Nous buvons chaque année une trentaine de milliards de tasses, soit environ 800 tasses par personnes. Même si les plus gros buveurs se trouvent en Scandinavie, à partir de 17 ans, plus d'un Français sur deux consomme du café.

Plusieurs études ont prouvé que boire un petit noir stimule l'effort intense et prolongé. De récentes recherches semblent aussi démontrer que prendre du café facilite la récupération après un accident vasculaire cérébral. Un essai clinique, présenté l'année dernière à l'Académie américaine de neurologie, a ainsi consisté à injecter un cocktail caféine et alcool aux patients dans les quatre-vingt-quinze minutes suivant leur attaque : trois sur quatre ont récupéré plus vite et mieux.

Le café est un concentré de polyphénols, des substances antioxydantes qui protègent notre santé. Les premiers résultats de l'étude NutriNet, lancée en mai 2009, montrent que c'est même notre toute première source de polyphénols, devant le thé, le chocolat, le vin rouge et les jus de fruits. Il contient aussi du potassium et du magnésium, mais peu de vitamines (du groupe B).

On utilise en moyenne 7 grammes de café moulu, que ce soit pour réaliser un expresse (20 ou 40 ml), une tasse de café filtre (de 80 à 100 ml) ou un mug (nom américain d'une tasse de la taille d'un mazagran, soit 150 ml). Mais il y a davantage de caféine (environ 110 mg) si l'eau reste plus longtemps en contact avec la mouture. Le café extrait rapidement à haute pression perd une partie de ses composants et n'en contient plus que de 40 à 50 mg.

On trouve de la caféine dans le thé (40-50 mg en moyenne), le cacao (10 mg dans un chocolat chaud), le cola et le guarana. Si l'on doit limiter sa consommation, il faut en tenir compte. Une canette de Coca-Cola en contient par exemple 50 mg (64 mg pour le Light et le Zéro) et le Red Bull, 80 mg.

Les effets du café dépendent d'une sensibilité individuelle, sans doute d'origine génétique. Mais un insomniaque aura intérêt à boire le dernier à la fin du déjeuner. En effet, son action «éveillante» -qui intervient en quinze à trente minutes- peut être encore à son maximum quatre heures et demie après l'absorption, avant de décroître progressivement. Il aide par ailleurs à digérer. Il stimule la sécrétion de bile et d'enzymes pancréatiques, diminuant le volume de la vésicule biliaire et le risque de calculs. Il semble améliorer la flore intestinale et la motricité du côlon, luttant ainsi contre la constipation. Mais la caféine stimule aussi la sécrétion d'acide gastrique, ce qui occasionne parfois des brûlures d'estomac. Enfin, selon l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), même les coronariens ou les hypertendus peuvent consommer jusqu'à trois tasses quotidiennes sans danger pour leur cœur. Il faut vraiment en abuser pour souffrir de palpitations. Des chercheurs japonais ont même constaté une baisse de moitié de la mortalité cardio-vasculaire chez les femmes qui consomment de une à trois tasses par jour.

Le café passe dans le placenta. Si la future maman en abuse durant sa grossesse, le bébé se montrera très irritable. Des doses excessives peuvent même retentir sur sa croissance et diminuer un peu son poids de naissance. Elles augmentent aussi le risque de fausse couche, c'est pourquoi une femme enceinte a intérêt à ne pas dépasser deux tasses quotidiennes. Aucune étude ne s'est penchée sur les enfants. Mais il paraît raisonnable d'en limiter l'apport en fonction de leur poids. Quant aux seniors, la caféine leur serait plutôt bénéfique. Trois études montrent qu'elle ralentit chez les femmes le déclin cognitif lié à l'âge.

La toute récente étude E3N-Epic l'a encore confirmé: à partir de trois tasses par jour, le café diminue d'un quart le risque de diabète de type 2. La caféine a tendance à augmenter la tension, même si les polyphénols contrebalancent cet effet. En revanche, les composés du café ne semblent guère jouer un rôle sur le taux de cholestérol, à une exception notable: le café bouilli le fait grimper, car les graisses contenues dans les grains ne sont alors plus retenues par le filtre. Pour la même raison, la présentation en dosettes pourrait aussi l'augmenter légèrement en début de consommation, mais il se stabilise ensuite.

De nombreux migraineux associent le café au paracétamol, car la caféine exerce une action constrictive sur les vaisseaux du cerveau, qui contribue à soulager la crise. Mais gare aux abus : au-delà de six tasses par jour, elle peut, a l'inverse, provoquer des maux de tête. Le café exerce une action antalgique qui opère sur différentes douleurs : abdominales (crampes des règles comprises), dentaires ou encore chirurgicales. Il agirait selon deux mécanismes: en augmentant l'adénosine, une substance antidouleur, et en inhibant la production d'enzymes inflammatoires, les COX-2, ce qui lui permet de renforcer l'efficacité des médicaments anti-inflammatoires.

Si le café ne peut pas créer à lui seul un ulcère d'estomac, il est souvent mal supporté par ceux qui en souffrent. D'après les dernières études, il ne favorise l'ostéoporose que si les apports en calcium sont insuffisants (en augmentant son élimination urinaire) et au-delà de trois tasses par jour. Il a été aussi récemment innocenté dans le déclenchement de la polyarthrite rhumatoïde. De fait, grâce à son action anti-inflammatoire, le café est l'ami des rhumatisants.

Quatre études ont relié la consommation de deux tasses de café quotidiennes à une réduction (de 25 à 50 %) du risque de maladie d'Alzheimer. D'autres recherches semblent démontrer un effet préventif des polyphénols face aux cancers du côlon et du foie. Plusieurs travaux ont par ailleurs établi que, quand on boit sept tasses de café par jour, on court six fois moins de risque de développer une maladie de Parkinson. A une condition: ne pas conjuguer de telles doses avec un traitement hormonal de la ménopause, ce qui augmente au contraire le risque.

Du point de vue de la santé, il n'existe pas de différences claires entre l'arabica et le robusta. Tout dépend donc de ce que l'on recherche: l'arabica est plus goûteux et plus « raffiné », tandis que le robusta est deux fois plus concentré en caféine. Quant au décaféiné, il n'a rien d'une panacée: soit on extrait la caféine à l'aide de solvants chimiques, dont il reste quelques résidus dans le breuvage, soit on l'extrait à l'eau, ce qui enlève une partie des polyphénols.

La définition stricte de l'addiction implique le fait de devoir augmenter les doses pour obtenir les mêmes sensations, ce qui n'est pas le cas du café. Cependant s'il y a surconsommation, non seulement des symptômes d'anxiété et de nervosité peuvent apparaître, mais un arrêt brutal de cette boisson peut aussi entraîner, dans environ 10 % des cas, des signes de sevrage, avec maux de tête, fatigue et nausées durant un jour ou deux. Coupler cigarette et caféine pourrait plutôt renforcer la dépendance au tabac, ne serait-ce que par réflexe comportemental.

La caféine est présente dans de nombreuses crèmes pour éliminer la cellulite, car elle s'attaque aux graisses piégées dans le tissu adipeux. Certains la font aussi figurer dans les compléments alimentaires ou boissons pour maigrir. Mais, si le café augmente le métabolisme de base, absorber l'équivalent de deux tasses par voie orale ne brûle qu'une petite vingtaine de calories.