moi, elle n'est pas du tout dans l'affectif. Moi, je suis "la brave fille". J'ai tout faux. »

    L'avis de la psy:
    « Germaine se présente comme une perfectionniste, une bosseuse. Cette exigence envers elle-même résulte-t-elle trop grande pression parentale? Cherche-t-elle à se montrer à la hauteur de ses frères et sœurs? L'a-t-on dénigrée, petite, ou au contraire survalorisée? Elle confond relation de travail et demande d'amour. Le piège s'est refermé sur elle lorsqu'elle est tombée sur une chef manipulatrice. Son amabilité et sa disponibilité la font passer pour "gentille". Mais son attitude n'est pas désintéressée. Car son projet est de se faire aimer, quitte à ne pas être respectée. »



        195 - Malheureuse, mais incapable de le quitter.  


    Pascale, 69 ans

    « J'ai rencontré mon mari à 18 ans. Je venais de laisser ma mère et ma Bretagne natale - mon père est mort quand j'avais 8 ans -pour un petit boulot à Paris. C'est là que j'ai croisé Jean-Marc. Il avait dix ans de plus que moi, était aussi autoritaire que j'étais effacée. A l'époque, j'avais plutôt des velléités d'indépendance, mais il m'a mis le grappin dessus et je n'ai pas osé résister à ses avances. J'étais plutôt flattée qu'un bel homme comme lui pose les yeux sur moi... Orphelin, il voulait construire une famille. Il a très vite fait le vide autour de nous, m'interdisant même de voir ma mère et mes sœurs. Il m'a empêchée de travailler. Toutes les décisions importantes (achat de la maison, scolarité des enfants...), c'était lui qui les prenait. Je me suis toujours écrasée, j'avais peur de lui, de ses réactions. Pourtant, il ne s'est jamais montré violent avec moi... Aujourd'hui, je mène une petite vie tranquille, mon bonheur, ce sont mes enfants et mes petits-enfants. Mais je m'en veux d'avoir démissionné. C'est terrible, je crois que j'ai gâché ma vie à cause d'un homme que je n'ai jamais aimé. »

    L'avis de la psy:
    « Pascale n'a sans doute jamais eu voix au chapitre pour exprimer ses besoins et ses souhaits. Son histoire et le refoulement de ses désirs l'ont amenée tout droit dans la gueule du loup! Elle était en effet "prédisposée" à rencontrer cet homme plus âgé, autoritaire, qui s'est substitué au père qu'elle n'a pas eu... dans la version père Fouettard. Son mari s'est arrangé pour la persuader qu'elle n'était bonne à rien, et donc qu'elle avait besoin de lui. Il est lui aussi dépendant affectif: il a besoin qu'elle ait besoin de lui. Tous deux fonctionnent dans un système de codépendance, lui en bourreau, elle en victime, préférant maintenir une relation destructrice que d'affronter la solitude. Inconsciemment, ses enfants et petits-enfants doivent sentir qu'ils sont nécessaires à son bonheur. En réalité, Claudine est toujours une enfant qui n'a pas pris sa vie en main et attend que les autres fassent son bonheur.



        196 - Jamais sans mes amis.  


    Michel, 44 ans

    « Mes parents m'ont mis en pension à 6 ans. Mon père, un dandy parisien, pensait que ma mère, artiste, était incapable de gérer une famille nombreuse. Cela l'arrangeait, ils étaient libres. Je me suis senti abandonné. A l'adolescence, j'ai commencé à apprécier la vie en groupe. J'ai trouvé chez mes copains une seconde famille. Je suis devenu un publicitaire reconnu. Je sors tous les soirs, cela m'a coûté deux mariages et d'incessantes disputes avec ma fille qui vit la moitié du temps chez moi... Mais c'est plus fort que moi. Dans les dîners, je brille, je me sens exister. Les filles que je rencontre me reprochent ma légèreté, mon côté influençable, de ne jamais exprimer mon avis ou mes vrais sentiments. »

    L'avis de la psy:
    « Michel souffre d'une grande carence affective. Il s'est senti "abandonné" par son père et sa mère quand il était petit, des parents égocentriques qui n'ont pas su lui donner l'amour suffisant pour s'autonomiser. Le processus de séparation-individuation ne s'est pas effectué correctement, en douceur et dans la sécurité. Pour se rassurer sur sa valeur, cet homme est obligé de se noyer dans les autres. Il n'a pas pu développer sa vraie personpalité et s'est construit, par compensation, un "faux self", une image sociale entraînant des relations superficielles. Les "grands" dépendants affectifs sont aussi souvent de véritables dons Juans. Michel cherche désespérément sa maman dans chaque femme qu'il rencontre. »



        197 - Les surdoués.  


    Souvent maladroits avec les autres.
    Qui sont-ils ?
    Ces gifted people, comme les nomment les anglophones, ont un QI supérieur à 125 et représentent entre 3 et 10% de la population.

    Que deviennent-ils ?
    Rapides intellectuellement, efficaces, ils sont en outre perfectionnistes et... très exigeants avec leur entourage. « C'est bien là le problème, souligne une psychologue et psychanalyste. Leur intelligence relationnelle est inversement proportionnelle à leur QI. Souvent maladroits, ils peuvent se montrer hautains. Rapidement, ils s'ennuient -certains ne supportent pas de rester en réunion par exemple. Ils sont souvent considérés par les autres comme des martiens », explique la psy. Par crainte d'être rejetés, certains ont pu étouffer leur talent, voire s'adapter totalement aux autres en se fabriquant un « faux self» (fausse identité). « II leur faudra parfois suivre une thérapie s'ils ne veulent pas passer à côté d'eux-mêmes », suggère la psy. On sait qu'un tiers des enfants surdoués se retrouvent en échec scolaire. Quid de ceux-là? « Certains végètent dans une profession qui ne les satisfait pas, sous les ordres d'un chef bien moins brillant qu'eux. Mais il suffit d'une passion sur le tard, par exemple, pour inverser la tendance. » On retrouve beaucoup de surdoués chez les artistes et dans les carrières d'auto-entrepreneurs: cela leur permet d'échapper à la hiérarchie.

    Conseil du psy:
    « Au moindre doute, pratiquer un test à l'âge adulte peut être salvateur. Ce que l'on pensait être un "handicap social" peut se transformer en chance. Et permettre de démarrer une nouvelle vie. »




        198 - Les dyslexiques.  


    Pris en charge correctement, ils ont laniaque.
    Qui sont-ils ?
    Ils représentent entre 3 et 5% de la population. Leur problème ? Un défaut d'identification des mots, d'origine neurologique: ils ne parviennent pas à décoder correctement l'information écrite. D'où, malgré leur intelligence, la menace de l'échec scolaire.

    Que deviennent-ils ?
    La dyslexie ne disparaît pas, mais les troubles peuvent s'améliorer avec une bonne rééducation. Pour preuve une étude réalisée aux Etats-Unis sur les carrières brillantes -chercheurs, intellectuels - menées par certains dyslexiques. « Ceux-là ont souvent été aidés et/ou sont animés par une passion qui les a fait "décoller" dans la lecture », souligne une orthophoniste. D'autres s'en sortent plus difficilement, qu'ils souffrent d'une dyslexie plus sévère ou d'une perte d'estime de soi liée aux blessures et à l'exclusion pendant l'enfance. C'est, de l'avis d'un psychothérapeute, ce qui est le plus ardu à reconstruire. D'où l'importance de se faire dépister tôt pour mieux comprendre l'origine de ces traumatismes. Et si besoin, d'entamer une psychothérapie, même à l'âge adulte, pour reprendre confiance en soi.

    Conseil du psy:
    « Quand on a bénéficié d'une double prise en charge -orthophonie et psychothérapie-, on est armé pour la vie et plus combatif à l'âge adulte: témoins Tom Cruise, Cher ou Richard Branson, P-DG de Virgin. »




        199 - Les hyperactifs.  


    Moins agités, toujours étourdis.
    Qui sont-ils ?
    Turbulents et manquant de concentration, ces « petits Zébulon » représentent de 2 à 5% de la population.

    Que deviennent-ils ?
    S'ils épuisent leur entourage, ils deviennent souvent des adultes plus calmes, moins remuants physiquement... mais qui connaissent toujours autant de problèmes d'attention et de concentration ! D'après un psychiatre spécialiste du TDAH (trouble déficit de l'attention-hyperactivité), sur la totalité des hyperactifs, qu'ils aient été traités par Ritaline ou non, 50% le restent à l'âge adulte - et 30% dans une forme sévère. Oublis, incapacité à achever une tâche, papillonnage, procrastination... ils souffrent souvent quand ils travaillent en open space, car ils sont « happés » par tous les stimuli. Leurs atouts ? Ds aiment bouger, se tourner vers de nouveaux centres d'intérêt. « Ils excellent dans le commerce, le journalisme, l'art, le show-biz, moins dans les professions comptables. Ce sont d'excellents traders », souligne le psychiatre. Second point: « Non diagnostiqué dans l'enfance, ce trouble peut également conduire à des complications (dans 20 à 30% des cas) tels une humeur dépressive, des troubles bipolaires, des addictions (tabac, cannabis, cocaïne et parfois travail), qui se déclarent souvent dès 15-16 ans. On comprend combien le diagnostic précoce est important: il permet au patient d'être accompagné au mieux », souligne le psychiatre, pour qui le TDAH est encore bien trop ignoré aujourd'hui, même par certains pédopsychiatres.

    Conseil du psy:
    Une thérapie comportementale et un coaching - même à l'âge adulte - sont précieux pour domestiquer ce défaut d'attention. Quand un TDAH reprend confiance en lui, il récupère une énergie fabuleuse.




        200 - Les asperger.  


    Plus facile de passer un grand oral que d'acheter une baguette de pain.
    Qui sont-ils ?
    Les personnes atteintes du syndrome d'Asperger représentent un peu plus de 1% de la population. Généralement diagnostiqués aux alentours de 4 ans. ils sont dotés d'un QI très supérieur à la moyenne (130, 140. voire plus) et d'une mémoire colossale. Mais ils souffrent d'un trouble envahissant du développement (TED) gênant leurs relations sociales. Ils ont toutes les peines du monde à se faire des amis ou à communiquer.

    Que deviennent-ils ?
    Certains ont une connaissance encyclopédique, d'autres développent un intérêt monomaniaque. « Quand ils sont passionnés par un domaine, ils excellent, y compris dans le monde de l'entreprise, où on les retrouve prodigieux informaticiens, excellents documentalistes, chercheurs en sciences ou en philosophie... » explique une psychologue clinicienne spécialisé dans leur prise en charge. En revanche, les « aspies » sont handicapés dans l'organisation du quotidien. « II est beaucoup plus stressant pour moi d'aller acheter une baguette ou d'assister à un pot de bienvenue que d'aller passer un grand oral de concours », raconte un asperger de 29 ans qui a obtenu le bac avec une mention très bien, une maîtrise de philosophie allemande et est diplômé de Sciences-po.

    Conseil du psy:
    « Ils doivent être intégrés dès le plus jeune âge à la société, quitte à faire appel à un coach professionnel. D'où l'importance de faire valoir le statut de handicapé de la personne atteinte, afin qu'elle bénéficie d'aides ad hoc. »




        201 - Contre qui râlons-nous ?  


    Nous n'avons que l'embarras du choix. Les autres... ceux que nous ne connaissons pas: politiques, prêtres, profs, marchands, banquiers, serveurs, vendeurs, caissiers... Et puis les autres, ceux que nous ne connaissons que trop: compagnons, enfants, voisins, chien et chat, collègues, supérieurs. Et souvent, c'est à nous-mêmes que nous lançons les « Espèce d'idiot ! ».



        202 - Pourquoi le fait-on ?  


    A première vue parce que nous sommes stressés, débordés. Et dans ce contexte où tout tient à un fil si, d'aventure, la voiture refuse de démarrer, bébé régurgite sur notre épaule ou le lave-linge tombe en panne, c'est notre première réaction, la plus simple, la plus spontanée, la plus économique: « Tous des nuls ! », « C'est bien le moment de faire bleurp ! », « Cochonnerie de machine ! »... Mais cela a-t-il du sens de parler à une machine ou de reprocher son fonctionnement digestif à un bébé ? En fait, râler cache un besoin de reconnaissance non satisfait, une frustration non assumée, un besoin d'aide non exprimé. Râler, c'est exprimer en négatif des émotions authentiques que nous ne nous autorisons pas: colère, chagrin, peur.



        203 - Que dissimulent nos lamentations ?  


    « Ah ! Celle-là, elle fait tout de travers ! » J'affirme ainsi et sans nuances ma supériorité. Je brille à bon compte et me rengorge au regard de la nullité environnante. « Les chefs, tous des nuls ! » « Les hommes, tous des lâches ! » Voilà, c'est dit, de mes échecs et de mes mésaventures, je suis totalement innocente, tout est leur faute ! Je suis une victime de l'indigence d'autrui. Formidable dédouanement pour se complaire dans sa situation et ne rien modifier à ses habitudes. « Mais c'est quoi, tout ce foutoir ! » Je suis épuisé, surmené et j'aimerais qu'« on » m'aide, qu'« on » range, mais ma demande est inaudible pour ce « on ». « Les politiques, tous des pourris ! » J'aime critiquer en comité, j'y gagne un sentiment d'appartenance, je ne me mouille pas et ne cherche pas de solution. Ça me coûte bien moins en énergie et ça m'apporte la jouissance rapide d'une communion à bon compte. « Encore une journée de m... !» Noir c'est noir, mes soucis dévorent tout. J'ai été contrarié cinq minutes et j'oublie le reste de ma journée que je gâche mentalement dans son intégralité. Dramatiser me détourne d'une authentique émotion qui, elle, n'est pas exprimée: j'ai peur de ne pas réussir.



        204 - Quel bénéfice tirons-nous de nos jérémiades ?  


    Râler, c'est lâcher la soupape d'une Cocotte-minute surchauffée. Au point où la cocotte (nous-mêmes) en est, il faut lâcher la vapeur pour éviter l'explosion. Ça libère, ça défoule... Nous en sommes tous convaincus sauf que, si plus convaincu que nous du bienfait de la chose nous fait face, cela peut aussi dégénérer. Parfois, on parvient en râlant à fédérer les autres autour de nous, encore faut-il qu'ils subissent la même frustration pour que nous ayons une petite chance de râler en chœur, comme les foules sur le quai du train un jour de grève ou les automobilistes klaxonnant dans un embouteillage. Mais ces concerts de protestations apportent-ils la moindre solution ?



        205 - Y a-t-il des conséquences négatives ?  


    C'est un pis-aller. On peut s'en contenter, mais cela nous grandit-il ? Notre compagnon, nos enfants, nous-mêmes, en retirons-nous une belle image de nous ? Bof ! à moins d'être capable de râler avec un énorme humour, et encore. Entendre et s'entendre râler enquiquine tout le monde, donne une image négative du présent, fait fuir les gens heureux et le bonheur lui-même, nous enferme dans un système de pensée clos. Râler n'est pas s'indigner, c'est une réaction routinière et automatique pour encaisser ce qui nous perturbe sans s'attaquer aux causes. C'est une pirouette de l'humeur pour s'épargner l'interrogation, l'analyse et la recherche de solutions. Râler n'est pas jouer, ce n'est pas faire face, c'est esquiver, entériner, baisser les bras. Que nous encaissions sans rien dire (l'art de râler en soi-même) ou que nous bougonnions à longueur de journée, le résultat est équivalent: toxique. Il est inutile de s'interdire de râler, la cocotte pourrait exploser, mais il est intéressant de se regarder faire. Nos bougonnements sont un formidable champ d'observation sur nous-mêmes et, si on les interroge un peu, sur ce qui ne va pas dans notre vie. Sachons les écouter...



        206 - Pourquoi est-ce normal ?  


    Plus on aime l'autre, plus on attend de lui, surtout au début de la relation où, à défaut de bien le connaître, on s'en fait une image idéalisée. Alors, fatalement, un jour il nous déçoit. Et on le « désaime » à hauteur de l'amour qu'on lui porte... Pas de quoi s'affoler, rassure le spy: « Aimer et haïr sont les deux faces de la même médaille: l'un ne peut pas aller sans l'autre ! » un autre psy ajoute: « C'est justement parce qu'il existe un cadre affectif, parce que l'amour circule, que la haine peut être exprimée: " Je te déteste et je peux te le dire, car je t'aime. " »



        207 - D'où vient cette ambivalence des sentiments ?  


    Du premier amour que nous avons connu, avec notre mère le plus souvent. Ce couple haine-amour se met en place lorsque le bébé perçoit que l'autre lui est indispensable, mais pas tout à fait là où il le désirerait: il n'est pas présent, ou pas assez attentif, ou trop intrusif. Bref, pas totalement comblant. « Dans le tissage même de ce premier lien d'amour qui marquera les suivants, il y a déjà ces deux notions: l'autre m'est indispensable; mais, en même temps, l'autre me malmène... en étant autre, c'est-à-dire pas pile comme je voudrais. »



        208 - A quoi servent ces moments de désamour ?  


    « A nourrir la relation, paradoxalement ! Ils nous permettent de faire évoluer l'image de l'autre: on se réadapte sans cesse ». « Peu après notre mariage, j'ai été envahie de sentiments négatifs envers mon mari, raconte Evelyne, 41 ans. Tout ce que j'aimais en lui, sa désinvolture, son sens du contact, me tapait sur les nerfs. Ça me perturbait, je pensais que l'amour s'en allait. Avec le temps, j'ai appris à ne pas redouter ces moments. Ce n'est pas lui, mais mon regard sur lui qui change. » Pour reconnaître l'autre comme différent de l'image qu'on a bâtie, on peut en discuter ensemble. Ou se quereller aussi. « L'émotion nous pousse à dire des choses qu'on taisait depuis des mois. Le fait d'exploser vient débloquer quelque chose qui s'était coincé dans la relation ou en soi », explique un psy. D'un coup, ça pète. « Je déteste ces dîners avec tes collègues ! Je n'aime pas ce que je vois de toi. » « Après le temps de l'émotion et du reproche vient celui de la demande, maintenant que l'affect a parlé, cherchons le sens de la dispute et trouvons une solution ensemble. » On se rend compte que l'on se croyait obligé d'assister à ces dîners et que, en fait, cette partie-là de la vie de notre conjoint, on la lui laisse ! « Cet autre, je l'aime, mais pas en entier, se dit-on. C'est ainsi qu'on sort de l'illusion de la fusion ».



        209 - Quelles sont les limites à ne pas dépasser ?  


    Le psy distingue l'explication un peu musclée et l'insulte: « Dans le premier cas, on parle de soi. C'est le "je" qui prédomine. Dans l'insulte, c'est l'autre qu'on vise. Et cela n'a jamais aidé à ré-accorder un couple ! Quand il y a volonté d'anéantissement, je ne suis pas sûre que l'on puisse la dépasser. » Pour éviter de blesser l'autre, filtrons nos paroles. « Pointer ses défauts, c'est une attaque qu'on pardonne, analyse le psy, mais toucher à ses valeurs, à son histoire, ça ne passe pas. » De même qu'abîmer ce qui fait la trame du couple (la sexualité, la place des amis, du travail) peut être un point de non-retour.



        210 - Et les enfants dans tout ça ?  


    Même s'ils n'assistent pas à ces disputes, ils sentent la tension et « leur imagination s'emballe, tendance film d'angoisse plutôt que comédie légère... surtout en période œdipienne: ils sont tiraillés entre le désir de récupérer un des parents pour eux tout seuls et la peur que ce désir ne devienne réalité », constate le psy. D'autres semblent s'habituer au « fonctionnement » de leurs parents. « Quand on se dispute avec mon mari, j'en parle après avec eux, explique Elisa, 37 ans. Je leur dis que même si on se querelle, on s'aime beaucoup. Chaque fois, ils me répondent: "Mais oui, on le sait bien..." D'ailleurs, quand eux aussi se chamaillent, ils disent: "On fait comme vous, on se dispute, mais on s'aime !" »



        211 - Faut-il en parler avec son conjoint ?  


    Après coup, nous nous apercevons souvent que nous demandons à l'autre de régler des comptes (nos blessures familiales) qui ne sont pas les siens... et qu'il est donc injuste de le détester parce qu'il ne répare pas ces blessures-là. Comment trouver les mots justes ? « Tout dépend de l'élasticité du lien et de la personnalité du conjoint », indique Vincent Garcia. S'il est susceptible, timide, enlevez vos gros sabots... « Ces moments de désamour n'ont pas forcément besoin d'être dits. Ils ont souvent plus à voir avec soi-même qu'avec l'autre, parce qu'on est alors préoccupé par autre chose que son couple. »



        212 - Ces périodes de désamour s'aggravent-elles avec le temps ?  


    Il serait caricatural de penser que, parce qu'on est un vieux couple, on passe ses journées à se chamailler. « Ces épisodes ne s'aggravent pas si, à l'amour des débuts, s'est ajoutée la tendresse. Le couple a alors appris à fonctionner ensemble; l'un et l'autre ont du recul sur la vie, sont moins impulsifs. » Barbara, 54 ans, mesure ce changement: « Au début, on était comme chien et chat, très adeptes des psychodrames et des réconciliations sur l'oreiller. Maintenant, on se dispute moins. On a pris conscience qu'on pouvait abîmer notre relation en se disant des horreurs. Je suis plus diplomate, moins exigeante aussi. Avant, je voulais qu'il soit lui en plus parfait. Aujourd'hui, je sais ce que je ne peux pas attendre de lui. » L'aimer, lui, mais pas ses blagues à deux sous. Et l'autre a autant à nous dire... Mais ce n'est plus un drame. Tant qu'il y a de la haine (un peu), y a du plaisir !



        213 - On ne se dispute jamais... c'est grave ?  


    Certains couples semblent avoir signé un accord tacite selon lequel on évite les sujets qui fâchent. « Suivant la façon dont se sont construits les premiers liens affectifs, la capacité (ou l'incapacité) à avoir confiance dans la solidité de ces liens, la relation est entachée de la peur de l'abandon, de la trahison». Accepter l'ambivalence de l'amour déstabilise et réveille cette peur. Alors, ils clouent le bec à leur ambiva-lence. Le psy met en garde. « En évitant le conflit, chacun met ses doutes et ses griefs dans une armoire. Mais qu'arrive-t-il le jour où celle-ci est pleine? L'un explose sous les yeux de l'autre qui ne comprend pas pourquoi une broutille prend une telle ampleur. » D'où certains couples qui divorcent, à la surprise générale. Marc, 54 ans, a fait l'expérience de l'ardoise qui s'allonge en silence: « Ma femme et moi avons eu une enfance marquée par un père autoritaire. Mariés, nous avons fui le conflit. Mais, sans en parler, ma femme a remis en cause notre couple. Elle a engrangé des frustrations. Le jour où elle s'est livrée, c'était pour me dire qu'elle me quittait. »



        214 - Mon amie d'enfance.  


    Henriette, 45 ans.
    « Je connais Raymonde depuis le lycée. Toutes les deux, nous avons suivi les mêmes études, sommes devenues éducatrices spécialisées, puis sommes "montées" à Paris. A mes yeux, Raymonde est un "double compensateur": elle me ressemble comme une sœur, tout en ayant des qualités - notamment le sang-froid -qui me manquent. Je lui raconte tout. Quand j'ai eu un coup de cœur pour un collègue, c'est elle qui l'a su. Quand j'ai appris que mon père souffrait d'Alzheimer, c'est elle que j'ai appelée en premier, avant même mon mari. Elle a une écoute extraordinaire, comme une vraie psy car elle ne projette pas sa propre vie sur la mienne. Cerise sur le gâteau: elle vient du même milieu rural que moi et connaît mes parents. Bref, elle est ma mémoire affective et professionnelle. Dans mon travail, quand je perds pied face à un ado difficile, je lui téléphone. Sa voix m'apaise immédiatement ! Récemment, j'ai lu dans un livre cette phrase: "J'avais l'impression de n'avoir vécu les choses que quand je les lui avais racontées." Entre Raymonde et moi, c'est ce qui se passe. »




        215 - Ma grande sœur.  


    Claire, 29 ans.
    « Ma sœur a toujours été mon idole. C'est elle qui m'a tout appris: la musique de David Bowie, Voyage au bout de la nuit de Céline... Aujourd'hui, je lui téléphone quasiment tous les jours: je suis de nature indécise et j'ai besoin d'elle pour prendre des décisions. Côté couple, elle est fondamentale. Je ne peux pas entamer une relation sans lui présenter mon nouveau petit ami. Un jour, à l'issue d'un dîner, elle m'a dit: "Ce type-là n'est pas pour toi, il va te faire du mal." Je n'ai pas voulu l'écouter, nous nous sommes disputées... Je suis restée avec ce garçon, qui m'a en effet très vite trompée et blessée. Ça n'a fait qu'exacerber son emprise sur moi. C'est vrai, je suis prisonnière de son avis. Il m'arrive de me dire: "Si un jour elle disparaît, je ne serai plus rien." »




        216 - Le meilleur ami de mon mari.  


    Aurore, 42 ans.
    "Sébastien est à l'origine le meilleur ami de mon mari, n est devenu mon frère de cœur. Il a une empathie incroyable et s'intéresse énormément aux autres. Au départ, nos discussions m'ont beaucoup aidée à "décoder" mon mari, qui a vécu une enfance compliquée. Mes beaux-parents ayant disparu, Sébastien est mon unique source d'infos. Nous passions des soirées entières, tous les trois, à décoder son enfance. Il nous conseillait des livres, des thérapies... Grâce à lui, on allait à la découverte de qui nous étions. Quand nous avons eu des enfants, il nous a beaucoup conseillés. Lorsque j'étais inquiète pour l'un ou pour l'autre, je l'appelais pour avoir son avis... Le simple fait d'entendre sa voix, si calme, si posée, me faisait du bien. Et puis un jour, mon mari et moi avons réalisé que le rôle qu'on lui demandait de jouer n'était pas celui d'un ami, mais celui d'un thérapeute. Nous avons eu peur que, finalement, cette formidable histoire d'amitié ne soit ternie un jour ou l'autre, d'autant plus que nous avions été heurtés une ou deux fois par des réflexions sans doute justes, mais difficiles à entendre de la part d'un ami. Il n'est plus notre thérapeute et il reste notre meilleur ami."




        217 - Ma masseuse.  


    Hélène, 75 ans.
    « Il y a trois ans, mon fils a eu un cancer. Cela m'a remuée au plus profond de moi-même, d'autant plus que mon frère est mort du même cancer. L'angoisse m'a submergée, je ne pouvais plus dormir. J'ai vaguement essayé de consulter une psychologue, mais le fait d'être obligée de parler me bloquait totalement ! Une amie m'a suggéré de consulter une réflexologue. Le bienfait a été immédiat, car la détente physique provoquée par les massages m'encourageait à parler. Le fait qu'elle soit parvenue à soigner mes insomnies compte pour beaucoup dans la confiance que je lui porte. Aujourd'hui, j'attends ses séances avec beaucoup d'impatience. Elle me donne des conseils précieux... Une ou deux fois, je lui ai téléphoné, juste pour lui parler. Elle m'a dit que je pouvais le faire quand je voulais. Un jour je lui ai dit: "II faudra que je vous paie les consultations par téléphone !" Elle a éclaté de rire... »




        218 - Ma boss.  


    Jacqueline, 36 ans.
    « Quand j'ai rencontré Marie-Louise pour un poste dans sa PME, son regard intense m'a plu immédiatement. Très vite, notre relation a été scellée par l'humour. Elle lisait en moi mes peurs, mes angoisses... Notre relation a vite débordé du cadre professionnel. Elle me trouvait trop anxieuse et m'a proposé de m'emmener avec elle à ses cours de méditation et de yoga. Après les séances, nous nous parlions au café. Elle m'a encouragé à divorcer alors que j'hésitais, et me donnait régulièrement des conseils pour élever mon fils. C'était bien plus qu'une maman: une icône. Le jour où j'ai appris qu'elle avait eu un accident de voiture, j'ai été dévastée. Après deux mois et demi de coma, elle est morte. J'ai démissionné. Elle a crée un vide incommensurable, une empreinte que rien ne peut remplacer. Je continue à faire du yoga et, pendant les phases de relaxation, je lui parle. Je lui dis: "Marie-Louise, aide-moi, là, j'ai besoin de toi." Souvent, ça marche, une illumination me vient... Du coup, je me dis que c'est elle, d'en haut, qui m'aide encore. »




        219 - Les grandes occasions.  


    « Le jour de mon mariage, mes deux sœurs ont fait un discours drôle et touchant à l'attention de ma femme, une sorte de "contrat de garantie" me concernant. Au début, je riais. Mais à un moment, voir mes sœurs émues devant le micro m'a remué Je me suis mis à pleurer, une main sur les yeux. » Alain, 31 ans.

    Le décryptage du psy:
    « Les larmes d'un homme doivent couler pour une bonne raison... Dans les grandes occasions, elles sont autorisées ! ». « II y a des moment! (mariage, enterrement) qui marquent l'intensité d'une relation. Cette intensité permet de libérer ce qu'on contrôle habituellement. Là, devant ses sœurs, toutes les barrières du regard de l'autre et les stéréotypes liés au statut masculin sautent: le marié se laisse emporter par l'émotion... » Le psy signale que les hommes n'ont pas toujours été tenus de retenir leurs larmes: « Souvenez-vous de l'Iliade: en temps de guerre, un Grec "doit" pleurer. Ou la Chanson de Roland: en apprenant la mort de ce dernier, Charlemagne et son armé fondent en larmes et s'arrachent des poils de barbe de tristesse ! »



        220 - L'aveu d'impuissance.  


    « II y a des années, nous avons traversé, une de mes filles et moi une période rude. J'étais le seul à m'opposer à elle: ma femme me laissait négocier les sujets délicats. Un jour, à la suite d'une dispute violente, je suis parti pleurer dans ma chambre Je me sentais seul, pas soutenu par ma femme et incompris de mes enfants. J'en avais assez de cette image de père rigide. » Edmond, 70 ans.

    Le décryptage du psy:
    Ces larmes, ce sont celles du solitaire. D'une part, ce père pleure parce qu'il se sent seul. D'autre part, il ne s'autorise à le faire que lorsqu'il s'est isolé dan s sa chambre. Pourquoi ? Parce que son statut d'homme - et de père de surcroît - lui dicte de retenir son chagrin. C'est bien là une des complexités de l'identité masculine: parce qu'il a besoin d'appartenir à la grande communauté des hommes, il se soumet à l'injonction de ne pas pleurer, que lui commande son identité sociale. Identité sociale qui s retrouve en conflit avec son identité personnelle (ce qu'il est) le jour où il se met à pleurer. » Cet exemple illustre en outre la vertu des larmes, « Par leur effet cathartique [qui libère], les larmes font baisser la pression et désamorcent la violence. » Tout le monde est parti de son côté réfléchir à la dispute.



        221 - Une blessure non refermée.  


    « II y a peu, ma fille a fait remarquer à mon mari qu'elle regrettait de ne jamais être allée aux sports d'hiver. Mon mari s'est alors mis à pleurer à gros sanglots en disant: "Je suis vraiment nul, je n'ai jamais pu vous payer ça"... C'était surréaliste ! Une fois calmé, il lui a expliqué que, petit, il avait beaucoup souffert du manque, qu'il voulait éviter ça à ses enfants, qu'il aurait voulu pouvoir tout leur donner. Ça m'a remuée... » Léa, 36 ans.

    Le décryptage du psy:
    «Je vois deux mouvements, note le psy: d'abord la culpabilité du père envers sa fille; il s'en veut de ne pas lui apporter ce qu'il aurait voulu lui donner. En même temps, il s'identifie à sa fille, comme si l'enfant qu'il était revivait sa propre douleur. Il ne faut pas s'étonner que ses pleurs surgissent sur une réflexion anodine. Cet élément déclencheur renvoie sûrement à un autre événement, traumatisant, que le père a en tête. » Cette émotivité des hommes bouleverse souvent leur compagne... Le psy note: « Aujourd'hui, les femmes racontent avec fierté à leurs copines que leur mari pleure; ça n'aurait jamais été le cas pour la génération précédente ! ».



        222 - Le sport.  


    « Je suis ému devant un match de rugby. Au moment de l'hymne national, quand je vois les visages des joueurs, j'imagine ce qu'ils ressentent, l'idée qu'un pays est derrière eux. Et je pleure. » Romain, 47 ans.

    Le décryptage du psy:
    « Dans le sport, on pleure tout le temps. Mais ça ne compte pas car ce sont des "larmes collectives": en étant à l'unisson avec sa nation, l'homme a le droit d'être ému avec les autres spectateurs. » Le psy complète: « Ici, l'émotion exprimée ne remet pas en cause l'identité sociale. C'est un moment symbolique d'identification à un pays. Il y a toute liberté de montrer ses larmes car elles ne parlent pas d'une faille. » On est dans un registre d'idéaux qui parlent aux hommes: le drapeau, le podium, la victoire, l'hymne. « L'homme laisse voir sa préhistoire: c'est comme s'il rapportait un trophée à sa tribu !»



        223 - La beauté.  


    « Je me souviens d'une nuit en montagne; nous avions dormi dans un refuge non gardé. Il était tôt, je suis parti chercher de l'eau dans une petite grotte, à côté. Le ciel était orangé, les bruits de la montagne au petit matin m'entouraient. C'était un spectacle merveilleux. J'ai été ému aux larmes par tant de beauté. » Pascal, 50 ans.

    Le décryptage du psy:
    « L'émotion esthétique existe ! Souvent, celui qui est submergé est lui-même surpris d'être en larmes. Il y a quelque chose en nous qui nous emporte et qu'on ne connaît pas. Mais quand on creuse, on trouve une raison qui explique cette sensibilité pour ce paysage-là, pour un tableau ou une musique. » Par exemple, on est ému par un lieu parce que notre grand-père chéri en parlait comme d'un rêve inaccessible; on pleure sur Jésus que ma joie demeure, de Bach, parce que c'était le morceau préféré d'un ami aujourd'hui disparu...



        224 - "J'ai toujours détesté septembre".  


    Jules, 38 ans.
    « Vers le 2O-25 août, je me sens blêmir. Le temps change et je commence à avoir mal au ventre... J'ai toujours détesté septembre, le "mois de l'école", car j'ai toujours haï les études. A partir de la seconde, j'étais un tel cancre que ma mère m'a inscrit en pension - c'était pire encore, car cela signifiait la rupture avec le milieu familial. Je vomissais systématiquement les veilles de rentrée. J'ai interrogé ma mère il y a peu et elle m'a raconté qu'elle m'avait également confié pour la première fois à une nourrice en... septembre. Une nourrice qui ne lui plaisait pas. Ça fait beaucoup ! Aujourd'hui, je passe ce mois-là en apnée, j'essaie d'éviter les grandes décisions, les changements d'emploi, les coups de gueule et tout ce que je pourrais faire sous le coup de l'émotion. »



        225 - "Mes histoires d'amour avortaient en avril".  


    Irène, 22 ans.
    « C'était inévitable: je rencontrais un garçon à la fin de l'année (entre septembre et décembre) et, systématiquement, je rompais entre mars et avril. A tel point que j'ai fini par mener mon enquête... Il ne m'était rien arrivé à moi de particulier. En revanche, ma mère avait fait deux fausses couches tardives, toujours en avril. J'étais petite mais, m'a-t-elle dit, j'ai beaucoup pleuré. J'avais même perdu mes cheveux après la seconde. C'est étrange, car je n'en ai aucun souvenir ! Mais ça ne m'étonne pas. car nous avons une relation fusion-nelle, ma mère et moi. Le fait de savoir tout cela va m'aider. Je serai plus patiente, moins soupe au lait avec mes amoureux. »



        226 - "Novembre, un mélange d'émotions".  


    Marie-Hélène, 47 ans.
    « Maux de ventre, crises d'angoisse, insomnies... Quand arrive novembre, je suis chamboulée de partout ! C'est un mois crucial: mon fils aîné est né début novembre et mon père est décédé fin novembre. Il y a peu de temps, j'ai compris que j'étais tiraillée entre ces deux moments extrêmes. Je suis la proie de deux sources émotionnelles contradictoires: le souvenir heureux, mais teinté de mélancolie, de la naissance de mon fils, et la terreur de la mort. Depuis que j'ai identifié ce mélange d'émotions, je vis mieux, car mon angoisse s'est transformée en simple malaise. Quand je prendrai ma retraite, je disparaîtrai sous les tropiques à cette période ! »



        227 - "Désormais, j'aime février".  


    Marie, 41 ans.
    « Février est un mois vide et froid. Septembre, c'est la rentrée; en décembre, il y a Noël ; en janvier, les soldes; en mars, le début de la douceur... Mais février est totalement creux ! Je déteste la montagne, je n'ai jamais pratiqué le ski, d'où mon sentiment d'exclusion quand les autres rentraient et s'exclamaient: "J'ai eu ma première, ma deuxième étoile !" Cela a changé du jour au lendemain lorsque j'ai appris l'existence d'une fête juive, Tou Bichvat, qui célèbre la fin des pluies et le renouveau de la nature. La sève remonte dans les arbres, c'est le début du printemps. C'est à cette époque que. en Israël, on plante des arbres. Chacun se réjouit alors. J'ai levé le nez, remarqué que les journées rallongeaient beaucoup, que les oiseaux chantaient le matin, même sous la neige. Cela m'a rendu plus joyeuse. Désormais, j'aime février, rempli de promesses. C'est le mois des crêpes et du chocolat chaud. »



        228 - "L'approche de l'été m'angoisse...".  


    Marie-Claire, 30 ans.
    « L'été me colle des sueurs froides. C'est encore pire depuis que je suis maman: je ne sais jamais où partir, j'envie les destinations de tous ! Je me suis longtemps interrogée sur ce malaise qui me tenaillait. J'ai mis ça sur le compte de mes complexes: il faut se dénuder, passer à l'épilation, subir l'épreuve du maillot de bain. Mais, au cours de ma psychothérapie, j'ai réalisé brutalement que j'avais été hospitalisée un été entier l'année de mes 8 ans. Je m'étais sentie abandonnée, loin de tous, mes frères étaient à la plage... Cela m'aide aujourd'hui. Dès qu'arrivent les beaux jours, je respire, je me dis: "Calme-toi, tu t'angoisses mais tout va bien se passer." »



        229 - Pour passer un cap difficile.  


    Céline, 41 ans, mère de trois enfants, a vaincu deux cancers du sein. Quand elle sort victorieuse de cette bataille, il y a six ans, ell e ressent une urgence: réaliser au plus vite un rêve d'ado, à savoir courir un marathon. « J'étais si peu sportive, c'était surréaliste. Et pourtant, quelques mois plus tard, je franchissais la ligne d'arrivée. C'était une façon de me sentir tout à fait vivante, de me prouver que plus rien ne pourrait m'arriver. » Aujourd'hui, au-delà d'un sport, Cécile s'est découvert une vocation. La maman au foyer court désormais autour du monde, a lancé la revue spécialisée Running pour elles, tout en enchaînant les compétitions. Pour Chantal, 35 ans, aujourd'hui plusieurs fois marathonienne, c'est l'ennui d'une vie plan-plan et des difficultés conjugales qui l'on mise en piste du jour au lendemain. « Dans l'océan de doutes que je traversais, j'ai eu besoin de sentir la stabilité du sol sous mes pieds. J'ai suivi instinctivement cette impulsion, et je me suis retrouvée à trottiner dans la rue, chaussée des vieilles tennis que j'avais sous la main. Un mois plus tard, je me séparais de mon mari. »

    Décryptage
    Une consultante en développement personnel et préparatrice mentale de sportifs, constate que beaucoup de ses clients en transition se mettent à la course à pied instinctivement, au moment où ils ont besoin d'un coup de fouet moral. «C'est une plate-forme solide sur laquelle s'appuyer quand on a l'impression que notre vie nous échappe, un outil efficace pour par-venir à se réengager dans un projet personnel ou professionnel », observe-t-elle. Ici, la course permet au sens propre comme au figuré d'avancer dans sa vie, de tourner une page difficile...



        230 - Pour partager.  


    « J'ai 0% d'esprit de compétition, et pourtant j'adore courir avec du monde, faire partie d'un groupe sur la ligne de départ..., explique Lise, joggeuse régrolière de 35 ans. J'ai participé à des courses féminines. Il y règne une atmosphère festive et bon enfant motivante; cela donne un sens à toute cette énergie dépensée car, en participant, on soutient aussi une bonne cause [la lutte contre le cancer du sein]. » Aurélie, elle, préfère partager avant et après une course, via des forums Internet. « Au départ, ce côté très fort de "communauté" me rebutait, car je recherchais avant tout dans le running une forme de solitude. Mais je dois avouer qu'il est presque impossible de ne pas partager avec d'autres passionnés le trop-plein d'émotion provoqué par une épreuve, ou quelques conseils d'entraînement. »

    Décryptage
    « La course a beau être une activité individuelle, elle est très socialisée », indique un professeur en psychologie de la santé. « Et comme sa pratique se fait souvent en solo, c'est aussi paradoxalement l'une des explications du succès actuel des courses qui permettent à leurs participants de se réunir dans leur passion, au-delà de l'aspect compétition. Et puis c'est rassurant de se sentir appartenir à une communauté. Celle des pratiquants de running est très codifiée: codes vestimentaires, alimentation, récupération... suivre tous ces conseils de vie a un côté maternant, sécurisant. »



        231 - Pour trouver un équilibre.  


    Une fois le premier déclic dépassé, il faut trouver son second souffle, transformer l'essai. Pour Raymond, 42 ans, la course (adoptée à l'arrêt du tabac) est devenue un rituel de bien-être. « J'étais stressé, alors je fumais et buvais pour compenser. Chef d'entreprise et papa solo, je jongle avec beaucoup de contraintes extérieures. Grâce à la course, je m'offre un temps en fin de journée, après avoir récupéré mes enfants à l'école. Plus que pour cracher mes problèmes, je suis sur la piste simplement pour me faire du bien, me recharger. Courir m'apaise, me réaligne les chakras ! C'est un travail d'équilibre. »

    Décryptage
    « Parce qu'elle impose un travail sur la respiration au long cours, comme le yoga, la course harmonise naturellement te corps et l'esprit. Elle est souvent adoptée par des personnes qui se sentent impuissantes face à des contraintes extérieures envahissantes et qui ont besoin de reprendre la main, de faire respecter pour une fois leur propre rythme ! Facile à caser dans un agenda bien rempli, elle n'impose pas d'horaires ni d'inscription, gage d'une forme de liberté. En ville, on voit des silhouettes qui filent dans l'aube ou à la tombée de la nuit... »



        232 - Pour s'affirmer.  


    Quand Laure commence à courir il y a sept ans, elle est expatriée en Italie pour des raisons professionnelles. « Très vite, mes conditions de travail se dégradent. Loin de mes proches, je m'enfonçais moralement, j'étais dépassée. Sur les conseils de mon ami resté en France, j'ai alors commencé le running dans le seul but de surmonter cette situation. Tenir mes entraînements m'a donné la force et la confiance qui me manquaient pour me sortir de ce mauvais pas. » Certains se lancent en outre dans la compétition, avec un résultat palpable: un temps, une distance, un classement... et une image sociale revalorisée. « Quand on court un marathon, l'épreuve mythique par excellence, il se produit un déclic. Avant, j'étais la maman au foyer à laquelle personne ne venait parler en soirée, aujourd'hui, je suis la marathonienne !



        233 - Pour méditer.  


    Montaigne écrivait: « Mes pensées dorment si je les assois. Mon esprit ne va que si mes jambes l'agitent. » A la différence d'autres sports plus techniques, courir est une action naturelle qui permet à notre esprit de vagabonder... ou - encore plus difficile - de faire le vide. « A l'entraînement, je débranche totalement. Je suis dans ma bulle, j'arrive à ne plus penser à rien, je m'imprègne de la nature auvergnate qui m'entoure, ma playlist musicale spéciale course à pied dans les oreilles... Au bout d'une demi-heure environ, cela devient hypnotique. C'est aussi ce qui permet de ne pas bloquer sur la douleur en compétition. »

    Décryptage
    «Au-delà d'un entraînement physique, courir est une rencontre en profondeur avec soi-même, avec un corps parfois oublié». Cette introspection s'explique aussi par un phénomène physique: l'afflux d'oxygène provoqué par l'effort d'endurance agit sur le corps et sur te cerveau. Les idées fusent, l'esprit se clarifie et les soucis qui nous engluent sont en mesure d'être relativisés. L'environnement naturel ouvre aussi à plus de sensorialité. Le succès des courses nature prouve que cette soif de vert est un besoin largement partagé.



        234 - Elaborer son projet.  


    Pour que la pousse chance grandisse, il faut un terreau favorable, c'est-à-dire une direction consciente. Celle-ci peut se matérialiser de diverses façons: un projet, un rêve, une ambition, une passion... L'important est de savoir ce que l'on attend dans tel ou tel domaine de sa vie. Travaux pratiques.

    1. Se poser la question: qu'est-ce que je veux vraiment ?
    Ou ses corollaires: qu'est-ce qui m'épanouirait ? Qu'est-ce qui donnerait du sens à ma vie ? Qu'est-ce qui me permettrait de sortir de cette impasse ?


    2. Favoriser les réponses en se mettant à l'écoute active de soi.
    Le but est de laisser émerger son désir profond, de le libérer des filets du jugement et des autolimitations. Selon vos goûts ou l'exercice avec lequel vous êtes plus à l'aise, optez pour l'une ou l'autre des propositions. Première option: ouvrir grandes les portes de son imaginaire en se projetant dans sa tête le film de sa vie idéale et en repérant les éléments clés. Deuxième option: tenir un journal dans lequel on va jeter en vrac toutes ses idées, pour ne retenir que celle qui fait vraiment sens et priorité pour soi. Troisième option: pratiquer la méditation ou la contemplation.


    3. Nourrir son projet en le matérialisant par des photos, des objets,
    différentes choses qui vont faire office de « piqûre de rappel ». A la manière des adolescents mus par la passion de la musique, qui s'entourent d'affiches de leurs idoles pour se motiver et continuer à rêver.


    4. Identifier les blocages.
    Ils proviennent de deux sources: à l'intérieur de soi (manque de confiance en soi, pessimisme, peur de l'inconnu, découragement...) et dans notre entourage (« tu n'y arriveras jamais », « il est trop tard », «je ne sens pas ton projet »...). Dans les deux cas, il s'agit de les neutraliser en renforçant notre motivation. On peut, par exemple, confier à un proche bienveillant la mission de nous aider à garder courage et confiance dans notre désir ou notre objectif en nous coachant comme le ferait un entraîneur de boxe. On peut aussi lire des success stories ou dresser la liste de tous les gains liés à la réussite de notre projet et la relire tous les jours.



        235 - Créer des liens.  


    La première source d'opportunités est celle des rencontres. La chance durable n'aime ni les solitaires ni les égoïstes. Mais encore faut-il distinguer l'art du lien généreux de la gestion comptable des relations. Certes, « réseauter » peut être utile, mais établir une connexion généreuse et authentique avec les autres, c'est mieux. Combien de prestigieux managers au réseau tout aussi prestigieux n'entendent plus sonner leur téléphone une fois à la retraite ? L'idée: aider sans attente de retour, s'intéresser vraiment à autrui, soutenir la motivation ou le projet d'un collègue juste parce qu'il a besoin qu'on lui prête main-forte. Le professeur de psychologie le constate depuis des années: « La meilleure façon d'atteindre ses objectifs dans la vie, c'est d'essayer d'aider ceux que l'on aime, que l'on apprécie ou tout simplement ceux dont on a besoin à atteindre les leurs. » Comment ? C'est très simple...

    1. Faire circuler activement des choses utiles aux autres:
    des relations comme des informations.


    2. S'accorder dix minutes par jour pour recontacter,
    par e-mail ou par téléphone, quelqu'un que l'on n'a pas rencontré depuis longtemps ou que l'on a perdu de vue.


    3. Demander un service ou une info
    même si on n'a (encore) rien à offrir en échange.


    4. Devenir un « porte-chance »:
    se proposer pour donner un coup de main, une idée, mettre des personnes en connexion... sans être sollicité.


    5. Etre généreux,
    faire preuve d'affection, remercier, féliciter, soutenir...



        236 - Pratiquer le rebond positif.  


    Pas évident de rebondir après l'échec. Les blessures d'estime de soi, de confiance en soi, les déceptions et les trahisons ont un temps de guérison propre à chacun, qui ne saurait être accéléré par la simple volonté, il importe donc, dans un premier temps, de se mettre à l'écoute de ses émotions et de ses sentiments, sans censure. Tristesse, colère, rancœur sont légitimes. Le piège serait d'en devenir prisonnier et de renoncer, par dépit ou par fatalisme, à l'action, n est tout aussi essentiel de garder à l'esprit que les épreuves font partie du chemin et que bien peu d'entre nous peuvent les éviter. Le professeur de psychologie va plus loin et affirme que « faire l'éloge de la chance, c'est aussi faire l'éloge des accidents de parcours de la vie, c'est-à-dire de certaines malchances qui, finalement, nous auront quand même porté chance ». Il propose quatre pistes pour développer cet état d'esprit qui n'est ni déni de l'épreuve ni positive attitude forcenée.

    1. Chercher à percevoir les bons côtés de sa malchance,
    en termes d'apprentissage ou d'ouverture sur des possibilités nouvelles d'action: « Cet appartement m'est passé sous le nez mais, entre-temps, j'ai vu que le quartier n'était pas très sympa, alors je vais réorienter mes recherches. »


    2. Accepter l'idée qu'un mauvais coup du sort
    finit toujours par déboucher sur quelque chose d'utilisable dans un autre domaine: « Je n'ai pas réussi mon concours mais, en le préparant, j'ai appris à mieux gérer le stress et à m'exprimer en public. »


    3. S'efforcer de ruminer le moins possible
    les causes et conséquences négatives possibles du mauvais coup du sort en question.


    4. Prendre rapidement les mesures constructives,
    à la fois pour limiter les conséquences de ce hasard malheureux et pour passer à autre chose.



        237 - Les 3 profils de la malchance.  


    Après des années d'observation, le professeur de psychologie a brossé trois catégories psychologiques abonnées aux coups de malchance.

    1. L'évitant:
    II reste à l'écart de tout ce qui pourrait représenter une opportunité. Passif, il manque de confiance en lui et a du mal à être en phase avec les autres.


    2. Le dispersé:
    II peine à tenir durablement une direction. Chez lui, la malchance récurrente est le fruit d'un morcellement de son énergie intérieure qui se traduit par un manque de focalisation sur des objectifs réalistes.


    3. Le gaspilleur:
    II gâche les opportunités qu'il rencontre. Soit parce qu'il attend mieux, soit parce qu'il prend des décisions inadaptées aux ressources réelles dont il dispose. Il a aussi du mal à prendre sa part de responsabilité.



        238 - Alice, 44 ans une sensibilité anxieuse.  


    « Je ressens au fond de moi une sorte d'angoisse diffuse. J'ai passé mon adolescence et le début de l'âge adulte à aller de médecin en médecin, craignant un cancer, le sida... Je suis météosensible - un temps gris me fiche la journée en l'air -et un rien m'empêche de dormir: la réflexion anodine d'une copine, une réunion un peu stressante ou un pépiement d'oiseau ! »

    L'analyse:
    Un grand nombre de personnes anxieuses hypersensi­bles ont souffert de manque de sécurité intérieure, ont grandi sans le regard protecteur et bien­veillant de l'adulte. Certains ont été trop tôt livrés à eux-mêmes.


    Le conseil du psy:
    Ces hypersensibles à tendance anxieuse ont besoin d'extérioriser leurs émotions: sport trois fois par semaine, cours de théâtre et journal intime recommandés !



        239 - Solène, 36 ans une susceptibilité à fleur de peau.  


    « En couple, je suis hypersusceptible. La moindre remarque me fait partir en vrille. Je finis par piquer d'énormes crises de colère au cours desquelles j'envoie régulièrement un objet voler en éclats. Je le regrette plus tard, bien entendu. »

    L'analyse:
    Ces personnalités hyperexpressives sont tour à tour chaleureuses et colériques, mais dotées d'un grand coeur, ne supportant pas l'injustice. Elles sont souvent submergées par leurs révoltes.


    Le conseil du psy:
    psy Le mieux est d'apprendre à sentir monter la colère et, quand elle survient, de s'éloigner rapidement pendant quelques secon­des (ou juste fermer les yeux et respirer). Pour contrôler sa susceptibilité, il est conseillé de se rappeler d'où vient la critique... Ce n'est pas nous qui sommes en cause, c'est l'autre qui formule un besoin ou un reproche !



        240 - Michèle, 51 ans le complexe du caméléon.  


    « Hypersensible aux atmosphères, je déteste les conflits plus que tout. C'est pourquoi je reste tout sourire et, dans un dîner, je suis de l'avis du dernier qui a parlé. De temps en temps, je me recentre sur moi et je me demande ce que je pense réellement et qui je suis... »

    L'analyse:
    Ces personnalités caméléons ont lutté contre leur sensibilité en se suradaptant au réel et aux autres. Elles ont une sorte de « carapace invisible » qui les confine dans une fausse personnalité. Aux alentours de la quarantaine, elles traversent souvent une crise existentielle: qui suis-je vraiment ?


    Le conseil du psy:
    Pendant un dîner ou une réunion, il faut s'efforcer de s'exprimer dès les premières minutes, sinon on est noyé parmi les autres. Si l'on vit avec un caméléon, à nous de le recentrer en permanence sur lui: « Qu'en penses-tu ? Qu'as-tu envie de faire, ce week-end ? »



        241 - Frédéric, 19 ans un hérisson en boule.  


    « Mon fils est mutique avec nous. Il a vraiment peu de copains, a été un enfant sensible mais est devenu très froid aujourd'hui, comme si toute sa sensibilité s'était envolée. Je le trouve cynique. Et quand j'es­saie de l'aider, il est hyperagressif. Comment faire ? Le laisser tout seul dans son coin ? »

    L'analyse:
    Frédéric illustre parfaitement le « complexe du hérisson », replié sur lui-même. Cette attitude vient de loin: enfant, il a exprimé sa sensibilité, sans s'être senti compris en retour, il a peut-être eu honte de ses émotions et les a enfouies au plus profond de lui. On vient le chercher ? Il sort ses piquants pour éviter de revivre ce sentiment premier. Et il semble insensible alors qu'il est tout le contraire...


    Le conseil du psy:
    II faut le réapprivoiser pas à pas, sans le brusquer. Lui proposer de l'aide non pas directement, mais de façon détournée, avec tact et pudeur (poser un livre sur son bureau avec un petit mot plutôt que lui dire: « Tiens, toi qui es hypersensible, j'ai pensé que ça te ferait du bien ! »). Une relation amoureuse épanouie vient souvent à bout de ce syndrome.



        242 - Pablo, 39 ans une caisse de résonance.  


    « Je suis une caisse de résonance à moi tout seul... Je sursaute au moindre bruit et je suis extrêmement sensible aux "mauvaises ondes" et aux ambiances tendues, n m'est déjà arrivé de quitter une réunion quand un clash menaçait entre deux personnes. C'est pesant ! »

    L'analyse:
    Pablo souffre, comme les grands sensibles, d'une acuité très vive de tous les sens. On dit souvent d'eux qu'ils sont des « éponges émotionnelles ». Certains sont très réceptifs aux odeurs, aux lumières, aux sons... ce qui les prédispose souvent à être mélomanes.


    Le conseil du psy:
    Se ménager des pauses dans la journée, surtout si l'on travaille en open space: yeux fermés, respiration ample, on apprend à se « réaligner ». Dans les espaces bruyants, casque bienvenu...



        243 - Je donne une chance à l'improbable.  


    Elles déroutent, mais font parfois la différence: les idées saugrenues offrent une longueur d'avance à ceux qui savent les reconnaître et les assumer. Un exercice parfois ardu, car on peine à les expliquer avec des mots, incapable d'exposer un raisonnement par A + B. Une difficulté logique, car l'intuition est le fruit d'un raisonnement inconscient, mais structuré et global, qui prend en compte l'environnement et un paramètre fondamental: « Vous, votre personnalité, vos compétences, vos goûts, vos souhaits... Elle vous connaît très bien et vous conduit donc à prendre les bonnes décisions ». Ainsi, l'intuition ne se contente pas d'être juste, elle contribue à l'épanouissement. Rappelez-vous chaque fois que vous avez osé suivre votre inspiration. Vous êtes-vous souvent trompé ? A bien y réfléchir, c'est plus souvent quand on ignore son propre ressenti, croyant bien faire, que l'on s'égare. Pour se reconnecter en douceur avec sa voix intérieure, effectuez des petits tests: prenez telle file plutôt qu'une autre, choisissez telle destination de week-end au feeling... La confiance viendra peu à peu.



        244 - J'offre un spa à mon hémisphère droit.  


    Ultime condition pour se mettre au diapason de son intuition, le lâcher-prise. Sous pression, notre cerveau a tendance à tourner en rond, à s'assécher. Il faut lui offrir des moments de détente... Dans ces conditions, chacun est capable de créativité et peut en tirer parti, et pas seulement pour des activités dites artistiques. Pour laisser libre cours à ses intuitions, il faut accepter qu'une pensée en entraîne une autre et ainsi de suite. Une sorte de rêverie maîtrisée pendant laquelle il s'agit d'oublier momentanément l'idée de résultat, pour se mettre à l'écoute de ses pensées, de ses émotions, de ses sens. Et le plus étonnant, c'est que, en apprenant à se connaître, il est possible de lancer cette machine à idées presque sur commande alors que le temps presse, en changeant de cadre par exemple. Vous avez remarqué que vos idées viennent à la pause café, pendant les courses ou durant vos trajets ? Aller se promener sera un bon moyen d'avancer, quitte à les noter sans jamais se censurer. Puis viendra le temps de l'analyse, du tri organisé. Pour l'heure, laissez-vous guider par votre petite voix intérieure.



        245 - J'ose remettre à plus tard.  


    Un discours à préparer pour le mariage d'une amie ? Un rapport urgent à ficeler ? Alors que les heures passent sans que l'inspiration ne vienne, ne laissez pas la culpabilité s'ajouter à la peur du retard. Avez-vous réellement l'habitude de dépasser les délais ? Si la réponse est non, laissez le temps à votre réflexion de s'organiser. « L'intelligence intuitive n'est pas verbale ni linéaire, mais elle fonctionne en bruit de fond, à notre insu ». Pis ! à force d'obstination, on risque plus de bloquer la machine. Commen­cer par se documenter, laisser les souvenirs remonter constituent la première étape. Ainsi, notre fameux hémisphère droit aura toutes les informations nécessaires pour « mouliner » hors de notre contrôle. Ensuite, acceptez de réorganiser votre journée, de décaler cette tâche, quitte à négocier ou à vous octroyer un petit délai si nécessaire: ce n'est pas encore mûr mais, rassurez-vous, il suffit parfois d'une courte pause pour retomber sur ses pieds !



        246 - Je peux faire plusieurs choses à la fois.  


    L'un des autres atouts non négligeablé de l'intelligence intuitive est de nous permettre et même d'exiger un fonctionnement multitâche. Est-ce l'une des raisons pour lesquelles les femmes affûtent davantage leur hémisphère droit depuis la nuit des temps ? On peut se poser la question car, paradoxalement, toujours selon le principe du « bruit de fond », notre esprit a besoin d'alterner les activités: manuelles et intellectuelles, ponctuelles et de longue haleine. « Pour être capables de créer des ponts entre les activités, même les plus éloignées au premier abord, nous avons besoin de plusieurs lignes de raisonnement en parallèle ». Mais pour éviter de tomber dans le piège du « je fais tout, mais rien à fond », un exercice simple consiste à dresser chaque mois ou chaque semaine une liste d'objectifs, en vrac. Peu importe s'ils ne sont pas tous atteints durant cette période. Ce qui compte, c'est d'identifier parmi eux la priorité numéro un, à concrétiser. Cette liste permettra de laisser venir l'inspiration en surfant entre les activités quand notre esprit aura besoin d'être libéré de son objectif principal.



        247 - Je trouve la réponse... je cherche le raisonnement après.  


    Autre caractéristique de notre intelligence globaie: sa capacité de raisonnement ultrarapide et d'adaptation éclair à des situations nouvelles. Un atout de choc à l'heure où le monde tourne à la vitesse de la lumière. Le psychologue donne ainsi l'exemple du jeu télévisé Qui veut gagner des millions ?, dans lequel des candidats trouvent parfois instantanément la réponse, à leur grande surprise. Ainsi les réponses instinctives sont rapides, mais elles ne sont pas hâtives: elles ont simplement grillé la priorité du raisonnement point par point en étant traitées en parallèle. A ce stade, la partie la plus ardue sera de soumettre à votre boss cette stratégie inédite ou de convaincre votre conjoint d'investir dans cet appartement... ou encore votre partenaire de ne pas utiliser un joker pour cette question dont vous avez la réponse ! Si vous avez déjà fait vos preuves en matière d'intuition, jouer la carte « confiance » peut fonctionner. Mais si vous avez besoin d'argumenter auprès de vos collègues ou de (vous) rassurer, un outil comme la carte mentale peut venir à la rescousse. Adoptée depuis longtemps par les créatifs lors des séances de brainstorming, le principe est tout simple: il s'agit de retranscrire de façon visuelle et à mesure qu'ils surviennent pensées, exemples, conséquences... Pour cela, commencez par noter sur un papier tous les éléments qui vous viennent en tête, détricotant ce qui vous a amené à vos conclusions. Puis réorganisez-les pour construire un plan sous forme de bulles: il vous servira de support.



        248 - Le week-end, j'ai un agenda de ministre.  


    Dès le samedi, c'est l'horreur. Je dois rattraper la semaine, où je n'ai pas eu une minute à consacrer à mon enfant et à mon compagnon. La poussière s'est accumulée, je veux leur cuisiner un bon repas, recevoir des amis, sortir ma fille et je n'arrive pas à faire la moitié du quart de ce que j'ai prévu. Et je m'affole... Vite, vite, faire les courses, appeler les uns et les autres, prévoir une sortie, régler les factures. Tout me paraît vital. Même pour faire l'amour, parfois, on manque de temps, alors vivement le lundi !
    Isabelle 37 ans, un enfant.

    Quelles solutions ?

    Je ventile les petites corvées...
    Pour le coach en évolution professionnelle, « Isabelle s'enferme dans son propre piège en mettant tout au même niveau: la poussière et faire l'amour ». Ça en dit long sur son état de stress... Il faut d'abord qu'elle fasse des choix, qu'elle liste ses envies et qu'elle hiérarchise les priorités pour elle et sa famille. Mais, pour profiter d'un vrai week-end plaisir, il est nécessaire également de ventiler les petites tâches ennuyeuses du lundi au vendredi. En début, au milieu ou à la fin de la journée de travail, cinq minutes consacrées aux factures ou aux coups de fil, c'est toujours possible. Le dimanche soir, sur un grand semainier, planifier ce qu'il y a à faire en comptant large (ajoutez quinze minutes à vos prévisions car une activité inachevée faute de temps relance le stress). Mine de rien, quand on a réussi à tout caser, on respire mieux... Et le vendredi soir, on se dit « ouf ! »

    ...et je délègue
    On a l'impression qu'Isabelle met un point d'honneur à tout faire toute seule, comme si elle voulait se prouver quelque chose. Il faut repérer les tâches où les autres peuvent l'aider: l'un s'occupe des courses, l'autre du ménage, sans compter qu'Isabelle peut aussi demander à son enfant de l'aider. Un gamin de 6 ans est capable de passer l'éponge sur la table et peut aider à débarrasser ou à mettre le couvert. Si tout le monde participe, ça préserve la joie d'être ensemble... d'autant plus si on lâche un brin sur le perfectionnisme.



        249 - Je passe trop de temps à buller.  


    Je ne suis pas structurée et je rêve tout le temps ! Quand j'ai quelque chose à faire, je flâne, je fais les trucs qui m'emmerdent le moins, les moins urgents aussi, je procrastine souvent. Je paie les factures au dernier moment, je pars ric-rac à mes rendez-vous: un métro en retard, et c'est la cata! C'est quand l'urgence devient archi-urgente que je me réveille. Là, tout d'un coup, je pédale comme une folle, je rattrape en deux heures tout le temps perdu. J'en sors épuisée et frustrée.
    Caroline, 40 ans, deux enfants.

    Quelles solutions ?

    Je rêve sans culpabiliser...
    Avec son métier, Caroline sait bien qu'on ne peut créer sans un temps d'incubation où on laisse flotter les idées. « La rêverie dans son métier est fertile », insiste le coach. Le rêve, c'est l'antichambre de la créativité. Les vagabondages de l'esprit représentent paradoxalement des moments d'activité cérébrale intenses qui ont été scientifiquement mesurés lors d'encéphalogrammes. C'est le moment où le cerveau associe les idées et les range. Alors, il ne faut pas que Caroline culpabilise. Mine de rien, pendant ces temps d'inaction, le travail se prépare...

    ... et je fractionne les tâches rébarbatives
    Contre la manie de remettre au lendemain, le psychologue propose un plan d'attaque: fractionner les tâches qui rebutent car « le procrastinateur fuit ce qui évoque quelque chose de désagréable pour lui, en faisant passer devant ce qui l'amuse, ce qui le stresse moins ». Pour faire passer la pilule, le mieux est de s'engager à le faire «juste pour cinq minutes », quitte à s'y prendre en plusieurs fois pour liquider ce vilain tas de factures. Il faut aussi prendre le temps de penser au sentiment de satisfaction qui surviendra après: comme je me sentirai bien quand cette corvée sera derrière moi...



        250 - Je n'ai pas un moment à moi.  


    Ma vie est chronométrée. Le matin, je me prépare et j'habille les enfants, je les emmène à l'école et après je vais au boulot. Je termine à 19 heures, je les récupère chez la nounou, je prépare le dîner, le bain, je les couche. Et le lendemain ça recommence. Le temps m'évoque tout de suite la question de l'argent. Si j'en avais plus, je pourrais m'offrir du temps de nounou supplémentaire et je pourrai m'aérer. Je rêve de deux heures par semaine. Mais là, c'est impossible.
    Sophie, 34 ans, deux enfants.

    Quelles solutions ?

    Je crée des liens...
    « Sophie va devoir prendre le temps de se lier à d'autres mamans », conseille le psychologue. Prendre le temps de papoter cinq minutes dans le vestiaire de la maternelle, aller au-delà du "bonjour au revoir", ça permet de tisser des relations. Au fil des semaines, on en vient à partager ses soucis, à échanger avec les autres parents, à se donner des coups de main quand le centre de loisirs est en grève. C'est important quand on est parent, c'est primordial quand on est une mère célibataire. Quand on ne peut pas payer un service, il reste la possibilité de le rendre. Une coupe de cheveux contre deux heures de baby-sitting, on doit pouvoir trouver amateur... »

    ... et je transforme les corvées en moments de plaisir
    Le coach pointe une autre piste: « Rêver de s'aérer est une idée vague. Il faut qu'elle repère les moments qu'elle pourrait utiliser. Par exemple, il y a une différence entre prendre sa douche en pensant à ce qui reste à faire, et s'offrir cette douche en appréciant le contact de l'eau chaude qui enveloppe les épaules et dégourdit les muscles, le parfum suave de notre savon préféré... Autres pistes: s'accorder vingt minutes à lire dans un café pendant le temps de battement entre l'ouverture de l'école et celle du salon, écouter son CD préféré dans la cuisine porte fermée pendant qu'elle prépare le repas... ».



        251 - Mon temps de travail n'a pas de limite.  


    Heureusement que je sais gérer mon temps car je vis sous sa tyrannie. Dans mon entreprise, je suis obligée d'être réactive, rapide, et de respecter des délais très contraignants. Le soir, j'emporte des dossiers, le week-end aussi. Je suis obligée de compresser le temps. Je ne le nie pas, j'aime mon boulot, je suis dans un bon stress, c'est comme une performance sportive, amener mon équipe au but est excitant, mais je ne m'appartiens pas.
    Hélène, 49 ans, deux enfants.

    Quelles solutions ?

    Je fais quinze minutes de cohérence cardiaque par jour...
    « "Je ne m'appartiens pas" est une parole terrible. Aliéner son temps au service de l'entreprise peut être vraiment très excitant, c'est l'effet de l'adrénaline, mais la plénitude intervient quand, moi, je prends les rênes de mon temps et décide ce que j'y mets », affirme le coach. « Dès qu'il n'y a plus de frontière entre vie privée et professionnelle, il y a danger de burn-out », diagnostique le psy. Il faut mettre les pouces ne serait-ce que dix minutes par jour pour être simplement là, en rapport à soi, sans but. Une vraie pause. Par exemple, on peut s'isoler au calme, être attentif à sa respiration, debout contre le mur, en se visualisant comme un arbre, les pieds profondément enracinés dans le sol, la tête érigée vers le ciel comme des branches. Autre outil efficace contre le surmenage, la cohérence cardiaque. Cette méthode propose d'aérer son cerveau en contrôlant ses battements cardiaques grâce à la respiration. Comptez cinq secondes en inspirant, cinq secondes en expirant (le but est d'arriver à trente respirations en cinq minutes). On peut se faire aider par des applications comme Respirelax. La méthode demande quelques jours d'apprentissage mais, une fois qu'on la maîtrise, elle est magique. A raison de cinq minutes, trois fois par jour, on se sent beaucoup mieux.

    ... et je m'accorde un sas de décompression entre le boulot et la maison
    Pour établir la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle, il faut savoir marquer le coup. Il est hors de question de passer de l'une à l'autre directement, sans se ménager une phase de transition. Arriver chez soi avec la tête remplie des problèmes de boulot alors que nos enfants nous sautent dessus dès la porte franchie, c'est un très mauvais calcul. Il faut, au préalable, songer à se vider la tête. S'aérer en somme... rentrer à la maison à pied plutôt que prendre le bus ou le tramway, s'accorder une halte dans un magasin sur le chemin du retour, prendre un café en terrasse... Bref, s'accorder le quart d'heure nécessaire pour penser à autre chose qu'au travail et aux problèmes domestiques. Cela paraît impensable alors qu'on court après le temps ? Parfois avoir le sentiment de perdre quelques minutes sur le moment peut nous en faire gagner beaucoup par la suite. Ainsi, on économise notamment en « ruminations postjournée de travail » qui, comme tout le monde le sait, nous font passer des sales soirées, mais ne font absolument pas avancer le schmilblick !



        252 - Je bosse pour moi et pas seulement pour mon employeur.  


    D'accord, satisfaire son employeur, c'est important, mais se satisfaire soi, ça l'est autant (sinon plus...). Ne dit-on pas à nos enfants « Tu travailles pour toi, pas pour tes professeurs ou pour tes parents » ? Essayons de l'appliquer à nous-mêmes et de vivre notre quotidien dans notre entreprise plus comme un moyen de développement personnel, que comme une fin en soi. « Cette posture situe le travail dans une autre dimension: celle du devenir plutôt que celle de l'aboutissement ». Le premier pas pour y arriver est de répondre à deux questions: « Pourquoi j'ai choisi ce métier ? Quel sens je lui donne ? » Maurice, lui, a décidé de se servir de son métier pour réaliser quelque chose qui lui tient vraiment à cœur: aider les enfants qui ne sont pas dans « le moule » de l'école. « Je suis professeur de sport dans deux collèges et, dans les deux, j'ai participé à la création de classes pour enfants en difficulté. Au fil du temps, j'ai acquis un vrai rôle d'accompagnement auprès des élèves et de leurs familles, qui va bien au-delà de ma seule matière. »



        253 - Je prends plaisir à bien faire mon travail.  


    Accaparé par le quotidien, on s'enferme souvent dans un « pilotage automatique ». Il nous fait perdre de vue la satisfaction qu'apporté le sentiment d'avoir bien fait son travail. Essayons de le retrouver. Est-ce plus facile dans certaines professions ? « C'est vrai. A cause de notre système scolaire élitiste, nous sommes dans une logique de l'étiquette, comme si certains métiers étaient valorisants, et d'autres non ». Reconnectons-nous à ce plaisir: pour une auxiliaire de vie, d'avoir égayé le quotidien de la personne âgée dont elle s'occupe; pour un fleuriste, d'avoir créé le bouquet qui répondait aux attentes de son client. Quant à Esteban, guichetier à la SNCF, il le dit haut et fort: « Mon métier ne fait pas rêver ? Ça m'est égal. Quand je fais sourire un client qui vient m'acheter un billet le matin, j'ai l'impression d'avoir gagné ma journée ! »



        254 - Je fais appel aux autres pour progresser.  


    Mon manager ne me fait pas de retours sur mon travail ? Je vais les chercher ailleurs. Ce point de vue extérieur est indispensable pour avancer. « Nous avons tous un point aveugle: l'œil ne peut pas se voir lui-même; c'est ce qui bloque certaines prises de conscience. Avec des pairs de confiance, on parle plus facilement de nos points faibles qu'avec son manager; il n'y a aucun enjeu. » Grâce à ses collègues, Nadège s'est libérée d'un tic dont elle n'avait pas conscience: « J'encadre déjeunes ingénieurs dans un bureau d'études. Un collègue manager m'a signalé qu'au moment de prendre une décision, je leur demandais: " Qu'est-ce que vous en pensez ? "... mais je ne prenais pas en compte leurs avis. Sa réflexion m'a ébranlée. Je suis devenue plus attentive aux réactions de mon équipe. » La discussion peut avoir lieu autour de la machine à café (pour un point de détail) ou de façon plus formelle, à l'occasion d'un déjeuner. Dans le même esprit, se choisir un mentor - un senior qui connaît les ficelles du métier - fera gagner du temps et de l'énergie. C'est tout bénéfice pour le mentor, dont l'expertise est reconnue, et pour le petit nouveau, qui découvre les us et coutumes de son métier.



        255 - J'acquiers de nouvelles compétences.  


    « Quand on constate que quelque chose ne va pas au travail, c'est qu'il y a là une opportunité pour progresser ». L'avantage du réel quand il résiste, c'est qu'il nous confronte à des limites... qui ne demandent qu'à être dépassées. Encore faut-il être humble et accepter de se remettre en cause. Marie en a fait l'expérience: DRH dans un groupe, elle n'était pas à l'aise quand elle prenait la parole en public. Bloquée par ce handicap, elle a laissé passer plusieurs occasions de promotion. Un jour, elle s'est décidée à agir. Elle a demandé une formation pour améliorer son expression orale. Si les salariés négligent souvent ce droit à la formation (DIF, GIF, etc.), c'est parfois par manque de temps, mais aussi par peur d'être confrontés à leurs propres difficultés, à leurs propres carences. C'est oublier que travailler, c'est aussi continuer à apprendre.



        256 - Je cherche la reconnaissance autrement.  


    Quand la reconnaissance tarde à venir de l'entreprise, on peut la chercher ailleurs. Par exemple, par le biais d'un bilan de compétences: voir ses qualités écrites noir sur blanc est un bon exercice pour l'estime de soi ! « Je travaille en libéral. Vers 40 ans, j'ai eu un passage à vide. Les revenus fluctuants, les clients à trouver: cette précarité m'épuisait. Mon bilan de compétences a fait ressortir que j'étais assez solide pour la supporter et que la liberté était une valeur essentielle pour moi. Depuis, je vis mieux les aléas de mon job », note Sophie. On peut aussi prendre une fonction d'élu dans son entreprise, comme Arielle. « Sans ce mandat, je crois que je serais devenue aigrie. Grâce à ce rôle, j'ai pris de la distance avec ce qui se pas-sait mal pour moi au travail. » D'autres salariés trouvent enfin une reconnaissance ailleurs. Estelle a eu, pendant des années, un n+1 qui lui faisait vivre un enfer; cette brillante diplômée d'une école de commerce en venait même à douter de ses compétences... jusqu'au jour où une école lui a demandé parallèlement à son travail de don-ner des cours. Là, elle a repris confiance en elle et finalement obtenu un poste loin de ce chef toxique.



        257 - J'ai un projet qui me tient à cœur.  


    En visant la lune, on atteint les étoiles. « Ce n'est pas juste une (jolie) formule. Rêver, c'est un moteur mais pour qu'il ne reste pas au stade de fantasme, il faut un plan d'action; un projet, c'est toujours un aller-retour entre l'imaginaire et le réel. » L'expert cite le cas d'un ouvrier imprimeur dont la spécialité allait disparaître. Sa passion, c'était le bricolage: pourquoi ne pas en faire son métier ? L'imprimeur suivit des formations avant de se lancer et de s'épanouir dans un nouveau travail. Ce sont ces projets bâtis pas à pas qui nous donnent envie de nous lever le matin. Alors, laissons entrer les rêves...